Est-il supportable de ne jamais transitionner ?

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Noahftm
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Est-il supportable de ne jamais transitionner ?

Message par Noahftm » 20 févr. 2018 21:52

Bonjour à tous, c'est mon premier post ici !
jj'ai 17 ans, ça fait un moment que je me sais trans mais je me pose encore beaucoup de question. Disons que la seule personne au courant est mon meilleur ami et des contacts que je me suis fait via ma trans identité ( du style groupe fb etc). J'ai aucun doute sur le fait d'être un garçon, en revanche je doute sur le fait de vouloir transitionner. Déjà parce qu'une partie de ma famille ne l'acceptera jamais et je tiens à eux, et puis que je me vois pas en parler avec mes parents non plus... Alors comme j'ai peur de faire foirer les relations, et puis aussi parce que ma copine est lesbienne, je me dit qu'il est tellement plus simple d'essayer de faire comme si j'étais une fille. Peut-être qu'à force, l'envie de transitionner partira, que je saurais vivre comme ça comme je l'ai fait pendant dix-sept ans, ou que je découvrirais qu'en fait "c'était juste une phase". J'ai peur de me lancer dans un truc ou si ça se passe mal je ne pourrais pas faire machine arrière... Vous y croyez vous ? Que c'est vivable comme vie ? Qu'on peut vivre sans transitionner ? Ou vous avez connu ça?

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Re: Est-il supportable de ne jamais transitionner ?

Message par Amadeus » 21 févr. 2018 00:48

La première fois que j'ai envisagé de transitionner, j'avais 15 ans puis je me suis dit que c'était n'importe quoi. Puis vers 23 ans c'est revenu, et je me suis dit que c'était n'importe quoi. Au final je me suis lancé à 27 ans.
Après une transition, c'est pas forcément le combo testo+mammec+phallo, ça peut aussi être une transition sociale seulement. T'es pas obligé de le faire maintenant, ni de le faire tout court, mais surtout soit bien entouré avec des gens qui t'accepteront comme tu es (et non l'image qu'il se font de toi), car c'est réellement ça le plus important.

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Re: Est-il supportable de ne jamais transitionner ?

Message par PauSG » 21 févr. 2018 12:30

Comme le dit Amadeus, une transition ce n'est pas tout ou rien, ça peut être faire quelques ajustements maintenant et voir déjà comment tu te sens.

Après ta question est compliqué, parce qu'on rencontre parfois des personnes qui ont 60 ans ou plus, qui ont mis de côté pendant des dizaines d'années leur transidentité pour ne pas heurter leurs proches, pour sauvegarder leur carrière. Alors d'une certaine façon, on peut penser que c'est "faisable", mais ces gens la démarrent parfois une transition tardive, qui n'est clairement pas plus simple à mettre en place, et parfois regrettent de ne pas s'être lancés plus tôt.

Tu es le seul à savoir ce qui est bon pour toi, en gardant à l'esprit que ca peut aussi évoluer avec le temps.
Le blog de mon parcours: http://transboiramble.blogspot.fr/

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Re: Est-il supportable de ne jamais transitionner ?

Message par Simon » 21 févr. 2018 17:58

Pour compléter avec ce qu'ont dit les autres, je pense que oui, c'est absolument faisable de se savoir trans et de ne jamais transitionner... Mais il faut savoir pourquoi on fait cela.
Je connais une personne d'un certain âge, qui a effectivement fait le choix de ne jamais transitionner (et cette personne n'a pas non plus une apparence androgyne), mais ça dépend de nombreux facteurs. (Pour le faire archi vite : Dans le cas de cette personne, parent seul avec 3 enfants dans les années 70-80, profession artistique en rapport avec le corps...) Je pense que pour cette personne par exemple, c'était très lié à un ressenti "intérieur" de son genre, en plus d'un contexte social où on lui aurait enlevé ses enfants, et une profession qui lui a permis d'avoir une "soupape" par rapport aux rôles de genre traditionnels et un espace pour performer et jouer.
Après, ça reste un exemple unique... Et comme l'ont dit les autres, chaque situation est complexe et différente, et ce qui fonctionne pour l'un ne fonctionne pas pour l'autre.

Pour moi, si tu poses la question en mode "supportable", ça sous entend déja que ta situation actuelle ne te convient pas... (Mais je me trompe peut être). Auquel cas, j'aurai tendance à dire "non", si à 17 ans c'est déja difficile à supporter, il y a des risques que ça devienne de plus en plus compliqué avec le temps.

