Des années (dix, quinze, l'époque de MSN) que je n'ai pas posté sur un Forum, et je suis ravi de vous rejoindre ici
Je suis désolé d'avance si je n'utilise pas toute la terminologie propre à l'intersectionnalité, et espère ne pas faire de gaffe
Voilà, je suis CPE, j'ai trente ans depuis deux jours, et jusque ici je me considérais comme un homme cis, et bisexuel. Depuis ma prise de poste, j'accompagne un élève trans, qui ne se définit pas encore dans un genre, ne veut pas du neopronom "iel", et préfère "il", pour l'instant. J'ai conduit de nombreux entretiens avec lui, pour l'écouter, beaucoup, et l'aider dans sa transition sociale au sein de l'établissement (je reviendrai d'ailleurs sûrement avec quelques questions dans un autre sujet)
Il y a quelques semaines, je suis ressorti assez perturbé d'un entretien, car différentes choses qu'il raconte m'ont fait me poser des questions. Enfaite, je suis rentré chez moi en me disant que j'enviais un peu ce jeune, qui a tout plein d'outils et de vocabulaire pour mettre des mots sur quelque chose que, à son âge, je questionnais sans le savoir.
Pour le parcours, disons que depuis quelques années, notamment dans ma dernière relation avec une femme cis, j'ai exploré une forme de sexualité dans laquelle je m'épanouissais bien plus, car je sortais enfin de certaines normes de genre. Ma copine était féministe et engagée, et je pense qu'ensemble, on avait un climat de confiance qui me permettait d'être un peu plus moi même. Avant ça, j'étais parfois mal à l'aise pendant des temps d'intimité, car j'avais du mal à jouer le "mec"... à l'inverse, des rapports avec des hommes cis gays m'ont permis d'être très à l'aise, car j'exprimais un rôle qui serait socialement qualifié de "féminin" (cliché, bien-sûr, mais vous avez l'idée)
J'ai d'abord mis ces changements sur les normes sociales, dans le sens où je m'en eloignais un peu, me retirant un poids qui ne me correspondait pas.
Mais, depuis cet entretien, j'ai repensé à ça, et aux moments où je danse, où je prends soin de moi (je suis assez coquet ><), ou de mon envie d'essayer des vêtements de femme, qui est là depuis toujours, et j'ai du mal à savoir si je rejette juste de plus en plus les normes masculines, ou si il y a une question plus profonde.
Aujourd'hui, je me sens garçon, mais il y a des situations, et je le dis depuis quelques années à des ami.e.s, où j'envie les femmes, et où ma place sociale en tant qu'homme me gène. Ce n'est pas une souffrance, mais voilà, les échanges avec ce jeune me font me questionner sur le fait d'être peut être genderfluid.
D'ailleurs, depuis, j'ai sauté un petit pas, en m'epilant les jambes, et en portant des collants quand je suis seul.
J'ai envie de porter des choses un peu plus unisexe, voire androgyne, mais ça aussi, c'est de l'expression de genre.
Bref...rejet progressif de normes, ou questionnement d'identité ?...
Bref, vous devez le voir, c'est l'exploration la plus totale, avec un nouveau pas que je passe ici, sur ce forum.
J'aimerais bien en discuter, connaître vos parcours, si des personnes ont traversé ce genre de moment, et peut être trouver un lieu où discuter de ça, sur Paris.
Merci d'avance pour les échanges
