C'est intéressant de décrire ton point de vue là-dessus, même si je suis en désaccord avec plein de points, comme tu peux t'en douter ^^
Déjà, je ne pense pas qu'il existe de "mauvais" trans, chacun a sa propre vision de ce que c'est d'être trans, l'important étant qu'il ne l'impose pas aux autres.
Zacharie a écrit :chimiquement, le cerveau est censé être "genré"
Perdu justement, le cerveau n'est pas genré de manière innée. À la naissance, on a tous le même cerveau. C'est avec l'éducation et la société que le mental se façonne selon les cases dans lesquelles ont est censé rentrer. Voilà deux petits articles qui parlent des études d'une neurobiologiste de l'institut Pasteur à ce sujet :
http://www.lexpress.fr/actualite/scienc ... 01263.html
http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html
Donc partant de ce constat on peut très bien se définir agenre, bigenre, etc...
Zacharie a écrit :Dans le cas des personnes non-binaires, et particulièrement dans certaines dérives (xenogenres, neurogenres) j'ai du mal a saisir vers quoi ces personnes veulent transitionner. A ce moment-là ; qu'est-ce qu'être trans ? Ou est la limite ? Est-ce qu'il existe des "vrais" trans ? De "faux" trans ? La non-binarité est-elle un genre a part entière, ou juste une non-conformité au genre ?
Là, difficile de répondre. Chacun se définie en fonction de son ressenti. Et par définition, le ressenti est quelque chose de très personnel, on sera toujours incapable de se mettre totalement à la place de quelqu'un. Je prends un exemple : Il y a quelques temps j'écoutais une discussion à laquelle participait un mec aveugle. Le gars disait à un moment que pour lui, et dans son cas particulier, il considérait qu'être aveugle était un avantage (développement des autres sens, perception différente du monde, etc...). Les autres gens autours de la table ne pouvaient pas comprendre ça parce qu'ils étaient incapables de se mettre à sa place et d'expérimenter les sensations que lui avait.
Tout ça pour dire qu'il est normal de pas toujours comprendre ce vers quoi les personnes veulent transitionner. Mais même si on arrive pas à bien saisir ça, le but commun aux gens c'est de faire une transition pour se sentir en accord avec soit même, être "bien dans sa peau" au sens littéral du terme. Le reste, le but à atteindre, c'est l'affaire de la personne concernée, c'est son ressenti et les autres n'ont pas forcément besoin de comprendre. Il suffit juste d'accepter.
Si une personne aime le vert, tu ne vas pas lui demander pourquoi, et quel est son but ? ^^ Elle aime le vert et c'est comme ça, c'est tout, c'est quelque chose sur laquelle on considère qu'il n'y a pas de débat à avoir. Pour moi le fait d'être trans c'est pareil. Si une personne me dit "je suis trans", je considère qu'il n'y a pas de débat à avoir, elle sait quand même qui elle est, donc je la crois.
Souvent le principal pseudo argument qu'on peut opposer à ce discours c'est "ok mais dans ce cas une personne peut te dire qu'elle est un lampadaire et c'est ok aussi ?" Sauf qu'un lampadaire, jusqu'à preuve du contraire n'a pas de cerveau humain donc la comparaison est de fait complètement absurde.
Zacharie a écrit :Ces mêmes gens disent subir la transphobie et s'indignent lorsqu'ils se font mégenrer par de totals inconnus, ne prennent pas de recul, demande a ce qu'on utilise a leur encontre des néo-pronoms auxquels il n'est pas facile de s'accomoder au premier abord (évolution du langage oblige), se disent "nébuleux", "coloré" ou whatever (je m'en cogne) et confondent le genre et le ressenti interieur, décrivant leur(s) genre(s) comme s'il s'agissait d'un trait de la personnalité.
Tu as raison sur une chose, c'est que pour nous qui sommes sensibles aux questions trans, on a parfois tendance à oublier que les gens totalement en dehors de tout ce qui touche aux trans sont un peu paumés. Il y a le fait aussi que quand t'es trans c'est un combat pour tout, administration, téléphone, rdv divers, etc.... Donc à force certains peuvent devenir un peu chatouilleux sur ça, c'est logique.
Là encore je pense qu'il faut se mettre à la place des gens qui n'y connaissent rien, et expliquer, encore et toujours. Pour l'instant ce que les gens connaissent des personnes trans, ce sont malheureusement les films de cul et les reportages débiles sur NRJ12....
Mais je suis un grand optimiste et je pense que si on s'évertue à toujours expliquer, les mentalités évolueront, les gens seront peu à peu mieux informés.
Zacharie a écrit :mon discours médicaliste, rationnel et (tristement ?) réaliste (se faire traiter de "collabo" pour avoir dit que les équipes hospitalières savaient ce qu'elles faisaient, ça s'invente pas).
Je l'invite à lire les nombreux témoignages sur les équipes hospitalières, preuve n'est plus à faire que non, elles ne savent pas ce qu'elles font. Même en parcours privé, pas plus tard qu'il y a une semaine je me suis rendu compte que mon endocrino (qui travaille pourtant avec un endoc d'une équipe hospitalière) avait fait n'importe quoi, ne savait pas lire les résultats, et m'avait fait changer de dosage pour rien. Et ça il a fallu que ce soit moi qui le découvre en demandant à droite et à gauche des info.
Avant ma transition je faisais une confiance aveugles aux médecins. Mais ça a bien changé maintenant, il faut reconnaître qu'en France les médecins ne connaissent rien à la transidentité, les équipes hospitalières jouent aux apprentis sorciers et se collent l'étiquette "équipes officielles" pour se donner une légitimité.
Vraiment je ne peux que te conseiller de lire des témoignages (regarde sur le forum vert également, certaines histoires font peur).