Hey !
Je viens aussi varier les témoignages et les points de vue !
Parce que de mon côté hmmmm
Je peux comprendre le besoin d'avoir des gens qui ont un vécu similaire. Et faut dire que dans mon cas... xD
Ben, quand j'étais enfant, aux yeux du monde entier, j'étais une fille. Donc je pensais l'être. Après j'ai un vécu plutôt compliqué (et trauma, dont du harcèlement entre autre).
Ce que je sais, c'est que dans l'enfance, j'ai rapidement eu un profond dégoût pour moi-même au point de cacher mon corps aux autres et à moi-même.
Est-ce que c'est lié à la dysphorie ou à ce passif pas fou ? Peut être les deux ? Peut être pas. Je sais pas. (En vrai, je pense que c'est un melting pot).
Je peux te dire que, plus jeune, je passais mon temps torse nu (mais j'étais très pudique sur le bas) et, lorsque la poitrine est arrivée, j'ai eu du mal parce qu'on m'a fait comprendre que fallait le cacher en tant que "femme". Et donc ça a renforcé mon côté "cacher ses attributs sexuels même à soi-même".
Tout en étant pas ravi d'avoir de la poitrine. En fait, je m'estimais heureux d'en avoir une petite : tout simplement car c'est une gêne pour le sport et de manière générale, je vois ça comme deux bouts de gras. Donc je comprenais pas les filles qui en voulaient des énormes. (je pense que la sexualisation renforçait mon problème, et à cette période, j'en étais venu à porter des soutiens-gorge tous les jours, jour et nuit pour ne pas avoir à ne serait-ce que les voir. Puis, un jour, je suis tombé sur un docu détaillant les effets du soutiens-gorge sur le corps (je me souviens plus trop) + j'en ai eu marre + la vision que me rappelait ce vêtement me déplaisait tant que j'avais décidé de ne plus en mettre)
Et pour les menstrus, c'est autre chose vu que j'ai eu des problèmes avec (pour une raison inconnue, à partir du lycée, elles sont tout à coup devenues affreusement douloureuses le premier jour au point de me faire vomir) alors j'ai éprouvé et j'éprouve toujours de la haine pour ces périodes (qui ont, bien évidemment, renforcé aussi le dégoût du corps xD).
Après, en tant qu'enfant, je sais vraiment pas.
Comme j'ai dit : on m'a dit que j'étais une fille donc je l'étais. Et je me rappelle que ça pouvait me faire du mal qu'on le remette en doute (surtout à l'époque où j'ai eu des traumas capillaires avec la boule à zéro forcé lorsque j'étais en primaire, chose qui a renforcé le harcèlement).
Ce dont je me souviens, c'est que j'avais surtout des moments où je me regardais dans la glace, sans aucune notion de vocabulaire ou culture lgbt.
Je me remémore m'être dit plusieurs fois "putain, ça serait quand même vachement mieux d'être un garçon" ou "... j'aimerais être un garçon parfois"
puis des "nevermind, de toute façon c'est impossible/c'est pas réalisable/ça arrivera jamais". (j'avais aucune connaissance de la transidentité d'ailleurs. Pour moi c'était à des années lumières de ce qui était possible.
La seule chose que j'avais vu de loin à l'époque, c'était tous les clichés sur les femmes trans dans les rares films que je connaissais où il y en avait. Genre Christian Clavier dans le Père Noël est une ordure. Pour moi ça n'existait pas l'inverse, et j'étais mal informé puisque même les médias ne me montraient pratiquement que des femmes trans en étant cynique et méprisant : conclusion, pour moi, je n'étais pas ça et j'avais pas du tout compris le principe).
Et deuxième chose, je vivais dans un environnement familial et scolaire suffisamment horrible pour que ces pensées soient reléguées au second plan ou plutôt, qu'elles ne soient pas prioritaires. (Pis encore une fois, j'étais très mal informé).
Il n'y a qu'à partir de... hmmm... Je dirais aux alentours de mes 17-18 ans, pendant une phase plus sombre que j'ai commencé à entendre parler de divers sujets sur l'identité et ça, c'était par le biais d'une amie rencontrée sur le net qui m'y a sensibilisé (plus jeune que moi d'ailleurs

).
Elle vivait dans un environnement bien plus sain que moi et s'était un jour ramenée en me posant des questions sur comment moi je me sentais/voyais en tant que personne (tout en échangeant/partageant sur le sujet ensemble).
C'est là que j'ai commencé à m'intéresser au sujet. Je me souviens même être tombé sur un spectre de l'identité avec la non binarité, les genderfluid, etc
c'était très flou dans ma tête.
Parce que ça m'a fait réaliser à l'époque que... ben, c'est vrai que je me considérais pas vraiment fille au final. Ou tout du moins, j'aurais aimé être autre chose.
