Salut tout le monde, ça fait très longtemps que j'ai pas publié ici ><
Je me pose énormément de questions sur ma transition en terme d'hormones en ce moment
J'ai peur d'aller " trop loin " physiquement et avoir une trop forte expression de genre masculine ( ça va faire 2 ans d'hormones en mi mai )
Je me concidère comme non binaire donc ça soulève pleins de choses dans mon esprit
J'ai réussi à guérir de certaines de mes dysphories quand je suis avec mes ami.es et dans des endroits safe telles que mettre du verni, me maquiller, mettre des habits dit " féminin " ( au yeux de la société car rien n'est genrer ), mettre des boucles d'oreilles et ça me fait un bien fou d'être plus moi même dans ces moments lÃ
Bref, je n'ai aucun regret concernant ma prise d'hormornes donc pas de jugement dessus SVP
J'aime beaucoup d'effet que j'ai et que j'aimerais garder mais par exemple je perds beaucoup de cheveux et ils sont devenus plus fin et j'ai peur que ça soit pire avec le temps vu les gênes que j'ai selon les dire de ma mère ..
Je vois mon corps qui change, avant mes formes me faisait de la dysphorie mais là quand je vois que j'ai un cul plat moche, des jambes toute droite sans forme je me reconnais pas ( pas logique vous allez dire >< )
Ou le fait d'être quand même plus sanguin qu'avant ou moins réussir à exprimer de la tristesse en pleurant ou être plus facilement " froid "
Au boulot je me présente comme étant garçon par sécurité et pour être " tranquille " aux yeux des gens pour pas avoir de questions intrusives.
Du coup je suis " intégré "en tant que gars avec des paroles qui me choque envers moi même dont je n'ai pas été confronter avant car personne ne comprennait que j'étais en transition " masculine " on va dire comme ça
C'est des trucs sexistes et degueu envers les femmes et on me mets dans les conversations, ou on me dit " hein entre couilles on peut se montrer ce qu'on a dans le pantalon" ( pour être poli je ne dirais pas lesm ots employés vraiment)
Et je ne veux pas faire partie de ce monde là qui me dégoutte des fois et me mets mal à l'aise sans savoir quoi répondre dans ces cas là ..
J'ai lu quelques trucs sur le fait d'arrêter les hormones et j'ai peur que certaines effets partent et me redonne une apparence plus " féminine " comme le visage car j'ai des traits très fin à la base et là ils sont un peu plus " dur " mais ça va encore
Ce n'est pas très construit comme message désolé d'avance j'ai beaucoup trop de questions et j'ai besoin d'en parler avec des gens qui vivent la même chose que moi ou la vive en ayant arrêter la T par exemple
Je ne veux forcer personne à en parler bien sur juste je suis ouvert aux MP pour échanger si quelqu'un veux bien m'aider avec tout ça
Merci d'avoir lu jusqu'ici si vous avrez eu le courage xD
Prenez soin de vous surtout
Questions sur ma transition médicale
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- Caillou
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Re: Questions sur ma transition médicale
*normalement* (parce que c'est différent pour tout le monde), si tu arêtes la T, ta voix ne redeviendra pas aiguë si tu as mué. Tu devrais garder au moins en partie ta pilosité si tu en as mais ça peut s'affiner.
La perte de cheveux devrait ralentir/s'arrêter. La répartition des graisses va se refaire dans l'autre sens.
Il y a beaucoup de choses dans ton message, notamment lié à la perception que les autres ont de toi.
Je pense que ça va te demander un certain travail de démêler ce que tu attends de toi, des autres, et aussi comment le mettre en œuvre.
La perte de cheveux devrait ralentir/s'arrêter. La répartition des graisses va se refaire dans l'autre sens.
Il y a beaucoup de choses dans ton message, notamment lié à la perception que les autres ont de toi.
Je pense que ça va te demander un certain travail de démêler ce que tu attends de toi, des autres, et aussi comment le mettre en œuvre.
