Aza a écrit : ↑16 nov. 2019 22:44
Je pense que le diagnostique est important dans le sens où il vient valider (ou invalider) un ressenti et un auto-diagnostique. Cela permet de mieux se connaître, de comprendre pourquoi on réagi ainsi, de savoir que l'on n'est pas fou mais juste différent et que cette différence à un nom et est reconnue.
Un diagnostique positif pour l'Asperger peut permettre d'écarter d'autres pistes possibles de troubles mentaux comme la skyzophrénie ou le trouble borderline, par exemple.
Il est possible d'obtenir un diag en passant par un psychiatre dans le secteur privé, ils sont généralement bien mieux informés, plus ouverts et ont les moyens de prendre le temps de se pencher plus sérieusement sur les cas de leur patientèle. Je pense opter pour cette voix là.
Pour le coup j'ai écarté moi-même les autres diagnostics et ça avait été confirmé par une psychiatre en privé avant queç a dégénère. Et du coup dans les Hauts de France j'ai fait le tour des psychiatres en privé, du moins la liste que j'avais, et puis j'ai décidé d'arrêter les frais après le CRA et comprendre ce qui clochait avec mon psy et voir comment avancer.
Du coup tu en es où Aza, de l'évolution de ton côté ?
De mon côté, j'ai fini par opter pour une autre stratégie et je la partage avec vous pour vous montrer combien c'est rigolo (non, mais à la fois oui). Évidemment là j'évoque des choses qui concernent mon profil spécifique, tout le monde n'a pas les mêmes spécificités. Je ne démords pas de l'idée que mon idée de base est bonne, et il s'avère que mon psychiatre qui a mis le cirque dans tout ça a semble-t-il un biais gigantesque. Gentil mais largué sur certains aspects (je ne peux pas expliquer trop clairement ici). Et du coup je suis obligé de m'y prendre autrement. Je le vois buguer parfois, remettre en question son propre rejet d'un diag d'autisme et il me sort des trucs absolument contradictoires. Je vois qu'il est largué dans ses propres débats internes, par moments il m'a sorti des trucs très clairs, montrant même qu'il était au clair sur des études reliant transidentité et autisme, et par moments il bugue et s'embourbe dans des explications à deux francs six sous. Ça m'a énervé pendant un bon moment et j'ai failli le planter mais il est vraiment bienveillant globalement et ça me fait un garde-fou. J'ai perdu plusieurs séances à essayer de l'orienter pour lui montrer ses contradictions et qu'on puisse avancer mais ça n'est jamais arrivé. J'ai fini par opter pour autre chose : je ne prononce plus le mot autisme. Par contre, je prends une thématique à la fois et j'ai fini par obtenir des tests supplémentaires. Ça revient au fond à exactement la même chose et on examine les mêmes aspects sauf qu'on n'a pas dit le mot magique et pour lui ça change visiblement tout

. Heureusement que je suis persévérant hein, ça me tue mais bon, j'expérimente et je peux au moins faire un retour aux autres (de type si vous êtes dans le Nord, laissez tomber à moins d'être archi-nul en masking).
Et là MIRACLE. Cette
stratégie pourrie marche vraiment bien 
, il est devenu très efficace dans la gestion du détail (et me fait un bon suivi pour le trouble de l'attention aussi donc c'est cohérent). Pour les stratégies de communication pour l'instant c'est pas central, je remets ça à plus tard au sens où le reste implique des tests et j'attends plus. Je pense que mon système de masking n'est pas spécialement évitable, ça me permet d'être sociable en apparence. Donc pour l'instant c'est en stand-by. Par contre on travaille sur le reste.
J'ai donc vu une
psychomotricienne (au CRA, LOL, mais géniale absolument safe trans et autisme, je recommande très fort le Dr. K.) et on a testé autant la
sensorialité que les
aspects psychomoteurs. Il s'avère que j'ai officiellement une hypersensibilité et des problèmes moteurs. Je le savais mais là c'est attesté et on m'a donné des pistes. Elle, clairement, m'a posé des questions montrant qu'elle orientait son idée vers l'autisme mais j'imagine que comme la précédente son idée a dû être balayée par mon psychiatre. M'enfin sur le coup c'était vraiment cool et si elle n'a pas non plus prononcé de diag (pas son rôle), elle m'a demandé plusieurs fois pourquoi en étant allé au CRA on m'avait pas fait passer d'autres tests que ceux que j'avais passés (je me suis tué à répéter ça à mon psy après, ouais). Le retour en rendez-vous conjoint avec mon psy était curieux du coup mais elle m'a orienté vers des objets et des stratégies et il faudra que je voie un·e psychomotricien·ne (elle ne fait que des diag). Donc on va réorienter mon dossier MDPH pour voir si on peut financer des séances. Ça a vraiment avancé d'un coup même si... du coup on en revient aux aménagements évoqués avec l'assistante sociale du CRA avant que mon psy ne me réoriente vers le pôle diagnostic, trop marrant quand on y pense

.
A côté de ça j'ai aussi fait des tests en
orthophonie car problème de
dysphasie partielle, comorbidité ultra-classique avec l'autisme ai-je lu. Je ne connaissais pas le mot mais j'avais bien repéré ce qui me gênait donc j'ai fini par tomber sur des articles en partant des symptômes que je décelais.
Lors des rendez-vous de tests, j'ai pu constater que le psy avait un peu orienté l'orthophoniste (en mode ”c'est probablement plus de l'émotionnel”) donc j'étais un petit peu furax sur le coup (je l'ai balancé à mon psychiatre d'ailleurs) car elle semblait influencée mais elle est pro donc elle m'a fait passer tous les tests normalement pour tout vérifier. Et devinez quoi ? Eh bien exactement TOUT ce que j'avais perçu m'a été confirmé. Comme quoi. Donc en gros problème de mémoire de travail et problème pour avoir accès à ma ”base” de données et trouver le vocabulaire etc. Donc c'est pas moi qui me faisais des films (à force hein on finit par se poser des questions

) et bam pour le psychiatre qui veut toujours tout rattacher à l'émotionnel. Tuons la psychanalyse en France purée

, ça détruit les patients sérieusement. Bon, en tout cas à force de persévérance j'ai ma réponse sur cet aspect et on pourra commencer des séances d'orthophonie pour améliorer ce qui peut l'être.