Etant donné que je vais bientôt passer à l’androtardyl pour raisons financières, voici le bilan d’un an et demi d’androgel (en sachant que j’ai commencé par ça, ce qui est rare).
Je vais d’abord lister tous les changements puis faire quelques commentaires sur ce traitement.
Changements corporels/mentaux :
- Poils sur le corps : le plus spectaculaire, ce sont les jambes. Vers 5/6 mois, il y a eu un bond et je suis plus poilu que la plupart des mecs cis. Apparition de poils au niveau des orteils, du ventre, des mains mais de façon assez modérée (si je compare aux jambes). Et juste plus de poils à des endroits déjà poilus (aisselles, pubis, bras).
- Barbe : alors, je suis assez imberbe mais génétiquement, ce n’est pas une surprise. J’ai eu du duvet au niveau de la moustache au bout de quelques jours mais ça stagne pas mal et je commence seulement à avoir des poils visibles à ce niveau-là. Sinon, j’ai eu mon premier poil visible au niveau du menton et c’est la zone la plus poilue de mon visage actuellement (surtout sous le menton) avec les pattes qui étaient déjà assez présentes. Sinon, j’ai beaucoup de duvet clair partout sur le visage.
- Peau : j’ai de l’acné modérée sur le visage. Par contre, mes épaules sont en permanence recouvertes de boutons. C’est arrivé très vite, sans surprise. Je venais à peine de me débarrasser de l’acné de ma première puberté quand j’ai commencé la testo. La texture de ma peau a changé mais c’était progressif, je ne peux pas vous dire à partir de quand.
- Libido : ça a changé tout de suite et c’est plus qu’avant.
- Clitoris : changement dès les premières semaines (très gênant au niveau des vêtements les premiers mois) et ça continue de changer progressivement (toute la zone d’ailleurs).
- Voix : j’ai eu une sensation de grattement dès le premier jour. Je dirais que les six premiers mois, j’avais plutôt une voix de personne enrhumée, pas encore très figée et naturelle. Vers 8-9 mois, j’ai senti un bond. Et vers un an, encore un autre. Par contre, j’ai globalement une voix d’ado/jeune homme et ma voix continue de casser si je parle trop. Je dois encore apprendre à maîtriser mon organe.
- Muscle/graisse : la redistribution s’est faite en quelques mois mais je fais un peu de sport, donc ça aide. Et ça ne me plaît pas trop. J’ai perdu la graisse au niveau des cuisses, fessiers et bas des hanches mais maintenant tout est concentré au niveau du ventre (je m’en fiche un peu perso), et des hanches surtout (poignées d’amour) et ça, ça me rend ultra dysphorique. Sinon, je me muscle plus facilement, j’ai plus d’endurance et je vois plus rapidement les muscles grossir.
- Appétit : je croyais être un gros mangeur avant mais c’était rien comparé à maintenant. D’ailleurs, au début, j’avais du mal à gérer. J’ai dû apprendre à manger des encas dans la journée (ce que je déteste faire) pour tenir et arrêter des manger des repas tellement copieux que j’en suis malade.
- Cheveux : je pense que j’ai un bon patrimoine génétique, je ne perds pas trop mes cheveux. Les premiers mois, ma ligne a reculé mais de façon très raisonnable. Et depuis, ça recule très progressivement. Sinon, la texture de mes cheveux a changé : ils sont plus épais (sauf devant) et ils ont changé de couleur (ils sont plus foncés).
- Règles : j’ai un parcours un peu chaotique, notamment à cause du vaccin. Elles se sont arrêtées au bout de 4-5 mois mais elles sont revenues au septième mois après la première et deuxième dose. Ensuite, j’ai augmenté la prise d’androgel et elle sont parties définitivement au bout de 10-11 mois. La troisième dose de vaccin n’a eu aucune influence.
- Humeur : je ne suis plus stressé et angoissé pour rien. Je ressens un certain calme intérieur très appréciable. Souvent, je dis que je suis indifférent et les gens flippent quand je dis ça mais c’est positif. Je ne suis plus paralysé par l’avis des autres et j’ose faire des trucs sans être angoissé. Niveau colère, c’est un peu bizarre. J’étais en permanence en colère avant et ce n’est plus cas. C’est rare que je pète un câble. Par contre, quand ça arrive, c’est de la rage pure. Je n’ai jamais ressenti ça. Je sens que je pourrais me battre avec n’importe qui pour n’importe quoi. Il faut que j’apprenne à gérer ce côté-là vu qu’avant ma colère n’avait aucune conséquence. Je savais que les mecs ne me feraient rien puisque j’étais une fille à leurs yeux.
- Changements divers : j’ai gagné une pointure de chaussure, passant du 39 au 40. Mes épaules se sont élargies et font désormais la même largeur que mes hanches. J’ai l’impression que mes oreilles sont légèrement plus grandes et mes mains aussi. Je sue plus et j'ai chaud plus facilement.
Si je me compare à des gens qui, comme moi, ont commencé leur transition à plus de 30 ans, je pense que les changements sont équivalents qu’on prenne de l’androgel ou de l’androtardyl. C’est surtout la génétique et le dosage qui vont jouer. D’ailleurs, voici l’évolution de mes dosages : ½ pression le premier mois, une pression le deuxième mois, deux pressions le troisième et quatrième mois, trois pressions entre le quatrième et neuvième mois puis quatre pressions à partir du dixième mois (surtout pour s’assurer que les règles ne reviennent pas). Pour ce qui est de la façon de l'appliquer, moi j'étale bien sinon ça reste en surface.
Avantages de l’androgel : prise quotidienne que je trouve rassurante psychologiquement ; changement de dosage assez facile ; pas de pénuries ; on a moins la Sécu sur le dos vu que ce n’est pas remboursé ; facile à stocker/garder/emmener ; pas d’infirmier·ères nécessaires.
Inconvénients : pas remboursé/prix très élevé ; prise quotidienne qui peut être contraignante pour certain·e·s ; ‘contamination’ des proches à gérer.
Bon voilà, le pavé est fini. Je ferai une comparaison plus poussée avec l’androtardyl quand j’aurai commencé.