Besoin d’aide et d’avis sur ma transidentité

Relations sociales, acceptation, coming-out...
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OliTib
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Besoin d’aide et d’avis sur ma transidentité

Message par OliTib » 04 oct. 2025 20:42

Hello tout le monde :coucou:

Je suis désolé si mon message est long mais j’ai vraiment besoin d’écrire auprès de vous tous mes doutes mais surtout mes peurs afin que vous puissiez m’aider au mieux que vous pouvez, et je remercie déjà d’avance les personnes qui prendront le temps de me lire et de m’aider, vous êtes tous géniaux.

Alors voilà, je me pose énormément de questions sur mon identité, ou du moins (plutôt) je cherche à être légitime à la transition de genre Ftm. Je suis quelqu’un de très réfléchi et j’aimerais ne pas prendre une décision aussi importante que ça sans être au clair avec moi-même. Je suis aussi quelqu’un de très terre à terre et l’idéal pour moi serait carrément d’avoir un diagnostic officiel sur moi et qu’on me dise « oui tu coches toutes les cases, tu es une personne transgenre, fonce » même si je sais que personne ne peut mieux savoir que moi-même à quel genre je m’associe.
Mais j’ai besoin de vous et de votre expérience, de vos ressentis à vous sur votre transition à vous (ou pré-transition) et que vous me disiez ce que vous pensez de mes ressentis à moi qui m’aidera à me rendre encore plus légitime avec moi-même (ou non si vous pensez que tout ce que je dis n’a rien à voir avec une transidentité)

J’ai 29 ans et depuis maintenant 5-6 ans je ressens énormément de dysphorie. J’ai commencé à me renseigner sur la question, à me reconnaître sur beaucoup de choses, je ressentais déjà de la dysphorie sur ma poitrine, d’ailleurs une idée m’était venue et ne m’a jamais quitté depuis = prendre un couteau et la couper moi-même, en me disant que oui je saignerai, oui j’aurai mal, mais je serai enfin libéré de ce fardeau… J’avais même d’ailleurs trouvé mon prénom masculin pour le jour où je sauterai le pas. J’ai même commencé à en parler autour de moi, surtout à ma mère dont je suis très proche et sa réaction m’a plus fait reculer qu’autre chose (elle m’a dit : « je préférerai mourir avant de voir le changement que je verrai sur toi », ou m’a aussi parlé de deuil de « sa fille », la peur de perdre « sa fille », « c’est comme si j’enterrai ma fille », enfin toutes ces paroles qui ont fait que j’ai préféré mettre ce problème de côté afin de préserver ma mère), je suis même allé voir la psy du parcours de transition du CHU de Nancy, j’ai eu un premier RDV, mais encore fébrile sur le sujet je me suis senti très mal à l’aise avec ses questions et je n’avais pas encore la connaissance de moi-même nécessaire pour répondre en étant sure de moi mais la psy m’a proposé un second RDV mais avec un membre de ma famille et de là j’ai vraiment abandonné ce problème et est rangé ça au placard mais voilà depuis ma vie n’est pas des plus stables et j’ai l’impression de me sentir mal partout, d’être bien nul-part et j’ai l’impression d’être constamment en quête de « là où je devrais être » et voilà seulement quelques semaines que des liens se font dans ma tête et que ce problème d’identité revient en flèche au fond de moi et pour lequel je me renseigne d’autant plus que il y a 5-6 ans, je lis beaucoup de forum, de livre, de témoignage, de post Instagram de personne transgenre qui parle de tout ça et je me reconnais énormément dedans, d’ailleurs il y en a un qui avait fait une liste de toutes les choses qui nous empêchaient de se lancer dans la transition et il a bcp parlé de « peur de la réaction de la famille » (ce qui est mon cas vis à vis de ma mère) et aussi « du besoin de se sentir légitime » (ce qui est encore plus mon cas). Et c’est ce que je vais chercher auprès de vous mais pour cela il faut que je vous explique un peu plus mes ressentis =

