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Comment gérer la première fois que l'on ressent des sentiments non-platoniques pour quelqu'un, avec la dysphorie ?

Posté : 28 sept. 2025 18:02
par LuneVerte
Bonjour !

Je suis un homme trans de 19 ans (le fait que je sois "jeune" est important pour la suite). Je suis nouveau sur ce forum, j'espère que ce post respecte les usages ici.

Durant toute mon adolescence, l'un des trucs qui me donnaient le plus de dysphorie de genre était l'idée de devoir devenir une 'femme' dans un couple hétéro. Ça m'angoissait et me dégoûtait vraiment et je m'étais donc bien gardé de fréquenter des mecs, au cas où. J'ai toujours dit à mes parents que je ne serai jamais en couple avec un homme dès l'âge de 3 ans quand ils parlaient de "mon futur mari" (mais ils ne m'ont bien évidemment jamais cru). J'ai pensé que j'étais lesbienne puis - en me rendant compte que je n'étais pas attiré par les femmes - aroace.

J'ai été très fier de mon identité aroace, qui m'a offert un très grand soulagement et m'a accompagné pendant toute mon adolescence. Les différents concepts que m'ont appris la communauté aroace (amatonormativité, attirances platoniques, QPRs,...) m'ont semblé fascinants et m'ont été très utiles.

Vers l'âge de 14 ans, j'ai été éduqué par des ami•e•s non-binaires à moi sur ce qu'être trans veut dire, et je me suis rendu compte que je l'étais. Au début, j'ai pensé être agenre car je ne voulais pas "devenir" un homme et "m'associer au patriarcat", faire peur aux femmes dans la rue etc, mais ma dysphorie de genre l'a emporté et je sais maintenant être un homme trans (peut-être un peu non-binaire mais peu importe, ce n'est plus important pour moi).
Malheureusement, ma famille est transphobe et je dépends d'elle, donc je dois vivre avec la dysphorie pour l'instant, pas de transition médicale possible :(

Mais donc - pour en venir à la manière dont tout ceci se rassemble en un seul gros problème - je me suis rendu compte très très récemment que je ne suis pas entièrement aroace, mais que je peux ressentir une autre attirance envers quelqu'un si on a construit un lien émotionnel et si cette personne est un homme (ou non-binaire et aligné masc); en résumé, je suis gay (et demiaroace, pour ceux ici qui connaissent le terme). Honnêtement, j'aurais dû m'en rendre compte plus tôt, ayant passé mon adolescence à me sentir coupable de lire des fanfictions gays de mes personnages préférés (oui, je sais, c'est un peu cliché haha).

Comment ai-je découvert cela ? En ayant le malheur de me rendre compte que j'ai des sentiments pour un ami proche que je vois très souvent depuis un an.

Le "hic", c'est que je n'arrive pas à accepter de ressentir cela, pour pleins de raisons :
- J'ai l'impression de trahir les communautés aro et ace en confirmant l'affirmation aphobe que "les personnes aro et/ou ace n'ont juste pas trouvé la bonne personne".
- Je n'aime pas ressentir les symptômes physiques et mentaux d'un "crush". Il m'est désagréable de penser qu'une partie de moi refuse de se contenter de notre amitié, qui est déjà si chouette ! Ma quiétude passée me manque, et j'ai l'impression de "trahir" notre amitié (je ne sais pas si mon attraction est réciproque, et ne veux pas savoir, peut-être par lâcheté mais bon).
- J'ai l'impression (vu que je n'ai pu que transitionner socialement hors de ma famille pour l'instant) qu'au fond je ne suis qu'une femme hétéro qui "fétichise" les hommes gays, puisque de toute façon j'ai l'air de l'extérieur d'une "femme qui est attirée par un homme", et ça me met la boule au ventre parce que cette vision "invalide" le fait que je sois trans.
- J'ai du mal avec TOUS types de contacts physiques et je n'aime pas les règles sociales autour de la "romance" (ou les règles sociales tout court, que je ne comprends pas - je suis actuellement en train de suivre un parcours pour me faire diagnostiquer TSA). De plus, avec ma dysphorie de genre qui me rend parfois très triste et mon besoin semi-régulier de m'isoler, je ferais un très mauvais partenaire (et je veux que mon ami soit heureux, donc pas avec moi). Pour moi, cela implique que je ne suis pas "fait" pour la romance, le sexe ou le flirt, et donc que je n'aurais jamais dû ressentir ça. Après, je pense aussi qu'il y a aussi un aspect social de dysphorie, de non-confiance en soi dans tout ça.

J'imagine que beaucoup de ces interrogations sont communes parmi les jeunes personnes trans (avec vous-eu des ressentis/problèmes similaires ?) cependant, et je viens donc ici pour demander de l'aide et des conseils pour "gérer ça" et m'accepter. Peut-être aussi parce que je sens que mon impossibilité de transitionner médicalement me "vole" de quelque chose, mais je ne sais pas exactement quoi. Ma jeunesse, peut-être ?

Bref... Je prends tous types de conseils, merci beaucoup déjà d'avoir lu tout ceci :,)

Re: Comment gérer la première fois que l'on ressent des sentiments non-platoniques pour quelqu'un, avec la dysphorie ?

Posté : 29 sept. 2025 08:41
par Dag
Bonjour et bienvenue !

Je te confirme que tu n'es pas seul à éprouver ce type de difficulté. Il n'est pas toujours simple de distinguer l'identité de genre de l'attirance sexuelle ou des sentiments romantiques, tu n'es pas le premier à évoluer dans ton identification au fur et à mesure que tu te découvres. Cela peut arriver à tout âge d'ailleurs !

Si tu parcours les témoignages sur le forum, tu trouveras de nombreux exemples. Je n'ai pas particulièrement de conseils à te donner à part celui d'être indulgent envers toi-même et de ne pas culpabiliser vis-à-vis de tes évolutions de perception et des sentiments ou de l'attirance que tu éprouves.

Re: Comment gérer la première fois que l'on ressent des sentiments non-platoniques pour quelqu'un, avec la dysphorie ?

Posté : 30 sept. 2025 13:02
par LuneVerte
Merci pour les conseils, je vais essayer d'aller trouver d'autres topics se rapprochant de mon problème !