France 2 - 29/10/2024 -Infrarouge

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nifeto
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Message par nifeto » 23 oct. 2024 11:38

Mardi 29 octobre
FRANCE 2
à 22:35
Documentaire Infrarouge
"Jeunesse en (re)transition, trouver sa voix" (2024 -70 min)
Résumé :
Emma est née fille. Adolescente, elle a souhaité transitionner, c'est-à-dire changer de genre. À 14 ans, soutenue par ses parents, elle est prise en charge dans une unité hospitalière dédiée à la transidentité. À 15 ans, elle démarre un traitement hormonal. À la veille de ses 17 ans, elle bénéficie d'une double mastectomie. Aujourd'hui âgée de 20 ans, Emma revient à son genre de naissance en inventant sa propre voie. À l'heure où des pays pionniers en matière de transition de genre chez les mineurs infléchissent leur politique de prise en charge, ce film tente d'apporter un éclairage nuancé sur le sujet
"Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve."
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Micka17
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Re: France 2 - 29/10/2024 -Infrarouge

Message par Micka17 » 23 oct. 2024 11:42

Salut,
Merci je regarderais. Par contre, leur description ne prend pas en compte son pronom du coup.

TomBowling
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Re: France 2 - 29/10/2024 -Infrarouge

Message par TomBowling » 23 oct. 2024 16:31

Il s’agit d’une erreur de lecture de ton côté, car le documentaire brosse le portrait d’une jeune personne assignée fille ayant transitionné puis « détransitionné » en revenant vers une forme revendiquée d’identité F.

J’ai toujours des sentiments extrêmement ambivalents sur ce genre de sujets ; d’un côté je pense que de tels parcours sont une réalité et que les personnes concernées doivent se sentir très isolées et rejetées, voire même stigmatisées, au sein des communautés trans. Il est heureux à ce titre que davantage de témoignages émergent et permettent à ces jeunes (ou moins jeunes) de se trouver et de continuer à se construire. D’un autre côté, nous vivons une époque où la transphobie ambiante est exacerbée, avec une forte hostilité notamment à la prise en charge médicale des mineurs en questionnement sur leur genre — dont les détracteurs n’attendent que de tomber sur de tels parcours de revirements qui sont aussitôt assimilés à des erreurs/regrets que la communauté médicale irresponsable aurait dû éviter. Par conséquent je me méfie d’un certain voyeurisme alarmiste qui instrumentalise des parcours plus accidentés où la personne en questionnement est revenue vers son genre d’assignation.

Ci-dessous un descriptif plus complet du documentaire :
Emma est née fille. À l’image de plus en plus d’adolescent.e.s, elle a souhaité transitionner, c’est-à-dire changer de genre. À 14 ans, soutenue par ses parents, elle est prise en charge dans une unité hospitalière dédiée à la transidentité des enfants, adolescents et jeunes adultes. À 15 ans, elle démarre un traitement hormonal. À la veille de ses 17 ans, elle bénéficie d’une double mastectomie. Mais deux ans plus tard, Emma devenue Nathan se rend à l’évidence que sa transition n’allège pas son mal-être.

Aujourd’hui âgée de 20 ans, Emma revient à son genre de naissance en inventant sa propre voie.
Sans remettre en question l’avancée politique majeure que représente le droit de vivre en accord avec son identité de genre, ce film se penche sur la demande croissante de transition des mineur.e.s et sa prise en charge médicale. Pour éclairer le parcours d’Emma, Jeunesse en (re)transition installe ses caméras dans un autre dispositif que celui où elle a été suivie. Au CHRU de Lille, Lino, Emilio et Orion font partie des 400 jeunes patients transgenres du professeur François Medjkane. Comment accompagner au mieux ces adolescent.e.s souvent en souffrance ? Au fil des consultations et des groupes de parole avec les parents, comment évaluer la balance bénéfices-risques des traitements ? Pourquoi les pouvoirs publics n’investissent-ils pas dans la recherche dont les enseignements permettraient de mieux répondre à cette demande en augmentation ? Quels enseignements le Pr Medjkane et Emma vont-ils tirer de leur rencontre ?

À l’heure où des pays pionniers en matière de transition de genre chez les mineur.e.s infléchissent leur politique de prise en charge, ce film tente d’apporter un éclairage nuancé sur un sujet aussi sensible que complexe qui polarise la société.