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- Caillou
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Re: Questions sur ma transition médicale
Oui on m'avait quelques trucs sur la voix, que peut être elle peut remonter mais pas beaucoup comme la mue est deja passée par lÃ
Pareil les poils qui sont plus fin mais on peut pas les perdre, juste ils se verront moins je pense comme tu dis
Du coup je vais rattraper les hanches que j'avais avant ?
Oui je vais voir une psy semaine pro car j'ai besoin de travailler sur beaucoup de choses et voir avec ma médecin mais je voulais d'abord avoir du vécu de gens
Merci de ta réponse
Pareil les poils qui sont plus fin mais on peut pas les perdre, juste ils se verront moins je pense comme tu dis
Du coup je vais rattraper les hanches que j'avais avant ?
Oui je vais voir une psy semaine pro car j'ai besoin de travailler sur beaucoup de choses et voir avec ma médecin mais je voulais d'abord avoir du vécu de gens
Merci de ta réponse
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- Pierre moussue
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Re: Questions sur ma transition médicale
C'est vraiment compliqué la non-binarité, surtout quand on peut pas être out .. j'ai la chance d'être dans un environnement safe y compris au boulot, mais c'est vrai que devoir faire des choix qui potentiellement peuvent me mettre en danger le reste du temps c'est usant (notamment l'utilisation des toilettes).
Du coup, oui, tu vas probablement reprendre des hanches, après ça dépend aussi de ta masse musculaire (dont tu vas perdre une partie aussi). Après c'est toujours pareil y'a plein de facteurs..
Moi j'ai un peu peur, maintenant que j'ai commencé les hormones, de pas pouvoir arrêter.
Du coup, oui, tu vas probablement reprendre des hanches, après ça dépend aussi de ta masse musculaire (dont tu vas perdre une partie aussi). Après c'est toujours pareil y'a plein de facteurs..
Moi j'ai un peu peur, maintenant que j'ai commencé les hormones, de pas pouvoir arrêter.
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Re: Questions sur ma transition médicale
Je suis out mais juste entre ami.es et dans le perso mais même en dehors dans la rue ou dans le métro j'me tape des regards juste pour un détails mais bref j'suis pas le seul :/
Ouais c'est ça c'est pour ma sécurité que je fais certains choix comme toi
C'est compliqué de savoir si je vais tout perdre ou pas , puis c'est aussi au niveau du visage si il redevient comme avant ça va être trop " fin " et je sais pas si ça va tout " annulé " l'entre deux que j'arrive à avoir un peu là ..
Tu ne sais pas non plus si à terme tu vas aller trop loin ?
Tu as commencé y'a combien de temps ?
Ouais c'est ça c'est pour ma sécurité que je fais certains choix comme toi
C'est compliqué de savoir si je vais tout perdre ou pas , puis c'est aussi au niveau du visage si il redevient comme avant ça va être trop " fin " et je sais pas si ça va tout " annulé " l'entre deux que j'arrive à avoir un peu là ..
Tu ne sais pas non plus si à terme tu vas aller trop loin ?
Tu as commencé y'a combien de temps ?
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- Galet
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Re: Questions sur ma transition médicale
Après un peu moins d'un an de prise d'hormones, j'ai arrêté. Pour des raisons personnelles, évidemment, et cette appréhension à aller trop loin sur le spectre masculin. Je la maîtrise, cette masculinité, comme j'ai toujours été au grand dam de mes géniteurs un "garçon manqué". Pour ce qui est de la féminité, j'ai compris de loin les codes, j'ai su les utiliser, mais cela m'a beaucoup fatigué du fait de mon profil cognitif neuroatypique. Cela ne m'a pas empêché, pour autant, de me mettre en couple avec un homme cisgenre se catégorisant comme hétérosexuel, et d'être avec lui depuis une décennie. Avec un mariage prochain.
M'enfin, bref.
La prise comme l'arrêt de T n'a accentué aucun trait psychique chez moi : j'ai toujours autant pleuré, j'ai toujours été autant sur les nerfs, j'ai toujours apprécié les mêmes choses et détesté équitablement ce que je ne supportais pas avant traitement médicamenteux sur base hormonale. Comme je suis une force tranquille depuis mon adolescence, c'est probablement ce qui m'a sauvé.
