Emission « Répliques » D’Alain Finkielkraut sur « la Question trans » France Culture (11-09-2021)
Posté : 11 sept. 2021 15:14
En vous préparant à entendre des paroles pouvant vous paraître « choquantes »...et souvent même plus...
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... embre-2021
Ce qui est écrit sur la page de l’émission :
« Autour de la question trans et de sa définition, Alain Finkielkraut s'entretient avec Claude Habib, professeure émérite de littérature française, auteure de "La question trans, Le débat", paru aux éditions Gallimard, et Serge Hefez, psychiatre, psychanalyste, thérapeute familial, à propos de son ouvrage, "Transitions : réinventer le genre", publié aux éditions Calmann-Levy.
La dysphorie de genre désigne les manifestations d'inconfort éprouvées à l'égard de son sexe de naissance. Longtemps marginale ou marginalisée, cette réalité est devenue - comme l'écrit Claude Habib - un phénomène de société. Les média lui font une place de plus en plus grande : il y a aujourd'hui, selon Claude Habib, une question trans. C'est de cette question brûlante avec une immense portée anthropologique dont il s'agit de discuter aujourd'hui. Pour commencer, qu'est-ce qu'une personne trans ?
Claude Habib :
« Auparavant, on parlait de transsexualisme et on pensait aux personnes qui se faisaient opérer par des opérations très lourdes de réassignation sexuelle - comme on disait à l'époque. On voyait que c'était des conversions à la fois hormonales et chirurgicales. Et puis, ça ne l'est plus - ça ne l'est plus en droit, parce que la France a arrêté, sous le coup de la Cour européenne des Droits de l'homme qui a tapé sur les doigts. Maintenant, trans est largement quelque chose de déclaratif. »
« Aujourd'hui, on se déclare trans, il suffit de dire qu'on est trans pour l'être. »
« Sans avoir besoin de prendre la moindre médication, et c'est évidemment tout à fait problématique. Néanmoins, en droit, il faut prouver deux ans de vie sous le costume et la coutume de l'autre sexe (témoignages d'employeurs, etc.), et il faut toujours l'approbation d'un médecin, mais il n'est plus besoin, en France, de médicament ou de changement morphologique. »
« Évidemment, certains désirent vivre cette transition, ce changement, et ceux qui sont opérés sont minoritaires, et un peu menacés aussi par cette vague montante de ceux qui affirment une transidentité sans rien faire. Il y a ceux qui ont souffert et ont payé cher cette transformation, qui voient le moindre gamin qui se fait teindre le cheveu en bleu dire "je suis aussi trans que toi" ; et là, ça ne va pas. »
Alain Finkielkraut :
« Or, ces réassignations sexuelles continuent d'exister. Il y a des personnes qui, pour changer de genre, vont jusqu'au bout de cette conversion, avec cette prise de médicament et ce désir profond de changement. »
Serge Hefez :
« Quand on parle de trans, on parle d'une transition, c'est-à-dire qu'effectivement la question trans a dépassé la question au sens du ou/ou : on est soit homme, soit femme, et il faut se définir comme tel, et jusque il n'y a pas si longtemps, il s'agissait de passer la frontière, se transformer complètement. La révolution actuelle, c'est que cette question du ou/ou est déplacée par les jeunes qui vont à l'encontre de ce cloisonnement masculin/féminin pour inventer tout un tas d'états intermédiaires entre ces deux pôles et dans lesquels ils ont envie de se définir. Je reçois des personnes trans identitaires toute la journée, et je n'entends que ça : je ne suis ni fille ni garçon. »
« Je suis, par moment, fille, et par moment, garçon ". Et c'est cela qui me paraît intéressant - ce que j'appelle, la fluidité de genre - c'est-à-dire, cette possibilité pour tous ces jeunes, d'essayer de s'inventer et de remettre en question un certain nombre de dogmes, de faits qu'on attribue naturellement aux filles et aux garçons pour les remettre en circulation, les remettre en chantier. S'inventer justement… »
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... embre-2021
Ce qui est écrit sur la page de l’émission :
« Autour de la question trans et de sa définition, Alain Finkielkraut s'entretient avec Claude Habib, professeure émérite de littérature française, auteure de "La question trans, Le débat", paru aux éditions Gallimard, et Serge Hefez, psychiatre, psychanalyste, thérapeute familial, à propos de son ouvrage, "Transitions : réinventer le genre", publié aux éditions Calmann-Levy.
La dysphorie de genre désigne les manifestations d'inconfort éprouvées à l'égard de son sexe de naissance. Longtemps marginale ou marginalisée, cette réalité est devenue - comme l'écrit Claude Habib - un phénomène de société. Les média lui font une place de plus en plus grande : il y a aujourd'hui, selon Claude Habib, une question trans. C'est de cette question brûlante avec une immense portée anthropologique dont il s'agit de discuter aujourd'hui. Pour commencer, qu'est-ce qu'une personne trans ?
Claude Habib :
« Auparavant, on parlait de transsexualisme et on pensait aux personnes qui se faisaient opérer par des opérations très lourdes de réassignation sexuelle - comme on disait à l'époque. On voyait que c'était des conversions à la fois hormonales et chirurgicales. Et puis, ça ne l'est plus - ça ne l'est plus en droit, parce que la France a arrêté, sous le coup de la Cour européenne des Droits de l'homme qui a tapé sur les doigts. Maintenant, trans est largement quelque chose de déclaratif. »
« Aujourd'hui, on se déclare trans, il suffit de dire qu'on est trans pour l'être. »
« Sans avoir besoin de prendre la moindre médication, et c'est évidemment tout à fait problématique. Néanmoins, en droit, il faut prouver deux ans de vie sous le costume et la coutume de l'autre sexe (témoignages d'employeurs, etc.), et il faut toujours l'approbation d'un médecin, mais il n'est plus besoin, en France, de médicament ou de changement morphologique. »
« Évidemment, certains désirent vivre cette transition, ce changement, et ceux qui sont opérés sont minoritaires, et un peu menacés aussi par cette vague montante de ceux qui affirment une transidentité sans rien faire. Il y a ceux qui ont souffert et ont payé cher cette transformation, qui voient le moindre gamin qui se fait teindre le cheveu en bleu dire "je suis aussi trans que toi" ; et là, ça ne va pas. »
Alain Finkielkraut :
« Or, ces réassignations sexuelles continuent d'exister. Il y a des personnes qui, pour changer de genre, vont jusqu'au bout de cette conversion, avec cette prise de médicament et ce désir profond de changement. »
Serge Hefez :
« Quand on parle de trans, on parle d'une transition, c'est-à-dire qu'effectivement la question trans a dépassé la question au sens du ou/ou : on est soit homme, soit femme, et il faut se définir comme tel, et jusque il n'y a pas si longtemps, il s'agissait de passer la frontière, se transformer complètement. La révolution actuelle, c'est que cette question du ou/ou est déplacée par les jeunes qui vont à l'encontre de ce cloisonnement masculin/féminin pour inventer tout un tas d'états intermédiaires entre ces deux pôles et dans lesquels ils ont envie de se définir. Je reçois des personnes trans identitaires toute la journée, et je n'entends que ça : je ne suis ni fille ni garçon. »
« Je suis, par moment, fille, et par moment, garçon ". Et c'est cela qui me paraît intéressant - ce que j'appelle, la fluidité de genre - c'est-à-dire, cette possibilité pour tous ces jeunes, d'essayer de s'inventer et de remettre en question un certain nombre de dogmes, de faits qu'on attribue naturellement aux filles et aux garçons pour les remettre en circulation, les remettre en chantier. S'inventer justement… »