PMA en Espagne (Girexx)

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Bacon
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PMA en Espagne (Girexx)

Message par Bacon » 14 juil. 2020 17:46

Hello,

Ca fait un peu plus d’un an que nous avons entamé les démarches pour avoir un bébé.

J’ai lu le topic de Shadow qui raconte son parcours en Belgique, comme j’ai noté pas mal de petites différences avec notre expérience en Espagne, je vais tenter de détailler autant que possible notre aventure.

Prise de contact avec un gynécologue en France (mai 2019)

On commence par prendre contact avec un gynécologue en France. Celle qui fait le suivi annuel de ma femme ne fait pas de PMA, on nous oriente donc vers une de ses collègues dans le même cabinet. Lors du RDV on explique très brièvement notre situation : nous sommes mariés depuis plusieurs années, je suis trans, nous cherchons donc à faire une Insemination Artificielle avec Don de sperme. Elle nous dit qu’elle pense qu’on a pas le droit en France, ce qui est faux mais on entre pas dans le débat car elle nous dit que de toute façon il y a 12 à 18 mois d’attente pour avoir un don de sperme. On a pas envie d’attendre aussi longtemps, et de toute façon il me semble inenvisageable qu’un bébé ne soit pas déjà en route à cette échéance donc on clot cette partie de la discussion et on enchaine sur les possibilités en Espagne. De son expérience les cliniques d’Eugin, Ivy et Girexx sont équivalentes ce qui ne nous aide pas, mais la bonne nouvelle c’est qu’elle accepte de faire le suivi de notre PMA en France : elle nous prescrira tous les échographies, bilan sanguins et traitements hormonaux dont on aura besoin afin que l’on soit remboursé pour ces actes là. En théorie, la sécurité sociale n’autorise les médecins français à le faire uniquement pour les PMA en France mais elle trouve cette demande est absurde compte tenu des interdictions d’accès aux couples homosexuels et de la rareté du sperme qui crée des délais inacceptables.

La gynécologue nous rappellera un peu plus tard pour se corriger : elle s’est renseignée car elle n’avait jamais été confrontée à ce cas, et étant donné que mon état civil est masculin, nous avons le droit de le faire en France, elle propose de nous orienter vers le CECOS (le centre qui gère les dons de sperme) local mais nous ré-alerte au sujet des 12 à 18 mois d’attente, on décide donc de rester focalisé sur l’Espagne.

Prise de contact avec une clinique en Espagne (juin 2019)

On choisi finalement la clinique de Girexx pour la simple raison qu’ils sont basés à Girona alors que Eugin et Ivy sont à Barcelone. On habite dans le sud de la France (d’où le fait d’aller en Espagne), cela nous évitera quasi une heure de voiture aller et autant au retour.

On s’inscrit directement sur le site de Girexx, où on déclare juste vouloir faire une IAD.
On nous demande juste notre état civil et nos principales caractéristiques physiques (couleur de peau, de cheveux et des yeux, taille, poids, groupe sanguin).
Quelques jours plus tard, sans nouvelles, on les contacte par email et on reçoit très rapidement une réponse nous demandant des examens médicaux à faire pour monter notre dossier.

Examen gynécologiques :
- Frottis
- Echographie vaginale
- Hystérosalpingographie

Analyses de sang :
- Groupe sanguin et RH
- Contrôle hépatique et rénal
- Hémogramme complet
- Hormonologie (FSH, LH, Œstradiol, Hormone antimüllérienne)
- Sérologie (Rubéole, VIH 1 et 2, Hépatite B et C, Toxoplasmose, Syphilis)

En ce qui me concerne, le bilan sanguin est bien plus léger :
- Groupe sanguin et RH
- Sérologie (VIH 1 et 2, Hépatite B et C, Syphilis)

On fait rapidement tout ca, l’hystérosalpingographie se passe très bien, et tous les résultats sont bons. On envoie les résultats par email et on reçoit en retour un dossier complet qui comprend :
- les informations de la clinique (adresse, permanence téléphonique, heures d’ouvertures, liste des jours fériés)
- le protocole détaillé
- les ordonnances pour le traitement hormonal et les échographies de contrôles
- le devis
- le formulaire consentement que l’on doit signer

