Est-ce qu'on peut être transmasc et apprécier sa po*tr*ne (au naturel) ?
Posté : 10 juil. 2023 00:15
TW : mention de mots/parties hautes du corps qui peuvent gêner.
Bonjour à tous !
En naviguant un peu sur les comptes des réseaux socio-numéiques (RSN) de certaines personnes transmasc ou queer, j'ai remarqué que pour une minorité des cas, celleux-ci avaient encore leur poitrine / leurs seins. Cela ne semblait pas venir d'une attente d'opération, mais d'un véritable choix de vie, alors même que ces personnes présentaient des caractéristiques masculines (barbe, notamment). Je ne crois pas non plus qu'il s'agisse de personnes intersexes, à lire le vécu qu'elles laissent transparaître.
De ce fait, je me pose la question, épineuse voire fâcheuse pour mon cerveau qui trotte trop :
Est-ce qu'être transmasc veut automatiquement détester sa poitrine ? Est-ce que je déteste fortement la mienne, au final ?
Pour tenter d'éclaircir un peu plus mes pensées, je sais que l'arrivée de mes seins a été plus douloureux que l'arrivée des menstruations. Bien que le second attribut m'ait été désagréable au moment du collège (chouettos les toilettes, ou le.a professeur d'EPS qui lit la raison pour laquelle je ne peux pas faire natation à voix haute, devant toute la classe). Et pour cause.
D'aussi loin que mes souvenirs me ramènent, je vois ma mère, ses soeurs ou mes cousines vanter les mérites de leurs poitrines bien fournies. Et me dire, en retour et en "compliment" (comment peut-on complimenter cela, sérieusement ?) ma poitrine qui va être aussi grosse que les leurs, et va... "Attirer les garçons dans la rue, ils vont se retourner sur toi".
Traumatisme, déjà.
Je dois avoir environ 13 ans, peut-être 14 en étant optimiste. Et dès l'apparition de formes au niveau de mes seins, impliquant l'achat de soutiens-gorges et non plus de brassières, j'étais dérouté.
Même que j'en pleurais quand je devais aller en choisir un dans le magasin, tellement j'étais mal vis-à-vis de ça.
Avec le recul, ce sont des épisodes traumatiques qui m'ont fait détester cette partie de mon corps, bien avant de me rendre compte que je me sentais plus mec que meuf, même carrément mec.
Mais bon, d'un autre côté, bien qu'ayant pris rendez-vous dans l'optique d'une mammectomie, je considère mes seins pour ce qu'ils sont : un moyen de nourrir un.e enfant à naître. Ce qui me taraude l'esprit. Je n'en veux pas, de cette pourrir, et en même temps oui, pour allaiter au cas où je serais enceint dans les temps à venir.
Je suis totalement paumé. Réussir à tenir avec ces choses qui sont là sans y être (dans ma tête), ça m'embête. Mais d'une part, est-ce que j'ai pu faire la paix avec "eux" ? Je veux dire par ces mots que mon dégout vient d'un "forcing" de la part des femmes de ma famille, que je n'ai pas compris et que je ne pense jamais réussir à comprendre.
Pour le moment, j'ai trois binders qui m'aident beaucoup au quotidien. L'été n'est pas la période la mieux adaptée pour en porter, cependant.
En bref, j'aimerais savoir, d'après vos expériences, si des personnes transmasc ont pu "faire avec" leur poitrine ? Si elles ont gardé leurs seins ? Et si non, combien de temps cela a pris à être décidé ?
Merci beaucoup pour votre lecture, et bonne journée à tous !
Bonjour à tous !
En naviguant un peu sur les comptes des réseaux socio-numéiques (RSN) de certaines personnes transmasc ou queer, j'ai remarqué que pour une minorité des cas, celleux-ci avaient encore leur poitrine / leurs seins. Cela ne semblait pas venir d'une attente d'opération, mais d'un véritable choix de vie, alors même que ces personnes présentaient des caractéristiques masculines (barbe, notamment). Je ne crois pas non plus qu'il s'agisse de personnes intersexes, à lire le vécu qu'elles laissent transparaître.
De ce fait, je me pose la question, épineuse voire fâcheuse pour mon cerveau qui trotte trop :
Est-ce qu'être transmasc veut automatiquement détester sa poitrine ? Est-ce que je déteste fortement la mienne, au final ?
Pour tenter d'éclaircir un peu plus mes pensées, je sais que l'arrivée de mes seins a été plus douloureux que l'arrivée des menstruations. Bien que le second attribut m'ait été désagréable au moment du collège (chouettos les toilettes, ou le.a professeur d'EPS qui lit la raison pour laquelle je ne peux pas faire natation à voix haute, devant toute la classe). Et pour cause.
D'aussi loin que mes souvenirs me ramènent, je vois ma mère, ses soeurs ou mes cousines vanter les mérites de leurs poitrines bien fournies. Et me dire, en retour et en "compliment" (comment peut-on complimenter cela, sérieusement ?) ma poitrine qui va être aussi grosse que les leurs, et va... "Attirer les garçons dans la rue, ils vont se retourner sur toi".
Traumatisme, déjà.
Je dois avoir environ 13 ans, peut-être 14 en étant optimiste. Et dès l'apparition de formes au niveau de mes seins, impliquant l'achat de soutiens-gorges et non plus de brassières, j'étais dérouté.
Même que j'en pleurais quand je devais aller en choisir un dans le magasin, tellement j'étais mal vis-à-vis de ça.
Avec le recul, ce sont des épisodes traumatiques qui m'ont fait détester cette partie de mon corps, bien avant de me rendre compte que je me sentais plus mec que meuf, même carrément mec.
Mais bon, d'un autre côté, bien qu'ayant pris rendez-vous dans l'optique d'une mammectomie, je considère mes seins pour ce qu'ils sont : un moyen de nourrir un.e enfant à naître. Ce qui me taraude l'esprit. Je n'en veux pas, de cette pourrir, et en même temps oui, pour allaiter au cas où je serais enceint dans les temps à venir.
Je suis totalement paumé. Réussir à tenir avec ces choses qui sont là sans y être (dans ma tête), ça m'embête. Mais d'une part, est-ce que j'ai pu faire la paix avec "eux" ? Je veux dire par ces mots que mon dégout vient d'un "forcing" de la part des femmes de ma famille, que je n'ai pas compris et que je ne pense jamais réussir à comprendre.
Pour le moment, j'ai trois binders qui m'aident beaucoup au quotidien. L'été n'est pas la période la mieux adaptée pour en porter, cependant.
En bref, j'aimerais savoir, d'après vos expériences, si des personnes transmasc ont pu "faire avec" leur poitrine ? Si elles ont gardé leurs seins ? Et si non, combien de temps cela a pris à être décidé ?
Merci beaucoup pour votre lecture, et bonne journée à tous !