je n'accepte pas ma transidentitée

[anorm]

Bonjour, j'ai aujourd'hui 21ans et je suis hormoné depuis plus de 2ans.
Je n'ai pas toujours su que j'étais un garçon mais quand la question est venu se glisser dans ma tête lors du premier confinement en 2020 à l'aube de mes 18ans, la réponse m'a paru tellement évidente. Depuis petit je ne me sentais pas bien dans mon corps et ma tête sans comprendre pourquoi, puis j'ai compris. Je m'en suis voulu de ne pas m'être rendu compte de qui j'étais plus tôt, mais le problème n'est pas là.

Je suis un garçon, je me sens garçon. Mais le souci c'est que je n'arrive pas à accepter que je ne suis pas né comme ça, je suis un mec trans et je ne pourrais jamais être un mec cis.
J'essaye d'y trouver des avantages, de voir le bon côté : j'ai trouvé qui j'étais. Mais il y a un truc qui bloque.
Je n'arrive pas à avancer dans ma transition à cause de ça j'ai l'impression (et aussi car j'ai peur). Je n'ai toujours pas déposer mon dossier de changement d'état civil et pourtant je brûle d'envie que ma nouvelle carte d'identité arrive un jour ! Je n'arrive pas à prendre ne serait-ce qu'un rdv pour m'informer sur la mammectomie alors que je rêve de ce torse plat !
Je suis bloqué sur le fait d'être un mec trans.
Je fais peut-être de la transphobie intériorisée. (ma mère n'a jamais accepté et je sens que ça joue en moi, mais je n'ai plus de contactes avec mes parents et ne veux plus en avoir, jamais.)
J'arrive pas à me dire que c'est pas grave, que ça ne m'empêche pas d'être qui je suis.
Ducoup à cause de ça, je ne parle pas de ma transidentitée, même à ma copine. De ce qui ne va pas, de ce que j'aimerais pour être mieux dans mon corps. On m'a aussi conseillé à de nombreuses reprises de me rapprocher de ma communauté, d'aller voir dans les asso pour discuter, trouver de l'aide, faire des rencontres... Mais je suis bloqué.
Me voilà donc aujourd'hui !

En plus de ça, je culpabilise vachement et trouve mon problème illégitime car je vois tous le monde se battre pour avoir ses hormones, ses rdv, pour changer son état civil et son prénom, se battre pour qui ils sont et tous les autres. Et moi, j'arrive pas alors que j'en meurs d'envie.
J'ai l'impression de ne pas avancer et que je ne réussirai jamais à faire le pas pour me sentir encore mieux dans mon corps et avec mon identité.
Je me sens tellement illégitime de ma situation parfois que ça à beau faire plus de 2ans que je me considère comme homme et je ne reprends presque jamais personne quand on me mégenre, je n'y arrive pas.

Je ne sais pas s'il y a d'autres personnes dans cette situation ? Ou si quelqu'un à des conseils ?

Je crois que j'ai besoin de faire comme un deuil, celui où je ne serais jamais un mec cis.
Je sais pas si mon message est claire, sûrement que non mais j'espère trouver des réponse ici

Merci d'avance à tout le monde

[camille59]

Salut !
Je me reconnais assez dans ce que tu dis.
Une forme de transphobie intériorisée, un mélange de jalousie envers les mecs cis, de colère de me dire que je pourrai faire tout ce que je veux bah mes chromosomes resteront ceux d'une fille.. au fond de moi je le sais et ça me fout la rage.
Mais il ny a pas de solutions. En tous cas j'en ai pas trouvé donc voilà.
Je fais avec et jessaye de ne pas y penser, de faire comme si tout était normal, que je suis comme les autres. Je n'en parle pas je fais tout pour que ça ne se sache pas non plus.
Si je ne suis pas démasqué alors cava..

J'avoue quand même que changer de prénoms et faire le CEC et la mammec m'a quand même aidé dans l'image que jai de moi. Je sais que cest pas parfait mais cest mieux.
Et en faisant changer mes papiers, cest un risque de moins de devoir se outer..
Ça m'a apporté un peu plus de confort. Certes le problème de fond : ne pas etre né cis et ça m'énerve, n'est et ne sera jamais résolu. Mais cest mieux.
Je pense qu'il faut apprendre à ne plus y penser, faire avec sans se torturer et sûrement que avec le temps et les années ça sera moins violent comme sentiment.
Moins présent..
On verra bien.
Bref je te comprends cest deja pas mal

[anorm]

Salut !
Je me reconnais assez dans ce que tu dis.
Une forme de transphobie intériorisée, un mélange de jalousie envers les mecs cis, de colère de me dire que je pourrai faire tout ce que je veux bah mes chromosomes resteront ceux d'une fille.. au fond de moi je le sais et ça me fout la rage.
Mais il ny a pas de solutions. En tous cas j'en ai pas trouvé donc voilà.
Je fais avec et jessaye de ne pas y penser, de faire comme si tout était normal, que je suis comme les autres. Je n'en parle pas je fais tout pour que ça ne se sache pas non plus.
Si je ne suis pas démasqué alors cava..