Pour continuer sur ce qu'on dit Amadeus et PauSG, je pense que tu peux en effet garder à l'esprit toute la diversité des transitions, et aussi une question de "moment". Je veux dire, c'est tout à fait possible que pour toi, à 17 ans, et étant donné ton contexte personnel, tu ne sois pas en mesure d'envisager une transistion aujourd'hui. Mais ce n'est pas grave. Je trouve que l'exemple d'Amadeus est très parlant. Peut être que ta situation va évoluer, dans un sens ou dans l'autre, et que dans quelques temps tu sauras mieux ce que tu souhaites et ce qui t'es possible.

(pas de confusion : Je ne dis pas "à 17 ans on est trop jeune pour savoir" je dis juste : On a pas accès aux mêmes ressources, on a pas la même marge de manoeuvre, à 17 ans qu'à 25 ou à 50. Et donc, on peut envisager certaines solutions à 17 ans, en envisager d'autre plus tard, etc)
Tu parles aussi dans ton message de "l'impossibilité de faire marche arrière". A mon sens, c'est faux. On peut faire marche arrière pendant très longtemps. Certes, quand un coming out est fait, on ne peut pas l'effacer ; mais on peut en discuter. Quand un prénom est choisi, on peut le changer ; Quand on commence la testo, on peut arrêter...
Les transitions sont souvent présentées comme des parcours linéaires, avec des étapes à passer, un début, un milieu, une fin... Alors qu'en vrai, c'est vraiment un cheminement. Parfois on hésite, on change d'avis, on "s'arrête en route" et on décide qu'on est confortable comme ça...
Donc c'est vraiment à toi de voir ! J'ai bien conscience que ça peut être à la fois super stressant de prendre conscience de tous les possibles, mais il faut vraiment essayer (plus facile à dire qu'à faire) de voir ça comme des possibilités d'ouverture.
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Re: Est-il supportable de ne jamais transitionner ?

Message par Kyandor » 21 févr. 2018 22:59

Je suis un peu dans la même situation que toi, même si je doute encore parfois d'être vraiment trans... J'ai déjà essayé de faire un coming out à mes parents, à 17 ans et ils m'ont fait comprendre qu'ils n'étaient pas prêts à entendre ça, le reste de la famille n'en parlons même pas... Donc moi non plus je ne pouvais pas être prêt. J'ai un peu refoulé tout ça pendant une semaine ou deux, puis j'ai de nouveau eu envie de faire ma transition.
Mais j'ai aujourd'hui 18 ans et je ne le fais pas, parce que je refuse d'imposer ce bouleversement à ma famille. Et je sais que tel que je suis, je pourrais vivre toute ma vie sans refaire de c.o, sans hormones, sans chirurgie... Mais je refuse de l'accepter, dans ma tête, je me dis qu'un jour je trouverai le courage de tout assumer, tout en me l'interdisant mentalement.
Je pense que c'est possible de vivre sans transition, après tout, les personnes trans des siècles, des millénaires précédents le faisaient bien. Et je suis en train de le faire. Mais je ne sais pas si c'est une bonne idée de sacrifier son bien-être pour celui de sa famille. Je ne le recommanderais à personne, mais je le vis donc je ne vais pas cracher sur cette option non plus.
Je ne pense pas non plus que ça passera avec le temps, on peut limite s'habituer à la dysphorie, à mon avis, mais pas "devenir" une fille. Je pense.

C'est vraiment compliqué comme question, je n'ai pas de réponse définitive, mais je comprends ton dilemme...

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Re: Est-il supportable de ne jamais transitionner ?

Message par Terios » 22 févr. 2018 13:50

Pour moi, ça n'aurait pas été supportable de ne pas transitionner. Je n'ai aucun doute sur le fait que j'aurais tenté de me suicider si à ce jour je n'avais toujours pas commencé ma transition, la dysphorie me pourrissait la vie. Après, je suppose que certaines personnes réussissent à vivre sans transitionner, mais vivre bien ? J'ai du mal à l'imaginer.. Mais comme chaque situation est différente c'est un peu compliqué de te répondre, tu sais mieux que nous ce que tu as à supporter, et si tu te penses capable de le supporter pour toujours. (Dans tous les cas si ça fait 17 ans que tu te sens comme ça je ne pense pas qu'il faille compter sur le fait que ça puisse partir par magie.)

Et si ces personnes de ta famille t'aiment, elles ne vont pas te rejeter si tu transtionnes. Si elles le font je pense que ce sont des personnes qu'il valait mieux écarter de ta vie de toute façon, être entouré de gens qui veulent te forcer à être ce qu'ils veulent que tu sois au lieu d'apprécier ce que tu es, je ne trouve pas ça sain. (Après je ne parle de pas de réaction "à chaud", certaines personnes peuvent mal réagir puis finir par comprendre après réflexion et explication. Je parle de personnes qui iront jusqu'à dire que si tu transitionnes elles ne te parleront plus et autres joyeusetés alors que tu as fais ce que tu pouvais pour leur expliquer le pourquoi du comment.)

