Coming out ado
Posté : 03 févr. 2020 21:25
Salut !
pour contextualiser, je m'appelle Morgan, j'ai seize ans et je sais avec certitude que je suis transgenre depuis un peu plus d'un mois. Je suis passé, comme tous ceux d'ici d'ailleurs, par beaucoup de questionnements et de réflexions. Je suis ainsi (presque) sûr de moi. A minima sûr de ne pas être une femme...
Et quasi-sûr d'être un garçon (j'ai tendance à douter de tout).
Il m'est de plus en plus insupportable d'être genré au féminin par ma famille alors que sur Internet et auprès de ma meilleure amie (l'amie que je côtoie le plus), je suis un garçon, tranquille, assumé.
(J'ai déjà fait un CO à ma meilleure amie, qui l'a pris de la plus merveilleuse manière qui soit (deux lignes de SMS pour me dire que ça changeait rien pour elle, et zéro mégenrage depuis ))
(et cet été je vais en vacances avec deux autres amies, qui me prennent toujours pour une fille, très peu informées sur les LGBT+, et je ne sais pas du tout comment aborder le sujet avec elles : si vous avez des suggestions, je suis preneur)
Bref. Tout ça pour dire que je me sens prêt à faire mon CO à ma famille, et surtout, j'en ressens le besoin. Ma famille rétrécie, je précise : mes parents, et mon frère.
Seulement voilà, mon père est catho, pas forcément hostile à la communauté LGBT+ mais du genre à "être mal à l'aise devant ces gens-là". Du genre à souhaiter que les homos s'embrassent pas en public :/ sachant que je suis attiré par les hommes et les femmes, c'est caca dans tous les cas. En outre, pour lui je suis "sa princesse" (herk)...
Ma mère, ça va, je pense qu'elle pourrait avoir moins de difficultés à l'accepter. Elle n'est pas particulièrement ouverte non plus, mais n'a pas les barrières de l'éducation comme mon père. Sauf qu'elle est aussi très attachée à l'idée d'avoir une fille... donc je sais pas.
Tout ceci m'inquiète beaucoup. Et c'est sans compter mon grand frère de dix-huit ans, transphobe à souhait, que j'ai déjà (timidement) essayé d'impliquer dans mon questionnement (quand celui-ci était encore à ses débuts), et qui m'a rejeté en bloc.
Nos parents ont toujours dit que le plus important était qu'on soit heureux, mon frère et moi. Ils nous ont déjà dit que si on était homos, ils nous aimeraient tout autant. Ils nous ont répété maintes fois qu'on aurait toujours un foyer chez eux.
Donc bon, j'me dis que c'est le moment de tester x)
Du coup, je vous explique ce que j'ai prévu, vos avis comme vos témoignages (que j'adore lire, au passage, un grand merci) me seraient très précieux !
Alors. J'ai rédigé un long mail expliquant en gros que j'étais un garçon (je suis pas parti dans les détails de "demiboy", pour éviter de les perdre^^) et que je l'avais toujours été ; qu'ils ne perdaient pas une fille, mais leurs illusions.
En I, je leur explique mon ressenti (en résumant, hein) et mon cheminement.
En II, j'essaye d'anticiper leurs questions et réactions et d'y répondre. Par exemple, les classiques du type "c'est une phase" ou "homosexualité refoulée". Je leur précise bien que je serais ravi de répondre à toutes les questions qu'iels veulent, sans gêne ni tabous, à condition de ne pas être insultant.e.s (je préviens qu'un "pourquoi tu veux tellement ressembler à un homme", par exemple - déjà servi par mon frère :'s - serait irrespectueux et blessant).
En III, je leur explique pourquoi je leur en parle, et pourquoi maintenant. J'énonce par exemple le sentiment de mentir, de les laisser croire que je suis une fille alors que non, ou le fait que leurs "sœurette" ou "fillette" me font souffrir. Je ne mentionne pas l'effet de "double vie", je sais pas si ce serait intéressant ?
En IV, je dis ce que j'attends d'eux s'ils veulent bien m'accompagner (changement de prénom et de pronoms principalement).
En V, je les rassure en disant que je comprends qu'il faille du temps et qu'ils ont droit de se tromper ; que du moment qu'iels font des efforts pour me montrer qu'iels sont à mes côtés, c'est cool.
En VI, je leurs donne des ressources fiables s'iels veulent en apprendre plus (et je les mets en garde contre les contenus transphobes et/ou désinformés du Web).
J'ai prévu de partir trois jours chez mes grand-parents, à 50 minutes de chez nous, dimanche soir - ma mère sera à la montagne et mon père dans une ville loin, mon frère à la maison, donc je pense que c'est tout bon. Mes grand-parents ne sont pas au courant et je ne pense pas les mettre au courant tout de suite (ce sont les parents de mon père, encore plus catho et fermé.e.s que lui). Mais au moins je sais que là-bas que je serai en sécurité.
Comme Chat (dans son post d'été 2019 que j'ai vu que maintenant, sorry) je suis du genre à angoisser très, très facilement. J'envoie le mail, et hop ! tranquille pendant trois jours. Comme ça ma famille aura le temps d'encaisser, et je serai pas forcé à la confrontation contre-productive et émotionnellement violente (les questions que je les encourage à me poser, c'est uniquement par SMS ou mail, je les préviens que je ne décrocherai pas au téléphone).
