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Re: Cumuler la transidentité avec d'autres troubles

Posté : 10 oct. 2019 19:32
par Apeiron
Oui et si je n'étais pas trans, je le ferai sans hésiter, au moins pour un temps, mais le statut est toujours complexe à assumer ailleurs.
Sans aller dans tant de radicalité, je trouve des espaces de respiration que j'aimerais étendre, mais je n'aime pas trop les espaces communautaires car la véritable communauté est toujours celle qui résiste à toute communauté pour moi, disciple de Maurice Blanchot sur ce point.
La fameuse communauté inavouable constitué de singularités éparses et donc invisible.

Je pense profiter de ma nouvelle situation pour partir très souvent loin de chez moi (d'ailleurs c'est le cas en ce moment, je suis loin de chez moi depuis lundi soir, j'en avais un besoin vital).
Je suis de plus en plus attiré par le voyage, cet été, je suis parti beaucoup.

Mon angoisse c'est que je suis encore relativement jeune (à un âge médian, plus ni un jeune, ni un adulte proche de la retraite mais à un âge où habituellement les gens commencent à atteindre le paroxysme de leur carrière avec toutes les perspectives qui s'ouvrent).

Moi je n'ai plus aucune perspective et au lieu de m'intégrer, je me marginalise (malgré mes efforts d'intégration). Alors même si je me contente de peu, c'est quand même assez angoissant pour l'avenir de se marginaliser de plus en plus et de se dire qu'on va se retrouver ad vitam "banni" de la société.

Finalement, ce n'est pas le chômage qui me fait peur mais le fait de ne plus jamais pouvoir me réintégrer dans rien après avoir vécu dans ce temps libre (car comment revenir vers l'oppression du travail quand on a vécu aussi libre et d'une manière qui nous correspond?)

Re: Cumuler la transidentité avec d'autres troubles

Posté : 10 oct. 2019 20:33
par Dag
Sur le plan professionnel, as-tu envisagé d'avoir une activité indépendante des structures d'entreprise traditionnelles ? Je pense aux personnes indépendantes ou en freelance. Dans le milieu de de l'éducation, je pense aux petits cours que donnent parfois les étudiants ou professeurs à domicile, aux colles en classe préparatoire.

Et sinon, tu me donnes envie de lire Blanchot, je ne connaissais pas.

Re: Cumuler la transidentité avec d'autres troubles

Posté : 11 oct. 2019 00:17
par Apeiron
Dag a écrit :
10 oct. 2019 20:33
Sur le plan professionnel, as-tu envisagé d'avoir une activité indépendante des structures d'entreprise traditionnelles ? Je pense aux personnes indépendantes ou en freelance. Dans le milieu de de l'éducation, je pense aux petits cours que donnent parfois les étudiants ou professeurs à domicile, aux colles en classe préparatoire.

Et sinon, tu me donnes envie de lire Blanchot, je ne connaissais pas.
Pas du tout la mentalité pour lancer une activité indépendante...trop dépressif et discret pour ça.

Alors, les activités enseignantes que tu évoques, je les ai faites pendant de longues années et suite à un blacklistage dans l'éducation nationale, je vais retourner à la case zéro (c'est-à-dire à la case de la vingtaine) en travaillant à nouveau pour de petits organismes scolaires pour compléter mon chômage sans d'autres perspectives.

J'ai pourtant été reçu dans les premiers à un concours considéré comme les plus difficiles mais je n'ai pas su du tout tenir mes classes durant l'année de probation et toutes l'institution s'est acharné contre moi jusqu'à me faire péter des câbles qui ont conduit à un licenciement à la fin de l'année de probation (sans qu'il y ait eu un geste grave pourtant).

Je ne veux de toute façon pas retourner devant des classes entières. J'avais trouvé le boulot idéal avec un salaire correct mais mon mauvais dossier éducation nationale m'a rattrapé (c'était malheureusement avec un établissement sous contrat avec l'éducation nationale).

Globalement, je trouve la vie contemporaine très déprimante, tout est basé sur le fric et le sexe, le système est complètement pervers et corrompu. On donne trop de pouvoir à des gens qui ne le méritent pas et qui peuvent bousiller notre vie avec un simple rapport. Le système est profondément corrompu et injuste.
Je me dis souvent que dans un tel monde, le suicide est la seule réponse raisonnable. Tout est beaucoup trop déprimant.

Là je ne vois aucun avenir, l'horizon est complètement vide.

Encore une fois, le problème n'est pas vraiment financier (même si je mérite de pouvoir gagner ma vie correctement avec mon niveau) surtout dans la mesure où je me contente de peu et que maintenant, les aides de l'Etat se mettent en place, mais plutôt de désinsertion sociale sans autre perspective en remplacement.

