Bonjour Ariane, et bienvenue !
Tout d'abord, c'est très empathique à toi de te renseigner en considérant les propos de ton enfant, et cela fait un bien fou à lire. Malgré les craintes que tu exprimes, malgré les questions qui te viennent à l'esprit, malgré ce regard porté par la famille sur ton enfant.
Je parle en connaissance de cause : aujourd'hui, j'ai 27 ans, outé à mes parents depuis quatre ans (en mettant bien un an et demi pour leur avouer), ils refusent catégoriquement qui je suis et je suis une honte pour eux, auprès de la famille biologique, les voisins (anciens et nouveaux) et toute connaissance... Si bien qu'ils me cachent ou m'interdisent de voir la famille biologique, lorsque je vais les voir, une fois par an.
Par cette anecdote, ma foi peu légère, tu auras compris l'importance de ce premier pas que tu as pu faire envers ton enfant. De l'aider au mieux, même si tu te fais difficilement aux changements trop rapides et trop brutaux.
Comme l'ont dit d'autres avant moi, il existe des associations dans ta région qui seront aptes à t'aiguiller et, qui sait plus tard, épauler ton enfant. Il y a aussi des ressources en ligne, comme évoquées. Et quelques livres, ça et là ... (Mince, on sent le Monsieur du CDI que je suis, quand je dis ça !) Je peux aussi te conseiller la lecture, sur Instagram, des contenus du TRANScripteur, qui explique dans certains de ses dessins son ressenti face à son coming-out, et tout le reste.
Pour ce qui est du collège, il existe effectivement la possibilité de mettre au courant la Direction de l'établissement si ton enfant veut tester son nouveau prénom d'usage, et éventuellement le pronom.
D'ailleurs, je ne pense pas que tu aies à te culpabiliser de ne pas réussir de suite à nommer et genrer correctement ton enfant. Cela fait deux mois, comme tu as pu l'écrire. C'est très court pour faire la gymnastique mentale. Mon compagnon, avec qui je suis depuis onze ans, a mis bien six mois (il me confirme en direct) à réussir à intégrer l'information, ne pas se tromper, à se rattraper quand il gaffait.
Je peux aussi, néanmoins, comprendre ton enfant. Mais... Laissez-vous du temps, je dirais. Ce n'est que mon avis, après, et elle n'est point parole objective, il me semble.
N'hésite pas à donner des nouvelles des avancées dans ta relation parentale avec ton enfant. C'est un beau témoignage, je trouve.
Parent et questionnement
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- Gravier
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Re: Parent et questionnement
Bonjour Lunden, je te remercie de m’avoir répondu, chaque réponse me fait beaucoup de bien !! Je suis désolée d’apprendre que tu as vécu des obstacles avec ta famille et cela est vraiment peinant de lire que tes parents ont honte…. Même si c’est difficile pour moi, je suis fière de mon enfant car il faut un sacré courage pour entamer une démarche de changement de genre.
Il y a du nouveau pour nous, hier, le papa a donné son autorisation pour que le collège utilise le prénom masculin et le pronom IL, j’ai prévenu la direction, c’est un soulagement et une belle avancée. Nous l’avons annoncé à notre enfant hier et elle en a pleuré d’émotion. Je lui ai expliqué que pour le moment, son père, son frère et moi même n’étions pas prêt pour l’appeler par son prénom masculin qui est Tommy.
Aujourd’hui c’est son anniversaire, elle a 14 ans et elle va arriver dans son collège en sachant que l’équipe pédagogique va employer IL ! C’est un beau cadeau.
J’ai trouvé une psychologue pour l’accompagner au mieux, j’espère que mon enfant aura un bon feeling avec.
Sinon j’ai envoyé pas mal de mail à différentes associations mais pour le moment je n’ai eu aucun retour. Je vais en contacter d’autres car j’ai besoin de discuter, de rencontrer des personnes ayant vécu un changement de genre, c’est important pour moi car je sens bien qu’au fond de moi une blessure se loge doucement….
