Besoin de me confier

Relations sociales, acceptation, coming-out...
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PapaNini
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Besoin de me confier

Message par PapaNini » 23 août 2017 13:45

Je ne sais pas trop si je suis au bon endroit pour poster ça, et j’espère que ça ira puisque c’est uniquement un témoignage de ce que je ressens…

Ça fait déjà plusieurs années que je me considère comme transgenre et je pense que je n’étonnerai personne en disant que ce n’est pas facile tous les jours. Comme beaucoup j’ai eu des doutes mais je m’affirme aujourd’hui en tant qu’homme et je ne pourrais plus me voir autrement puisque c’est ainsi que je me sens moi-même.

Alors ou est le problème me direz-vous ? Et bien il est simple, je n’ai jamais entamé de procédure de transition. Pour une raison simple que d’autres ont eu avant moi… mes parents. Ils refusent totalement ce que je suis et ne m’ont jamais soutenu.

Je sais bien que le choix ne dépend que de moi, je sais bien que je pourrais me résoudre à faire ce qui me rendrait heureux… au final, je crois même que j’aurais préféré qu’ils me rejettent pour pouvoir transitionner… sans culpabiliser.

J’ai eu le droit à l’éternelle crise de larmes de ma mère, les soupirs agacés de mon père alors que j’avais pris le courage de faire mon Coming out directement face à eux et puis… les menaces « si tu fais ça je ne m’en remettrai jamais » « Je ne supporterai pas que tu deviennes quelqu’un d’autre » « Je ne te considèrerais jamais comme mon fils » ect, ect…

Ma mère est un peu fragile d’un point de vue santé, mon père est du genre colérique, je ne peux même pas me résoudre à couper les ponts par moi-même de peur de pousser ma famille au désespoir… Ça peut faire exagéré dit comme ça mais j’ai cette impression de poids sur les épaules… et c’est fatiguant.

J’avais tout fait pour ressembler le plus possible à un garçon, mais mes parents continuent de m’appeler par mon nom de naissance et tout ce qui va avec, pire, en fait depuis notre première discussion, le sujet est revenu sur le tapis plusieurs fois (avec toujours les crises de larmes et de colère…) mais depuis, c’est comme si je n’avais rien dit, comme si rien ne s’était passé et mes parents se disent sans doute qu’il ne s’agit que d’une passe… à mon avis ils se voilent simplement la face.

Je ne sais pas trop pourquoi je dis tout ça ici plutôt qu’à un psy, je ne sais pas si j’attends de l’aide, des conseils, ou simplement que quelqu’un m’écoute. En fait, je crois que j’ai définitivement besoin qu’on me prenne au sérieux. Dans mon entourage, peu de gens respectent ce que je suis, et mis à part mon petit ami et mes amis les plus proches… j’ai beau parler… c’est un peu comme si ça rentrait par une oreille et sortait par l’autre.

J’ai récemment déménagé à Paris pour mon travail, et même si ne plus me retrouver en contact constant avec mes parents me fait du bien, c’est toujours difficile… Chaque jour je vois dans la rue des représentations de ce que je voudrais être, à quoi je voudrais ressembler et ça me déprime. Evidemment, malgré tous mes efforts, j’ai droit à autant de madame que de bonjour et ça devient lassant. J’aimerais bien rencontrer d’autres personnes trans’, avoir des contacts avec des gens qui me comprendrons.

Voila, voila… je remercie sincèrement les personnes qui auront eu le courage de lire cette confession jusqu’au bout (c’est que c’est long !) et ceux qui y répondront. Je vous souhaite à tous une excellente journée (ou soirée si vous lisez ça le soir).

couss
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Re: Besoin de me confier

Message par couss » 23 août 2017 16:17

Je te comprends complètement quand tu dis que parfois tu aurais préféré qu'ils te rejettent pour pouvoir transitionner tranquillement. Je n'ai pas encore fait mon co à mes parents mais ils sont homophobes et même mon co bi, je ne sais pas comment le faire. Moi aussi, même si c'est degueulasse pour ceux qui se sont fait rejeter violemment, secrétement parfois j'espère qu'ils me rayeront de leur vie pour que je puisse être moi sans culpabiliser. On est souvent paralysé par nos peurs et le fait que les autres se voilent la face est très dur. Je ne m'habille que dans des magasins pour hommes, j'ai une coupe masculine et mes parents s'exclament que je deviens féminine lorsqu'ils me voient... ce qui m'a beaucoup aidé ça été de commencer à plannifier mon parcours, et le dire à mes soeurs qui acceptent. Donner des dates aux gens aussi, du style dans deux ans il y a de fortes chances que je débute les hormones donc faut vous préparer a ce que je change. Rendre ça concret pour t'autoriser à saisir ta chance. Te dire que c'est réel, voir d'autres trans ça aide aussi.
Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s'habitueront.
René Char.