J'avoue quand même que changer de prénoms et faire le CEC et la mammec m'a quand même aidé dans l'image que jai de moi. Je sais que cest pas parfait mais cest mieux.
Et en faisant changer mes papiers, cest un risque de moins de devoir se outer..
Ça m'a apporté un peu plus de confort. Certes le problème de fond : ne pas etre né cis et ça m'énerve, n'est et ne sera jamais résolu. Mais cest mieux.
Je pense qu'il faut apprendre à ne plus y penser, faire avec sans se torturer et sûrement que avec le temps et les années ça sera moins violent comme sentiment.
Moins présent..
On verra bien.
Bref je te comprends cest deja pas mal

Merci beaucoup de ta réponse, je me sens moins seul. J'avais l'impression que y'a que moi qui vivait ça comme ça et ne savais pas vers qui me tourner. Merci pour tes conseils

[Apeiron]

Salut,
Je me reconnais également dans ce témoignage et dans celui de Camille : les opérations ainsi que le changement de CEC aident à être plus à l'aise en société. Le temps également.
Mais je ne te dirais pas que ça ne reste pas une blessure. Mais on avance avec ses blessures.
Courage à toi, tu as la chance d'être en début de parcours donc ça ne peut que s'améliorer.
Prends vraiment le temps de choisir le bon chirurgien pour ton torse (le mien est imparfait : je suis un vieux trans opéré en 2007 qui s'est précipité à l'époque et choisir un chirurgien plus compétent m'aurait aidé à avoir une meilleur image de moi, c'est une partie du corps importante).

[anorm]

Salut,
Je me reconnais également dans ce témoignage et dans celui de Camille : les opérations ainsi que le changement de CEC aident à être plus à l'aise en société. Le temps également.
Mais je ne te dirais pas que ça ne reste pas une blessure. Mais on avance avec ses blessures.
Courage à toi, tu as la chance d'être en début de parcours donc ça ne peut que s'améliorer.
Prends vraiment le temps de choisir le bon chirurgien pour ton torse (le mien est imparfait : je suis un vieux trans opéré en 2007 qui s'est précipité à l'époque et choisir un chirurgien plus compétent m'aurait aidé à avoir une meilleur image de moi, c'est une partie du corps importante).

Merci de m'avoir répondu ! Je ne suis vraiment pas tout seul dans ce cas là. J'ai d'ailleurs très peur pour l'opération du torse car je déteste l'hôpital mais surtout car j'ai peur du résultat, donc je vais prendre mon temps et bien me renseigner !
Encore merci à toi

[Paul1367]

Bonjour, j'ai aujourd'hui 21ans et je suis hormoné depuis plus de 2ans.
Je n'ai pas toujours su que j'étais un garçon mais quand la question est venu se glisser dans ma tête lors du premier confinement en 2020 à l'aube de mes 18ans, la réponse m'a paru tellement évidente. Depuis petit je ne me sentais pas bien dans mon corps et ma tête sans comprendre pourquoi, puis j'ai compris. Je m'en suis voulu de ne pas m'être rendu compte de qui j'étais plus tôt, mais le problème n'est pas là.

Je suis un garçon, je me sens garçon. Mais le souci c'est que je n'arrive pas à accepter que je ne suis pas né comme ça, je suis un mec trans et je ne pourrais jamais être un mec cis.
J'essaye d'y trouver des avantages, de voir le bon côté : j'ai trouvé qui j'étais. Mais il y a un truc qui bloque.
Je n'arrive pas à avancer dans ma transition à cause de ça j'ai l'impression (et aussi car j'ai peur). Je n'ai toujours pas déposer mon dossier de changement d'état civil et pourtant je brûle d'envie que ma nouvelle carte d'identité arrive un jour ! Je n'arrive pas à prendre ne serait-ce qu'un rdv pour m'informer sur la mammectomie alors que je rêve de ce torse plat !
Je suis bloqué sur le fait d'être un mec trans.
Je fais peut-être de la transphobie intériorisée. (ma mère n'a jamais accepté et je sens que ça joue en moi, mais je n'ai plus de contactes avec mes parents et ne veux plus en avoir, jamais.)
J'arrive pas à me dire que c'est pas grave, que ça ne m'empêche pas d'être qui je suis.
Ducoup à cause de ça, je ne parle pas de ma transidentitée, même à ma copine. De ce qui ne va pas, de ce que j'aimerais pour être mieux dans mon corps. On m'a aussi conseillé à de nombreuses reprises de me rapprocher de ma communauté, d'aller voir dans les asso pour discuter, trouver de l'aide, faire des rencontres... Mais je suis bloqué.
Me voilà donc aujourd'hui !