Le protocole est le suivant :
- J1 (= premier jour des règles) : contacter la clinique pour confirmer le début du cycle et payer un acompte de 50% pour la réservation des paillettes
- J3 : début du traitement hormonal (injection quotidienne de Gonal)
- J9 ou J10 : première échographie de contrôle folliculaire
- En fonction des résultats (= de la maturité des follicules), il y faudra refaire des échographies toutes les 48h
- Dès que les follicules sont matures (en théorie à J12, mais cela dépend de chaque personne), il faudra stopper les injections de Gonal et faire une injection d’Ovitrelle pour contrôler le déclenchement de l’ovulation (dans le cas où l’ovulation serait proche et tomberait sur un jour où la clinique est fermée, il est prévu une injection d’Orgalutran pour la retarder)
- 36h après l’injection d’Ovitrelle, (donc en théorie à J14) il faudra être à la clinique pour l’insémination (on est donc bien contents d’habiter pas trop loin de la frontière et d’être flexibles !)

Si au départ, on était pas très chaud pour une stimulation hormonale, il faut bien admettre qu’à bientôt 35 ans ma femme n’a sans doute la fertilité de ses 20 ans, on se dit donc qu’il faut maximiser nos chances et on ne discute pas ce protocole.

Une IAD coûte 980 euros, c’est un forfait qui comprend :
- l’étude de notre cas
- un RDV optionnel avec un gynécologue à la clinique ou via Skype (qu’on ne fera jamais)
- les contrôles échographiques (à condition d’aller à la clinique… ce qui est impossible en habitant en France)
- la préparation des échantillons de sperme
- l’insémination

À noter : il n'est pas possible de réserver des paillettes pour plusieurs tentatives en avance. À chaque fois, pour augmenter les chances, on part sur un nouveau donneur. Si on veut prévoir un second enfant avec le même donneur, il faut attendre que le bébé soit né pour leur demander s'il reste des paillettes pour ce même donneur, et là pouvoir en mettre de côté (s'il en reste, ce qui n'est pas sur du coup !)

Nous voilà partis pour une première tentative. On aura tout géré par email, sans rencontrer personne de Girexx.

Première tentative (juillet 2019)

Un peu avant le début du cycle, on va voir la gynécologue en France pour qu’elle nous prescrive le traitement hormonal car l’ordonnance de Girexx n’est pas valable chez nous. La boite de Gonal coute à elle seule plus de 300 euros, heureusement qu’on a trouvé quelqu’un ici pour nous suivre, le traitement sera à 100% remboursé par la sécurité sociale et notre mutuelle.

J1 : on prévient Girexx et on fait le virement de 490 euros d’acompte
J3 : première injection de Gonal (50ml), c’est un stylo avec une petite aiguille à planter dans le ventre, c’est très simple à manier et quasi indolore
J10 : première échographie, deux follicules sortent du lot et pourraient devenir matures + plusieurs tout petits qui ne donneront rien
J12 : seconde échographie, un seul follicule est mature (déception)
J13 : injection de Gonal, l’insémination est planifiée pour J16

Ma femme est très anxieuse de ce premier essai, de mon côté je reste un peu distant, sans doute pour me protéger en cas d’échec (faut avouer que c’est plus facile quand ce n’est pas son propre corps que l’on guette). On sait que les chances sont minces que cela fonctionne dès la première fois (mois de 25%) mais on espère quand même une bonne surprise.

On fait l’aller/retour vers Girexx dans la journée, on galère pour se garer près de la clinique (on commence même à envisager à ce que je dépose madame pour qu’elle ne rate pas son RDV et que je continue de chercher une place), heureusement on fini par se garer in extremis. À la clinique tout le monde est très gentil. On nous met en salle d’attente un petit moment, il n’y a que des français avec nous et je suis le seul homme. Puis on nous fait aller dans un bureau, on nous laisse un papier décrivant les paillettes qui seront utilisées (quantité de sperme, nombre de spermatozoides, mobilité, couleur de peau et de cheveux ainsi que groupe sanguin du donneur). Le docteur nous reçoit quelques minutes plus tard, il installe ma femme sur un fauteuil avec des étriers, place le spéculum, puis dépose les paillettes à l’aide d’une sorte de grosse seringue (en notant qu’un polype s’est développé à l’entrée de l’utérus, il a pu passer mais si on a besoin d’une seconde tentative il faudra d’abord le faire enlever). Ensuite il s’en va, et on nous laisse seul (elle reste allongée) un gros quart d’heure. Une infirmière nous rejoint pour aider ma femme à se relever, et on nous demander d’attendre une personne du service international. Enfin, cette dernière personne récupère le consentement signé et nous fait payer le solde de la procédure.

