Bonjour,
Je suis super content d’avoir découvert ce forum où tous les témoignages sont profondément touchants et intéressants je me permets d’y ajouter le mien . Je m’appelle Sacha, j’ai 24 ans j’ai été assigné fille à la naissance et j’ai pris conscience de ma transidentité il y a environ 8/9 mois. Jusqu’à présent, je savais que quelque chose au fond de moi n’allait pas mais j’ai absolument « forcé » pour rentrer dans le moule . J’étais une fille très féminine mais un féminin pour plaire à l’homme je pense, bref je passais mon temps à jouer un rôle et aujourd’hui je suis épuisé de jouer à la femme . J’ai grandi avec une génération qui s’ouvrait de plus en plus aux questionnements de genre et à la transidentité donc j’en avais conscience et je l’acceptai pour les autres meme si j’ai parfois megenré ces personnes et je m’en veux aujourd’hui parce que je ressens comme ça fait mal . Mais lorsque ces questionnements me sont tombés dessus, à la suite d’une rupture avec un garçon ou pour la énième fois je sentais que quelque chose n’allait pas, que je me forçais, que je jouais un rôle, j’ai pris la décision d’arrêter et d’être moi même et dun coup mon corps a ramené du masculin chez moi et j’ai pris conscience de ma transidentité. Ce qui m embête aujourd’hui c’est ma difficulté à passer à l’action . À me sentir légitime face au regard des autres . Je suis désolé je n’ai souvent pas la force d’être juste moi car j’ai peur du rejet . Je ressens des choses et je n’arrive pas à les appliquer et donc je suis perdu. Par exemple, je réalise que peut être je ne suis pas vraiment attiré par les hommes mais il m’arrive encore de vouloir coucher avec certains, et je vois un peu ça comme une pulsion malsaine . je ne me sens plus femme en moi mais je continue de me maquiller et parfois de porter des robes alors que je porte des caleçons et mes amis me genrent au masculin . Je ne dis pas que les robes et le maquillage sont réservés à la féminité ! Absolument pas ! Mais dans mon cas j’ai l’impression de vivre un paradoxe et je suis perdu . Est ce que c’est parce que j’ai besoin de temps pour déconstruire ? Est ce que c’est grave si je fais des allers et retours entre mon moi d’avant et mon moi d’aujourd’hui ? À quel moment sait on qu’on veut commencer une transition médicale ?
Bref, vous l’aurez compris la prise de conscience récente de ma transidentité est à la fois un soulagement et une torture, peut être est ce de la transphobie internalisée mais j’espère vraiment m’être suffisamment bien exprimé sur ce groupe . Et je vous remercie d’avance pour la/les réponses
Transidentité jeune : questions et retours en arrière ?
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Re: Transidentité jeune : questions et retours en arrière ?
Hello et bienvenue à toi,
Il n'y a rien de grave dans ce que tu décrit, c'est plutôt courant d'exprimer des doutes, d'avoir un décalage entre ce que l'on envisage de faire et comment on se présente en société et ce que l'on fait. Chaque personne a son propre rythme et le tout est de trouver le sien. Tu as peut-être encore besoin de temps pour toi.
Quant à la transition médicale, le bon moment dépend des gens. Il n'y a pas forcément de moment de révélation absolu, même si certaines personnes ont des certitudes depuis très longtemps avant de commencer. Je dirais que parmi les "bons" critères pour se sentir prêt à démarrer, il peut y avoir notamment : un bon niveau de confiance dans le fait de souhaiter une masculinisation du corps quels qu'en soient les motifs, une compréhension et une acceptation du fait que l'on ne maîtrise pas complètement les effets d'une hormonothérapie ou le résultat d'une opération.
Il n'y a rien de grave dans ce que tu décrit, c'est plutôt courant d'exprimer des doutes, d'avoir un décalage entre ce que l'on envisage de faire et comment on se présente en société et ce que l'on fait. Chaque personne a son propre rythme et le tout est de trouver le sien. Tu as peut-être encore besoin de temps pour toi.
