Re: L'acceptation de la transidentité (coup de blues et besoin de parler)
Posté : 15 mars 2021 22:58
Salut Maxime,
Alors j'ai environ 30 ans et j'ai commencé mon parcours à 18 ans, à l'époque ce terme de "trans primaire" était déjà très has-been (utilisé par des psy qu'on disait un peu réac et discriminant) et désignait les gens qui ont toujours senti une douleur viscérale de ne pas être né garçon ou fille quand c'est dans l'autre sens (douleur qui se voyait déjà dans la petite enfance) et qui exprimaient donc ce désir jeune et commençaient leur transition (suivi psy) dès l'enfance/adolescence.
Personnellement c'était mon cas mais j'en avais honte et je faisais tout pour le cacher : sans succès, ça se voyait et j'en souffrais.
Pour ma part je dirais que la phase du sentiment d'injustice/colère de ne pas être né cis est un peu passée (c'était plus dans l'enfance et l'adolescence que j'avais des crises à cause de ça) mais il reste la douleur et la frustration du quotidien des manques induits par le fait d'être trans (aussi bien des traits extérieurs visibles que plus cachés), la colère s'est un peu muée en résignation et tristesse et globalement je suis quelqu'un d'assez dépressif (je l'ai toujours été) mais j'ai trouvé un mode de vie qui me convient à peu près. Mode de vie précaire et fragile et encore plus du fait de toutes les restrictions actuelles mais bon... toute vie est précaire.
Je trouve que dans le milieu trans, il y a parfois un peu une dictature du bonheur de la transition, comme si on devait forcément être satisfaits après avoir mené au terme un parcours donc moi j'assume d'être un trentenaire dépressif mais j'avoue que je ne recherche pas non plus de solutions toutes faites et inadaptées. Il est par exemple assez clair pour moi aujourd'hui qu'il ne me serait d'aucun secours d'aller dans une association pour parler de tout ça (ou de sexe comme suggéré plus haut) ni même de commencer une énième psychanalyse (pompe à fric sans intérêt). L'errance, l'écriture, la marche, la nage, la saisie d'instants secrets qui échappent à l'emploi du temps m'aident au quotidien.
Ce qui me stimulerait aujourd'hui serait de faire une rencontre semblable à celle que j'ai faite il y a six ans (une relation avec une personne extraordinaire qui a duré une année et dont je ne me suis jamais remis de la rupture mais je crois que ça n'arrive qu'une fois dans une vie) et voyager (chose qui est impossible à cause des restrictions imposées...)
Alors j'ai environ 30 ans et j'ai commencé mon parcours à 18 ans, à l'époque ce terme de "trans primaire" était déjà très has-been (utilisé par des psy qu'on disait un peu réac et discriminant) et désignait les gens qui ont toujours senti une douleur viscérale de ne pas être né garçon ou fille quand c'est dans l'autre sens (douleur qui se voyait déjà dans la petite enfance) et qui exprimaient donc ce désir jeune et commençaient leur transition (suivi psy) dès l'enfance/adolescence.
Personnellement c'était mon cas mais j'en avais honte et je faisais tout pour le cacher : sans succès, ça se voyait et j'en souffrais.
Pour ma part je dirais que la phase du sentiment d'injustice/colère de ne pas être né cis est un peu passée (c'était plus dans l'enfance et l'adolescence que j'avais des crises à cause de ça) mais il reste la douleur et la frustration du quotidien des manques induits par le fait d'être trans (aussi bien des traits extérieurs visibles que plus cachés), la colère s'est un peu muée en résignation et tristesse et globalement je suis quelqu'un d'assez dépressif (je l'ai toujours été) mais j'ai trouvé un mode de vie qui me convient à peu près. Mode de vie précaire et fragile et encore plus du fait de toutes les restrictions actuelles mais bon... toute vie est précaire.
Je trouve que dans le milieu trans, il y a parfois un peu une dictature du bonheur de la transition, comme si on devait forcément être satisfaits après avoir mené au terme un parcours donc moi j'assume d'être un trentenaire dépressif mais j'avoue que je ne recherche pas non plus de solutions toutes faites et inadaptées. Il est par exemple assez clair pour moi aujourd'hui qu'il ne me serait d'aucun secours d'aller dans une association pour parler de tout ça (ou de sexe comme suggéré plus haut) ni même de commencer une énième psychanalyse (pompe à fric sans intérêt). L'errance, l'écriture, la marche, la nage, la saisie d'instants secrets qui échappent à l'emploi du temps m'aident au quotidien.
Ce qui me stimulerait aujourd'hui serait de faire une rencontre semblable à celle que j'ai faite il y a six ans (une relation avec une personne extraordinaire qui a duré une année et dont je ne me suis jamais remis de la rupture mais je crois que ça n'arrive qu'une fois dans une vie) et voyager (chose qui est impossible à cause des restrictions imposées...)