En plus de ça, je culpabilise vachement et trouve mon problème illégitime car je vois tous le monde se battre pour avoir ses hormones, ses rdv, pour changer son état civil et son prénom, se battre pour qui ils sont et tous les autres. Et moi, j'arrive pas alors que j'en meurs d'envie.
J'ai l'impression de ne pas avancer et que je ne réussirai jamais à faire le pas pour me sentir encore mieux dans mon corps et avec mon identité.
Je me sens tellement illégitime de ma situation parfois que ça à beau faire plus de 2ans que je me considère comme homme et je ne reprends presque jamais personne quand on me mégenre, je n'y arrive pas.

Je ne sais pas s'il y a d'autres personnes dans cette situation ? Ou si quelqu'un à des conseils ?

Je crois que j'ai besoin de faire comme un deuil, celui où je ne serais jamais un mec cis.
Je sais pas si mon message est claire, sûrement que non mais j'espère trouver des réponse ici

Merci d'avance à tout le monde

Coucou,

Je me retrouve exactement dans ce que tu raconte. Je suis hormoné depuis 4 mois. Je suis super heureux, car même si je n'ai commencé qu'à 33 ans. Je me suis enfin trouvé.

Bien sûr, tout n'est pas parfait. Oui je culpabilise de ne pas être cis. Il y a des jours où c'est plu dur à accepté que d'autres. Mais j'essai de trouve des parades. Par exemple, je prend toujours de joie et de plaisir, quand mes proches (amis et collègues m'appellent par mon prénom ou disent "il"). C'est un plaisir que je ne me lasserai jamais. Quand ma meilleure amie me dit "Mais tu es un homme. Tu la toujours était. Tu es vivant. Dead name est morte. Tu n'a plu rien à craindre". Ba oui entendre ces mots m'a fais super plaisir. Cela me re motivé comme jamais,

Pour mieux accepté ce que je suis. C'est que depuis que j'ai commencé la T. C'est que je n'ai aucuns souvenirs de ma "vie d'avant" (autant je me souviens des faits marquants de la société ou ce que mes proches ont fait mais je ne me rappel pas, les événements de ma vie). Comme si mon cerveau était mort. Ou qu'il a occulter les souvenirs de ma vie passé . Cela fait du bien, et m'aide à tenir et à avancer.

J'arrive même à parler de moi au passé. Je ne dis pas "J'si fais si ou ça", mais plutôt "Dead name a fait si ou ça. Elle a était où elle a fait si ou ça".

[j3r3mix]

Tu es légitime et tu n’es pas seul à avoir des regrets. J’ai commencé la T il y a un peu plus de 4 ans (j’en ai 33) seulement, parce que j’attendais d’avoir une totale indépendance vis-à-vis de ma transition (environnement pas suffisamment safe pour être sûr avant mon coming out d’avoir du soutien), avec assez d’économies au cas où, mais aussi pour réfléchir à ce que je voulais pour ma transition > le temps est ton allié dans ce parcours.

Sans même parler d’avoir découvert « sur le tard » que la transidentité existait et a fortiori que c’était ça qui me bouffait depuis si longtemps, cette prise de conscience a été un soulagement et un coup de massue en même temps. J’ai compris que mon problème, même s’il avait une solution, sous-entendait des années perdues que je ne rattraperai jamais, et des petits détails qu’aucune opération à ce jour ne pourra me permettre d’atteindre.

Je me raccroche au fait que ce vécu fait de moi l’homme que je suis, que peut-être en naissant cis j’aurais été un gros con, qu’un autre parcours de vie (pas seulement sur l’aspect trans) ne m’aurait pas permis de rencontrer les gens qui font partie de ma vie aujourd’hui… enfin tu vois l’idée On a la chance d’être à une époque où la médecine a suffisamment évolué pour nous offrir certaines options qui n’existaient pas avant, c’est pas si mal.

[Naufrage]

Eh bien, je viens de faire le même genre de sujet, et je me retrouve énormément dans ce que tu dis. Je n'ai rien à te conseiller car je suis complètement démuni, mais je te souhaite beaucoup de courage.

[Mickaël]

Moi je vais avoir 52 ans et j'ai entamé ma transition il y a seulement 5 ans et demi avec cette parfaite conscience qu'effectivement je ne serai jamais un mec de naissance. Je considérerai toujours cela comme une grande injustice.
Malgré tout mon parcours est presque intégralement terminé, l'année prochaine j'espère, et d'année en année je m'épanoui et gagne en assurance, en confiance en moi.
C'est plus compliqué les premières années mais au fur et à mesure de ma masculinisation, je savoure pleinement et j'oublie que je ne serai jamais un mec cisgenre.
Je préfère terminer ma vie dans ce nouveau corps, qui me plaît beaucoup malgré ses imperfections, que rester comme j'étais.
Courage à toi anorm.