Qu'en pensez-vous ? Est-ce une bonne idée ? Quelles sont selon vous "les failles" de mon plan ?
pour contextualiser, je m'appelle Morgan, j'ai seize ans et je sais avec certitude que je suis transgenre depuis un peu plus d'un mois. Je suis passé, comme tous ceux d'ici d'ailleurs, par beaucoup de questionnements et de réflexions. Je suis ainsi (presque) sûr de moi. A minima sûr de ne pas être une femme...
Et quasi-sûr d'être un garçon (j'ai tendance à douter de tout).
Il m'est de plus en plus insupportable d'être genré au féminin par ma famille alors que sur Internet et auprès de ma meilleure amie (l'amie que je côtoie le plus), je suis un garçon, tranquille, assumé.
(J'ai déjà fait un CO à ma meilleure amie, qui l'a pris de la plus merveilleuse manière qui soit (deux lignes de SMS pour me dire que ça changeait rien pour elle, et zéro mégenrage depuis ))
(et cet été je vais en vacances avec deux autres amies, qui me prennent toujours pour une fille, très peu informées sur les LGBT+, et je ne sais pas du tout comment aborder le sujet avec elles : si vous avez des suggestions, je suis preneur)
Bref. Tout ça pour dire que je me sens prêt à faire mon CO à ma famille, et surtout, j'en ressens le besoin. Ma famille rétrécie, je précise : mes parents, et mon frère.
Seulement voilà, mon père est catho, pas forcément hostile à la communauté LGBT+ mais du genre à "être mal à l'aise devant ces gens-là". Du genre à souhaiter que les homos s'embrassent pas en public :/ sachant que je suis attiré par les hommes et les femmes, c'est caca dans tous les cas. En outre, pour lui je suis "sa princesse" (herk)...
Ma mère, ça va, je pense qu'elle pourrait avoir moins de difficultés à l'accepter. Elle n'est pas particulièrement ouverte non plus, mais n'a pas les barrières de l'éducation comme mon père. Sauf qu'elle est aussi très attachée à l'idée d'avoir une fille... donc je sais pas.
Tout ceci m'inquiète beaucoup. Et c'est sans compter mon grand frère de dix-huit ans, transphobe à souhait, que j'ai déjà (timidement) essayé d'impliquer dans mon questionnement (quand celui-ci était encore à ses débuts), et qui m'a rejeté en bloc.
Nos parents ont toujours dit que le plus important était qu'on soit heureux, mon frère et moi. Ils nous ont déjà dit que si on était homos, ils nous aimeraient tout autant. Ils nous ont répété maintes fois qu'on aurait toujours un foyer chez eux.
Donc bon, j'me dis que c'est le moment de tester x)
Du coup, je vous explique ce que j'ai prévu, vos avis comme vos témoignages (que j'adore lire, au passage, un grand merci) me seraient très précieux !
Alors. J'ai rédigé un long mail expliquant en gros que j'étais un garçon (je suis pas parti dans les détails de "demiboy", pour éviter de les perdre^^) et que je l'avais toujours été ; qu'ils ne perdaient pas une fille, mais leurs illusions.
En I, je leur explique mon ressenti (en résumant, hein) et mon cheminement.
En II, j'essaye d'anticiper leurs questions et réactions et d'y répondre. Par exemple, les classiques du type "c'est une phase" ou "homosexualité refoulée". Je leur précise bien que je serais ravi de répondre à toutes les questions qu'iels veulent, sans gêne ni tabous, à condition de ne pas être insultant.e.s (je préviens qu'un "pourquoi tu veux tellement ressembler à un homme", par exemple - déjà servi par mon frère :'s - serait irrespectueux et blessant).
En III, je leur explique pourquoi je leur en parle, et pourquoi maintenant. J'énonce par exemple le sentiment de mentir, de les laisser croire que je suis une fille alors que non, ou le fait que leurs "sœurette" ou "fillette" me font souffrir. Je ne mentionne pas l'effet de "double vie", je sais pas si ce serait intéressant ?
En IV, je dis ce que j'attends d'eux s'ils veulent bien m'accompagner (changement de prénom et de pronoms principalement).
En V, je les rassure en disant que je comprends qu'il faille du temps et qu'ils ont droit de se tromper ; que du moment qu'iels font des efforts pour me montrer qu'iels sont à mes côtés, c'est cool.
En VI, je leurs donne des ressources fiables s'iels veulent en apprendre plus (et je les mets en garde contre les contenus transphobes et/ou désinformés du Web).
J'ai prévu de partir trois jours chez mes grand-parents, à 50 minutes de chez nous, dimanche soir - ma mère sera à la montagne et mon père dans une ville loin, mon frère à la maison, donc je pense que c'est tout bon. Mes grand-parents ne sont pas au courant et je ne pense pas les mettre au courant tout de suite (ce sont les parents de mon père, encore plus catho et fermé.e.s que lui). Mais au moins je sais que là-bas que je serai en sécurité.
Comme Chat (dans son post d'été 2019 que j'ai vu que maintenant, sorry) je suis du genre à angoisser très, très facilement. J'envoie le mail, et hop ! tranquille pendant trois jours. Comme ça ma famille aura le temps d'encaisser, et je serai pas forcé à la confrontation contre-productive et émotionnellement violente (les questions que je les encourage à me poser, c'est uniquement par SMS ou mail, je les préviens que je ne décrocherai pas au téléphone).
Qu'en pensez-vous ? Est-ce une bonne idée ? Quelles sont selon vous "les failles" de mon plan ?