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Re: France 2 - 29/10/2024 -Infrarouge

Message par Micka17 » 24 oct. 2024 08:57

TomBowling a écrit : ↑
23 oct. 2024 16:31
Il s’agit d’une erreur de lecture de ton côté, car le documentaire brosse le portrait d’une jeune personne assignée fille ayant transitionné puis « détransitionné » en revenant vers une forme revendiquée d’identité F.

J’ai toujours des sentiments extrêmement ambivalents sur ce genre de sujets ; d’un côté je pense que de tels parcours sont une réalité et que les personnes concernées doivent se sentir très isolées et rejetées, voire même stigmatisées, au sein des communautés trans. Il est heureux à ce titre que davantage de témoignages émergent et permettent à ces jeunes (ou moins jeunes) de se trouver et de continuer à se construire. D’un autre côté, nous vivons une époque où la transphobie ambiante est exacerbée, avec une forte hostilité notamment à la prise en charge médicale des mineurs en questionnement sur leur genre — dont les détracteurs n’attendent que de tomber sur de tels parcours de revirements qui sont aussitôt assimilés à des erreurs/regrets que la communauté médicale irresponsable aurait dû éviter. Par conséquent je me méfie d’un certain voyeurisme alarmiste qui instrumentalise des parcours plus accidentés où la personne en questionnement est revenue vers son genre d’assignation.

Ci-dessous un descriptif plus complet du documentaire :
Emma est née fille. À l’image de plus en plus d’adolescent.e.s, elle a souhaité transitionner, c’est-à-dire changer de genre. À 14 ans, soutenue par ses parents, elle est prise en charge dans une unité hospitalière dédiée à la transidentité des enfants, adolescents et jeunes adultes. À 15 ans, elle démarre un traitement hormonal. À la veille de ses 17 ans, elle bénéficie d’une double mastectomie. Mais deux ans plus tard, Emma devenue Nathan se rend à l’évidence que sa transition n’allège pas son mal-être.

Aujourd’hui âgée de 20 ans, Emma revient à son genre de naissance en inventant sa propre voie.
Sans remettre en question l’avancée politique majeure que représente le droit de vivre en accord avec son identité de genre, ce film se penche sur la demande croissante de transition des mineur.e.s et sa prise en charge médicale. Pour éclairer le parcours d’Emma, Jeunesse en (re)transition installe ses caméras dans un autre dispositif que celui où elle a été suivie. Au CHRU de Lille, Lino, Emilio et Orion font partie des 400 jeunes patients transgenres du professeur François Medjkane. Comment accompagner au mieux ces adolescent.e.s souvent en souffrance ? Au fil des consultations et des groupes de parole avec les parents, comment évaluer la balance bénéfices-risques des traitements ? Pourquoi les pouvoirs publics n’investissent-ils pas dans la recherche dont les enseignements permettraient de mieux répondre à cette demande en augmentation ? Quels enseignements le Pr Medjkane et Emma vont-ils tirer de leur rencontre ?

À l’heure où des pays pionniers en matière de transition de genre chez les mineur.e.s infléchissent leur politique de prise en charge, ce film tente d’apporter un éclairage nuancé sur un sujet aussi sensible que complexe qui polarise la société.
Salut,
Merci pour ton retour. En effet, je partage ton avis sur ces documentaires. C'est bien de mettre en avant des parcours différents mais comme tu le souligne il se peut que certains es personnes reprennent cela afin de généraliser et d'instrumentaliser.
Je vais le regarder afin de voir le ton donner par le travail journalistique.
Merci pour ce descriptif plus complet ^^.

TomBowling
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Re: France 2 - 29/10/2024 -Infrarouge

Message par TomBowling » 30 oct. 2024 00:27

Je suis en train de regarder le documentaire, et malgré le message de disclaimer affiché au tout début du documentaire (« Le droit de vivre en accord avec son identité de genre est une avancée politique majeure, qui reste encore fragile. Ce film raconte le parcours d'une jeune femme, Emma. Il ne remet pas en question le besoin vital des adolescent·e·s trans à être accepté·e·s et accompagné·e·s »), plusieurs points me posent question et me semblent assez dommageables dans la vision présentée des jeunes personnes trans ou en questionnement, ainsi que des parcours de transitions.

