Tu me renvoie à certaines de mes craintes. Le fait de ne jamais pouvoir être un homme cis-genre. Bizarrement, j'ai énormément de jalousie envers eux, ils ont tout eu dès la naissance et tout est facile pour eux. Je ne serais jamais considéré comme un "vrai" homme, comme beaucoup aiment le dire. Et ça me saoule. Combien de personne parlent des trans comme de "femmes qui veulent devenir des hommes", il y a toujours cette notion du sexe d'origine et cette notion de volonté qui m'exaspère. Je pense avoir également un visage très féminin, j'aurais jamais un bon passing ...Apeiron a écrit : ↑28 sept. 2020 22:52Salut,
Je peux comprendre ce que tu ressens car je n'ai jamais été dans l'évidence de certains FtMs "Je suis un mec donc je fais tout pour en devenir un", j'ai au contraire eu des hésitations et des revirements, des doutes, des tentatives d'accepter mon sexe biologique (et l'identité sociale F qui s'y rattachait) comme toi...mais impossible.
Paradoxalement, le ressenti d'un moi profond comme étant garçon est aussi originel que l'évidence d'être de sexe biologique féminin donc j'ai fini par faire une transition complète.
En fait je me suis lancé dans une transition à 17 ans mais j'ai tout stoppé à 20 pour voir si je pouvais m'accepter dans une identité F mais sans chercher à correspondre aux codes féminins pour finalement tout reprendre à 22 et aller au bout d'une transition FtM en moins d'un an (rendre les choses biologiquement irréversible du point de vue génitale - hysté totale - et changer complètement d'état civil, j'avais déjà fait l'opé du torse à 18).
J'en ai 31 et je ne suis toujours pas apaisé malgré plus de dix ans de vie sous une identité masculine (j'ai des moments très réguliers de mal-être à cause du fait d'être trans, le sentiment de ne ressembler ni à un homme ni à une femme, de n'avoir de place nulle part voire d'être dérangeant pour les gens...) mais pour répondre au titre de ton topic, aller au bout d'une transition (dans la mesure où mon identité officielle est masculine) m'a permis de vivre un peu plus apaisé avec la dysphorie, enfin de vivre tout simplement mais assez torturé quand même.
Bref, il n'y a pas vraiment de solution miracle mais chez certains c'est quand même beaucoup plus apaisé que chez d'autre, chaque parcours de transition et de vie étant différent. Et puis, on ne va pas se mentir, il y a aussi la prédisposition biologique qui joue beaucoup : certains passent beaucoup plus facilement dans leur genre souhaité que d'autres pour qui le déterminisme biologique demeure même post-transition.
Mais ici nous avons pour point commun de ne pouvoir justement pas nous accepter avec notre identité féminine et d'avoir tranché pour une transition donc difficile de t'aider dans une voie nous paraissant impossible.
L'hysté me fait peur aussi, le fait d'être stérile me fait flipper, j'aimerais avoir des enfants plus tard et j'ai pu comprendre que c'était obligatoire pour le changement d'Etat civile :/
En tout cas tu as toute mon admiration pour ton parcours!
Jo