Bonne journée
Il y a du nouveau pour nous, hier, le papa a donné son autorisation pour que le collège utilise le prénom masculin et le pronom IL, j’ai prévenu la direction, c’est un soulagement et une belle avancée. Nous l’avons annoncé à notre enfant hier et elle en a pleuré d’émotion. Je lui ai expliqué que pour le moment, son père, son frère et moi même n’étions pas prêt pour l’appeler par son prénom masculin qui est Tommy.
Aujourd’hui c’est son anniversaire, elle a 14 ans et elle va arriver dans son collège en sachant que l’équipe pédagogique va employer IL ! C’est un beau cadeau.
J’ai trouvé une psychologue pour l’accompagner au mieux, j’espère que mon enfant aura un bon feeling avec.
Sinon j’ai envoyé pas mal de mail à différentes associations mais pour le moment je n’ai eu aucun retour. Je vais en contacter d’autres car j’ai besoin de discuter, de rencontrer des personnes ayant vécu un changement de genre, c’est important pour moi car je sens bien qu’au fond de moi une blessure se loge doucement….
Bonne journée
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- Galet
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- Pronoms : Il - Lui
- Hormoné : Oui
- Prénom : Oui
Re: Parent et questionnement
Bonjour Ariane,
Les obstacles avec la famille, ce sont les premières choses qui peuvent pousser une personne à ne pas sortir du placard, et à vivre mal dans sa peau. Personnellement, ça ne m'affecte plus, depuis que j'ai ma propre famille, et qu'avec mon compagnon nous nous projetons pour avoir un foyer bienveillant, propice à l'accueil d'un enfant.
Depuis le 30 août, j'espère que Tommy a pu faire une bonne rentrée, et qu'avec ton mari et ton fils, vous arrivez à trouver un "rythme" de vie. Aussi, je croise les doigts pour que Tommy ne soit pas/plus énervé, à l'avenir, s'il y a des dérapages avec les anciens pronoms, notamment au niveau de ses professeurs. Comme dans toutes strates de la société, et même si les parents font la démarche avec leur enfant, j'ai connu des professeurs qui refusaient catégoriquement de genrer correctement un.e élève.
Pour ce qui est des associations, elles peuvent souvent être débordées dans les sollicitations. Peut-être peux-tu voir avec le Planning Familial de ta région ?
Bon courage à toi, après cette semaine de rentrée (je me doute que le "boulot" de parent ne doit pas être le plus évident, pendant cette période) !
Les obstacles avec la famille, ce sont les premières choses qui peuvent pousser une personne à ne pas sortir du placard, et à vivre mal dans sa peau. Personnellement, ça ne m'affecte plus, depuis que j'ai ma propre famille, et qu'avec mon compagnon nous nous projetons pour avoir un foyer bienveillant, propice à l'accueil d'un enfant.
Depuis le 30 août, j'espère que Tommy a pu faire une bonne rentrée, et qu'avec ton mari et ton fils, vous arrivez à trouver un "rythme" de vie. Aussi, je croise les doigts pour que Tommy ne soit pas/plus énervé, à l'avenir, s'il y a des dérapages avec les anciens pronoms, notamment au niveau de ses professeurs. Comme dans toutes strates de la société, et même si les parents font la démarche avec leur enfant, j'ai connu des professeurs qui refusaient catégoriquement de genrer correctement un.e élève.
Pour ce qui est des associations, elles peuvent souvent être débordées dans les sollicitations. Peut-être peux-tu voir avec le Planning Familial de ta région ?
Bon courage à toi, après cette semaine de rentrée (je me doute que le "boulot" de parent ne doit pas être le plus évident, pendant cette période) !