L’attente des résultats est assez longue pour ma femme qui compte les jours et fait plusieurs tests de grossesse, tandis que je me plonge dans le travail pour faire défiler le temps plus vite.

Cette tentative est un échec, on l’apprend la vieille de nos vacances… C’est assez difficile à encaisser pour elle, je reste positif et me focalise sur les prochaines.

Seconde tentative (octobre 2019)

On aurait aimé pouvoir enchainer, mais il faut d’abord se débarrasser du polype... On rentre de vacances début aout, notre gynécologue est en vacances… après plusieurs appels on fini par en trouver un autre disponible. Le polype est de taille raisonnable et facilement accessible, pas besoin d’intervention chirurgicale pour le faire enlever, en une consultation c'est plié, ouf !

On serait prêt pour recommencer en septembre mais… on a prévu quelques jours de vacances à l’étranger, impossible de transporter le Gonal qui doit rester au frigo. Ma femme envisage d’annuler les congés. Je reste moins impliqué émotionnellement parlant, et je vide notre agenda pour les 3 mois suivants afin de garantir que l’on puisse avoir fait 4 tentatives avant la fin de l’année. Pour moi il ne fait aucun doute qu’elle sera enceinte avant Noel.

Nous voici donc en octobre, 3 mois après le premier essai. On reste sur la même stimulation mais la gynécologue en France prescrit en plus des échographies un bilan hormonologique afin de savoir exactement où on en est du cycle (Girexx ne le demande pas). À nouveau, un seul follicule arrive à maturité (nouvelle déception).

C’est le bordel en Espagne, les indépendantistes catalans bloquent la frontière, Girexx nous recommande donc d’être sur place la veille. On prend un petit hotel pas loin de la ville, finalement le trajet aller se passe très bien. L’insémination est assez similaire avec la précédente, en revanche le retour en France est une autre histoire. Tous les accès à l’autoroute sont bloqués, on galère sur les routes secondaires encombrées, mais après pas mal de péripéties on fini par trouver notre chemin jusqu’à Figueras et de là prendre l’autoroute. Si dans notre sens de circulation il n’y a quasi personne, en face toutes les voitures sont à l’arrêt complet. On remercie Girexx de nous avoir fait venir la veille et on ne peut s’empêcher de penser aux femmes coincées dans ces bouchons paniquées de rater leur insémination…
a
L’attente des résultats est identique : elle s’angoisse et je travaille pour oublier, et le bilan est tout aussi identique : négatif :(

Troisième tentative (novembre 2019)

Ouf, on peut enchaîner ! Il faut avouer que la pression monte d’un cran après deux échecs…

Sur ce cycle, malgré la même stimulation, l’évolution des follicules est plus lente. L’insémination se fait à J19 mais… on a 3 beaux follicules (enfin !!)

Girexx nous met en garde contre le risque de grossesses multiples mais ne dit pas non pour autant. Si des jumeaux sont envisageables, des triplés ce serait juste la panique. On en discute avec notre gynécologue, et compte tenu des deux précédents échecs et des taux hormonaux de ma femme, elle pense que le risque de grossesse multiple est très faible, on donne donc le go à Girexx pour la suite.

Les indépendantistes ont quitté les rues, mais c’est toujours le bordel car je suis censé travaillé le jour de l’insémination et personne ne peut me remplacer. Comme je peux le faire en télétravail et que je dois finir à 10h, on décide de partir la veille et prendre un hotel, je travaillerai depuis l’Espagne, et on devrait être à l’heure à la clinique. C’est tendu car il y a du retard au boulot, mais on est là pile dans les temps. C’est un nouveau docteur qui fait l’insémination, on a un super bon feeling. Comme on ressort tôt de la clinique, on fait escale à Coulioure sur le chemin du retour. Il fait super beau, on passe une journée idéale. Franchement, ce serait la journée parfaite pour faire un bébé…

Et c’est pas si bien dire car 10 jours plus tard, pile pour mon anniversaire, on a un beau résultat positif !!