Mais j'étais encore incapable de poser le doigt dessus. Je me disais, "nan mais je dois être non binaire ou genderfluid, ça doit être pour ça que je désire être un garçon et que j'ai des hobbies de garçon et des côtés garçons tout en ayant un corps de fille et des côtés féminins" (après tout, j'aime mes cheveux longs et les trucs mignons. Mais en même temps je suis pas très maquillage et je suis une brute. fin bref, je cite les clichés mais, j'avais l'impression de pas avoir le droit de dire totalement être garçon tout en ne voulant pas être fille). (Et encore une fois, mal informé sur les hommes trans de mon côté xD).
Par la suite, en passant par genderfluid, je pensais être non-binaire. Mais je n'en avais parlé à personne si ce n'est cette amie et un de mes petits frères.
Et ya quelques années, je dirais... hmm... plus ou moins 4 ans. On avait eu une discussion avec un ami sur l'identité. Je lui avais parlé de non-binarité. On avait continué à papoter et il m'avait dit une chose qui, même encore maintenant, m'a marqué. Du genre qu'il avait l'impression dans ce que ce que je lui disais que j'étais sûrement trans et que je voudrais être un garçon. Puis il m'avait proposé de me genrer il et seulement il.
Je suis resté sur le cul parce que... Ben, c'était vrai. Et j'ai réalisé que ma non-binarité, c'était un bouclier derrière lequel je m'étais caché parce que je n'assumais pas cette envie euphorique de vouloir être un garçon + cette dysphorie de fille. Alors ben, j'ai demandé à ce qu'on m'appelle il auprès de mes amis de l'époque pour voir. Et j'ai adoré.
Même si, faut dire que c'était compliqué, les rares représentations d'hommes trans que j'avais dans mon esprit quand j'ai eu cette réalisation ne me représentaient pas vraiment... donc ma phrase de questionnement a été longue.
Lorsque je parle de mes représentations, j'entends des hommes trans qui embrassent totalement le côté masculin quitte à basculer dans le stéréotype (et je n'ai aucuns problèmes avec ça), et je ne m'y retrouve pas.
Alors, pendant mon CO social, j'ai souvent entendu autour de moi "tu te coupes quand les cheveux ?", "tu vas changer de prénom ?", etc...
Bah non. Hors de question de couper mes cheveux, mon prénom mixte (bien que connoté assez féminin en France) me va parfaitement. J'apprécie juste particulièrement porter des vêtements masculins et mon binder (bien que personne ne le remarque jamais xD).
Ma voix me frustre mais en même temps j'en joue encore.
Et j'ai pas arrêté (et encore maintenant) de me demander si j'étais légitime. Si, comparé à d'autres garçons trans, en réalité, j'étais pas une énorme mascarade. Je veux dire, on arrête pas de me dire que je suis trop féminin et que je fais pas d'efforts. Et au fond de moi, j'ai pas envie d'arracher ce qui me plaît pour plaire aux autres. Mais est-ce que je ne me suis pas non plus persuadé que j'étais quelque chose que je ne suis pas au final vu que je n'y ressemble pas ?
Fin, ce genre de questions quoi.
Ensuite, j'ai fait la rencontre d'un de mes amis actuels. Il est cis mais il embrasse totalement son côté féminin et préfère avoir des côtés féminins. Parce que le voir dans les médias (et de façon pas forcément réaliste) c'est une chose, le voir en vrai une autre. Donc ça m'a retourné le cerveau : On peut être un garçon et s'exprimer de façon totalement opposée à son genre. Et l'inverse aussi entre autre. Et c'est okay.
Mais quand on est trans, j'ai parfois cette impression qu'on exige de nous de s'exprimer de façon totalement stéréotypée sinon on est faux. Et c'est pour ça que j'ai pas arrêté de douter encore et encore.
Et ce, jusqu'à ce que ce forum me montre des liens divers vers des communautés ftm féminins vers lesquelles je peux enfin me retrouver. Parce que c'est tout autant okay d'être un homme féminin qu'une femme masculine, quelle que soit notre assignation de base.
C'pour ça que je peux dire fièrement, que je garderai mes cheveux longs parce que j'en ai envie. On me mégenrera sûrement. Mais c'pareil chez les hommes cis. Et c'est pas grave, si je me sens bien comme ça. Raison pour laquelle, aujourd'hui, depuis un mois, j'ai enfin commencé les hormones (j'ai été en questionnement pendant + de 3-4 ans xD et je commence la transition médicale à 25 ans. J'aurais préféré plus tôt, mais comparé à mes camarades, je me dis que ça va en vrai).
En tout cas, pour le moment... J'éprouve juste de l'impatience parce que je sais que ça me plaira d'autant plus ^^
Bref, j'écris beaucoup comme tu vois. Mais je peux toujours continuer à en discuter avec toi aussi. Parce que les représentations variées c'est important, ne serait-ce que pour aider ceux qui comme moi, ont cette impression de décalage avec les gens à cause de leurs différences.