La dysphorie avec ma poitrine ne m’a jamais quitté, d’ailleurs nous rentrons dans ma période préférée de l’année : le froid. Période pendant laquelle je peux mettre les pulls, les sweat, les manteaux qui cachent ma poitrine. L’été est horrible pour moi parce que je mets des t shirt et chaque reflet de moi-même est une épreuve et j’ai cette sensation de tristesse/d’étouffement quand je me vois à travers une vitre de voiture, une devanture de magasin, un miroir, que j’évite à chaque fois au maximum mais c’est pas tout le temps possible malheureusement… D’ailleurs cette idée de me couper la poitrine au couteau je l’ai vu après coup dans un livre qui s’appelle « Appelez-moi Nathan » (je ne sais pas si quelqu’un l’a lu) mais on voit dans un grand schéma le garçon s’arracher les seins avec ses mains, étape par étape, finissant par l’étape où sa poitrine saigne abondamment, ses seins à la main, mais le sourire au lèvre, et en voyant cette image j’ai pleuré, comme si mon âme pleurait et me disait « tu vois, c’est comme ce que tu t’imaginais toi, tu es légitime, fais moi sortir de là ».
Je suis aussi toujours en train de prendre mon haut et le tirer vers l’avant pour « écarter le tissus qui colle ma poitrine » et qui ferait qu’on voit la bosse de ma poitrine, c’est aussi très souvent que je mets mes épaules en avant pour former un creux et « rentrer mes seins », la douche est une épreuve pour moi aussi parce que je vois le reflet de ma poitrine dans la vitre et je l’évite au maximum en levant la tête, en détournant le regard, et d’ailleurs je prends ma douche dans l’obscurité afin de pas voir au grand jour cette partie de moi qui m’obsède et que je déteste. Je sais que des solutions existent, comme les binder, bandes adhésives, mais je fais le choix de pas en mettre parce que j’ai peur du « retour à la réalité » une fois que je l’enlèverais, je préfère ne pas « m’y faire » pour éviter d’être super triste en les enlevant, et j’ai aussi vu que à force d’en mettre ça pouvait abîmer la poitrine au point d’arriver au stade où le chirurgien peut refuser l’ablation tellement ils sont abîmés, et je veux ABSOLUMENT pas arriver à ce stade.

Je fais aussi de la dysphorie sur mes hanches, que je ne trouve pas faites comme un garçon, et je refuse aussi toute confrontation avec elles via une vitrine, un miroir, je détourne par exemple le regard quand j’arrive face à des portes coulissantes de magasin jusqu’à temps qu’elles soient ouvertes en entier et que je ne puisse plus me voir dedans et à ce moment là je m’autorise à regarder en face de moi. D’ailleurs j’ai depuis longtemps voulu avoir un corps « tout droit », ce qui m’a valu mon premier régime à 18 ans suivi par 8 années de troubles alimentaires, comportement destructeur (qui d’ailleurs j’ai pu voir quelque part que les personnes transgenres avaient souvent des comportements auto-destructeur avec eux-même avant de s’assumer pleinement, je ne sais pas si c’est la réalité)

Ensuite j’ai ressenti les premières euphories de quand on m’appelle « Monsieur », j’adore ça, je ressens comme une satisfaction et d’ailleurs il y a toujours cette voix dans ma tête qui me dit « pitié faites que la personne ne se rende pas compte qu’elle s’est, entre guillemets, trompée » et quand c’est le cas je ressens comme un échec en moi, et d’ailleurs quand je suis avec une amie/des amies, et que une personne nous dit « Bonjour mesdames » je me dis toujours « mais mince, qu’est-ce qui peut bien lui faire dire que je suis une fille ? » et de là le sentiment d’échec me vient aussi.

Je suis, du coup une personne pour le moment masculine, je m’habille entièrement, de la tête au pied, au rayon masculin, je refuse d’ailleurs tout ce qui est féminin (même un t shirt de pyjama noir tout simple je refuse qu’il vienne du rayon fille/femme), tout ça pour dire que je porte des caleçons et n’ayant pas l’attribut nécessaire pour remplir « la poche du devant » ça fait parfois comme une poche d’air qui se forme et ce qui fait « une bosse » et quand je vois ça je ressens de l’euphorie total et un grand sourire se forme sur mon visage.

Pareil à chaque jeu de rôle (jeu de play ou autre) j’intègre toujours un personnage masculin, hors de question de m’assimiler même virtuellement à une fille/femme !

Plus jeune ma mère me disait toujours que je refusais de mettre des robes, je tapais de grosses crises de larmes, que j’arrachais les élastiques qu’elle me mettait dans les cheveux pour me faire des couettes. Je me souviens aussi de ma mère qui m’avait conseillé de commencer à mettre des brassières de maillot de bain à l’âge de 10 ans parce que « ça commençait à pousser » et à la piscine ou à la mer c’est moyen, mais j’avais refusé parce que je voulais pas mettre ça, je voulais rester torse nu comme les garçons, comme si je voyais pas ce que ça devait faire là sur moi, comme si je refusais que mon corps change et que j’ai à adapter ma tenue en fonction de lui et que je repoussais le moment où le corps, qui grandi et change, prenne le dessus sur mes envies le plus possible! J’ai gagné un an comme ça mais l’été d’après j’avais pour le coup vraiment plus le choix. J’avais aussi un ami, et je me souviens que sa maman lui préparait ses habits sur une chaise la veille de l’école et je me souviens, je me souviens encore de cette sensation, que j’étais jalouse de ses habits, je voulais les mêmes, j’avais 7-8 ans à ce moment là, et j’avais moi des habits « de fille », même si ils étaient quand même plus ou moins masculin et que mes habits préférés étaient mes ensembles de jogging.

