Attente / prise de décision / conseils ?
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Attente / prise de décision / conseils ?
Bonjour à tous.tes! J’espère que tout va bien pour vous. Je remets un message ici parce que je suis un angoissé de la vie ! Je vous explique tout , désolé par avance si c’est long : je vais essayer d’être concis ( Mensonge!) Cela fait tout juste un an que j’ai pris conscience de ma transidentité. Ça m’est arrivé d’un coup, j’ai rien compris, j’avais toujours pensé être une fille même si j’avais toujours le sentiment que ma féminité ne m’appartenait pas, qu’elle était comme prisonnière et surtout fabriquée mais je pensais que c’était du à mes blessures. Cette année donc, j’ai du lâcher quelque chose, parce qu’après une enieme rupture, j’ai décidé d’arrêter de jouer un rôle et je me suis réveillé un matin avec la conscience d’être un garçon en moi. Depuis, j’ai pris conscience de ma dysphorie etc. Et honnêtement tout s’est un peu éclairé sur mes comportements passés. Sauf qu’au lieu de joie, s’est déclenché la souffrance de la contrainte d’être dans un corps de femme . Je suis actuellement dans cette phase où mes parents et mon frère sont au courant, mes amis sont au courant et me genrent au masculin ( enfin ils essaient parce qu’ils galèrent mais ils sont carrément ouverts) mes collègues de travail savent etc. Pourtant, je le vis très mal. J’ai trouvé au fond de moi cette vérité, ce point de départ de qui je suis, mais à part mettre des vêtements plus neutres et me genrer au masculin je ne fais pas grand chose enfin ce que je veux dire c’est , je suis encore en hésitation, j’essaie de ressentir quand même ma féminité, je pense que je me maintiens dans une forme de déni etc . Est ce que certains.nes d’entre vous connaissent cet entre deux ? Est ce que c’est long ? Quand avez vous pris la décision de commencer une transition médicale? Je n’arrive pas à savoir quand commencer à transitionner médicalement, à franchir le cap !
Aussi, actuellement je suis en clinique. Je vais mal depuis des années et je viens de commencer à prendre des anti dépresseurs. Le problème c’est que tout est lié. Et je n’ai pas envie de “calmer mon mal être” si au fond, c’est parce que je refuse d’accepter que je suis un homme. Je lis tous ces témoignages de personnes trans qui ont vécu des années dans le désespoir et qui ont eu des pensées suicidaires ou fait des tentatives de se supprimer . Ça me fait si peur, ca me désespère, doit on vraiment passer par la ? Par toute cette souffrance ? Quels sont vos conseils pour supporter cet entre deux , ces phases de questionnements et de doute ? Peut être que je manque tout bonnement de patience …
Enfin, désolé pour ce pavé , je vous souhaite plein de bonheur à tous et je serai ravi de lire vos témoignages et vos conseils
Aussi, actuellement je suis en clinique. Je vais mal depuis des années et je viens de commencer à prendre des anti dépresseurs. Le problème c’est que tout est lié. Et je n’ai pas envie de “calmer mon mal être” si au fond, c’est parce que je refuse d’accepter que je suis un homme. Je lis tous ces témoignages de personnes trans qui ont vécu des années dans le désespoir et qui ont eu des pensées suicidaires ou fait des tentatives de se supprimer . Ça me fait si peur, ca me désespère, doit on vraiment passer par la ? Par toute cette souffrance ? Quels sont vos conseils pour supporter cet entre deux , ces phases de questionnements et de doute ? Peut être que je manque tout bonnement de patience …
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Re: Attente / prise de décision / conseils ?
Bonjour Alexandre (on porte le même prénom, ha ha !),
Effectivement, la patience est essentielle. Tu n'es pas obligé de trouver des réponses immédiatement. Tu n'es pas forcé de prendre une décision tout de suite. ... En lisant ton message, j'ai du mal à savoir si tu n'es pas encore sûr que la transition médicale est faite pour toi, ou bien si tu as l'impression que tes doutes sont des blocages irrationnels. Alors désolé, peut-être que mon partage d'expérience ci-dessous ne t'aidera pas, mais je pose quand même ça là, au cas où.