C'est très gentil de vouloir m'aider mais le problème c'est que c'est trop tard : tu me donnes des conseils comme à un jeune de vingt ans, j'en ai dix de plus et plus beaucoup de perspectives...à part l'errance.

Re: Cumuler la transidentité avec d'autres troubles

Posté : 11 oct. 2019 01:09
par couss
Même type de structure où tu travaillais depuis la rentrée mais en hors contrat, le rectorat ne pourra rien faire. Après pas simple à trouver...

Re: Cumuler la transidentité avec d'autres troubles

Posté : 11 oct. 2019 08:38
par Max804
Mais du coup si je peux me permettre le topic ne concerne plus vraiment des "troubles" psy. Juste un constat assez lucide sur l'impossibilité de vivre dans cette société qui ne te convient pas, ce qui est relativement...sain, finalement...
Le fait que cela paraisse générer de la déprime / dépression est complétement normal...
En revanche, le caractère définitif de tes jugements est peut-être ce qui te pèse le plus en réalité. D'autant que même avec beaucoup de clairvoyance sur toi-même et le monde etc, tu ne peux pas réellement prédire l'avenir..quel qu'il soit!
Pour l'instant tu profites de ta situation, qui te permets à la fois d'être au chômage ET de voyager apparemment comme bon te semble, c'est une chance (libéré du travail!)... tu verras bien dans quelques mois - années ce qu'il en sera..

Re: Cumuler la transidentité avec d'autres troubles

Posté : 11 oct. 2019 09:29
par Dag
Apeiron a écrit :
11 oct. 2019 00:17
Encore une fois, le problème n'est pas vraiment financier (même si je mérite de pouvoir gagner ma vie correctement avec mon niveau) surtout dans la mesure où je me contente de peu et que maintenant, les aides de l'Etat se mettent en place, mais plutôt de désinsertion sociale sans autre perspective en remplacement.

C'est très gentil de vouloir m'aider mais le problème c'est que c'est trop tard : tu me donnes des conseils comme à un jeune de vingt ans, j'en ai dix de plus et plus beaucoup de perspectives...à part l'errance.
C'est plus pour l'insertion sociale apportée par le travail que pour l'argent que je me posais cette question. Je me doutais en effet qu'à ton âge tu as probablement déjà considéré le panel des possibilités professionnelles, et donc celle-ci. C'est davantage une tentative pour mieux te comprendre qu'un conseil.

En l'espèce, je suis assez d'accord avec ce que dit Max juste au-dessus.

Re: Cumuler la transidentité avec d'autres troubles

Posté : 11 oct. 2019 13:02
par Apeiron
couss a écrit :
11 oct. 2019 01:09
Même type de structure où tu travaillais depuis la rentrée mais en hors contrat, le rectorat ne pourra rien faire. Après pas simple à trouver...
Oui, voilà, il faudrait trouver la même chose en hors contrat et là c'était vraiment l'idéal (je ne crois pas qu'il existe de structure équivalente) : salaire de maître auxiliaire à temps plein avec en plus l'indemnité segpa qui était de 150 euros, soit 1600 euros nets (un peu plus je crois).
Plus que correct pour moi et j'étais tout à fait capable de faire ce travail d'enseignant en cours particuliers, même si la charge de travail était lourde, ça ne me dérangeait pas, d'autant moins pour enseigner à des personnes fragilisées par divers troubles. Je ne suis pas fainéant, c'est simplement le rapport à la classe qui me panique complètement et me rend impuissant en plus de trouver cette situation absurde et sans intérêt. Je n'aime pas non plus toutes les réunions qu'il y a dans le système classique et la structure très hiérarchique, coercitive et punitive. Mais dans l'absolu j'aime bien préparer des cours et les transmettre ainsi que tisser un lien avec les élèves à travers les œuvres étudiées. Ce qui n'est possible que de manière particulière à mon sens.

Passer un concours pour retourner devant des classes est peine perdue : je n'y arriverai pas et me ferait à coup sûr licencier au bout d'un an de stage (surtout avec mon mauvais dossier). De toute façon, le système classique ne me convient pas. Ce n'est pas ce que je veux faire.

Je suis donc dans l'immédiat condamné à cette régression de donner des cours particuliers sur le mode "soutien scolaire" comme lorsque j'avais la vingtaine...tant d'efforts pour rien.

Je n'ai pas encore lu les autres messages, je lirai plus tard, je profite de mon séjour.
Heureusement que j'ai pu partir de chez moi cette semaine car j'avais vraiment les idées très noires.