J’ai eu une période, et encore maintenant mais à l’heure actuellement je la comprends mieux, où j’ai cru être attiré par les garçons, car je n’arrive pas à trouver autre chose de beau et d’intéressant que tout ce qui est masculin, du coup je me retournais sur les garçons, je les trouvais beaucoup plus attirant que les filles. J’ai donc essayé de rencontrer des hommes, j’ai eu un RDV et ce RDV m’a mis complètement mal à l’aise avec moi-même car, voyant que corporellement parlant je n’étais pas comme lui, je n’étais pas un homme, ça m’a renvoyé à un statut de « femme » et c’était fortement désagréable, et cette sensation là finalement je l’ai avec tous les hommes de mon entourage familiale, c’est juste un peu moins prononcé parce que les échanges sont moins intimes évidemment, mais face a un homme je me renvoie directement à mon statut de « femme » et je déteste ça, je ne saurais expliquer la sensation que ça fait en moi, c’est compliqué parfois de mettre des mots sur les maux mais c’est très fort. Et au fur et à mesure j’ai compris que finalement l’attirance que j’avais pour les hommes était tout simplement parce que j’aimerais être comme eux, l’intérêt que j’ai pour les hommes c’est parce que j’aimerais être comme eux et m’assimiler à eux, parce que je me vois clairement pas me blottir dans leur bras, être dans l’intimité avec eux, ça me renvoie directement à une image désagréable de moi. La seule personne auprès de laquelle je me sens bien c’était ma petite copine, très féminine, et auprès de qui je peux avoir le rôle « de l’homme » (si je peux dire ça comme ça), et là je me sens à ma place et me sens bien, mais a contrario cette fille je la repousse énormément, je ne comprenais pas pourquoi, je pensais que c’était un manque d’amour à un moment donné mais en fait je pense plutôt que je la repousse parce qu’elle est tout ce que je ne veux pas être (féminine/femme), comme je repousse toute forme de féminité dans la vie = je refusais que mon animal de compagnie soit une femelle, j’ai toujours dit aussi que le jour où j’ai un enfant je serai véritablement déçu que ça soit une fille, et je pense sincèrement que si je fais une transition et que je suis la personne, l’homme, que je suis censé être, alors j’accueillerai la féminité autour de moi parce que j’arrêterais de repousser ce côté là des autres qui réside encore en moi malgré tout et avec lequel je suis en conflit constamment, au quotidien. J’en viens même à avoir de la pitié pour les femmes à grosses poitrines par exemple, alors que elles elles sont sûrement contentes de l’avoir, mais je fais un transfert de mes sentiments à moi sur les autres tellement ça me bouffe…

Je ressens une certaine euphorie quand je vois des post Instagram de personnes Ftm qui publie une photo de leur torsoplastie, je ressens un soulagement au fond de moi comme si c’était le mien, sauf que la raison me rappelle que ce n’est pas moi sur la photo et ça me fait rentrer dans un mood triste, de déception.

Quand je vais chez le coiffeur, le barber, et qu’il me passe la tondeuse sur les joues (pour enlever le duvet sûrement) je ressens une euphorie là aussi, ça me renvoie à des gestes que les hommes font sur eux/qu’on fait pour eux, et ça… wouahou.
D’ailleurs ça fait quelques années que je laisse le duvet au dessus de ma bouche pousser, pour faire comme un semblant de « moustache naissante » et quand je dois l’épiler, parce que les poils ont poussés un peu anarchiquement, c’est un moment que je redoute parce que je n’ai plus ce petit attribut masculin que j’aime avoir sur moi.

Quand je vois aussi des collègues ou ma famille qui parle de personnes Ftm et que ces personnes sont bouche bée par la réussite de la transition et que j’entends des « wouahou on dirait un vrai garçon » « wouahou c’est vraiment bien fait c’est incroyable » et faire plein d’éloge (d’une manière très maladroite parce que de dire qu’on dirait un vrai garçon c’est très maladroit de dire ça) et bien j’ai toujours été impliqué à cette discussion en défendant ces personnes là d’une manière un peu en colère, ça me touchait énormément, un peu comme si je défendais ma cause à moi secrètement, comme si mon âme se défendait finalement, et il y avait aussi une part de jalousie en moi qui criait « eh regardez moi, moi aussi je veux être comme eux, ça peut être moi aussi » comme si je ressentais de l’injustice… alors qu’à contrario les personnes Mft, que je respecte tout autant et que je défend aussi si besoin, je ressens pas ce noeud dans la gorge, je ressens pas cette colère en moi quand on en parle, et j’ai compris que en fait c’était tout simplement parce que ça ne me concerne pas moi, et que si j’ai ces sentiments là pour les personnes Ftm c’est que quelque chose en moi de profond se passe à ce moment là, et que je suis concerné par cette cause.