On reste modéré, on sait que les risques de fausse couche sont grands pendant les premiers mois, mais on commence doucement à y croire, à parler de prénom et d’annonce à la famille… et, lors de l’échographie de datation, la gynécologue nous apprend que la grossesse s’est déjà arrêtée.

C’est un sacré coup de massue…. L’idée de devoir tout reprendre depuis le début nous paraît juste insurmontable…

En plus de ça, si le développement de l’embryon s’est stoppé, le sac continue lui de grossir. La gynécologue nous dit que la procédure est de faire une seconde échographie 7 jours plus tard pour être vraiment sûr, mais insiste sur le fait qu’elle n’a personnellement aucun doute. Une semaine plus tard, ca donne donc, après Noel… On passe les fêtes dans une ambiance bien morose, surtout que concrètement la grossesse n’étant pas vraiment finie, les premiers symptômes se font sentir…

La seconde échographie confirme la première. Le sac étant assez gros à ce stade, il y a peu de chance qu’il s’évacue de lui même, il est donc préconisé de procéder par une aspiration et donc passage au bloc opératoire et anesthésie. Elle fait une hémorragie au milieu de l’intervention, ils sont donc contraints d’arrêter avant la fin, elle échappe tout de même à la transfusion de sang mais gagne une nuit de surveillance à la clinique.

Maintenant, il faut attendre… Soi ce qui reste sera évacué tout seul dans les prochains jours, soit il faudra prendre un médicament pour aider, soit en dernier recours une seconde aspiration pour terminer la première. Nos galères s’arrêtent enfin, quelques jours plus tard cela se fait naturellement, une échographie confirme qu’il ne reste plus rien… cette fausse couche se sera étalé sur un mois mais on va enfin pouvoir essayer passer à autre chose.

Quatrième tentative (février 2020)

Elle veut recommencer aussi vite que possible, donc on remet ca dès le cycle suivant.

On espère reproduire les 3 follicules qui nous ont porté chance, mais non, il n’y en qu’un seul.

L’insémination a lieu un vendredi, comme la dernière fois on avait passé un très bon moment après le RDV à la clinique, on choisi d’arriver le vendredi mais de rester le week-end sur la Costa Brava. Je dois travailler le samedi matin, mais je peux à nouveau le faire depuis l’hotel.

Si l’insémination se passe sans encombre, le reste est moins fun : c’est la merde au boulot, on se fait chasser de la chambre à midi alors que je fini tout juste… avant d’être rappelé en urgence quelques instants plus tard. La journée est définitivement foutu, autant rentrer chez nous au plus vite sauf que c’est tout embouteillé sur l’autoroute. Je passe cette journée dans un stress de dingue, qui contamine ma femme.

Tout ca pour se solder sur un nouveau résultat négatif.

Cinquième tentative (juin 2020)

À nouveau, on voudrait pouvoir enchainer dès le cycle suivant, mais on a prévu un séjour en amoureux pour son anniversaire, et on admet qu’une petite pause nous ferait du bien. Il s’avère que ca tombe pas si mal car on se retrouve confiné, on aura jamais pu arriver en Espagne…

Je redoutais que le confinement soit difficile à vivre pour ma femme mais étonnamment, d’être coincé par des choses qui nous dépassent ca met tout en pause. On ne parlera que peu de PMA pendant cette intervalle (même si je me doute qu’elle a le sujet pas loin en tête).

Levée du confinement, on voit sur la page Facebook de Girexx qu’ils mettent en place des dérogations pour réussir à passer la frontière. Allons-y !

On discute pas mal de la suite : pour moi, la 3ème tentative qui avait pris remet les compteurs à zéro et nous lance dans une seconde série, pour elle non, et Girexx reste très flou. Après 4 tentatives ils conseillent de passer à une FIV, mais ils nous laissent tout de même le choix final. On coupe la poire en deux : après 4 échecs on passera à la FIV, ce qui veut donc dire que cette 5ème IAD sera notre dernière. La pression.

