En questionnement

Astuces, questionnements et conseils pour passer au masculin sans aide médicale
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Barcarolle
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En questionnement

Message par Barcarolle » 26 oct. 2019 22:58

Bonjour à tous ! Voilà, cela fait quelques semaines que je rôde ici sans réussir à me lancer... Mais c'est le moment en quelque sorte.
Je ne sais pas comment commencer ni comment organiser tout cela, donc je m'excuse du caractère confus que risque de prendre ce message.
Je ne me sens pas moi-même dans le corps que j'ai, ni dans l'identité que les autres m'appliquent. C'est étrange, ces questionnements ne se sont vraiment formulés clairement dans ma tête qu'il n'y a quelques mois... Avant, je ne me posais pas la question. Mais en rétrospective, je vois bien que j'étais dans une forme de "rejet", du moins de non-acceptation franche. Bon, ça me semble un peu "bêbête" (je me sens bébête à vrai dire), mais si je tente d'illustrer le truc, le rapport que j'ai avec les vêtements "traditionnellement" féminins reflète le mieux tout cela : je me sentais obligé de mettre des jupes, des robes, de montrer mes jambes, parce que c'est "féminin" (propos ressassé par ma mère toute mon enfance), parce que c'est beau, sur une "femme", et que je n'osais pas sortir de ce schéma, je n'osais pas me dire que peut-être, pour moi, ce n'est pas ce qui me fait me sentir bien. Dans ces vêtements, je me sentais mal, à côté de moi... Mais les compliments que je recevais me poussaient à continuer : si tout le monde dit que ça va me bien, que ça me met en valeur, ça me valide comme être humain ? c'est qu'ils ont raison, que je dois être comme ça ? J'oscillais entre cette tentative de me rassurer, de me voiler la face et l'impression constante d'être en plein mascarade. Enfin, s'il n'y avait que cela, suffirait de quitter les jupes (chose faite maintenant), et problème réglé ? Mais non.
Quand on m'appelle par mon prénom (féminin), quand on me genre au féminin, ça me fait mal. Je ne me reconnais pas là-dedans, je me sens comme un mensonge. J'ai une allure relativement androgyne, et quand au premier abord, quelqu'un que je ne connais pas hésite à me serrer la main plutôt qu'à me taper la bise, j'ai comme un coup au cœur, le genre chaud et agréable. Je n'arrête pas d'y penser, et j'ai trouvé un prénom, plus masculin, que je chéris déjà, et dans lequel je me reconnais... D'un côté, je suis sûr de moi, je sais que faire une transition m'apporterait une paix et une coïncidence plus juste entre mon "moi" intérieur et l'extérieur (déjà pris rdv chez une psychiatre lgbtq+ friendly, dans cette optique, pour janvier ; le prénom ; j'en ai déjà parlé à quelques amis très proches), mais de l'autre, j'ai peur... Peur de me tromper moi-même. De confondre les choses... J'ai été victime de violences sexuelles, enfant, et parfois je me dis que c'est peut-être ça qui me fait détester ces attributs féminins sur moi, peut-être que je rejette parce que c'est par là qu'on m'a fait mal, d'une certaine manière...
Et puis je repense à ce que m'a dit mon ex, la dernière fois que je l'ai vu (il a transitionné il y a 3 ou 4 ans, je crois ?) : C'est toi qui m'a donné confiance en moi, tu as "senti" ce qu'il y avait, quand tu m'appelais fils, par exemple... Je suis étonné que tu n'aies pas encore transitionné, en fait.
Ces mots m'ont beaucoup perturbé, au début, car comme je l'ai dit plus haut, ces questionnements sont quelque peu tardifs pour moi (certes j'ai 22 ans haha). Avant, je n'y pensais pas, ou plutôt, je zappais direct dès qu'une pensée de ce type surgissait. Et pourtant, avec mon ex (avec qui j'ai eu une relation fusionnelle, qui n'a malheureusement pas bien tourné, l'un comme l'autre nous étions dans un mal être psychique épouvantable), je me genrais toujours au masculin, sans même me poser la question, et je me sentais plus léger, je me sentais moi...
Je vois régulièrement une psychanalyste, pour d'autres raisons (pour surmonter les épisodes traumatiques de mon enfance), mais je n'ose pas lui en parler... j'ai peur de la façon dont elle le recevrait... En même temps, la première que j'ai été la voir, en décembre dernier, j'ai commencé par "Je ne sens pas femme", et elle m'a répondu "mais vous vous sentez homme alors ?", et face à cela, j'étais tellement étonné que je n'ai pas su quoi répondre... Comme si j'en avais qu'à demi-conscience à ce moment-là, la première partie du problème d'accord, mais la deuxième pas encore.
Je ne peux pas dire que j'ai eu une enfance particulièrement "révélatrice", de ce point de vue : j'étais très isolé, j'avais peur tout le temps, je n'avais que deux ou trois amis... J'étais surtout préoccupé par ce que je vivais chez moi (je me sentais en danger constant), je n'avais presque pas de place pour autre chose... Enfin, quand ma tante et ma mère m'habillaient et me coiffaient "en poupée", je me sentais déjà en faux, ça ne collait pas. C'était beau, "ça" dans le miroir, mais c'était pas moi. Voilà, c'est ce que les jupes m'évoquent aussi : c'est beau, même sur moi ça peut l'être, mais sur moi ça donne un "ça", pas un "moi"...
Je suis vraiment désolé pour la confusion de ce message, je n'arrive pas à le sortir autrement. Je ne sais pas s'il y a tant à répondre que ça, je crois que j'ai surtout besoin de sortir ça, quelque part, au '"bon" endroit...

Dag
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Re: En questionnement

Message par Dag » 27 oct. 2019 02:33

Hello.
Tu as l'air d'avancer dans ton cheminement personnel, entre réflexion et ton rendez-vous à venir. Écrire peut permettre de poser les choses, même si ça n'appelle pas forcément de réponse.

J'aurais deux commentaires:
- ce n'est pas déterminant de ne se questionner que depuis quelques mois et pas depuis l'enfance. Dans la même veine, il n'y a pas de mauvais âge ou d'âge trop avancé pour se questionner ou se lancer dans une transition (et donc 22 ans n'est pas trop vieux). Tu pourras constater sur ce forum qu'il y a un peu de tout entre l'adolescence et l'âge dit mûr.
- pour la question de l'impact d'un vécu traumatique sur la transidentité et de la confusion des deux, je t'invite à lire ce sujet.

jujupink77
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Re: En questionnement

Message par jujupink77 » 29 oct. 2019 08:45

Bienvenue barcarolle.

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