Pour te répondre sur la partie souffrance, je suis moi-même passé par les doutes et la dysphorie, mais pas au même moment que toi : moi, c'est mon coming out que j'ai eu beaucoup de mal à faire, ç'a été longtemps comme une muraille qui me bloquait l'horizon. À une époque, je regardais pas mal de vidéos de mec trans, mais plus le temps passait et plus ça me mettait mal à l'aise : les témoignages de discriminations, la "communauté" à laquelle je ne me sentais pas appartenir puisque je n'avais aucun échange avec, tout le fourbi médical et administratif... c'était trop pour moi. Je ne retenais que ce qui faisait écho à ma propre douleur alors que l'existence de ces personnes n'était pas aussi lugubre en réalité.
Finalement, entre mes 19 et mes 21 ans, j'ai décidé de mettre entre parenthèses tout ce qui avait un rapport avec la transition. Comme par magie, la dysphorie que je ressentais s'est beaucoup atténuée. Je n'étais toujours pas satisfait de mon corps, je ne pouvais toujours pas m'exprimer librement et le désir d'être sous T ne m'avait pas quitté, mais au moins il n'y avait plus cette pression que je m'auto-infligeais pour transitionner le plus rapidement possible. Je crois que j'avais lâché une douleur, une frustration à laquelle je me cramponnais jusque-là. Durant ces 2-3 années de "pause", j'ai eu beaucoup de moments heureux. J'ai découvert plein de nouvelles choses, je me suis lancé dans des projets... Et un jour, sans que je l'aie prévu, le besoin de révéler au monde qui j'étais s'est imposé. Ca n'a pas été facile, mais cette fois je savais que c'était le bon moment, que j'étais prêt. En fait, même si elle empoisonnait certains aspects de ma vie, la dysphorie ne m'a jamais complètement dévoré grâce à mes passions. Ce qui m'a aidé à surmonter les périodes les plus difficiles, c'était d'avoir d'autres choses à côté qui me rendaient heureux. La transidendité, c'est tellement un truc énorme qu'on oublie parfois que tout notre être ne se réduit pas à ça.
La souffrance n'est pas une fatalité. Mais bien sûr, trouver la paix, c'est plus facile à dire qu'à faire. Il y a des moments où on est en panique, on trouve notre situation injuste, on a l'impression qu'on ne s'en sortira jamais, voire que ça ne vaut même pas la peine de se battre. L'essentiel, c'est de se laisser traverser par tout ça sans se juger et sans se mettre la pression.
Effectivement, la patience est essentielle. Tu n'es pas obligé de trouver des réponses immédiatement. Tu n'es pas forcé de prendre une décision tout de suite. ... En lisant ton message, j'ai du mal à savoir si tu n'es pas encore sûr que la transition médicale est faite pour toi, ou bien si tu as l'impression que tes doutes sont des blocages irrationnels. Alors désolé, peut-être que mon partage d'expérience ci-dessous ne t'aidera pas, mais je pose quand même ça là, au cas où.
Pour te répondre sur la partie souffrance, je suis moi-même passé par les doutes et la dysphorie, mais pas au même moment que toi : moi, c'est mon coming out que j'ai eu beaucoup de mal à faire, ç'a été longtemps comme une muraille qui me bloquait l'horizon. À une époque, je regardais pas mal de vidéos de mec trans, mais plus le temps passait et plus ça me mettait mal à l'aise : les témoignages de discriminations, la "communauté" à laquelle je ne me sentais pas appartenir puisque je n'avais aucun échange avec, tout le fourbi médical et administratif... c'était trop pour moi. Je ne retenais que ce qui faisait écho à ma propre douleur alors que l'existence de ces personnes n'était pas aussi lugubre en réalité.