Dès les premiers instants du film, la focalisation sur la voix grave d'Emma en rééducation chez l'orthophoniste, puis sur Emma en train de se raser, sont caractéristiques à mes yeux d'une approche fondamentalement binaire et essentialisante de ce qui constitue le genre, en miroir des scènes de documentaires d'il y a dix ou quinze ans où la caméra pose un regard insistant sur le corps en transformation d'une personne trans — ou sur une comparaison avant/après. Idem pour le gros zoom sur l'injection de testo un peu douloureuse d'un jeune (ponctué d'un inévitable « Ah t'es courageux ! »), franchement ça ne part pas d'une mauvaise intention mais je suis tellement las de ce genre de représentation.

De plus, les parents d'Emma déplorent ce qui est présenté comme une défaillance dans la prise en charge médicale de leur fille, en insistant sur leur sentiment qu'une fois la demande initiale posée, il n'y a pas eu de remise en question et les étapes se sont enchaînées « sur des rails avec une seule destination » (je cite), avec THS proposé au bout d'un an et mastectomie au bout de deux ans, et s'insurgent implicitement de la vitesse à laquelle Emma a accédé à ce qu'il présentait comme un besoin (« on est aspiré dans ce mouvement-là »). Aucune voix ne vient apporter d'éléments de contextualisation sur l'état lamentable de la (pédo)psychiatrie en France, n'interroge le fait que les rendez-vous soient de plus en plus lapidaires — notamment du fait à mon sens que les équipes sont en sous-effectif chronique face à une demande considérable, avec des délais d'attente important pour nombre de jeunes et de familles en grande détresse. Plus tard dans le documentaire, l'échange de l'ado qui se fait piquer par sa mère avec cette dernière vient un peu contrebalancer cette idée du train qui avancerait trop vite, en revenant sur la lenteur inhérente au parcours et les bénéfices potentiels du côté progressif de la transition, en opposition avec le besoin pressant exprimé par le jeune.

En revanche, le documentaire insiste sur les « risques » des THS chez les jeunes et présente en gros caractères sensationnalistes des extraits du rapport de 2022 de l'Académie de médecine intitulé La médecine face à la transidentité de genre chez les enfants et les adolescents, qui est loin d'être entièrement neutre et scientifiquement fondé. Aucun élément ne vient contrebalancer ces informations dans le documentaire, qui se réfugie derrière la phrase prononcée par la voix off « Ce sont les endocrinologues qui prescrivent et qui font face à ces nouvelles critiques. Aucun n'a voulu s'exprimer dans ce film ». Pour référence la tribune publiée en réaction par le collectif de professionnel·le·s de santé Pour une Médecine Engagée, Unie et Féministe proposait une lecture de ce communiqué s’appuyant sur des preuves scientifiques sourcées en bibliographie.

Tout au plus les remarques du professeur Bruno Falissard (psychiatre, biostatisticien et chercheur à l'Inserm) déplorant le manque de financement permettant de mener des études réellement représentatives, et appelant les pouvoirs publics à mettre les moyens nécessaires à cette recherche, m'ont-elles semblé pertinentes. En revanche, la contribution du Pr Medjkane (pédopsychiatre à Lille dont le service a accueilli les caméras du documentaire), qui revient sur la « nécessité vitale » exprimée par nombre de jeunes patient·e·s reçu·e·s et les risques de suicide associés à une absence de prise en charge endocrinologique et/ou chirurgicale, est assez rapidement laissée de côté et minimisée.

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Re: France 2 - 29/10/2024 -Infrarouge

Message par TomBowling » 30 oct. 2024 01:30

Par ailleurs, le documentaire ne manque pas de balancer des conneries généralistes de type « pour mener sa vie d'homme transgenre, Orion devra continuer à s'injecter de la testostérone toute sa vie au rythme d'une fois par mois » – alors certes le Nebido n'existait pas encore en générique à l'époque du tournage, mais on n'a aucun élément qui permette de savoir si ce jeune a fait une hystérectomie totale avec ovariectomie, ni de rappel qu'il est tout à fait possible (et je dirais plus fréquent qu'on ne le croirait) d'interrompre la prise de T une fois certains effets obtenus à condition d'avoir conservé ses ovaires :mur:

Je grince vraiment des dents en voyant le montage d'Emma visionnant des témoignages de YouTubers qui évoquent leur transition et leur expérience d'angoisses ou non lors de leur parcours, qui sont présentés ayant induit Emma en erreur et l'incitant à ravaler les doutes qu'elle dit avoir ressentis à 15 ans, la veille de sa première injection. Je cite :
Emma : « Au final ce qui sort c'est juste que c'est normal, tu es sur le point de commencer quelque chose de quand même assez important, tu sais ce qui t'a amené·e à ce choix-là, donc fais-toi confiance et vas-y. »