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Re: Besoin de me confier

Message par Wojtek » 23 août 2017 21:16

Je pense que je comprends assez bien la situation dans laquelle tu es, et effectivement c'est pas simple. Mes parents sont également très peu ouverts sur la question (ils m'ont foutu à la porte quand j'étais ado, juste en apprenant que je sortais avec une nana, sans même parler d'être trans).
Je ne sais pas quel âge tu as, si tu es dépendant ou non d'eux, mais je pense que tu a deux choix :
- Soit tu décides de t'affirmer et tant pis s'ils n'acceptent pas. Et dans ce cas, oui, ils vont souffrir et risquent de couper les ponts.
- Soit tu décides que tu ne veux pas les faire souffrir et tu continues à mettre ta vie en pause pour eux, et donc c'est toi qui prends toute la souffrance sur tes épaules.

Je suis dans un cas un peu similaire au tien. J'ai choisi la deuxième solution parce que je n'ai jamais eu le courage de leur dire. Sauf que... je suis hormoné depuis 5 ans et j'ai fait une mammec. Je pensais trouver le courage de m'affirmer auprès d'eux un jour mais ça n'est jamais arrivé, et aujourd'hui c'est grave la merde et ça me pourrit la vie chaque jour, sans compter qu'au niveau psy ça fait des dégâts énormes. Donc clairement je te conseille pas d'hypothéquer qui tu es juste pour que la situation conviennent à tes parents, pour toi ça sera intenable.

Tu vas sûrement avoir une période bien merdique de conflits et de culpabilité (voir un de ses parents pleurer ça remue beaucoup c'est sûr) mais je pense que ça te permettra d'envisager la suite plus sereinement. Tu n'appartiens pas à tes parents, et ils le savent. Donc tu as le droit de vivre la vie que tu souhaites.

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Re: Besoin de me confier

Message par PapaNini » 24 août 2017 09:48

J'ai 25 ans et donc je ne suis plus dépendant d'eux non, mais apprendre que j'étais trans' à du leur sembler tellement invraisemblable étant donné que pour eux c'est le genre de chose qui se ressent dés l'enfance et le genre de stéréotype du genre complètement stupide. Ils ne comprennent pas que ce n'est pas "qu'une passe de ma vie" (en même temps ça fait un peu plus de cinq ans maintenant que je m'affirme comme étant un garçon... cinq ans c'est une longue longue passe... u.u' )

Je sais que je vais devoir faire un choix a un moment ou a un autre, et au final comme je l'ai dit... se serait tellement plus simple s'ils coupaient les ponts eux même, j'aurais plus à me dire que c'est moi qui ai voulu cette séparation (ce qui en plus est faux)...

Et je me sens faible de plier face a la volonté de mes parents qui me font ce... chantage affectif parce qu'ils continuent à faire comme si de rien était, comme si je leur avais jamais dis ce que je ressent, ils doivent sans doute penser que si je leur en reparlait y auraient qu'à me sortir les argument habituels... Et en même temps... je connais ma mère, je sais comment elle réagit aux événements de la vie, elle a perdu sa mère quand elle était jeune du coup je suppose qu'elle doit se dire qu'elle veut la relation "mère/fille" qu'elle a jamais eu avec sa mère... et comme ma sœur à le même caractère qu'elle, elles se prennent souvent la tête, je suis plus calme et moins sujet aux engueulade, avec moi on peut parler plus tranquillement, c'est peut être pour ça qu'elle arrive pas à se faire à l'idée que je soit un garçon, et si je lui disais que j'avais l'intention d'entamer les procédures prochainement/un jour... j'ose même pas imaginer sa réaction alors qu'elle m'a fait une crise juste en ayant fait mon CO...

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Re: Besoin de me confier

Message par Kaghan » 24 août 2017 11:01

Je ne sais pas la façon dont tu as fait ton CO, mais as-tu tenté le bourrinisme ? Certaines personnes ont besoin d'être bousculés parfois pour bien comprendre qu'elles n'ont pas le contrôle totale sur la vie d'autrui, enfin, c'est mon point de vue ...
Par exemple, si tu retentes la discussion et qu'ils sont toujours aussi fermés, un petit truc comme "Du coup, pour mon suicide, vous me conseillez corde-tabouret ou plutôt médoc ? Ça vous dérange pas de m'enterrer si je reste une fille si je comprends bien ?" Je dis pas que c'est la solution hein, mais bon, vu qu'eux ne se dérangent pas pour te menacer/faire du chantage ... Autant tout tenter.

Édit : Je te dis pas d'aller mourir, qu'on soit d'accord ! Juste de leur faire comprendre que c'est ton bonheur à toi qui importe.
Persévérance est fille de l'Excellence.