On demande à Girexx de revoir la stimulation car on a quasi toujours un seul follicule, et ils proposent d’augmenter le dosage de Gonal à 75ml. Grace à ce changement, on sera pour une fois pile dans le calendrier avec une insémination à J14 avec… deux follicules.

L’insémination se déroule très bien, on dort sur place la vieille pour éviter tout stress le jour J, et on fait du tourisme sur le retour. Ma femme me propose d’avancer nos vacances pour ne pas subir autant l’attente des résultats. On est dans une ambiance très positive, je sens bien qu’elle est anxieuse des résultats, et qu’elle guette chaque signe sans savoir si c’est un symptôme de grossesses ou de syndrome pre-menstruel, mais on passe de bonnes journées qui lui changent pas mal les idées. On a envie d’y croire, sans doute plus fort que jamais.

Avant dernier jour de vacances, on est au restaurant, elle revient des toilettes et elle n’aura pas besoin de dire un mot, je le lis sur son visage. Je ne sais pas si un jour je pourrais oublier son regard à cet instant, en tout cas, j’ai clairement senti un truc se briser en moi en la voyant ainsi. On a l’impression que le ciel nous est tombé sur la tête…

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Re: PMA en Espagne (Girexx)

Message par Max804 » 14 juil. 2020 19:44

Merci pour ce témoignage détaillé. Du courage pour affronter la deception et l'abattement qui ne peut manquer de se manifester.

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Re: PMA en Espagne (Girexx)

Message par PauSG » 15 juil. 2020 09:44

Salut Bacon,

Merci beaucoup pour ton témoignage détaillé.

C'est intéressant que vous ayez pu démarrer à Girexx sans y aller une seule fois. J'ai l'impression que ni à IVI ni à Eugin ça n'aurait été possible.

Je suis vraiment désolé pour vous que vous ayez eu à passer par tout ça avec en plus le confinement au milieu qui a tout mis en pause :mur: :mur: :mur:
J'ai vraiment revécu en te lisant les moments d'attente, de stress et de déception qu'on a vécu avec ma femme.

Je crois les doigts pour vous que la prochaine tentative soit la bonne !
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Re: PMA en Espagne (Girexx)

Message par Thiby » 19 juil. 2020 22:24

Coucou Bacon,

J'ai l'âme déchirée en te lisant, en sachant que ça ne serait pas un happy end.
Dans mon coeur la partie n'est pas finie.

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Re: PMA en Espagne (Girexx)

Message par Bacon » 20 juil. 2020 20:57

Après 5 IAD, 4 échecs et une fausse couche, ça devient rude.
Déjà, d’un point de vue émotionnel, il faut encaisser ces montagnes russes : beaucoup d’espoir, de démarches, d’attente pour finir par se casser la gueule. Financièrement ça commence à peser également (on en est à 6000 euros de budget entre les inséminations, le transport et l’hébergement).

Si ma femme est encore sous le choc du dernier résultat négatif, elle n’a qu’une seule envie : pouvoir recommencer au plus vite. Comme moi j’aime bien m’occuper quand ça va pas, j’ai remué ciel et terre en fin de semaine dernière pour planifier une première FIV d’ici la rentrée. Au final, se créer un nouvel espoir est sans doute la meilleure façon de faire le deuil du précédent.

La liste des examens à fournir pour le dossier de la FIV est quasi identique à celle pour les inséminations. On doit juste rajouter un examen sanguin : le taux de prothrombine (et c’est tant mieux car ça a été une sacré galère de choper notre généraliste la semaine du 14 juillet pour qu’il nous fasse une ordonnance).
Normalement, il faut également faire un caryotype mais on est dispensé car les délais sont rallongés avec la pandémie et qu'il serait déjà trop tard pour la date que l'on vise (on doit quand même signer une décharge).