Quant à la transition médicale, le bon moment dépend des gens. Il n'y a pas forcément de moment de révélation absolu, même si certaines personnes ont des certitudes depuis très longtemps avant de commencer. Je dirais que parmi les "bons" critères pour se sentir prêt à démarrer, il peut y avoir notamment : un bon niveau de confiance dans le fait de souhaiter une masculinisation du corps quels qu'en soient les motifs, une compréhension et une acceptation du fait que l'on ne maîtrise pas complètement les effets d'une hormonothérapie ou le résultat d'une opération.
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- Pierre moussue
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Re: Transidentité jeune : questions et retours en arrière ?
Déjà bienvenue;) Pour la question d’être pas vraiment attiré par les hommes mais vouloir coucher avec certains, il n’y a rien de malsain… tant que ce n’est pas un mécanisme psychologique pour juste essayer de rentrer dans le moule. Je dis ça en connaissance de cause, pour m’être longtemps forcé à avoir une sexualité cishet, alors que ce n’était pas pour moi. Je parle de sexualité et non de vie sentimentale parce qu’il faut distinguer l’attirance romantique et sexuelle. Tu peux très bien être attiré physiquement mais pas émotionnellement par un genre (et vice versa).
Le paradoxe de vouloir porter maquillage et robe, c’est peut-être juste un signe de non-binarité. N’étant pas moi-même NB, je ne préfère pas trop m’avancer sur ce terrain. Je me contenterai de te dire que le genre est un spectre, il n’y a pas à tomber dans les stéréotypes mascu pour être un homme. Si tu trouves TON équilibre entre les deux c’est cool aussi, tant que c’est ce dont TU as besoin.
Pour la transition médicale, j’aimerais te dire que c’est le bon moment quand tu n’as plus aucun doute, mais ça serait mentir car c’est naturel de garder une part d’hésitation pour quelque chose d’aussi radical. Pour ma part, j’ai pesé le risque de la transition contre la certitude de rester mal dans ma peau si je n’en changeais pas. Prends le temps de te renseigner sur les options possibles, qu’il s’agisse de l’aspect purement médical, de l’organisation qu’il y a autour (impact financier notamment)… Je sais qu’on ne rattrape pas le temps perdu, j’ai commencé ma transition hormonale à 29 ans, mais pas la peine de se presser et de regretter plus tard;)
Le paradoxe de vouloir porter maquillage et robe, c’est peut-être juste un signe de non-binarité. N’étant pas moi-même NB, je ne préfère pas trop m’avancer sur ce terrain. Je me contenterai de te dire que le genre est un spectre, il n’y a pas à tomber dans les stéréotypes mascu pour être un homme. Si tu trouves TON équilibre entre les deux c’est cool aussi, tant que c’est ce dont TU as besoin.
Pour la transition médicale, j’aimerais te dire que c’est le bon moment quand tu n’as plus aucun doute, mais ça serait mentir car c’est naturel de garder une part d’hésitation pour quelque chose d’aussi radical. Pour ma part, j’ai pesé le risque de la transition contre la certitude de rester mal dans ma peau si je n’en changeais pas. Prends le temps de te renseigner sur les options possibles, qu’il s’agisse de l’aspect purement médical, de l’organisation qu’il y a autour (impact financier notamment)… Je sais qu’on ne rattrape pas le temps perdu, j’ai commencé ma transition hormonale à 29 ans, mais pas la peine de se presser et de regretter plus tard;)
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Re: Transidentité jeune : questions et retours en arrière ?
Merci Beaucoup pour ta réponse éclairante ! Elle m'a soulagéDag a écrit : ↑04 déc. 2023 10:54Hello et bienvenue à toi,
Il n'y a rien de grave dans ce que tu décrit, c'est plutôt courant d'exprimer des doutes, d'avoir un décalage entre ce que l'on envisage de faire et comment on se présente en société et ce que l'on fait. Chaque personne a son propre rythme et le tout est de trouver le sien. Tu as peut-être encore besoin de temps pour toi.
Quant à la transition médicale, le bon moment dépend des gens. Il n'y a pas forcément de moment de révélation absolu, même si certaines personnes ont des certitudes depuis très longtemps avant de commencer. Je dirais que parmi les "bons" critères pour se sentir prêt à démarrer, il peut y avoir notamment : un bon niveau de confiance dans le fait de souhaiter une masculinisation du corps quels qu'en soient les motifs, une compréhension et une acceptation du fait que l'on ne maîtrise pas complètement les effets d'une hormonothérapie ou le résultat d'une opération.