Finalement, entre mes 19 et mes 21 ans, j'ai décidé de mettre entre parenthèses tout ce qui avait un rapport avec la transition. Comme par magie, la dysphorie que je ressentais s'est beaucoup atténuée. Je n'étais toujours pas satisfait de mon corps, je ne pouvais toujours pas m'exprimer librement et le désir d'être sous T ne m'avait pas quitté, mais au moins il n'y avait plus cette pression que je m'auto-infligeais pour transitionner le plus rapidement possible. Je crois que j'avais lâché une douleur, une frustration à laquelle je me cramponnais jusque-là. Durant ces 2-3 années de "pause", j'ai eu beaucoup de moments heureux. J'ai découvert plein de nouvelles choses, je me suis lancé dans des projets... Et un jour, sans que je l'aie prévu, le besoin de révéler au monde qui j'étais s'est imposé. Ca n'a pas été facile, mais cette fois je savais que c'était le bon moment, que j'étais prêt. En fait, même si elle empoisonnait certains aspects de ma vie, la dysphorie ne m'a jamais complètement dévoré grâce à mes passions. Ce qui m'a aidé à surmonter les périodes les plus difficiles, c'était d'avoir d'autres choses à côté qui me rendaient heureux. La transidendité, c'est tellement un truc énorme qu'on oublie parfois que tout notre être ne se réduit pas à ça.
La souffrance n'est pas une fatalité. Mais bien sûr, trouver la paix, c'est plus facile à dire qu'à faire. Il y a des moments où on est en panique, on trouve notre situation injuste, on a l'impression qu'on ne s'en sortira jamais, voire que ça ne vaut même pas la peine de se battre. L'essentiel, c'est de se laisser traverser par tout ça sans se juger et sans se mettre la pression.
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Re: Attente / prise de décision / conseils ?
Je trouve ta réponse merveilleuse! Elle m’éclaire merci beaucoup ! Effectivement la transidentité est un sujet tellement vaste et parfois je suis pris de vagues de désespoir et j’ai l’impression qu’il faut que je transitionne dans l’urgence pour enfin faire taire ce mal être . Mais tu as raison , je pense suivre ce choix de se faire d’abord des expériences, se laisser le temps d’aller au contact des autres et d’être dans le doute ( et pour les passions tu as raison c’est ce qui me sauve) .
Je te remercie infiniment
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Re: Attente / prise de décision / conseils ?
Je suis content d'avoir pu t'aider, ne serait-ce qu'un peu. ^^
Je n'ai jamais ouvert un sujet moi-même, mais j'aime bien parler de mon vécu dans mes réponses aux autres. Ca me fait du bien. En un sens, c'est thérapeuthique pour moi aussi, même si je ne suis pas du côté de la personne qui demande des conseils. Merci de supporter mes longs racontages de vie ! Pour la peine, je continue.
Il y a aussi ce truc de se dire que le temps passe, qu'on est en train de perdre sa jeunesse à vivre d'une façon qui ne nous correspond pas. Et puis on se compare à ceux qui se lancent plus vite que nous : "C'est quoi mon problème ? Pourquoi est-ce que je reste bloqué alors que ça a l'air tellement évident pour les autres ?" Je ne sais pas si tu ressens ça aussi. C'est une émotion épuisante. Et en plus, c'est une illusion. Après un an passé sous T, je me rends compte que je suis encore loin de l'idéal que je rêve d'atteindre. J'ai un passing approximatif, il faut encore que je m'occupe de changer mes papiers, la torsoplastie m'attire autant qu'elle me terrifie, je ne suis pas out auprès de certaines personnes de ma famille et ça devient embêtant parce que je ne peux plus cacher que j'ai mué... Bref, c'est un joyeux bordel, et pourtant je suis beaucoup plus détendu qu'avant. Parce qu'au fond, c'était moins l'objectif qui comptait que le premier pas. Je me sentais surtout coupable de mon inaction. Mais transitionner, c'est pas une course.