En retour, ils nous ont envoyé un tas de documentation sur la procédure, les risques inhérents à chaque étape, les formulaires de consentement, et tout le protocole renforcé avec le Covid-19…

Ensuite, nous avons échangé via Skype avec un gynécologue de Girexx. On nous demande de prévoir 1h30 pour qu’on nous déballe tout et pouvoir poser nos questions, au final les explications sont rapides et on a beaucoup de mal à faire comprendre nos questions. On en ressort hyper déçu et frustré. Juste après le RDV on a finalement appelé le service international pour reposer les 3/4 de nos questions et obtenir des réponses très claires, nous voilà rassuré.

Au final, nous avons reçu un protocole complet avec nos dates de chaque étape, les traitements à suivre et les échographies de contrôle à faire (trouver des RDV pour en plein mois d’aout, ça va ajouter un peu de difficulté à ce parcours sans doute trop simple), jusqu’à la ponction. La suite dépendra du résultat de la ponction et de la fécondation, il faut donc qu’on se prépare à toutes les possibilités et qu'on s'organise en conséquent pour rester flexible…

Voici un résumé de ce qui nous attend pour les prochains mois :

Le protocole

Les inséminations se faisaient sur cycle naturel (avec stimulation) mais ce n’est pas le cas pour la FIV.

Avant la ponction :

J-32 : Prise de la pilule dans le but de contrôler le cycle et la date de début des règles. Il faudra poursuivre pendant 15 jours. C’est assez cocasse dans notre cas, elle n’a jamais pris la pilule de sa vie, et débute quand on essaye de faire un bébé, le monde à l’envers…
J-17 : Arrêt de la pilule
J-13 : Soit 4 jours après l’arrêt de la pilule, début des règles
J-12 : Soit 1 jour après le début des règles, début du traitement hormonal. On est loin des petites doses du passé, 300ml par jour dans le but d’avoir un maximum d’ovocytes à prélever
J-7 : Première échographie de contrôle
J-4 : Seconde échographie de contrôle
J-2 : Troisième échographie de contrôle
J-1 : En route pour Girona !

Jour J : La ponction !

On devra être à la clinique Onyar de très bonne heure, l’extraction se fera sous sédation, et sauf complication, ma femme devrait être libérée à peine 2h après son arrivée.

Après la ponction : l’insémination !

Nous saurons le jour de la ponction combien d’ovocytes matures ont été trouvé, et ils vont tenter une insémination immédiatement, en injectant directement le spermatozoide dans l’ovocyte. Chaque jour, on nous communiquera le status de la fécondation, et selon comment ça se passe, il y aura plusieurs options.

Soit il y a plein d’embryons viables, et dans ce cas, on nous proposera d’opter pour la technique « blastocystes » qui consiste à laisser les embryons deux jours de plus dans leur éprouvette afin qu’ils y atteignent le stade de blastocyste à J+5. L’inconvénient c’est qu’il y a un risque qu’ils n’atteignent pas ce stade de leur croissance en laboratoire (c’est pour ça qu’ils ne le proposent que s’il y a beaucoup d’embryons) mais l’avantage c’est que s’ils y parviennent, ils ont encore plus de chance de réussir leur nidation et s’accrocher une fois qu’ils auront été transféré.

Soit il y a peu d’embryons viables, et dans ce cas, on devra opter pour la méthode conventionnelle avec un transfert des embryons à J+3.

Soit il n’y a aucun embryon viable, et là c’est la catastrophe, il faudra tout reprendre au début.

Dernière étape : Le transfert !

Le transfert des embryons ne se fait pas sur le même cycle car le traitement hormonal qui a pour but de stimuler la production des follicules n’est pas optimal pour l’endomètre. Ils se sont aperçu qu’ils ont de meilleurs résultats en différent le transfert au cycle suivant.

Ce qui signifie que quand les embryons auront 3 ou 5 jours, ils seront vitrifiés pour stopper leur croissance. La vitrification donne de bien meilleurs résultats que la congélation et n’altère que très peu la qualité des embryons.

Environ une semaine après la ponction, ma femme devrait de nouveau avoir ses règles, marquant ainsi le début du cycle suivant. Elle devra alors suivre un traitement visant à optimiser son endomètre, à base de patch d’oestrogène et d’ovule de progestérone (qu'il faudra continuer pendant 45 jours après le transfert).

