Vivre en collectivité imposée

Relations sociales, acceptation, coming-out...
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titeuf
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Vivre en collectivité imposée

Message par titeuf » 19 sept. 2021 19:16

Comme je l'ai écrit dans mon post de présentation, malgré mon grand âge, j'ai repris des études dans le social.

Il se trouve que pour ma deuxième année, l'école impose deux semaines dites de "mobilité" pour nous confronter à la vie collective. Pour l'une des 2 semaines, je vais me débrouiller pour faire les A/R à la journée mais pour l'autre la distance rendra cela tout à fait impossible. En soi le projet n'est pas inintéressant (il s'agit d'aller passer une semaine de bénévolat auprès d'une asso qui vient en aide aux migrants). Mais là où ça ne convient pas, c'est la vie en collectivité, avec forcément un partage d'intimité (lieu de couchage, sdb, etc... etc...) et je n'ai pas envie pendant une semaine d'avoir à faire attention à ce que rien ne me trahisse. Ma promo est plutôt jeune et eux n'ont aucun souci avec la promiscuité. Moi, c'est clair, je ne veux pas. J'ai besoin d'avoir mon intimité et d'être sûr que personne n'apercevra les cicatrices que j'ai sur le torse ni la platitude de mon caleçon... Bref, ce truc (obligatoire) qui est prévu au mois d'avril va me pourrir mon année et alors que je suis à fond dans ma formation, je me demande si cela ne va pas me pousser à l'arrêter.

Est-ce que vous avez déjà été confrontés à une situation de ce type ?

Dag
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Re: Vivre en collectivité imposée

Message par Dag » 20 sept. 2021 01:34

Hello

Je n'ai pas été confronté à une situation complètement équivalente à la tienne, mais il m'est arrivé de passer plusieurs jours sur un bateau avec des personnes cis dont certaines ignoraient ma transidentité et à qui je n'avais pas envie d'en parler. L'intimité est assez minimale. On se douche au port, dans ce qui ressemble à des vestiaires de piscines genrés mais avec des cabines séparées. Je me changeais dans la zone dévolue aux douches le matin et le soir, dans une des cabines, même sans prendre de douche. Du coup, je n'avais aucune raison de me mettre en sous-vêtement devant les membres de mon équipage et comme je n'avais pas encore fait ma mammec, je n'aurais pas pu envisager de retirer mon t-shirt. Et comme tout le monde faisait plus ou moins pareil, ça n'avait rien de bizarre (le groupe était mixte en âge et en genre, tout le monde ne se connaissait pas avant le début du voyage).

Il me semble un peu improbable qu'il n'y ait aucun lieu équivalent à une cabine de douche où tu puisses avoir ton intimité. Idem pour les toilettes, il y en a forcément qui ferment et dans lesquelles tu dois pouvoir être tranquille.

Apeiron
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Re: Vivre en collectivité imposée

Message par Apeiron » 20 sept. 2021 16:15

Salut,

Si cela t'es possible (psychologiquement) tu y vas et tu te caches le plus possible (si tu es pudiques comme tu dis l'être, c'est tout à fait possible de partager un espace de vie tout en ne se montrant pas trop, et il n'y a pas que les trans qui sont pudiques, d'ailleurs certains cis sont plus pudiques que certains trans).
Les corps trans ont le droit d'occuper l'espace public comme les autres, a fortiori quand c'est pour faire du bénévolat ou pour raisons professionnelles.

Si cela t'es vraiment insurmontable, c'est un autre problème mais ce serait vraiment dommage d'arrêter ta formation pour ça.
Comme le dit Dag, je pense qu'il y aura forcément des toilettes qui ferment et des douches où tu peux être un minimum tranquille (serait-ce en rusant un peu sans être non plus sur le qui-vive).
D'autant plus que si tu es déjà bien intégré et que tu as un bon passing (je présume que c'est le cas puisque tu te soucies de ne pas te faire "griller"), les autres te ficheront la paix et ne seront pas en mode "secret story" à essayer de percer un mystère sur ton intimité (surtout s'ils sont concentrés sur une tâche de bénévolat).

Autre solution : tu te laisses le temps de voir jusqu'au moment venu et si c'est toujours insurmontable d'ici-là, tu te fais porter malade cette semaine là, ce n'est pas plus compliqué que ça.

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