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Re: Besoin de me confier

Message par PapaNini » 24 août 2017 12:28

J'ai eu pensé une fois qu'y faudrait que je lève la voix ou que je sois plus persuasif pour me faire entendre, mais là c'est peut être un peu extrême ^^" Pour le coup c'est mon père qui risque de s’énerver sacrément fort et niveau engueulade il me fait déjà plus peur que ma mère!

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Re: Besoin de me confier

Message par Klaive » 24 août 2017 13:11

Hey ! Rien ne t'empêche d'avoir une "double vie". Une vie dans ton cadre amical voire professionnel (si tu décides de t'outer au boulot, notamment si tu entames une transition médicale, puisque tu vas changer et ça finira par se voir, et ça peut t'aider à être à l'aise au taff de ne plus avoir à faire semblant d'être quelqu'un d'autre), et une vie avec ta famille, dans laquelle tu vas progressivement parler de toi au masculin en leur présence mais sans leur demander d'en faire autant.
Je suis dans cette situation chez ma mère.
Elle sait que je suis trans depuis un an, pour autant elle refuse de changer sa façon de s'adresser à moi, m'appelle toujours par mon prénom féminin. Je n'insiste pas trop là-dessus et, comble de joie pour moi, elle est TERF (elle ne se dit pas TERF mais tient le même discours que les féministes radicales transphobes), et lorsqu'elle n'est pas dans le déni de mon identité, me fatigue avec ses "hypothèses", ses "réflexions" qui tendent à prouver que la transidentité n'a pas de sens, qu'il n'y a pas de "genre", juste un sexe biologique, que c'est un combat futile en somme et bientôt dépassé, et, lorsqu'elle admet par moments qu'il peut y avoir un genre cérébral, elle tente de démontrer (à moi comme à d'autres personnes que nous connaissons) qu'au minimum je ne suis pas trans, mais que d'autres gens peuvent l'être.
Elle est plus calme sur le sujet maintenant, elle ne corrige plus mes ami.e.s lorsqu'iels m'appellent par mon prénom masculin et me genrent au masculin, c'est déjà ça, même si mes frères n'ont pas le droit de me genrer et me nommer correctement à la maison (nulle part officiellement, mais ils prennent le gauche dehors, du moins en présence de mes ami.e.s et connaissances).
Je suis hormoné depuis un mois et demi, et je le cache encore à ma famille (je compte aller vivre ailleurs dans pas trop longtemps).
Tu as mis tes parents au courant, tu n'as plus de compte à leur rendre. Construit ton espace et ta vie à toi, c'est ce que je peux te conseiller, en tenant compte de tes envies. Il n'y a que toi qui peut décider de bloquer ton parcours, mais oublie-les dans les paramètres qui pourraient influencer tes choix. ;)
Si tu es décidé et sûr de toi et de tes besoins, ça va te ronger le moral de te restreindre. J'ai perdu 4 ans de ma vie en agissant ainsi.

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Re: Besoin de me confier

Message par Wojtek » 24 août 2017 23:48

Klaive a écrit :Hey ! Rien ne t'empêche d'avoir une "double vie".
C'est sûr qu'il peut faire ce choix mais les années passant c'est de plus en plus lourd à porter. Impossibilité de mélanger ses cercles amis / famille, nécessité de devoir prendre sur soi à chaque fois qu'il va aller dans sa famille (d'autant plus difficile quand partout ailleurs tu te vis au masculin sans souci, et que tu dois rebasculer à moitié dans une identité "d'avant" pour pas froisser ta famille). À la longue c'est pas tenable, je le dis en connaissance de cause, ça esquinte vraiment l'identité.
Klaive a écrit :Je suis hormoné depuis un mois et demi, et je le cache encore à ma famille (je compte aller vivre ailleurs dans pas trop longtemps).
La distance ça permet de souffler un peu mais je pense pas que ça puisse être une vraie solution. À un moment il faut jouer cartes sur table. Un mois et demi ça passe encore mais ayant fait cette erreur maintenant je me retrouve bloqué avec ça, et je le souhaite vraiment à personne. Je pensais avoir le temps de le dire avant que les changements se remarquent vraiment mais en fait c'est passé très vite, et les aléas de la vie ont fait que je n'avais pas le courage et que c'était jamais le bon moment.

Chacun fait comme il veut bien sûr, et comme il peut en fonction de la famille qu'il a, mais perso si je pouvais revenir en arrière pour faire autrement je sauterais sur l'occasion.