Je n'ai pas non plus perdu d'entrain au niveau énergétique, j'ai toujours la forme, malgré tout. Autant que mon corps en dispose. Cela n'a pas été d'un grand changement pour moi, d'être sous T à 0.5 pendant à peu près un an.
Par contre, cela a joué sur mon poids, d'une part. Et d'autre part sur mes menstruations. J'ai repris environ 10 kg avec l'arrêt de la T, que j'ai du mal à perdre, et je n'avais pas perdu mes formes dites "féminines" plus que je n'ai perdu les caractéristiques masculines de mon visage avec l'arrêt du traitement. Ensuite, au niveau des menstruations, elles sont plus courtes, passant de cinq jours à trois, suite à la prise d'hormones. Moins de douleurs liées au symptôme pré-menstruel.
Pour contrebalancer le fait d'avoir repris du poids, je me suis mis autant que possible au sport. Vélo sur route, vélo d'appartement, musculation, marche d'endurance sur de longs trajets...
Ce point abordé, c'est pour éventuellement discuter de la vision globale concernant le physique et une part du mental.
Pour le reste, ce qui est d'être out, ou de s'assumer pleinement dans la transidentité, ou la non-binarité, je ne peux t'apporter que le reste de mon témoignage à ce sujet.
Au travail, je me présente aussi en tant qu'homme. En résulte le fait que, lorsque je travaille avec certains collègues, j'ai le droit à participer plus ou moins à des réflexions "sexistes" selon le degré d'amitié entre les collègues. Par exemple, je dinais au restaurant avec un collègue et une collègue. La collègue mange bien moins que le collègue, et est jugée "difficile" par son entourage au niveau de l'alimentation, parce qu'elle a un Trouble du Comportement Alimentaire qui dure depuis plus de trente ans. Elle et mon collègue sont très proches, amis depuis une dizaine d'années, et comme elle était indécise durant ce dîner, mon collègue a lancé que c'était "l'apanage des femmes", en me donnant des coups de coudes et en riant. Pas de bol, ma collègue savait pour ma transidentité, j'ai dû lui confier après avoir eu mes menstruations au travail et m'être trouvé taché de sang. C'était un moment un peu gênant, mais où j'ai compris aussi que cette remarque "sexiste" était en retour d'une autre blague faite par ma collègue à mon collègue.
J'ignore dans quel travail tu dois évoluer, et quelles sont les relations entre tes collègues. Mais parfois, une incompréhension de notre part, en tant que FTM, peut venir aussi d'une grille de lecture biaisée par la méconnaissance de l'autre. Cela dépend de ce que tu sais de tes collègues, d'à quel point tu relationnes avec eux. Et d'à quel point tu es réciproque envers l'autre.
Pour en revenir au travail et à la perception que l'on peut avoir de nous, et à la perception que l'on peut renvoyer, j'ai eu l'expérience d'avoir aussi des jeunes filles en supervision. L'une d'elles avait "sa période", et à l'instar de ce que j'ai vécu ainsi que raconté plus tôt, elle a eu une fuite. Elle n'a pas osé me le dire, car je suis un homme, et s'est adressée à une collègue femme (pourtant franche du collier, et pas toujours très agréable...). Cela m'a un peu perturbé, mais bon, j'imagine que c'est logique.
Tu parles de la perception que tes collègues masculins ont de toi, mais tes collègues du côté féminin, comment te perçoivent-elles ?
Quelle est l'image, penses-tu, que tu renvoies ?