Le premier YouTuber : « Tout le monde ressent cette grosse hésitation un jour dans sa vie, pas besoin d'être transgenre pour l'avoir. Donc la peur du regret c'est normal et légitime, c'est pas une peur qui doit vous réfréner dans votre transition, c'est pas une peur qui doit vous empêcher de faire une transition en fait. »

Re-Emma : « Je pense qu'il y avait une part d'hésitation de ma part, mais du coup de voir des gens qui disaient que c'était normal des doutes, ça confirme les choix qu'on fait. En tout cas ça m'a confirmé les choix que je faisais sur le moment. »

[enchaînement de YouTubers, dont « Tu as le droit de faire une transition à n'importe quel âge / Comment savoir si on est une personne transgenre ou non / J'ai fêté mes deux ans de testostérone, c'était vraiment une expérience incroyable et que j'ai beaucoup aimé vivre et je regrette vraiment pas d'avoir fait ça, genre vraiment c'était cool / Et du coup je suis tombé sur une chaîne YouTube d'une personne transgenre comme moi, je suis devenu obsédé par ça, je pensais qu'à ça »]

Conclusion d'Emma : « Sans internet et sans les réseaux sociaux j'aurais peut-être jamais eu l'idée de transitionner. »
Ce florilège d'influence toxique est suivi d'une nouvelle analyse éclairée du Pr Falissard, décidément présenté comme la voix de la raison, qui glose le bais cognitif nous conduisant à « privilégier des informations qui viennent de gens qui pensent comme nous ». Là encore, le documentaire me semble partisan et nocif dans sa façon de présenter un échantillon de témoignages ou conseils d'ados sur internet comme LE facteur prédominant qui a entraîné le chemin de vie qu'Emma regrette à présent. Si j'avais réalisé ce docu, j'aurais interrogé davantage la solitude manifeste d'Emma, son absence d'interaction avec des personnes trans réelles, les doutes qu'elle a tus à ses proches et aux professionnel·le·s de santé qui l'accompagnaient... À l'époque fort ancienne de ma transition, bien avant l'explosion de discours liés au féminisme critique du genre, internet regorgeait aussi déjà de blogs et vidéos YouTube hostiles aux transitions ; on trouvait des témoignages de détransition (d'ailleurs souvent montés en épingle par les dites bloggeuses gender critical) et je sais que mon expérience d'être aspiré de façon non moins « obsessionnelle » par des sites explorant les motifs de regrets, d'erreur etc. est partagée par de nombreux amis ou personnes croisées en groupes de parole. Il ne m'a pas fallu chercher longtemps des témoignages de transition sur YouTube pour que ce type de contenu me soit à nouveau spontanément proposé ce soir : il est tout simplement malhonnête de dire que les plateformes sociales de type YouTube sont saturées d'incitations à la transition, alors qu'il existe aussi pléthore de contenus prêchant l'inverse.

Que dire quant à l'assimilation du binding à « se faire du mal physiquement », là encore par un effet de montage grossier et une insistance sur une expérience personnelle négative présentée comme vérité générale (« ça coupe la respiration, au bout de quelques foulées je commence à être très essoufflée » / la mère : « Emma c'était une personne qui adorait courir vite... et avec le binder, bah elle n'a plus pu. Elle pouvait pas bien respirer. »)... ça me donne envie de hurler en tant que personne qui n'a pas arrêté de pratiquer la course à pied ni la rando itinérante avec des journées à 20+ km par 25-30°C avec binder. Est-ce que c'était une expérience agréable ? Non. Est-ce que j'ai souffert au plus profond de mon corps et que j'ai dû renoncer à mes activités en extérieur ? Non plus, ni les personnes transmascs que j'ai connues plus tard en club de course à pied. Ça dépend tellement du matériau du binder, de la taille, etc... mais c'est profondément malhonnête de présenter le binder comme un instrument de torture « pas humain ».

