Je n’ai pas encore vu de témoignages concernant cette technique à Lille, donc je vais mettre le mien, en espérant qu’il soit utile au plus grand nombre !

J’ai donc choisi la technique de la phallo abdo car (selon moi) c’est la moins « invasive » comparée notamment à la phallo antébrachiale, ici il n’y a pas besoin de greffe de peau et le processus est décomposé en plusieurs opérations qui sont donc moins lourdes.
La première étape est la pose de ballon au niveau abdominal, qui permettent l’expansion de la peau à ce niveau (d'où l'inutilité de la greffe de peau). Les ballons sont remplis tous les 7 à 10 jours avec 100mL de solution physiologique. Le but étant d'atteindre un remplissage à 1L dans chaque ballon au bout de cette première étape, donc 2L au total (les deux ballons) en approximativement 3 mois. Pour le remplissage, on utilise des port-à -cath utilisés dans les traitements par chimio notamment : ce sont des sortes de boitiers implantés au niveau de l'épine iliaque. On pique à l'aide d'une aiguille dans ce boitier qui est connecté au ballon.
Je vous expliquerai plus en détail la deuxième étape dans un second post mais pour faire simple, il s'agit de former le pénis avec la peau du ventre ; cependant pour assurer sa bonne vascularisation et cicatrisation, il est attaché au pubis d'une part mais au niveau du nombril également. Le chirurgien appelle ça une "tubulation en poignée de porte". Sur les autres post de phallo abdo du forum il y a des images, vous pourrez vous faire une idée le temps que je poste les miennes dans 3 mois.
Passons au témoignage pur et simple :
Mon premier rendez-vous avec le Dr. M s'est déroulé le 27 janvier 2020 au CHRU de Lille, il propose plusieurs techniques et j'ai donc choisi la phallo abdo pour les raisons que j'ai évoquées plus haut (si vous voulez qu'on en discute envoyez moi un message y'a pas de problème). Il a été formé à cette technique par le Dr. T qui exerce à Lyon et que j'avais rencontré 2 semaines plus tôt. La grosse différence entre les 2 chirurgiens étant le délai d'attente (moindre à Lille) et la distance de mon domicile à l'hôpital (moindre à Lille également) j'ai donc choisi de continuer avec le Dr. M (de plus, le feeling est tout de suite bien passé, il est très humain et très accessible).
Après avoir pris le temps de la réflexion, nous avons échangé par mail et nous avons convenu d'une date d'opération pour le 15 juillet ainsi que d'un deuxième rendez-vous pour avoir toutes les informations utiles à l'opération. Malgré le COVID-19, mon rdv n'a pas été déplacé et j'ai donc pu revoir le Dr. M, rencontrer la psychiatre du service (adorable), ainsi que l'anesthésiste qui s'occuperait de moi pour l'intervention. L'opération a finalement été décalée d'un jour et a été prévue pour le 16 juillet.
J'ai du faire un ECBU 10 jours avant l'intervention ainsi qu'un dépistage COVID-19 2jours avant (puis confinement total jusqu'à mon arrivée à l'hôpital).
Je suis rentré à l'hôpital le 15 juillet à 14h30 (veille de l'opération) : on m'a fait un bilan sanguin complet, on a pris ma carte de groupe sanguin pour photocopie, j'ai revu le chirurgien, l'anesthésiste et les infirmières ont pris mes constantes (température, pouls, saturation en O2, pression artérielle). Consignes pour l'anesthésie comme d'habitude : à jeun à partir de minuit sauf l'eau jusqu'à deux heures avant l'intervention.
16 juillet, jour de l'intervention, je suis réveillé à 7h car mon bloc est prévu à 9h, je prends donc ma douche et m'habille avec les vêtements stériles et attends sagement dans ma chambre qu'on vienne me chercher : je partirai finalement à 9h20 à pied (c'est pour diminuer un peu le stress apparement). La suite vous connaissez, on rentre dans le bloc, ils nous mettent tout plein d'appareils avec pleins de fils partout, ils branchent une perfusion pour vous faire passer l'anesthésie et vous respirez de l'O2 dans un masque pour saturer vos poumons au maximum. Le réveil a été plutôt lourd pour moi (vers 12h et quelques je crois, on m'a remonté en chambre vers 13:30) dans le sens ou j'avais une impression de tête extrêmement lourde et la difficulté à bouger mais dans l'ensemble ça a disparu assez vite (vers 16h j'étais déjà moins dans le coltar). Je ne suis pas vraiment douillet donc pour l'instant je n'ai pas eu de grosses douleurs (j'ai enlevé les perf dès mon retour en chambre).
Voilà aujourd'hui on est le 17 juillet, la nuit s'est bien passée, pas de grosses douleurs non plus, les réveils habituels des infirmières toutes les 3h pour prendre les constantes.
Je vous met quelques photos qui datent d'aujourd'hui et si vous avez des questions hésitez pas

port-Ã -cath : https://assets.aboutkidshealth.ca/akhas ... itionID=19