Le fait de voir un.e psychiatre ne m'a pas aidé, personnellement. Premièrement, parce que le.a praticien.ne que je voyais ne comprenait rien à la transidentité, elle venait d'un CMP et s'était installée en libéral, après avoir davantage aidé des personnes à traiter des soucis d'ordre toxicologique, de dépression et de délinquance. Elle me genrait toujours au féminin, au moment où je pensais être entre la transmasculinité et la non-binarité : je me suis présenté directement en tant que Lunden Calling (pseudo-prénom et pseudo-nom d'emprunt, je tiens à mon anonymat un minimum...) et j'ai bien montré que je me genrais au masculin tout de même ("je suis content", "me voilà malheureux de...", etc.). Plus j'allais aux rendez-vous, plus les questions tournant autour de la transidentité allaient vers la remise en cause de mes choix. J'ai abandonné le suivi. Une part des questions allaient vers ma famille, avec qui je n'ai plus de contact depuis plus d'un an et demi, parce que j'ai été rejeté par ceux "de mon sang". Autant dire que je ne voulais pas continuer sur cette voie, devoir faire avec des ombres du passé sur lesquelles j'ai décidé de mettre la pleine lumière pour les oublier. En acceptant d'où je venais pour voir vers où j'allais.
Cela a été énormément de travail sur moi-même, dans les faits. Et pas avec un.e psychiatre, ou un.e professionnel.le de santé, qui cherchent à tout prix à médicaliser au plus le parcours des personnes. Trans ou pas. Et finir anesthésier H24 avec des anti-dépresseurs et des anxiolytiques, ce n'est pas ce qui m'est arrivé de plus agréable dans la vie.
Et cela a inquiété mes proches, dans le même temps.
Mais j'ai la chance d'avoir un compagnon qui, malgré l'étiquette de personne cisgenre et hétérosexuelle qu'il renvoie, est quelqu'un qui est très compréhensif et me permet de parler un peu de ce qui me turlupine, sans jugement. Parfois il pose des questions sur mon ressenti, sur ce qu'il peut faire pour m'aider, sur la façon dont j'avance, où je veux aller, si le projet de fonder une famille est toujours un désir prégnant pour moi...
Aussi, j'ai quelques amis, très peu du fait de mon statut cognitif particulier. J'en ai perdu plus pour cette raison que pour la transidentité. Ceux et celles qui sont restés respectent mes choix, je suis out auprès d'eux, parfois ils ne savaient pas que j'étais un homme transgenre. Ils ont appris mon ancinom, aussi, parce que j'ai eu assez confiance en eux. Et parce que j'ai confiance en moi.
Et là , je pense qu'il s'agit de la chose la plus importante pour pleinement vivre l'identité que l'on a pu se choisir, et que l'on souhaite dévoiler au monde entier, et pas seulement à ses proches qui sont safe. Faire en sorte de se faire confiance, autant par la confiance qu'on place en d'autres personnes (compagnon ou compagne, ami.e.s, famille...) qu'en la confiance acquise par l'expérience de notre propre corps et de notre propre identité, avec son incidence dans le monde auquel on participe.
Tu n'auras pas de recette miracle, avec un.e psychiatre. Mais plus un travail que tu pourras faire avec toi-même, sur toi-même, sur la perception des choses au-delà de "ceux-ci" ou "du moi". C'est peut-être un brin philosophique, la façon dont je peux le dérouler et l'appréhender, ici, par réponse à ta publication. En tous cas, tu auras des impacts multifactoriels qui vont te donner de l'élan, te poser des obstacles, te mettre dans des états de doute.
Maintenant, à toi de les écouter, de les laisser prendre le dessus, ou de les surpasser.
C'est à toi de voir, aussi, si tu es entouré de bonnes personnes pour te faire avancer. Est-ce que tu as une compagne ou un compagnon qui puisse te faire poser des mots sur tes sensations ? Tes amitiés sont-elles régulières et perdurent-elles dans le temps pour que tu puisses placer une confiance en ces personnes avec qui tu relationnes ? A quel point ta sociabilité (ou non-sociabilité) te permet de t'affranchir du poids de tes actions et des conséquences ?
Pour ma part, ce sont des questions (et ce n'est qu'un échantillon) qui se sont posées à moi dans mon parcours personnel. Tu n'auras sûrement pas la même base de questions, selon ton vécu.