Imaginons que tu décides d'attendre encore un an avant de commencer une transition médicale (je sais, ça peut sembler long, c'est juste un exemple). Pendant une année, donc, tu essaieras de vivre sans trop te focaliser sur la transition, sans te poser volontairement mille et une questions. Tu vas faire des choses, parler à des gens, aller à des endroits, peut-être découvrir des livres ou des films... Te laisser porter par la vie, tout simplement. Ce qui fait qu'au bout du compte tu ne seras plus tout à fait la même personne que 12 mois plus tôt. À ce moment-là, si ton envie/besoin de transitionner est toujours là, ce sera sûrement plus facile pour toi de prendre une décision, parce que tu auras la certitude que ce n'est pas une phase, que c'est profondément ancré en toi. Je ne dis pas que c'est ce que tu dois faire ! Je voulais juste montrer que prendre son temps ça peut être bénéfique.
Je n'ai jamais ouvert un sujet moi-même, mais j'aime bien parler de mon vécu dans mes réponses aux autres. Ca me fait du bien. En un sens, c'est thérapeuthique pour moi aussi, même si je ne suis pas du côté de la personne qui demande des conseils. Merci de supporter mes longs racontages de vie ! Pour la peine, je continue.
Il y a aussi ce truc de se dire que le temps passe, qu'on est en train de perdre sa jeunesse à vivre d'une façon qui ne nous correspond pas. Et puis on se compare à ceux qui se lancent plus vite que nous : "C'est quoi mon problème ? Pourquoi est-ce que je reste bloqué alors que ça a l'air tellement évident pour les autres ?" Je ne sais pas si tu ressens ça aussi. C'est une émotion épuisante. Et en plus, c'est une illusion. Après un an passé sous T, je me rends compte que je suis encore loin de l'idéal que je rêve d'atteindre. J'ai un passing approximatif, il faut encore que je m'occupe de changer mes papiers, la torsoplastie m'attire autant qu'elle me terrifie, je ne suis pas out auprès de certaines personnes de ma famille et ça devient embêtant parce que je ne peux plus cacher que j'ai mué... Bref, c'est un joyeux bordel, et pourtant je suis beaucoup plus détendu qu'avant. Parce qu'au fond, c'était moins l'objectif qui comptait que le premier pas. Je me sentais surtout coupable de mon inaction. Mais transitionner, c'est pas une course.
Imaginons que tu décides d'attendre encore un an avant de commencer une transition médicale (je sais, ça peut sembler long, c'est juste un exemple). Pendant une année, donc, tu essaieras de vivre sans trop te focaliser sur la transition, sans te poser volontairement mille et une questions. Tu vas faire des choses, parler à des gens, aller à des endroits, peut-être découvrir des livres ou des films... Te laisser porter par la vie, tout simplement. Ce qui fait qu'au bout du compte tu ne seras plus tout à fait la même personne que 12 mois plus tôt. À ce moment-là, si ton envie/besoin de transitionner est toujours là, ce sera sûrement plus facile pour toi de prendre une décision, parce que tu auras la certitude que ce n'est pas une phase, que c'est profondément ancré en toi. Je ne dis pas que c'est ce que tu dois faire ! Je voulais juste montrer que prendre son temps ça peut être bénéfique.
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Re: Attente / prise de décision / conseils ?
Bonjour
Je trouve ton questionnement très pertinent et les réponses apportées très juste. Prendre son temps et laisser de côté un temps la transition peut bien aider !
Si ça peut t'aider dans ton cheminement, voici mon parcours.
Il y a plusieurs années j'ai appris l'existence de la transidentité et ça m'est arrivé d'un coup, un peu comme à toi, que je prenne conscience que je suis plus masculin que féminin (je me considère comme non binaire mais plutôt côté masc). Après ce choc, j'ai laissé de côté pendant pas mal de temps tout ça, les démarches administratives, médicales etc. me paraissant insurmontable pour franchir le pas.
