J'espère ne pas être indélicate mais j'ai du mal à trouver des personnes qui puissent me comprendre et surtout comprendre mon conjoint comme vous pouvez le faire. J'écris ici en toute bienveillance malgré quelques sentiments contraires qui m'animent.
Voila notre histoire : en couple depuis 10 ans, mon partenaire a fait sa transition de genre il y a maintenant 3 ans. Cela n'a pas été un choc pour moi même si cela m'a forcément posé question. Mais j'ai toujours aimé la personne qu'il était, peu importe son genre, et surtout, je l'ai toujours vu dans des phases dépressives, des difficultés sociales, parfois heureux, parfois malheureux : toujours avec un certain mal être. Je l'ai donc bien pris et l'ai accompagné aussi bien que je le pouvais car j'ai rapidement compris que, au final, c'était vraiment ça le "problème". J'espérais que cela solutionne beaucoup de choses dans son quotidien et son chemin intérieur.
C'était un nouveau coming out pour lui, mais aussi pour moi quelque part. Il y a eu les annonces, les rdvs médicaux, les premières prises d'hormones et ses "conséquences". Il a été mégenré pendant un certain temps, par erreur, par habitude, par des proches, ce qui a vraiment été une phase pénible car on peut comprendre les erreurs mais elles le heurtaient, et me heurtaient par ricochet. Notre relation me paraissait belle, incroyable, j'en étais fière. Avec mes défauts associé à un manque de communication de sa part ("personne ne peut me comprendre" : c'est vrai, mais je suis là pour écouter) de part sa personnalité, il était sûr que j'allais rester sans jamais me poser la question de comment je pouvais le vivre ; et moi j'étais sûre que nous allions rester ensemble "pour toujours" après avoir traversé tout cela. Nous étions en plus en PMA depuis 2 ans.
Malheureusement et de manière très brutale, il m'a quittée il y a 2 mois. Cela a été très violent pour moi, sur le coup et les semaines suivantes. Beaucoup de choses se révèlent à moi (des choses que je savais mais sur lesquelles je mettais un voile dessus) et une part de moi pense que ce sera mieux comme ça. Ce n'est pas qu'une question de transition et ce n'est pas la place pour faire son procès ici.
Je m'interroge toutefois sur l'impact de la transition sur cette décision : il a 36 ans et j'apprends qu'il "flirte" (je ne préfère pas en savoir plus car cela est déjà difficile à digérer) avec une collègue à lui de 24 ans, très queer et open minded, donc bien sûr un profil qui pourrait lui convenir pour faciliter une première phase de séduction.
Est-ce que certains peuvent relater de sentiments, expériences similaires ? Je l'ai questionné sur l'âge de cette fille, il le sait et conclus en disant qu'il est peut être dans une crise d'adolescence, qu'il est immature. Est-ce un besoin d'expériences pour être validé par quelqu'un d'autre que moi ? Quid de l'affection et la loyauté qu'il semble rayer en un claquement de doigts ?
Je pense que beaucoup de choses s'entendent et sont légitimes ; mais en tant que partenaire ayant toujours été présente, ayant été relativement oubliée dans cette relation tant son mal être et sa transition ont été centrales, je me sens comme trahie, jetée, utilisée comme un marche pied.
Merci de votre écoute