Ta copine c'est plus compliqué, mais déjà je ne pense pas qu'il faille le lui cacher. Vous pouvez discuter, et tu pourrais voir ce qui la dérangerait dans une transition. Peut être que tu peux transitionner socialement sans que ça ne l'embête par exemple, ou même prendre de la T. Ca dépend vraiment de la personne c'est impossible de te dire si transitionner est compatible avec être en couple avec elle ou non.

Bon courage

Noahftm
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Re: Est-il supportable de ne jamais transitionner ?

Message par Noahftm » 22 févr. 2018 18:55

Déjà merci à tous pour vos réponses, ça m'a permis de réfléchir un peu et de faire un peu de lumière sur ma situation et ce qui se passait dans ma tête. Je parlais, en effet je l'ai pas explicité, mais surtout de transition sociale. Physiquement, j'ai déjà un peu transitionner d'une certaine manière : cheveux court, vêtement masculin, brassière plutôt que des soutif... Ces petites choses que les autres vois comme un changement de look mais qui quand on est trans même dans le placard veulent déjà dire beaucoup.

Je suis pas interressé de toute manière par autre chose que la T, mais la transition sociale et le CO, c'est ça le coeur du pb. Après oui, comme vous l'avez dit, c'est physiquement faisable, mais c'est sûr que comme beaucoup de personne j'aspire au bonheur, c'est là que ça se complique... En fait, ma question de départ aurait du être " est ce que si je ne transitionne pas, je vais en souffrir toute ma vie comme j'en souffre mtn ou est ce que ça va finir par "me passer" ? ". La réponse à cette question, j'imagine que seul le temps peux la donner, mais bon... Je pense que si j'en suis arrivé là c'est surement que je vais devoir passer par une transition (sociale), car comme l'a dit Simon il y a peu de chance que ça s'arrange.

Après je ne veux particulièrement pas en parler avec mes parents pcq je suis déjà une "source de pb". Ils savent que j'aime les filles, et en plus, j'ai été violé quand j'étais plus jeine ( je voulais pas trop en parler de base mais je pense que le coeur du pb est là), ça a fait beaucoup de remous dans notre famille, et je veux pas prendre le risque n'y dans faire encore plus, ni qu'on assimile ma transitude à ce que j'ai vécu.

Après pour ma copine, je pense que c'est qui reste "secondaire", je veux dire si je trouve la force d'en parler à mes parents, j'aurais largement la force de lui dire à elle, même si il y a des chances qu'on doit mettre fin à notre relation

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Re: Est-il supportable de ne jamais transitionner ?

Message par maryandjoyce » 09 mars 2018 17:52

Salut,

Je vais apporter mon témoignage à ce sujet. J'ai 31 ans, je suis trans, et je n'ai pas transitionné physiquement, ni socialement en dehors de mes cercles d'ami.e.s. L'un comme l'autre aspect n'est pas envisagé pour le moment. Je ne suis pas malheureux (ou alors, vraiment, je ne m'en rends pas compte) et je suis assez peu dysphorique. Je pense qu'il est important de le préciser, parce que ça me laisse un confort de vie et une aisance relationnelle que tou.te.s n'ont pas et qui est sans nul doute fondamentale dans la façon de se vivre, et notamment de se vivre en société. Je vis également loin de ma famille (par famille, j'entends les gens qui comptent : parents et grand'mère), que je vois 2-3 semaines par ans quand je rentre pour les vacances ou qu'ils viennent me voir. Je les ai quitté sous prétexte de poursuite d'études il y a une dizaine d'années. On s'entend mieux que quand on vivait ensemble ; la distance adoucit les moeurs. Illes ne posent pas de question sur ma vie ; on n'a jamais été très fort pour communiquer et je pense que c'est de la pudeur et du respect de leur part puisqu'illes savent que certaines réalités leur déplairaient. J'ai eu une enfance "normale" : pavillon dans un petit village, chien, enfant unique de parents aimants dans un milieu modeste qui m'ont globalement laissé grandir et évoluer comme je le voulais. C'est plus depuis l'adolescence que j'ai droit à des remarques de ma mère quant à mon manque flagrant de féminité, mais ce n'était pas fréquent quoique forcément violent. Je soupçonne que c'est plus en rapport avec le qu'en-dira-t'on, qu'avec une réelle volonté de sa part de me voir conformer aux normes de genres. J'ai toujours haussé les épaules et envoyé chier les gens qui me faisaient ce genre de remarque.