Dans ce contexte, la mastectomie d'Emma est présentée de façon finalement plutôt positive par sa maman qui revient avec émotion sur le moment où elle a vu son enfant pour la première fois en t-shirt, alors que sa poitrine avait toujours été une source d'inconfort / détresse profonde systématiquement dissimulée sous des couches et des couches de vêtement : « Ça, à refaire, je le referais. Dans le contexte des choses, je referais. »

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Re: France 2 - 29/10/2024 -Infrarouge

Message par TomBowling » 30 oct. 2024 02:12

Et hop, on enchaîne sur un fragment d'interview avec Samuel Veissière, membre de l'Observatoire de la Petite Sirène qui nous explique doctement pourquoi « beaucoup de jeunes filles n'ont plus envie d'être des filles et essaient d'être autre chose ». Ça me rend fou parce qu'en soi, certains des éléments évoqués (la sexualisation des filles dès l'enfance, l'influence néfaste des réseaux sociaux, les violences sexistes et sexuelles...) me semblent tout à fait pertinents dans le cadre d'une réflexion sur les modèles de genre dans notre société et leurs conséquences sur la construction des enfants et des ados. Mais le fait de brandir en expert un mec cis impliqué dans des organisations transphobes comme l'OBS et prêt à intervenir à des conférences aux côtés de thérapistes de conversion et autres transphobes notoires laisse à mon sens transparaître un biais dans le documentaire.

Emma revient sur sa solitude dans son parcours de transition puis de détransition et le bien-être que lui ont apporté les témoignages qu'elle a trouvés sur les réseaux sociaux, notamment le site post-trans. Elle rencontre Elie, une autre jeune femme avec laquelle elle échange sur les difficultés post-détransition, les changements irrévocables liés à la testostérone qu'elles déplorent, le tabou autour des effets négatifs de la transition et la diversité des vécus des personnes qui détransitionnent – notamment des personnes qui continuent à se sentir en dehors des normes de genre. Je trouve cet échange riche et important, j'espère qu'au moins le film permettra à d'autres personnes dans le même cas de se sentir moins seules... et je déplore d'autant plus qu'il arrive au terme d'un documentaire dont j'ai le sentiment qu'il manipule dans une certaine mesure les informations proposées, avec de discrets relents alarmistes.

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Re: France 2 - 29/10/2024 -Infrarouge

Message par TomBowling » 30 oct. 2024 02:32

Quant aux deux experts interrogés dans le débat pour « prendre de la hauteur » à l'issue du documentaire, que dire... le vieux psychiatre-psychanaliste qui commence en déclarant que « sans se battre sur les termes il y a d'abord une identité sexuée, y a des garçons et des filles, je dis plus rien, vous n'y pouvez rien, ça dépend du génome, XX, XY, c'est un fait de la nature"... évidemment on oublie les personnes intersexes et la construction par les sciences biomédicales de la dite identité sexuée :mur:
Mais plot twist ! Tout n'est pas à jeter dans les propos des intervenants : j'ai été agréablement surpris du rappel du fait que toutes les personnes en questionnement sur le genre/en transition ne sont pas en souffrance. Les explications concernant les bloqueurs de puberté sont également claires et dédramatisent la prescription de tels traitements, qui ne sont pas réservés aux enfants trans comme le rappelle le Pr Jacques Young ; les deux intervenants insistent également sur la nécessité pour les médecins de ne pas avoir d'a priori et d'offrir une écoute bienveillante et sans parti pris. Ils concluent sur la découverte que l'identité de genre est beaucoup plus fluide que ce qu'on pensait par le passé, de même que l'orientation sexuelle... comme quoi, je suis mauvaise langue :twisted:

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Re: France 2 - 29/10/2024 -Infrarouge

Message par Micka17 » 30 oct. 2024 07:39

Bonjour,

Merci @Tombowling, ton avis reflète parfaitement le miens, en détaillant point par point les passages du documentaire. Il y a même des choses que tu as dit dont je n'ai même pas songé ^^.

Je l'ai regardé hier, en effet, je déplore le travail journalistique sur le sujet, d'autant plus que la journaliste insiste avec des questions bien orienté.
Le disclaimer en disait déjà long malgré que je n'aime pas jugé "le livre à sa couverture", j'attends le fameux MAIS, qui vient souvent ponctué ce genre de discours.
Néanmoins, la nuance était présente tout de même par les interventions de ces professionnels, à ma surprise malgré quelques propos un peu vieux jeu et dont tu as rappelé le rôle pour certains d'entre eux.
Je ne vais pas refaire tous les discours entendu dans le documentaire, ton avis résume très bien le miens ^^.

Bien à toi,

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