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Re: Besoin de me confier

Message par PapaNini » 26 août 2017 13:19

Commencer un traitement en le cachant à ma famille... je ne pense pas que ce soit la meilleure solution pour moi en effet. C'est vrai que ça pourrait surement m'aider, mais je pense que les résultat sont visibles plus vite qu'on ne le pense et même si un jour je devais arriver chez mes parents en disant : "bon bah voila ma décision est prise, je vais le faire et fuck you" il leur faudra encore le temps de digérer l'info et je m'attend déjà à un nouveau scandale.

Je dois être un peu naïf d'espérer les avoir par les sentiments ^^' Espérer qu'en leur montrant que je met de la distance entre nous (déjà en ayant déménagé sur Paris et puis en ne les appelant pas régulièrement, ce qui les agaces parce que selon eux JE devrais penser à les appeler pour donner des nouvelles) c'est qu'il y a un problème et que le problème ne vient pas de moi. Mais j'ai tendance à vivre dans le monde des bisounours et penser que leur conscience vont les rattraper, qu'à force de me voir me masculiniser au possible et parler de moi au masculin il comprendront que ce n'est pas "qu'une passe" et que c'est toujours quelque chose de présent dans ma vie et qui me tracasse au quotidien, un besoins qu'ils m'empêchent d'assouvir. J'aimerais les faire culpabiliser eux pour qu'ils ouvrent enfin les yeux! Mais à mon avis je rêve un peu... c'est pas trop dans leur nature d'avoir des remords.

En tout cas, tous vos conseils et votre soutien, ça me fait vraiment plaisir, et ça me fait du bien de pouvoir parler de ça librement à des gens qui me comprennent et ressentent ou ont ressentit ce que je ressent. Je sais que pour le coup je vais pas répondre "ah mais oui bien sur c'est CA la solution!" parce que même si vos conseils sont d'une grande aide je sais surtout que le facteur "parents" ne sera pas convaincu aussi facilement.

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Re: Besoin de me confier

Message par Klaive » 07 sept. 2017 01:16

Ma mère est TERF encore une fois, et n'a pas la langue dans sa poche, c'est vraiment impossible d'en parler de façon calme, c'est déjà dur de marcher sur des oeufs en ayant peur de la froisser quand elle croise des ami.e.s à moi ou que j'en invite à la maison qui me genrent et me nomment correctement. Elle a peur que je devienne dangereux et impulsif à cause de la testo, parce que "les hommes sont comme ça, c'est biologique et pas sociétal", elle a aussi peur des conséquences sur ma santé (qu'elle amplifie à fond).
Ses pétages de plombs répétitifs sur le sujet (avec parfois des menaces de me jeter à la rue, ou de me faire interner, séances de culpabilisations, et d'autres trucs plus "trigger") font que je prend pour une bénédiction du ciel le fait qu'elle ne me fasse pas de scène lorsqu'un évènement ou une interaction avec quelqu'un lui rappelle que je suis trans (et un homme surtout, elle m'a confié qu'elle aurait beaucoup plus de facilité à accepter qu'un de ses enfants soit MtF plutôt que l'inverse).
Donc, ce n'est encore une fois que mon expérience personnelle, je trouverais facile à vivre uniquement une négation ou un non-respect de mon identité, de sa part.
Partir devient presque urgent. De son côté, plus le temps passe, plus elle a peur de moi, et pour moi. Ma présence constante n'est pas saine pour elle non plus. Piétiner mon identité de temps à autre en lui rendant visite sera beaucoup plus facile à vivre, elle sait de toute façon qu'elle ne peut m'empêcher de suivre un parcours médical et de m'outer publiquement.
Le truc c'est que je suis à deux mois sous T et il y a des changements qui apparaissent déjà auxquels je ne m'attendais pas si vite, et qui se voient (et s'entendent), donc je commence effectivement à expérimenter ce que tu décris Wojtek.
Je compte parler de la testo à ma famille peu après m'être installé ailleurs, j'ai horreur de le cacher à mes frères.
Avoir un entourage amical qui me soutient, souligne certains changements, et reprendre les cours avec des profs et des élèves qui font un effort pour respecter mon identité m'aide beaucoup. Cette "double-vie" permet à certaines personnes de s'accrocher, mais cette solution ne convient pas à tout le monde.

PapaNini, ce qui est sûr, c'est que tu ne seras jamais responsable d'un manque de compréhension de la part des autres. Les gens évoluent uniquement parce qu'iels décident de le faire et de déconstruire leur éducation et leurs préjugés. Tu peux être pédagogue, de plusieurs manières, mais détache-toi si possible de leur façon de le vivre, de leurs sentiments, même si c'est dur (sans être cruel, si tu veux être honnête et qu'être honnête les blesse, t'as rien à te reprocher). Plus tu penseras aux sentiments des autres, plus tu négligeras la personne qui est le plus susceptible de souffrir dans cette affaire : toi.

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