J'ai la chance d'être physiquement plutôt costaud, et quoique un peu rondelet, j'ai un passing appréciable. Là, clairement, en ce qui me concerne, je ne saurais dire s'il en serait autrement de ma façon de me vivre si ce n'était pas le cas. Je bosse dans une grosse boîte qui est aussi douée pour le pink- que pour le greenwashing ; qui fonde son business et sa politique RH sur un système de valeurs plutôt performatif. Donc ça se passe bien. Je bosse en tenue de cuisine, donc la question des vêtements ne se pose pas au quotidien. J'avoue que c'était quelque chose à quoi j'ai réfléchi quand il s'est agi de faire des choix professionnels et ça s'avère être un réel avantage. Je suis reconnu dans cette entreprise pour mes qualités pro, j'y ai même des ami.e.s ; certain.e.s savent que je suis d'autres, d'autres clairement non, et d'autres encore, je ne sais pas et je m'en fous. Même si ça remontait dans la hiérarchie, ça ne me ferait pas grand chose parce que je suis sincèrement convaincu qu'il n'y aurait pas d'impact sur ma carrière. Je me genre exclusivement au masculin, à l'oral comme à l'écrit quasiment depuis mon entrée dans l'entreprise. Mes interlocuteurs ont rapidement cessé de me reprendre ; je leur renvoie systématiquement un petit sarcasme.

Au niveau des potes, mes potes d'enfance, restés au pays ou pas, je les vois assez peu. Certain.e.s savent, d'autres non. Illes me genrent globalement au féminin et m'appellent par le diminutif (nécessaire) de mon prénom depuis toujours. Mes potes les plus proches savent tou.te.s et ont tou.te.s un lien avec les milieux féministes et LGBT+. Cet ancrage fort dans la communauté est essentiel pour moi.

En gros, je me suis construit une espèce de double vie. Le boulot d'un côté, la 'vraie vie' de l'autre. Je ne compte pas mes relations à mes parents qui se limitent à quelques jours par an IRL et à des coups de fils, mails et textos plus réguliers. Si je suis sociable, je suis assez solitaire et je vis seul depuis 1 an dans une ville où j'ai peu de potes en dehors du boulot. Ces potes, rencontrés par hasard me genrent qui au masculin, qui au féminin. Je crois que ce n'est pas clair pour eulles et je me garde bien de leur donner des indices. En gros, je m'amuse de la situation.

Transitionner plus complètement (physiquement et socialement), je ne l'envisage pas pour le moment. Je tiens ce discours depuis de nombreuses années. Peut-être qu'un jour j'en aurais marre. Pour le moment, une transition représente surtout pour moi une montagne d'emmerdements. Je n'ai aucune envie à partir à la chasse à l'endoc qui voudra me filer des hormones. Je déteste les médecins, les aiguilles, les examens et tout ce qui s'en suit. Alors oui, j'aimerais beaucoup voir mon corps changer, mais je m'attends à ce que tellement d'autres trucs changent : montée du stress au quotidien (je me connais), montée des contraintes (à part au boulot, j'aime être libre), des rendez-vous, frais divers... Quand je fais la liste des + et des -, je me rends compte que/je me représente que je suis vraiment mieux que si je transitionnais. Cette réflexion et cette relation à mon corps et aux interactions que j'ai avec le monde est très personnelle, mais elle me semble être le meilleur compromis pour le moment. Et peut-être pour toute la vie. Alors ok, je suis célibataire depuis des plombes, mais en même temps je ne fais -presque- que ce que j'aime. Je suis à fond au taf, et notamment je fais tant d'heures sup' que la marmotte que je suis n'a pas trop le temps de réfléchir à d'autres choses en rentrant tard le soir. J'ai une fâcheuse tendance à pousser mon corps aux limites (fatigue, autocontrainte et discipline de vie, sport). Mais pour autant, j'ai toujours fonctionné comme ça. Je ne sais pas trop si ça a vraiment un lien avec ce que je suis ou si c'est juste une réminiscence inconsciente de mon éducation et de ma culture.

Je ne pense pas être le seul à vivre comme ça. A m'accommoder de la situation, en quelque sorte. Mais c'est possible pour moi, pour le moment. Je me suis débrouillé, plus ou moins consciemment, pour que ça le soit. Après, ce sera à toi de voir comment tu envisages de vivre ta transidentité. Mais sache que tout ça peut bouger au fil du temps, de tes choix de vie, de tes expériences et du hasard !
Buen Camino

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