Puis il y a 2 ans, à l'occasion d'une rupture amoureuse, tout m'est revenu à la figure, les questionnements sur la transidentité, comment agir etc. Je ne me sens toujours pas à l'aise à l'idée de commencer la T car des changements me font très peur (et je ne suis pas out partout alors j'ai peur de devoir expliquer et me justifier) mais j'ai fait la torsoplastie. J'avais une grosse dysphorie au niveau du torse, depuis très longtemps, et ça me permet d'appréhender la sensation d'un corps plus masculin, de me laisser le temps pour murir la question de la T. Et donc de prendre le temps
Courage à toi dans ton cheminement, c'est pas simple tous les jours et c'est important d'être soutenu !
Je trouve ton questionnement très pertinent et les réponses apportées très juste. Prendre son temps et laisser de côté un temps la transition peut bien aider !
Si ça peut t'aider dans ton cheminement, voici mon parcours.
Il y a plusieurs années j'ai appris l'existence de la transidentité et ça m'est arrivé d'un coup, un peu comme à toi, que je prenne conscience que je suis plus masculin que féminin (je me considère comme non binaire mais plutôt côté masc). Après ce choc, j'ai laissé de côté pendant pas mal de temps tout ça, les démarches administratives, médicales etc. me paraissant insurmontable pour franchir le pas.
Puis il y a 2 ans, à l'occasion d'une rupture amoureuse, tout m'est revenu à la figure, les questionnements sur la transidentité, comment agir etc. Je ne me sens toujours pas à l'aise à l'idée de commencer la T car des changements me font très peur (et je ne suis pas out partout alors j'ai peur de devoir expliquer et me justifier) mais j'ai fait la torsoplastie. J'avais une grosse dysphorie au niveau du torse, depuis très longtemps, et ça me permet d'appréhender la sensation d'un corps plus masculin, de me laisser le temps pour murir la question de la T. Et donc de prendre le temps
Courage à toi dans ton cheminement, c'est pas simple tous les jours et c'est important d'être soutenu !
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Re: Attente / prise de décision / conseils ?
Hello! Désolé pour ma réponse tardive! Ne t'inquiète pas c'est ce qu'il y a de cool dans un échange avec des personnes empathiques ou des personnes tout court c'est que tu peux te mettre à ma place et moi à la tienne! Tout ce que tu dis résonne beaucoup avec moi, c'est vrai qu'on projette beaucoup et que ça peut faire très peur, tout comme toi, j'admire ces formidables personnes sur les réseaux sociaux qui ont des "résultats" formidables après leur transition. J'ai beaucoup aimé ta phrase: C'était moins l'objectif qui comptait que le premier pas. Tu as raison, moi aussi j'ai très peur de ne pas pouvoir contrôler ce que je projette, quoi qu'on s'imagine, il est rare d'avoir un résultat identique entre la vie et nos projections mentales! Merci ton message m'aide beaucoup. Cette année pourrait être décisive et me demander beaucoup de courage hihi ! Si tu veux de nouveau te confier n'hésite pasアレクサンドル a écrit : ↑24 janv. 2024 21:40Je suis content d'avoir pu t'aider, ne serait-ce qu'un peu. ^^
Je n'ai jamais ouvert un sujet moi-même, mais j'aime bien parler de mon vécu dans mes réponses aux autres. Ca me fait du bien. En un sens, c'est thérapeuthique pour moi aussi, même si je ne suis pas du côté de la personne qui demande des conseils. Merci de supporter mes longs racontages de vie ! Pour la peine, je continue.