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- Gravier
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- Suivi psy : Oui
- Hormoné : Oui
- Chirurgie du torse : Oui
- Chirurgie génitale : Oui
- Prénom : Oui
- État civil : Oui
Re: Parent et questionnement
Bonsoir,
C'est un grand signe de confiance de la part de votre fille de s'être confiée à vous. C'est une jeune fille plein de courage.
Même si la surprise a été grande pour vous ; vous ne l'avez pas rejetée. Votre écoute et votre bienveillance sont des chances pour votre Enfant.
Mon amie qui a fini sa transition n'a pas eu cette chance. Car ses 5 frères et sœurs, son père et sa mère n'ont pas accepté. Sa famille lui a donc tourné le dos.
Puis, sa femme qui semblait accepter sa transition et qui la soutenue, au final : ce n'est pas passé.
Et au bout de 2 ans, à force d'être 1 meuble au milieu du salon, mon amie a décidé d'une autre vie. Mais la séparation se passe mal. C'est souvent le cas, malheureusement.
Je pense qu'il est important que votre fille prenne le temps. Car malheureusement notre société n'est pas prête pour les changements d'identité. C'est nouveau, alors la société est perdue.
Oui les associations apportent beaucoup de soutiens et leur travail est extraordinaire.
Notre société est transphobe, malheureusement. Alors il faut savoir se protéger est aussi Informer nos enfants, pour qu'ils soient épargnés.
Je pense qu'il faut atteindre un certaine âge pour faire sa transition. Mais plus la transition est faite jeune, mieux cela se passe.
Et pourquoi attendre des années et rester dans la frustration avec son mal être ?
L'inquiétude de mon amie (un homme dans sa vie d'avant) était de ne pas trouver une femme l'acceptant après sa transition. A cause de son côté féminin moins naturel.
Mais quand on trouve son âme sœur, des détails de la sorte sont sans importance. D'autant plus que les chirurgiens, psychologues et les spécialistes de l'esthétique font de nos jours un travail remarquable.
L'équipe de l'hôpital Mermoz a Lyon, avec le Docteur T sont réputés.
Soyez patients.
Amicalement,
Lauren
C'est un grand signe de confiance de la part de votre fille de s'être confiée à vous. C'est une jeune fille plein de courage.
Même si la surprise a été grande pour vous ; vous ne l'avez pas rejetée. Votre écoute et votre bienveillance sont des chances pour votre Enfant.
Mon amie qui a fini sa transition n'a pas eu cette chance. Car ses 5 frères et sœurs, son père et sa mère n'ont pas accepté. Sa famille lui a donc tourné le dos.
Puis, sa femme qui semblait accepter sa transition et qui la soutenue, au final : ce n'est pas passé.
Et au bout de 2 ans, à force d'être 1 meuble au milieu du salon, mon amie a décidé d'une autre vie. Mais la séparation se passe mal. C'est souvent le cas, malheureusement.
Je pense qu'il est important que votre fille prenne le temps. Car malheureusement notre société n'est pas prête pour les changements d'identité. C'est nouveau, alors la société est perdue.
Oui les associations apportent beaucoup de soutiens et leur travail est extraordinaire.
Notre société est transphobe, malheureusement. Alors il faut savoir se protéger est aussi Informer nos enfants, pour qu'ils soient épargnés.
Je pense qu'il faut atteindre un certaine âge pour faire sa transition. Mais plus la transition est faite jeune, mieux cela se passe.
Et pourquoi attendre des années et rester dans la frustration avec son mal être ?
L'inquiétude de mon amie (un homme dans sa vie d'avant) était de ne pas trouver une femme l'acceptant après sa transition. A cause de son côté féminin moins naturel.
Mais quand on trouve son âme sœur, des détails de la sorte sont sans importance. D'autant plus que les chirurgiens, psychologues et les spécialistes de l'esthétique font de nos jours un travail remarquable.
L'équipe de l'hôpital Mermoz a Lyon, avec le Docteur T sont réputés.
Soyez patients.
Amicalement,
Lauren