Le transfert en lui même est une procédure assez semblable à l’insémination, la seule différence est que, sous contrôle echographique, ils insèrent les embryons plus loin que là où ils déposeraient les paillettes. Il est très fortement recommandé de passer une nuit sur place ensuite car c'est le premier jour que le plus gros se joue.

Durant le transfert, ils déposent au maximum deux embryons car plus de 25% des grossesses qui prennent lors des FIV donnent deux bébés ! On peut demander à ce qu’ils ne mettent d’un seul embryon si on le souhaite. Il est exceptionnellement possible d’aller jusqu’à trois pour des femmes de plus de 40 ans qui ont déjà tenté sans succès plusieurs FIV.

Tous les embryons supplémentaires sont vitrifiés. Si on a besoin de refaire une FIV, on pourrait ainsi passer directement au transfert. Girexx les conserve au maximum jusqu’aux 50 ans de la réceptrice, Si on décide qu’on ne veut plus garder ces embryons, on peut soit en faire don à un couple (anonyme et non rémunéré) soit en faire don à la science.

Le tarif

Le forfait FIV coûte 4400 euros et comprend :
- l’étude de notre cas
- un RDV avec un gynécologue à la clinique ou via Skype
- les contrôles échographiques (qu’on ne fera pas avec eux puisqu’il faudrait aller en Espagne)
- la préparation des échantillons de sperme
- la ponction des ovocytes
- la fécondation in vitro avec micro-injection de spermatozoïdes
- la culture des embryons jusqu’à J3
- le transfert des embryons

Pour lancer la procédure, nous devons payer un acompte de 1950 euros.

Si la ponction ne donne aucun ovocyte, le tarif tombe à 1950 euros.
Si la fécondation ne donne aucun embryon, le tarif tombe à 2250 euros.

En option, on peut rajouter :
- la culture des embryons jusqu’à J5 pour blastocystes (300 euros)
- la vitrification des embryons surnuméraires et leur conservation pour deux ans (500 euros) ; ensuite, chaque année supplémentaire est facturée 500 euros. Le transfert de ces embryons coûte 1500 euros par tentative.

Bref, nous voilà parti pour le niveau supérieur 🤞

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Re: PMA en Espagne (Girexx)

Message par Gargamel » 20 juil. 2020 22:41

Je suis de tout cœur avec vous !

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Re: PMA en Espagne (Girexx)

Message par PauSG » 21 juil. 2020 15:30

Salut Bacon,

Comme tu dis que vous avez eu des réponses à 3/4 de vos questions, si jamais il vous en reste, je ne suis pas médecin mais pour avoir eu la tête dans ces protocoles pendant 2 ans, je peux peut être essayer d'y répondre.

Je ne sais pas si tous les protocoles sont identiques, mais dans le doute je voulais te faire quelques remarques par rapport à nos expériences, en espérant que ca puisse vous servir.

Déjà si ta femme n'a jamais pris la pilule, prévient la qu'elle peut avoir des effets assez surprenants au niveau de l'humeur. Ma femme était dans le même cas, et la pilule l'a rendue très irritable.

Sauf si la clinique vous a indiqué le contraire, prévoyez que votre date de départ pourra bouger. Toutes les personnes ne réagissent pas pareil à la stimulation, et selon le nombre et la taille des ovocytes lors des écho, ils pourront avancer ou reculer votre date de ponction pour maximiser les chances d’avoir des follicules matures.

Pour nous la FIV qui a marché est celle ou on a eu un blasto, sinon ils vous proposerons peut être aussi d'utiliser 2 embryons J3 pour augmenter un peu les chances (mais les risques aussi d'avoir des jumeaux). Peut être que mon avis est biaisé maintenant par mon expérience, mais en lisant les études j'avais vraiment l'impression qu'avoir un blasto de bonne qualité était ce qui donnait les meilleures chances d'implantation.

Pour le retour de règle après la stimulation, pareil, ne vous attendez pas trop à un calendrier fixe, pour ma femme chaque stimulation lui générait un cycle ultra long la fois d'après. Je ne sais pas si c'est quelque chose de fréquent ou pas.