Il y a aussi ce truc de se dire que le temps passe, qu'on est en train de perdre sa jeunesse à vivre d'une façon qui ne nous correspond pas. Et puis on se compare à ceux qui se lancent plus vite que nous : "C'est quoi mon problème ? Pourquoi est-ce que je reste bloqué alors que ça a l'air tellement évident pour les autres ?" Je ne sais pas si tu ressens ça aussi. C'est une émotion épuisante. Et en plus, c'est une illusion. Après un an passé sous T, je me rends compte que je suis encore loin de l'idéal que je rêve d'atteindre. J'ai un passing approximatif, il faut encore que je m'occupe de changer mes papiers, la torsoplastie m'attire autant qu'elle me terrifie, je ne suis pas out auprès de certaines personnes de ma famille et ça devient embêtant parce que je ne peux plus cacher que j'ai mué... Bref, c'est un joyeux bordel, et pourtant je suis beaucoup plus détendu qu'avant. Parce qu'au fond, c'était moins l'objectif qui comptait que le premier pas. Je me sentais surtout coupable de mon inaction. Mais transitionner, c'est pas une course.
Imaginons que tu décides d'attendre encore un an avant de commencer une transition médicale (je sais, ça peut sembler long, c'est juste un exemple). Pendant une année, donc, tu essaieras de vivre sans trop te focaliser sur la transition, sans te poser volontairement mille et une questions. Tu vas faire des choses, parler à des gens, aller à des endroits, peut-être découvrir des livres ou des films... Te laisser porter par la vie, tout simplement. Ce qui fait qu'au bout du compte tu ne seras plus tout à fait la même personne que 12 mois plus tôt. À ce moment-là, si ton envie/besoin de transitionner est toujours là, ce sera sûrement plus facile pour toi de prendre une décision, parce que tu auras la certitude que ce n'est pas une phase, que c'est profondément ancré en toi. Je ne dis pas que c'est ce que tu dois faire ! Je voulais juste montrer que prendre son temps ça peut être bénéfique.
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Re: Attente / prise de décision / conseils ?
MaxLeCycliste a écrit : ↑03 févr. 2024 14:34Bonjour
Je trouve ton questionnement très pertinent et les réponses apportées très juste. Prendre son temps et laisser de côté un temps la transition peut bien aider !
Si ça peut t'aider dans ton cheminement, voici mon parcours.
Il y a plusieurs années j'ai appris l'existence de la transidentité et ça m'est arrivé d'un coup, un peu comme à toi, que je prenne conscience que je suis plus masculin que féminin (je me considère comme non binaire mais plutôt côté masc). Après ce choc, j'ai laissé de côté pendant pas mal de temps tout ça, les démarches administratives, médicales etc. me paraissant insurmontable pour franchir le pas.
Puis il y a 2 ans, à l'occasion d'une rupture amoureuse, tout m'est revenu à la figure, les questionnements sur la transidentité, comment agir etc. Je ne me sens toujours pas à l'aise à l'idée de commencer la T car des changements me font très peur (et je ne suis pas out partout alors j'ai peur de devoir expliquer et me justifier) mais j'ai fait la torsoplastie. J'avais une grosse dysphorie au niveau du torse, depuis très longtemps, et ça me permet d'appréhender la sensation d'un corps plus masculin, de me laisser le temps pour murir la question de la T. Et donc de prendre le temps
Courage à toi dans ton cheminement, c'est pas simple tous les jours et c'est important d'être soutenu !
Hello! Merci pour ta réponse et désolé pour la "tardivité" de la mienne ( quoi j'invente des mots ? heu bon ok)
En effet si ce questionnement te revient c'est que tu as un chemin à parcourir par rapport à toi même, et en effet ça peut paraître difficile dans ce monde très binaire, transitionner ou pas, médicalement ou non, difficile de trouver sa place et là où on se sent bien mais en tout cas, bravo pour tout ce que tu as fait déjà et qui t'aide à te sentir à ta place Justement, par rapport au sentiment de bien être, je me permets de te poser la question, comment tu fais quand c'est douloureux? Je veux dire, peut-être que tu ne ressens pas de dysphorie car ce n'est pas attenant à chaque personne mais, est ce que ta relation avec toi même a évolué? Pour moi, c'est ça qui est le plus difficile, je suis traversé par des vagues de "self hate" assez fortes et j'ai beaucoup de mal à gérer ça et je me doute bien que pour bien vivre sa transidentité, il est essentiel de pouvoir être ok avec soi. Comment as-tu fait pour t'accepter?
