Demande lui pourquoi si tu le recroise, mais en tout cas c'était pas très top de sa part :/ C'est étrange.
De mon côté, je post ici une anecdote pas hyper drôle ni dramatique non plus, c'est surtout pour évacuer. Je vais rester vague étant un paranoïaque sur les questions d'anonymat. Et désolé d'avance pour le pavé
Contexte : Je me prépare à faire un mémoire. Je suis dans une filière très ouverte d'esprit. Je n'ai jamais eu aucun problème avec les profs par rapport à ma transidentité.
Une remarque également : je ne me considère pas trans, mais simplement
un garçon comme les autres qui A une transidentité (je ne dis donc pas "je suis transgenre / un gars trans", je ne me considère pas comme tel, et je ne l'ai jamais prononcé. Au pire, j'ai déjà dis que je suis transidentitaire, mais qu'à deux/trois personnes.
En cours, comme on doit chacun son tour présenter notre projet de mémoire, j'en présente deux, un sur un pays
(on a dit vague), et un sur les hommes et leur masculinité (en gros) que je vais très certainement prendre. La prof ne fait que de me parler du premier sujet, et silence radio sur le second. Je me dit génial, ça promet, je ne la choisirai pas en chapon pour mon mémoire, elle a pas très d'être très enthousiaste à l'idée de parler des hommes et d'eux-mêmes. ... C'est une chercheure absolument géniale, très intéressante. Je l'ai eu l'année dernière, et elle m'a toujours genré correctement.
Fin du cours, je vais la voir. Je lui demande tout de même si elle peut m'aiguiller sur qui pourrait diriger mon mémoire, puisqu'elle connaît plus de monde que moi, et que mon thème (la question du genre masculin) n'est pas très courant dans l'université. Dans la conversation, elle me dit que mon sujet est "casse-gueule", et que ça va me poser des difficultés (par rapport à quoi ? Je suis dans une université où le mouvement féministe prend beaucoup de place, et où le sujet des hommes est balayé de manière assez violente
. Donc je sais que mon sujet peut rebuter certaines personnes car "l'homme n'a pas sa place aujourd'hui, c'est la question de la femme qui est plus importante". Ou par rapport ... Ã moi ? Enfin bref. ).
On continue à discuter, elle me dit que le sujet me touche de trop près pour que je puisse prendre de la distance, que je le prend trop à cœur, que je devrai changer, ... Je lui demande pourquoi :
-Ben vous savez, vous ... vous êtes ... enfin vous savez quoi ... ça vous touche trop ...
Je sais très bien où elle veut en venir. Ma transidentité. Je ne l'aide pas à finir (je ne suis pas "trans"). Je lui dit que n'importe quel autre garçon aurait pu prendre ce sujet, qu'elle a des collègues femmes qui travaille sur le féminisme, donc ce n'est pas un argument pour dire que je ne peux pas faire ce sujet
.
En gros ce qui m'a fait mal c'est qu'elle a fait un lien direct entre ma transidentité et mon sujet, et qu'elle pense que ça va me faire du mal. J'en ai marre qu'on me voit comme ça, comme "un gars trans" et pas juste un garçon. Ce sujet je le choisit pour d'autres raisons.
En plus en ce moment on se remet à mégenrer de plus en plus (à l'extérieur), ma voix déraille et fait trop "fille", ça fait onze mois que je suis sous T et mon passing n'est pas au rdv (bien plus qu'avant, mais c'est loin d'être parfait). J’espérai commencer la rentrée en passant à 100% en tant que "gars bio". Je crois que c'est râpé pour beaucoup d'étudiants nouveaux de ma promo
Qu'est-ce qu'elle croit la prof ? Qu'en étudiant la masculinité des hommes, je vais me rendre compte que "je ne suis pas un vrai homme" ? Je n'en suis pas un pour elle
? Ce sujet de toute manière ne la pas porté (elle ne m'a demandé aucune précision), et je pense que c'est surtout parce qu'elle a fait ce satané parallèle. "Parce que sinon, en quoi les hommes sont intéressants" ?
Heureusement, des potes ont validés ce projet et le trouve hyper intéressant, donc ça me conforte et me rassure
. A un autre cours, le prof a qui j'ai exposé ce projet en a discuté avec moi, et n'a rien dit, il a fait exactement comme pour les autres
. Je m’accroche et n'abandonne pas