En fait, je pleure énormément en ce moment parce que de me plonger dans ce problème de la vie, d’identité, et de voir plein de chose qui me ramène à moi, dans lesquelles je me reconnais via les témoignages, les post, les propos dans les livres, ça me bouleverse, ça me chamboule et ça me rend tellement bien, comme si à chaque choses dans lesquelles je me reconnaissais c’est comme si une partie de moi s’illuminait, en mode « c’est donc ça, c’est toi, c’est ce que tu ressens, tu es légitime regarde » et je pleure (pourtant je pleure vraiment pas souvent j’ai les émotions très sélectives) et c’est comme si mon âme me criait à l’aide, la partie de moi qui s’est illuminé me criait « fais moi sortir s’il te plaît »
Et à contrario les choses pour lesquelles je me dis « ah je ressens pas ça moi » (qui est très rare quand même) je ressens une déception, comme un échec, comme si tout s’écroulait alors que je suis bien consciente que chaque parcours de chaque personnes, chaque étape vécue, sensations, émotions, sont unique à chacun et que chaque personne transgenre à sa propre histoire.

Mon corps actuel j’en ai conscience mais je ne me reconnais absolument pas dedans, je m’assimile pas au genre féminin, mais pour autant je sais que je n’ai pas ce corps d’homme, ce pourquoi, moi qui suis très terre à terre, j’évite au plus possible de me genrer, je vais plus employer des termes neutres à mon égard pour éviter de me genrer au féminin mais pour autant je vais me décrire comme étant « jalouse » et non comme « jaloux » (par exemple) parce que je sais que pour le moment, socialement parlant et corporellement parlant je ne suis pas reconnu comme étant un homme et j’ai les attributs d’une femme, mais c’est un peu un combat chaque jour entre ce que je renvois, donc le concret de la vie, et ce que je ressens au fond de moi.

Aussi, quand je parle de mes sentiments envers moi-même de quand j’étais jeune, comme l’idée de la brassière de maillot de bain et que je voulais être torse nu comme un homme en soit ça je me le disais pas comme ça à ce moment là, parce que j’avais absolument pas conscience de l’existence de ce problème de genre et c’est un peu comme si mon innocence d’enfant, pour qui c’était normal de se comporter comme un homme, parlait et passer au dessus d’une quelconque forme de mal-être.

Il y a quand même une partie de moi qui se dit « est-ce que ce mal-être n’est pas la conséquence de tous les problèmes que je rencontre dans ma vie, de tous ces maux » mais je pense plutôt sincèrement que c’est la cause surtout…

En fait j’ai toujours été conditionné à être dans ce rôle d’une femme et au vue des réaction de ma mère j’ai tendance à vouloir faire taire cette transidentité en me disant que j’allais sûrement m’y faire un jour ou même si je m’y fais pas et bien tant pis au moins je fais pas souffrir ma mère… mais il arrive un moment de ma vie où je comprends certaines choses et que à bientôt 30 ans j’ai aussi le droit de faire ma vie pour moi et non d’être le pantin de ma mère qui aimerait que je sois comme elle l’entend elle… c’est ce qui me pousse à aller de l’avant, d’aller sur ce chemin de plus en plus mais pour cela j’ai aussi besoin de vous, de vos avis, afin de m’armer encore plus avec moi-même et avoir aussi les armes nécessaire face à ma mère qui pense aussi dans tout ça que je m’invente des problèmes et qui a peur que ça ne soit qu’un « caprice »…

Je vous remercie de m’avoir lu, merci infiniment, j’espère sincèrement que certaines personnes auront été jusqu’au bout de mon texte et me répondront car j’ai énormément besoin d’aide, et si c’est le cas alors je vous remercie énormément, du plus profond de mon âme.
J’aimerais m’excuser aussi si j’ai eu des propos malaisants ou déplacés pour certains, je ne pense pas avoir offensé qui que ce soit mais sait-on jamais et si c’est le cas je m’en excuse vivement.

Passez tous une belle journée, si des personnes se retrouvent dans la même situation que moi ça serait avec plaisir de vous aider aussi au mieux que je peux avec mon expérience à moi et mon savoir à moi sur ce sujet.

Vous méritez tous de vivre la vie qui vous fait vibrer. :jadore:

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