Message
par couss » 16 avr. 2019 08:14
Suite de mon post précédent :
J'ai eu RDV le 12 avril avec le dr A-Y N, qui est gyneco à l'hôpital Tenon. Ce RDV fait suite à ma rencontre avec le dr M, qui est psy là bas. Cela s'inscrit dans un projet de parentalité. Nous avions entendu parler il y a deux mois de l'hôpital Tenon, apparemment plus ouvert sur la transparentalité donc nous nous étions dirigés vers celui-ci. Le RDV avec le dr M s'était hyper bien passé, je n'en dirais pas tant avec le dr A-Y N…
Lors du premier RDV, le dr M nous avais parlé de deux options. La première faire conserver mes ovocytes dans l'espoir qu'un jour la loi me permettent de les transférer à l'étranger et ainsi que ma chérie puisse les utiliser lors d'une FIV. La deuxième option, attendre mon CEC et ainsi devenir "un couple hétérosexuel" et accéder à la PMA.
J'ai rencontré le dr A-Y N pour la première option. Alors déjà , l'hôpital est hyper mal foutu, on est arrivé à l'heure au lieu indiqué sur la convocation, on nous a dit que ce n'était pas là mais à l'autre bout de l'hôpital et au final en s'y rendant on nous a demandé de revenir au lieu de départ, résultat 15 minutes de retard et le dr A-Y N nous l'a reproché… Ensuite lors du RDV j’ai surtout eu droit à ses questions et ses préjugés...
Elle m’a demandé si la femme qui m’accompagnait était ma mère (à la rigueur ça peut arriver mais tout de même). Elle a demandé si ce n’était pas difficile pour ma femme d’être avec une personne FtM vu qu’elle était lesbienne, jamais je n’ai dit qu’elle l’était mais visiblement ça lui semble impossible qu’une femme hétéro puisse être avec un FtM, quand je lui ai dit qu’elle était bi elle a fait une drôle de tête, genre c’est quoi cette sexualité…
Elle m’a demandé si j’avais déjà eu des rapports sexuels et si j’étais toujours vierge, je lui ai dit que j’en avais avec ma femme, elle a donc décrété que je n’en avais pas et que j’étais vierge. Elle m’a demandé si j’avais eu des rapports avec des hommes et lorsque j’ai dit oui, elle a eu l’air dérangée. Je n’ai précisé à aucun moment quelle sexualité j’avais avec des hommes. Clairement pour elle un rapport sexuel c’est un pénis qui rentre dans un vagin, le reste ça ne compte pas, ce ne sont pas des vrais rapports.
Elle m’a demandé si j’étais suivi dans une équipe, elle n’a pas parlé explicitement de la Sofect mais ça y ressemblait, j’ai répondu que non, que je choisissais mes praticiens et j’ai dû m’expliquer sur ça. J’ai aussi dû expliqué pourquoi je n’avais pas encore le M sur la carte d’identité, et lorsque j’ai utilisé l’expression marqueur de genre, j’ai bien senti que ça la faisait sourire (mais pas le gentil sourire, plutôt celui d’une personne qui juge).
Elle m’a demandé si ce n’était pas dur pour mes parents et mes sœurs, j’ai répondu que non, et que pour mon travail c’était pareil tout le monde le prenait bien (visiblement, les gens doivent souffrir de notre transition ). Elle trouvait ça très bien que je ne transitionne pas devant mes élèves.
Je lui ai dit que j’étais sous décapeptyl et je voulais savoir si je devais l’arrêter pour faire la conservation, elle m’a dit que oui. Or c’est faux, j’ai un ami dont la femme a l’endométriose et qui a le même traitement et elle n’a jamais dû arrêter. Je lui ai donc dit et donc elle a changé de version. Elle m’a demandé si je prenais le décapeptyl après mes règles alors que ça sert justement à arrêter le cycle, c’est un traitement courant pour les personnes ayant l’endométriose, je suis plus que surpris qu’un.e gyneco ne sache pas ça. Elle m’a parlé d’anesthésie générale pour la ponction, j’ai répondu que j’avais une anesthésie prévue le 18 juin et j’ai demandé si ça pouvait être violent pour le corps d’en faire deux à quelques jours d’intervalle, selon elle non (ce que tous mes médecins me déconseillent pourtant).
J’ai dû préciser les opérations que je voulais notamment détailler la phalloplastie.
Et plus d’une fois elle m’a rappelé que le dossier passait en commission, qu’ils ne sont pas habitués à faire face à de telles situations, etc.
Bref j’ai bien compris que ça la dérangeait de toute manière. J’ai été mieux traité par la secrétaire à l’accueil que par elle. De plus, je ne comprend pas pourquoi ce type de questions, elle est gynéco pas psy et le dr M m'avait posé plusieurs questions mais de façon respectueuses et je comprenais dans quel cadre, là même pour les questions gyneco j'avais l'impression d'en savoir plus qu'elle et je n'ai pas osé poser les questions que je voulais.
Donc j’abandonne, je me dirige vers Barcelone, les gens jugeant comme ça ça ne m’intéresse pas. Je reste dans leur processus pour le moment pour qu’on me prescrive les exams que je fais ensuite gratuitement pour envoyer ensuite les résultats en Espagne.
ça ne concerne pas exactement la PMA mais plutôt la vitrification, donc peut être que sur la PMA on tombe sur des gens plus responsables et respectueux.
Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s'habitueront.
René Char.