Communication plus que compliquée

[j3r3mix]

Courage Shay, ta réponse me renvoie tellement à mon propre vécu : famille, notamment paternelle, ouvertement LGBTphobe (pas que dans les paroles> jamais connu un de mes oncles pcq rejeté pour son homosexualité) ; je n’ai découvert l’idée même de transidentité que vers mes 17 ans, en rencontrant l’amie d’une amie qui était trans. Longue période de réflexion/ préparation de ma future transition une fois que j’aurais quitté la maison. J’ai fini par démarrer le processus et par m’outer vers 26 ans. Ça a pris le temps, mais une fois lancé c’est allé vite, et j’ai trouvé de vrais soutiens contrairement à ma famille

[MuteFairy]

Effectivement je me rends compte que j'ai pas été super précis en terme de description de ma situation familiale.
Pour faire court, des plus vieux aux plus jeunes:

Ma grand-mère maternelle est LGBTphobe, mon grand-père maternel est mort.
Mes grands-parents paternels sont très vieux et fatigués, et bien qu'adorablement gentils, j'ai un peu peur de l'effet que pourrait avoir mon annonce sur eux.

Mon père, il va aller vous dire que "sa FILLE essaie de se persuader qu'ELLE est trans pour avoir l'impression d'être à la mode", que "c'est sa crise d'ado", et que "la transidentité ça sert à faire chier, enfin c'est vrai quoi c'est chiant tu peux plus dire homme ou femme sans qu'on te réponde que nan tu comprends pas c'est ce que tu ressens"... Là, les deux premières phrases c'est les choses que je sais à 100% qu'il va dire quand je serai out, et la troisième je l'ai entendu le dire, et je sais pas vraiment quoi en penser mais j'étais assez mal quand il a sorti ça parce que 1) je l'en croyais pas capable et 2) ben je suis trans quoi, donc si on le prend au pied de la lettre je sers à faire chier, c'est cool.
Ma mère (je précise que mes parents sont séparés) est assez compréhensive de manière générale, je pense qu'elle est consciente d'ailleurs qu'il y a des choses dont je voudrais lui parler, et elle sait que la communication c'est dur pour moi, parce qu'elle est un peu pareille.
Mon frère, le numéro 1, 32 ans, il vit pas loin, il a une fille, et lui franchement je sais pas. Il m'a regardé bizarrement quand je me suis coupé les cheveux, mais bon, pour ce que ça veut dire...

Mon frère, le numéro 2, 26 ans, vit à Grenoble. Lui et sa copine sont tous les deux très ouverts mais ça n'empêche que je n'arrive pas à en parler même avec eux.

J'ai aussi un cousin qui a complètement coupé les ponts avec la famille, et il est trans ET schizophrène. Aux dernières nouvelles, il ne va carrément pas bien, je ne vais pas donner de détails. C'est un sujet assez tabou dans la famille mais ça ne fait qu'aggraver la méfiance de mon père, d'ailleurs de son point de vue il "ne se reconnait plus comme elle-même". (je n'ai jamais entendu un seul membre de ma famille le genrer correctement)

Oups, j'avais écrit "pour faire court" au début du message ! ^^' En plus c'est pas hyper productif d'avoir écrit tout ça...

Au fait, ça n'arrange clairement pas mon cas niveau longueur du message mais tous les deux (Shay et j3r3mix) vous avez l'air d'avoir passé, voire encore actuellement, des moments compliqués, donc ben même si je peux rien faire de concret pour vous, heu, vous avez mon soutien et puis bon courage pour la suite.

[John]

Ta situation familiale ressemble énormément à la mienne (côté parents en tout cas). Je n'arrive même pas à imaginer ce que j'aurais fait si j'avais réalisé ma transidentité aussi tôt que toi... J'aurais probablement tout gardé pour moi. Bon c'était y'a 15 ans aussi (#CoupDeVieux) donc le contexte était bien différent...

J'ai fait un premier coming out "gay" quand j'étais au lycée et à l'époque j'ai carrément coupé les ponts avec mon père (y'avait d'autres problèmes aussi à ce moment là vis à vis de lui), pas tant parce qu'il avait mal réagi mais plutôt parce que j'avais pas envie de devoir gérer ses commentaires merdiques par dessus tout le reste. Je suis revenu·e vers lui quand je me suis senti·e assez stable pour encaisser.

Pour la transidentité, c'est un peu la même du coup, sachant que là ça fait + d'1 an que j'ai changé mon prénom et que j'ai fait la mastectomie et pour lui je me suis "mutilé" et il refuse d'utiliser autre chose que mon deadname.

[j3r3mix]

Au fait, ça n'arrange clairement pas mon cas niveau longueur du message mais tous les deux (Shay et j3r3mix) vous avez l'air d'avoir passé, voire encore actuellement, des moments compliqués, donc ben même si je peux rien faire de concret pour vous, heu, vous avez mon soutien et puis bon courage pour la suite.

Surtout à Shay, moi d’avoir attendu d’être indépendant j’ai mis les points sur les i avec ma famille : vous arrêtez les discours transphobes ou je coupe les ponts. Aujourd’hui on a des rapports encore plus superficiels qu’avant, mais je m’en fiche, je pense à moi et à mon petit groupe d’amis. Grâce à eux, et à ce temps de préparation^^, j’ai fait rapidement ma transition. Je n’ai plus qu’à continuer mon suivi de T

Mon conseil serait de commencer par le dire à ceux susceptibles d’être plus ouverts. C’est ce que j’ai fait en commençant par ma soeur, puis ma mère, puis elles étaient là quand je l’ai dit à mon père et mon frère (qui pour faire court suis le modèle paternel) Ça m’a fait un « soutien » même relatif avant les personnes vraiment fermées.

[couss]

Je t'ai envoyé un mp Mutefairy car je suis du Mans et tu as le centre LGBTI+ et le planning familial (tu dis déjà y être allé deux fois, tu as sûrement dû voir David) qui sont très investis sur ces questions et accompagnent les mineur.e.s comme toi. En revanche ne te tourne pas vers la maison des ados, au Mans c'est une catastrophe ils sont assez transphobes.