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Re: Transidentité jeune : questions et retours en arrière ?
j3r3mix a écrit : ↑04 déc. 2023 18:16Déjà bienvenue;) Pour la question d’être pas vraiment attiré par les hommes mais vouloir coucher avec certains, il n’y a rien de malsain… tant que ce n’est pas un mécanisme psychologique pour juste essayer de rentrer dans le moule. Je dis ça en connaissance de cause, pour m’être longtemps forcé à avoir une sexualité cishet, alors que ce n’était pas pour moi. Je parle de sexualité et non de vie sentimentale parce qu’il faut distinguer l’attirance romantique et sexuelle. Tu peux très bien être attiré physiquement mais pas émotionnellement par un genre (et vice versa).
Le paradoxe de vouloir porter maquillage et robe, c’est peut-être juste un signe de non-binarité. N’étant pas moi-même NB, je ne préfère pas trop m’avancer sur ce terrain. Je me contenterai de te dire que le genre est un spectre, il n’y a pas à tomber dans les stéréotypes mascu pour être un homme. Si tu trouves TON équilibre entre les deux c’est cool aussi, tant que c’est ce dont TU as besoin.
Pour la transition médicale, j’aimerais te dire que c’est le bon moment quand tu n’as plus aucun doute, mais ça serait mentir car c’est naturel de garder une part d’hésitation pour quelque chose d’aussi radical. Pour ma part, j’ai pesé le risque de la transition contre la certitude de rester mal dans ma peau si je n’en changeais pas. Prends le temps de te renseigner sur les options possibles, qu’il s’agisse de l’aspect purement médical, de l’organisation qu’il y a autour (impact financier notamment)… Je sais qu’on ne rattrape pas le temps perdu, j’ai commencé ma transition hormonale à 29 ans, mais pas la peine de se presser et de regretter plus tard;)
Merci pour ton message ! Ouf ça me rassure! et carrément je crois que je viens de le découvrir et ton message vient de m'éclairer encore plus ( le fait de distinguer l'attirance romantique et sexuelle) ! Je pense qu'en effet j'ai encore besoin d'un peu de temps pour savoir comme tu dis ce qui me fera du bien! Et bravo pour ta transition à 29 ans, tu as l'air de te sentir vraiment bien maintenant donc ça fait plaisir à lire, mais comme tu dis, pas besoin de se presser et trouver son rythme! Je vais essayer de m'en tenir à ces justes conseils ! Merci !!
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- Pierre moussue
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Re: Transidentité jeune : questions et retours en arrière ?
Oui puis ça peut être progressif et pas une révélation subite. Perso, gamin je sentais un décalage avec les filles, mais sans y mettre l’étiquette trans. La faute aussi à une époque et un environnement où on n’en parlait pas, donc j’ignorais que ça existait... Quand le décalage est devenu plus que ça, j’ai essayé comme je te disais de rentrer dans le moule, en vain. Ça m’a au moins permis de me rendre compte qu’en plus d’être trans j’étais pansexuel. C’est seulement en rencontrant une meuf trans par l’intermédiaire dune amie en commun à la fac que j’ai enfin capté^^’
Bien sûr que je regrette de ne pas avoir eu une enfance/ adolescence comme mec, mais le temps a été mon allié pour préparer mon parcours de transition une fois le déclic arrivé. Ça m’a permis d’assumer le process de bout en bout sans dépendre de ma famille, qui a eu du mal (et avec qui c’est encore compliqué pour différentes raisons), et d’aller au final assez vite une fois que j’ai commencé les démarches.
Bien sûr que je regrette de ne pas avoir eu une enfance/ adolescence comme mec, mais le temps a été mon allié pour préparer mon parcours de transition une fois le déclic arrivé. Ça m’a permis d’assumer le process de bout en bout sans dépendre de ma famille, qui a eu du mal (et avec qui c’est encore compliqué pour différentes raisons), et d’aller au final assez vite une fois que j’ai commencé les démarches.