Mon parcours est le mien, il est différent de beaucoup d'autres parcours. Et personne n'est là pour se comparer. On peut se donner des astuces, on peut se conseiller, on peut s'orienter. Mais pas juger par rapport à sa propre expérience : c'est fausser l'objectivité par des subjectivités faites de bonheurs et du plaisir engendré par ceux-là , et des douleurs avec le lot de blessures qui vont avec.
M'enfin, bref.
La prise comme l'arrêt de T n'a accentué aucun trait psychique chez moi : j'ai toujours autant pleuré, j'ai toujours été autant sur les nerfs, j'ai toujours apprécié les mêmes choses et détesté équitablement ce que je ne supportais pas avant traitement médicamenteux sur base hormonale. Comme je suis une force tranquille depuis mon adolescence, c'est probablement ce qui m'a sauvé.
Je n'ai pas non plus perdu d'entrain au niveau énergétique, j'ai toujours la forme, malgré tout. Autant que mon corps en dispose. Cela n'a pas été d'un grand changement pour moi, d'être sous T à 0.5 pendant à peu près un an.
Par contre, cela a joué sur mon poids, d'une part. Et d'autre part sur mes menstruations. J'ai repris environ 10 kg avec l'arrêt de la T, que j'ai du mal à perdre, et je n'avais pas perdu mes formes dites "féminines" plus que je n'ai perdu les caractéristiques masculines de mon visage avec l'arrêt du traitement. Ensuite, au niveau des menstruations, elles sont plus courtes, passant de cinq jours à trois, suite à la prise d'hormones. Moins de douleurs liées au symptôme pré-menstruel.
Pour contrebalancer le fait d'avoir repris du poids, je me suis mis autant que possible au sport. Vélo sur route, vélo d'appartement, musculation, marche d'endurance sur de longs trajets...
Ce point abordé, c'est pour éventuellement discuter de la vision globale concernant le physique et une part du mental.
Pour le reste, ce qui est d'être out, ou de s'assumer pleinement dans la transidentité, ou la non-binarité, je ne peux t'apporter que le reste de mon témoignage à ce sujet.
Au travail, je me présente aussi en tant qu'homme. En résulte le fait que, lorsque je travaille avec certains collègues, j'ai le droit à participer plus ou moins à des réflexions "sexistes" selon le degré d'amitié entre les collègues. Par exemple, je dinais au restaurant avec un collègue et une collègue. La collègue mange bien moins que le collègue, et est jugée "difficile" par son entourage au niveau de l'alimentation, parce qu'elle a un Trouble du Comportement Alimentaire qui dure depuis plus de trente ans. Elle et mon collègue sont très proches, amis depuis une dizaine d'années, et comme elle était indécise durant ce dîner, mon collègue a lancé que c'était "l'apanage des femmes", en me donnant des coups de coudes et en riant. Pas de bol, ma collègue savait pour ma transidentité, j'ai dû lui confier après avoir eu mes menstruations au travail et m'être trouvé taché de sang. C'était un moment un peu gênant, mais où j'ai compris aussi que cette remarque "sexiste" était en retour d'une autre blague faite par ma collègue à mon collègue.
J'ignore dans quel travail tu dois évoluer, et quelles sont les relations entre tes collègues. Mais parfois, une incompréhension de notre part, en tant que FTM, peut venir aussi d'une grille de lecture biaisée par la méconnaissance de l'autre. Cela dépend de ce que tu sais de tes collègues, d'à quel point tu relationnes avec eux. Et d'à quel point tu es réciproque envers l'autre.
Pour en revenir au travail et à la perception que l'on peut avoir de nous, et à la perception que l'on peut renvoyer, j'ai eu l'expérience d'avoir aussi des jeunes filles en supervision. L'une d'elles avait "sa période", et à l'instar de ce que j'ai vécu ainsi que raconté plus tôt, elle a eu une fuite. Elle n'a pas osé me le dire, car je suis un homme, et s'est adressée à une collègue femme (pourtant franche du collier, et pas toujours très agréable...). Cela m'a un peu perturbé, mais bon, j'imagine que c'est logique.
Tu parles de la perception que tes collègues masculins ont de toi, mais tes collègues du côté féminin, comment te perçoivent-elles ?