Désolé ça fait beaucoup de questions tu n'es absolument pas obligé d'y répondre
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Re: Attente / prise de décision / conseils ?
Hello,
L'entre deux est toujours semé de doutes, d'incertitude, de moment de joie également. Comme les témoignages cités plus haut, le mot c'est : le temps.
En effet, je vais certainement répéter ce qui a été dit : ne pas se mettre la pression.
L'entre deux peut-être plus ou moins long selon chacun.e et alors ?
Nous le vivons toutes et tous différemment, pourquoi ? Notre fonctionnement, perception et ressenti sont propre à nous même.
J'ai rien de palpitant à apporter sur l'entre deux que j'ai vécu car plus haut, des témoignages plus touchant (comme le tiens) ont été plus parlant mais je peux le partager brièvement.
J'ai attendu 2 ans et quelques mois entre le co et la THS. Je me sentais pas prêt à prendre la THS, je voulais prendre le temps, me renseigner. J'avais mes doutes et craintes, j'avais peur d'un point de vue professionnel également.
Psychologiquement, j'ai eu des hauts et des bas, gérer plus ou moins difficilement mais comme tout le monde ^^.
Ce qui m'a permis d'évacuer dans les moments durs c'est de m'imaginer comment je serais avec la prise de T, une projection physiqueme et me demander comment serait ma "nouvelle vie". C'est absurde comme façon de faire je conçois mais étrangement cela m'a fait du bien.
Jusqu'à mes 20 ans, j'ai reçu un nombre incalculable de réflexions sur le fait de porter des vêtements genré masculin. Je me suis résigné à devoir me costumer (car c'est comme ça que je l'ai perçu), comme le désirait la société.
Mon declic allait arriver, lié au milieu professionnel dans lequel j'exercais, mon ancien employeur me rabachait à longueur de temps que je pouvais porter de temps en temps des jupes avec un grand sourire, son employée appuyait ses propos car c'est selon elle, c'est ce qui semble attendu de la société .
Cela se répète et à un moment donner je vrille, un trop plein couplé à mon passé. Ils ne veulent pas me garder et ça me va très bien.
Je prends le tzmpsbde contacter une association trans car je ressent un grand besoin de passer le cap.
Je tombe sur une femme adorable et à la suite de notre conversation, je me dis que c'est bon, c'est le moment, j'ai le déclic. Ensuite, j'ai fait les démarches etc et ai commencé la T.
Bon j'ignore si ça t'apportera quelque chose sinon j'en suis désolé.
Tu verras par toi même, suis ton propre cheminement .
L'entre deux est toujours semé de doutes, d'incertitude, de moment de joie également. Comme les témoignages cités plus haut, le mot c'est : le temps.
En effet, je vais certainement répéter ce qui a été dit : ne pas se mettre la pression.
L'entre deux peut-être plus ou moins long selon chacun.e et alors ?
Nous le vivons toutes et tous différemment, pourquoi ? Notre fonctionnement, perception et ressenti sont propre à nous même.
J'ai rien de palpitant à apporter sur l'entre deux que j'ai vécu car plus haut, des témoignages plus touchant (comme le tiens) ont été plus parlant mais je peux le partager brièvement.
J'ai attendu 2 ans et quelques mois entre le co et la THS. Je me sentais pas prêt à prendre la THS, je voulais prendre le temps, me renseigner. J'avais mes doutes et craintes, j'avais peur d'un point de vue professionnel également.
Psychologiquement, j'ai eu des hauts et des bas, gérer plus ou moins difficilement mais comme tout le monde ^^.
Ce qui m'a permis d'évacuer dans les moments durs c'est de m'imaginer comment je serais avec la prise de T, une projection physiqueme et me demander comment serait ma "nouvelle vie". C'est absurde comme façon de faire je conçois mais étrangement cela m'a fait du bien.
