Tu commences seulement à découvrir qui tu es, c'est normal que tu ne saches pas exactement ce dont tu as besoin pour l'instant.
J'ai su que j'étais un gars à quinze ans, mais j'ai mis longtemps, très longtemps, à m'en rendre vraiment compte, si ça fait sens. Ou du moins: à le prendre en compte, je pense que c'est mieux exprimé ainsi. J'ai mis des années à comprendre comment je me sentais en réalité et ce dont j'avais en fait besoin depuis toujours mais que j'avais pris soin d'enfermer au plus profond de mon être.
Même après avoir su que j'étais un mec, je me suis forcé à l'ignorer en partie et à continuer de m'habiller et de me comporter comme je l'avais fait jusque là , sous une identité féminine. Ça a duré deux, trois ans, mais plus le temps passait plus ça devenait rare. Je portais encore des robes (pour moi-même) en 2017, maintenant c'est juste impensable.
Je pensais, les premières années, que je n'allais pas avoir besoin d'opérations ou même d'hormones. Que juste changer de prénom et de pronoms ainsi que de m'exprimer physiquement d'une façon plus masculine suffirait. Oh boy I was wrong.
Plus le temps passait et plus je me rendais compte que je me mettais le doigt dans l'œil. Plus je prenais le temps d'explorer ma réelle identité, plus je rencontrais des besoins que j'avais cachés avant même de comprendre que je les avais, au point de les penser inexistants.
Les modifications physiques ne sont pas forcément essentielles d'un individu à l'autre mais même pour un seul individu ses besoins peuvent évoluer, et je pense que c'est important d'essayer de s'écouter et d'omettre le poids que les avis des autres peuvent avoir sur nos besoins. "C'est plus facile pour mes proches si je n'altère pas mon apparence" et d'autes pensées de ce type.
Évidemment, je ne dis pas que ça va être ton cas, je pensais juste m'exprimer à ce sujet (j'ai aussi assez peu rencontré d'expériences similaires, des gens qui passent de "je me sens bien dans mon corps de base" à "en fait non, je me voile complètement la face, j'ai absolument besoin d'une transition médicale").
Faut que ça sorte !
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Re: Faut que ça sorte !
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Re: Faut que ça sorte !
Je te rejoins totalement sur l'intégralité de ton post, et je me manifestea_psalm_for_no_one a écrit : ↑19 mars 2021 00:57j'ai aussi assez peu rencontré d'expériences similaires, des gens qui passent de "je me sens bien dans mon corps de base" à "en fait non, je me voile complètement la face, j'ai absolument besoin d'une transition médicale".
Je partage totalement ce sentiment. J'ai un besoin maladif de préserver le status quo par tous les moyens, de m'inventer des excuses et trouver des arguments pour soutenir des positions (qui ne me conviennent pas). Accepter une situation nouvelle pour moi passe systématiquement par le déni ; le moindre changement dans ma routine me fait littéralement péter les plombs (y'a probablement quelque chose qui tient à l'autisme là dedans mais j'ai jamais eu de diagnostic, mais ce n'est pas le sujet)
Bref du coup ça me donne l'impression d'avancer par à -coups, et constamment faire la girouette.
Quand j'ai vu la psy la première fois il y a 3 mois je lui ai dit "je sais pas trop qui je suis, je sais pas trop ce que je veux, en tout cas pas d'hormones et la chirurgie du torse je suis pas sûr"
Résultat j'ai rdv avec le chir le mois prochain et vais aussi très certainement aller voir une endoc dans la foulée.
Au final j'ai l'impression que le plus dur, c'est pas vraiment de savoir ce qu'on veut mais de l'accepter. D'être capable de se dire "ben si, j'ai le droit" .
Et puis on a le droit de douter, aussi. Ça n'invalide en rien notre expérience, au contraire.
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Re: Faut que ça sorte !
Je me retrouve parfaitement dans ce que tu dis, John. Je sais très bien ce que je ressens, ce que je veux, mais sans cesse, j'en reviens à cette notion de changement qui me fait peur. Il faut que je me force pour avancer, pour ne pas rester en l'état actuel, même s'il ne me convient pas. J'ai l'impression de traîner un boulet, par moments. Comme tu dis, le plus dur n'est pas de savoir ce qu'on veut, mais de l'accepter.
Merci pour ces mots. 


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Re: Faut que ça sorte !
Bon, bin voilà . Je voulais faire une réponse au post de A_psalm_for_no_one mais tu as déjà écrit tout ce que je voulais dire y compris la partie concernant l'autisme. Alors je me contente de valider totalement tes propos.John a écrit : ↑19 mars 2021 07:03Je te rejoins totalement sur l'intégralité de ton post, et je me manifestea_psalm_for_no_one a écrit : ↑19 mars 2021 00:57j'ai aussi assez peu rencontré d'expériences similaires, des gens qui passent de "je me sens bien dans mon corps de base" à "en fait non, je me voile complètement la face, j'ai absolument besoin d'une transition médicale".suite à cette partie de ton message.
Je partage totalement ce sentiment. J'ai un besoin maladif de préserver le status quo par tous les moyens, de m'inventer des excuses et trouver des arguments pour soutenir des positions (qui ne me conviennent pas). Accepter une situation nouvelle pour moi passe systématiquement par le déni ; le moindre changement dans ma routine me fait littéralement péter les plombs (y'a probablement quelque chose qui tient à l'autisme là dedans mais j'ai jamais eu de diagnostic, mais ce n'est pas le sujet)
Bref du coup ça me donne l'impression d'avancer par à -coups, et constamment faire la girouette.
Quand j'ai vu la psy la première fois il y a 3 mois je lui ai dit "je sais pas trop qui je suis, je sais pas trop ce que je veux, en tout cas pas d'hormones et la chirurgie du torse je suis pas sûr"
Résultat j'ai rdv avec le chir le mois prochain et vais aussi très certainement aller voir une endoc dans la foulée.
Au final j'ai l'impression que le plus dur, c'est pas vraiment de savoir ce qu'on veut mais de l'accepter. D'être capable de se dire "ben si, j'ai le droit" .
Et puis on a le droit de douter, aussi. Ça n'invalide en rien notre expérience, au contraire.

Il n'y a pas d'âge pour s'accepter et faire le choix de vivre pour soi et non plus pour les autres.