Quelle est l'image, penses-tu, que tu renvoies ?
Le fait de voir un.e psychiatre ne m'a pas aidé, personnellement. Premièrement, parce que le.a praticien.ne que je voyais ne comprenait rien à la transidentité, elle venait d'un CMP et s'était installée en libéral, après avoir davantage aidé des personnes à traiter des soucis d'ordre toxicologique, de dépression et de délinquance. Elle me genrait toujours au féminin, au moment où je pensais être entre la transmasculinité et la non-binarité : je me suis présenté directement en tant que Lunden Calling (pseudo-prénom et pseudo-nom d'emprunt, je tiens à mon anonymat un minimum...) et j'ai bien montré que je me genrais au masculin tout de même ("je suis content", "me voilà malheureux de...", etc.). Plus j'allais aux rendez-vous, plus les questions tournant autour de la transidentité allaient vers la remise en cause de mes choix. J'ai abandonné le suivi. Une part des questions allaient vers ma famille, avec qui je n'ai plus de contact depuis plus d'un an et demi, parce que j'ai été rejeté par ceux "de mon sang". Autant dire que je ne voulais pas continuer sur cette voie, devoir faire avec des ombres du passé sur lesquelles j'ai décidé de mettre la pleine lumière pour les oublier. En acceptant d'où je venais pour voir vers où j'allais.
Cela a été énormément de travail sur moi-même, dans les faits. Et pas avec un.e psychiatre, ou un.e professionnel.le de santé, qui cherchent à tout prix à médicaliser au plus le parcours des personnes. Trans ou pas. Et finir anesthésier H24 avec des anti-dépresseurs et des anxiolytiques, ce n'est pas ce qui m'est arrivé de plus agréable dans la vie.
Et cela a inquiété mes proches, dans le même temps.
Mais j'ai la chance d'avoir un compagnon qui, malgré l'étiquette de personne cisgenre et hétérosexuelle qu'il renvoie, est quelqu'un qui est très compréhensif et me permet de parler un peu de ce qui me turlupine, sans jugement. Parfois il pose des questions sur mon ressenti, sur ce qu'il peut faire pour m'aider, sur la façon dont j'avance, où je veux aller, si le projet de fonder une famille est toujours un désir prégnant pour moi...
Aussi, j'ai quelques amis, très peu du fait de mon statut cognitif particulier. J'en ai perdu plus pour cette raison que pour la transidentité. Ceux et celles qui sont restés respectent mes choix, je suis out auprès d'eux, parfois ils ne savaient pas que j'étais un homme transgenre. Ils ont appris mon ancinom, aussi, parce que j'ai eu assez confiance en eux. Et parce que j'ai confiance en moi.
Et là , je pense qu'il s'agit de la chose la plus importante pour pleinement vivre l'identité que l'on a pu se choisir, et que l'on souhaite dévoiler au monde entier, et pas seulement à ses proches qui sont safe. Faire en sorte de se faire confiance, autant par la confiance qu'on place en d'autres personnes (compagnon ou compagne, ami.e.s, famille...) qu'en la confiance acquise par l'expérience de notre propre corps et de notre propre identité, avec son incidence dans le monde auquel on participe.
Tu n'auras pas de recette miracle, avec un.e psychiatre. Mais plus un travail que tu pourras faire avec toi-même, sur toi-même, sur la perception des choses au-delà de "ceux-ci" ou "du moi". C'est peut-être un brin philosophique, la façon dont je peux le dérouler et l'appréhender, ici, par réponse à ta publication. En tous cas, tu auras des impacts multifactoriels qui vont te donner de l'élan, te poser des obstacles, te mettre dans des états de doute.
Maintenant, à toi de les écouter, de les laisser prendre le dessus, ou de les surpasser.
C'est à toi de voir, aussi, si tu es entouré de bonnes personnes pour te faire avancer. Est-ce que tu as une compagne ou un compagnon qui puisse te faire poser des mots sur tes sensations ? Tes amitiés sont-elles régulières et perdurent-elles dans le temps pour que tu puisses placer une confiance en ces personnes avec qui tu relationnes ? A quel point ta sociabilité (ou non-sociabilité) te permet de t'affranchir du poids de tes actions et des conséquences ?