Jusqu'à mes 20 ans, j'ai reçu un nombre incalculable de réflexions sur le fait de porter des vêtements genré masculin. Je me suis résigné à devoir me costumer (car c'est comme ça que je l'ai perçu), comme le désirait la société.
Mon declic allait arriver, lié au milieu professionnel dans lequel j'exercais, mon ancien employeur me rabachait à longueur de temps que je pouvais porter de temps en temps des jupes avec un grand sourire, son employée appuyait ses propos car c'est selon elle, c'est ce qui semble attendu de la société .
Cela se répète et à un moment donner je vrille, un trop plein couplé à mon passé. Ils ne veulent pas me garder et ça me va très bien.
Je prends le tzmpsbde contacter une association trans car je ressent un grand besoin de passer le cap.
Je tombe sur une femme adorable et à la suite de notre conversation, je me dis que c'est bon, c'est le moment, j'ai le déclic. Ensuite, j'ai fait les démarches etc et ai commencé la T.
Bon j'ignore si ça t'apportera quelque chose sinon j'en suis désolé.
Tu verras par toi même, suis ton propre cheminement .
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Re: Attente / prise de décision / conseils ?
Micka17 a écrit : ↑10 févr. 2024 15:41Hello,
L'entre deux est toujours semé de doutes, d'incertitude, de moment de joie également. Comme les témoignages cités plus haut, le mot c'est : le temps.
En effet, je vais certainement répéter ce qui a été dit : ne pas se mettre la pression.
L'entre deux peut-être plus ou moins long selon chacun.e et alors ?
Nous le vivons toutes et tous différemment, pourquoi ? Notre fonctionnement, perception et ressenti sont propre à nous même.
J'ai rien de palpitant à apporter sur l'entre deux que j'ai vécu car plus haut, des témoignages plus touchant (comme le tiens) ont été plus parlant mais je peux le partager brièvement.
J'ai attendu 2 ans et quelques mois entre le co et la THS. Je me sentais pas prêt à prendre la THS, je voulais prendre le temps, me renseigner. J'avais mes doutes et craintes, j'avais peur d'un point de vue professionnel également.
Psychologiquement, j'ai eu des hauts et des bas, gérer plus ou moins difficilement mais comme tout le monde ^^.
Ce qui m'a permis d'évacuer dans les moments durs c'est de m'imaginer comment je serais avec la prise de T, une projection physiqueme et me demander comment serait ma "nouvelle vie". C'est absurde comme façon de faire je conçois mais étrangement cela m'a fait du bien.
Jusqu'à mes 20 ans, j'ai reçu un nombre incalculable de réflexions sur le fait de porter des vêtements genré masculin. Je me suis résigné à devoir me costumer (car c'est comme ça que je l'ai perçu), comme le désirait la société.
Mon declic allait arriver, lié au milieu professionnel dans lequel j'exercais, mon ancien employeur me rabachait à longueur de temps que je pouvais porter de temps en temps des jupes avec un grand sourire, son employée appuyait ses propos car c'est selon elle, c'est ce qui semble attendu de la société .
Cela se répète et à un moment donner je vrille, un trop plein couplé à mon passé. Ils ne veulent pas me garder et ça me va très bien.
Je prends le tzmpsbde contacter une association trans car je ressent un grand besoin de passer le cap.
Je tombe sur une femme adorable et à la suite de notre conversation, je me dis que c'est bon, c'est le moment, j'ai le déclic. Ensuite, j'ai fait les démarches etc et ai commencé la T.
Bon j'ignore si ça t'apportera quelque chose sinon j'en suis désolé.
Tu verras par toi même, suis ton propre cheminement .
Re!
Merci pour ces précisions! Effectivement, il arrive un moment où l'on craque! l'essentiel c'est que tu aies eu le courage de dire stop ! Effectivement, c'est vraiment un tâtonnement personnel, je vais me laisser décider cette année si je saute le cap médical ou pas ! Merci infiniment !