Je croise très fort les doigts pour vous que cette fois soit la bonne !!
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Re: PMA en Espagne (Girexx)

Message par Bacon » 22 juil. 2020 20:22

Hello,

Malgré les difficultés de compréhension la gynécologue avait répondu au 1er quart de nos questions, donc on commence à y voir assez clair :)

Bizarrement, je suis un peu rassuré par ce que tu me racontes PauSG. La clinique ne cesse de parler de fixer une date pour la ponction, pourtant il me semble impossible de vraiment tout calibrer dans ce domaine là. On l’a déjà constaté avec les inséminations car ma femme a une ovulation assez tardive, on dépassait les prévisions à chaque fois.
Du coup, j’avoue ne pas trop comprendre leur besoin de filer la pilule pour caler le cycle, surtout que dans notre cas, on part d’un cycle très stable donc on aurait pu prévoir le début avec une marge d’erreur très faible. Je sais pas si c'est à cause de la distance, mais je les sens très réticent à ne pas appliquer un protocole standard identique pour tout le monde. Ma femme est très inquiète des effets secondaires de la pilule (acné, prise de poids, etc), on avait pas pensé à l’impact sur son humeur, mais croisons les doigts pour que tout se passe bien !
Même si eux semblent très confiant sur leur rétro planning jusqu’à la ponction, on s’est quand même assuré que ça tombe à un moment où on est flexible à +/- une semaine, et pareil ensuite pour le transfert.

Je ne sais pas quelles sont nos chances d’avoir un blastocyste mais oui, du peu que j’ai lu, c’est ce qui semble donner les meilleurs résultats, donc j’espère vraiment qu’on pourra aller jusque là. Girexx propose de mettre jusqu’à deux embryons, après un an de galères, on va tenter le pari. Au pire, on part sur des jumeaux, et on aura pas à se prendre la tête pour un second plus tard :D

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Re: PMA en Espagne (Girexx)

Message par PauSG » 23 juil. 2020 14:33

On avait eu la même réaction sur l'utilité de la pilule, mais je pense que pour eux ça leur permet de se donner un "cadre" et aussi pour les couples avec un mec cis "d'éviter" une éventuelle fécondation hors de la période prévue d'ovulation. Je suis d'accord avec toi, je pense que chaque clinique a son protocole et ils ont un peu de mal à s'en écarter.
Sur les effets de la pilule, en toute franchise ils sont moins importants (pour la plupart des gens je pense) que les effets des hormones de stimulation. Je vous souhaite de tout coeur de n'avoir à faire qu'un cycle, parce que le yoyo des hormones à dose de poney n'est pas facile à gérer ni pour le corps ni pour le mental.

Pour le blastocyste ça change d'une femme à l'autre et d'un cycle à l'autre. La comme c'est votre premier je pense qu'ils vous ont donné le traitement "standard" et après selon la réponse de ta femme, ils ajusteront sur les cycles suivants (en espérant toujours qu'il n'y en ait pas besoin!). C'est clairement ce qui donne les meilleurs résultats, mais en plus il y a aussi des histoires de qualité. A J5, ils vont regardé le blasto et mesurer un certains nombre de critères comme le nombre de cellules, leur organisation, la vitesse de développement, pour estimer la qualité. Si vous avez des embryons surnuméraires, à priori ils ne vitrifieront que ceux qui sont de très bonne qualité.
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Re: PMA en Espagne (Girexx)

Message par Bacon » 26 août 2020 20:49

Hola!

Les choses ont pas mal bougées en un mois : deux semaines de pilule (sans aucun effet secondaire), dix jours de stimulation hormonale (plutôt bien supporté, juste beaucoup de fatigue), et un test PCR négatif plus tard on était à Gérone pour la ponction.

Ils ont pu prélever 20 follicules. 14 contenaient des ovocytes matures et 13 ont été fécondés avec succès.
À J3 il n'en restait plus que 7 (c'est un peu flippant de voir le chiffre en chute libre comme ça), mais à J5 on a 4 blastocystes vitrifiés.

C'est un peu difficile de savoir se situer tellement on voit des écarts fous dans les chiffres sur les forums de PMA, mais on est bien contents du résultat pour l'instant !

Si la Covid nous le permet, on va tenter un transfert en septembre 🤞🤞🤞

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