Pour ma part, ce sont des questions (et ce n'est qu'un échantillon) qui se sont posées à moi dans mon parcours personnel. Tu n'auras sûrement pas la même base de questions, selon ton vécu.
Mon parcours est le mien, il est différent de beaucoup d'autres parcours. Et personne n'est là pour se comparer. On peut se donner des astuces, on peut se conseiller, on peut s'orienter. Mais pas juger par rapport à sa propre expérience : c'est fausser l'objectivité par des subjectivités faites de bonheurs et du plaisir engendré par ceux-là , et des douleurs avec le lot de blessures qui vont avec.
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Re: Questions sur ma transition médicale
Désolé de la réponse tardive ma notif' s'est perdu dans le fin fond de mes mails Oo
Quand on est non binaire c'est compliqué avec les hormones de pas " aller trop loin " mais apres j'essaye de garder des codes dit " non genrés " et de ne pas tomber dans la facilité des clichés physiques ou comportementaux quand j'me sens pas en sécurité avec des hommes cis qui pourraient comprendre et pourraient être malveillant on va dire
Pour les filles au boulot ça passe bien et je pense qu'elles me voient différemment des autres gars qui sont sexiste ou leur parle de façon trop enfantin ou être tactile ou lourd en parole
Mais tout le monde le sait que je suis trans presque donc leur vision est juste que j'suis dans un corps dit féminin et que je me genre au masculin c'est la pensée que j'ai au vu de leur comportement comme elle me parle pas comme avec les autres gars
C'est dommage quand des psy ne comprennent pas et se permette de parler de sujet qui sont sensible et que tu lui dit que ce n'était plus d'actualité pour la famille
Heureusement que tu as des proches pour toi et avec qui tu peux être toi meme
Le pire c'est que je sais comment faire pour aller de l'avant mais ça bloque avec mon rapport aux regards des gens qui m'énervent et qui m'importe peu alors que ça devrait pas. Le seul qui devrait suffire est celui de mes proches en général
Oui j'ai un copain qui m'aide comme il peut comme il ne vit pas ce que je vis mais " m'accepte " pour qui je suis et il apprend chaque jour avec moi à faire attention
J'ai des ami.es qui sont toustes queer donc aucun souci pour etre moi avec elleux
Merci d'avoir pris le temps de me répondre
Quand on est non binaire c'est compliqué avec les hormones de pas " aller trop loin " mais apres j'essaye de garder des codes dit " non genrés " et de ne pas tomber dans la facilité des clichés physiques ou comportementaux quand j'me sens pas en sécurité avec des hommes cis qui pourraient comprendre et pourraient être malveillant on va dire
Pour les filles au boulot ça passe bien et je pense qu'elles me voient différemment des autres gars qui sont sexiste ou leur parle de façon trop enfantin ou être tactile ou lourd en parole
Mais tout le monde le sait que je suis trans presque donc leur vision est juste que j'suis dans un corps dit féminin et que je me genre au masculin c'est la pensée que j'ai au vu de leur comportement comme elle me parle pas comme avec les autres gars
C'est dommage quand des psy ne comprennent pas et se permette de parler de sujet qui sont sensible et que tu lui dit que ce n'était plus d'actualité pour la famille
Heureusement que tu as des proches pour toi et avec qui tu peux être toi meme
Le pire c'est que je sais comment faire pour aller de l'avant mais ça bloque avec mon rapport aux regards des gens qui m'énervent et qui m'importe peu alors que ça devrait pas. Le seul qui devrait suffire est celui de mes proches en général
Oui j'ai un copain qui m'aide comme il peut comme il ne vit pas ce que je vis mais " m'accepte " pour qui je suis et il apprend chaque jour avec moi à faire attention
J'ai des ami.es qui sont toustes queer donc aucun souci pour etre moi avec elleux
Merci d'avoir pris le temps de me répondre