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Séminaire: les droits des personnes intersexes - Strasbourg 06/16

Posté : 11 janv. 2017 20:56
par Jürgen
Je reposte le compte rendu du séminaire ici, parce que je me dis que ça pourrai intéresser des gens même si normalement il devrait rester en archive consultable sur l'autre forum si j'ai bien compris.
SÉMINAIRE • Vendredi 10 juin à 14h
Conseil de l’Europe, Bâtiment Agora, Salle 4
Inscription obligatoire par mail : sogi@coe.int

Un événement organisé par l'Unité Orientation Sexuelle et Identité de Genre du Conseil de l'Europe, avec les intervenants :
- Dr Erik Schneider, Intersex & Transgender Luxembourg a.s.b.l
- Vincent Guillot de OII France
- Bureau du commissaire des Droits de l’Homme

Un débat avec des experts du Conseil de l’Europe et des activistes qui abordera la réalité des personnes intersexes dans nos sociétés binaires. La classification de l’humanité en deux catégories –femmes et hommes- expose ceux qui n’entrent pas dans l’une ou l’autre de ces catégories à des violations de leurs droits fondamentaux.
Ci-joint mes notes et celles de chaton qui a un autre pseudo ici, je sais pas si il veut que je le dise ou si il souhaite rester incognito :mrgreen:
Alors je vais essayer de retranscrire les points principaux qui ont été évoqué dans le séminaire. J’y suis d’ailleurs allé avec chaton du forum, il viendra certainement compléter le post avec les notes qu’il a prit lui aussi.

Après les présentations, la première intervenante à été Françoise Kempf (bureau du commissaire aux droits de l’Homme) qui a présenté le document « droits de l’Hommes et personnes intersexes » comme un outil pour les gouvernements. Expliquant pourquoi avoir avoir fait un rapport sur les personnes intersexes :
- le commissaire écrit sur les personnes dont la voix n’est pas entendue ce qui est le cas des personnes intersexes.
- Les personnes intersexes sont vulnérables à la violation de leurs droits humains, stigma, honte, chirurgies injustifiées etc
- Pour passer en revue les violations des droits et les lois qui sont sensés les protéger ex: droit a la vie, traitements dégradants, vie privée , santé et droits de l’enfant
- Présenter des solutions dans la reconnaissance juridique du sexe et du genre
- Lutter contre les discriminations
- Présenter la nécessité d’un accès à la justice et d’une possibilité de réparation aux victimes
- Présenter les recommandations du commissaire


Le deuxième intervenant à été Vincent Guillot, présenté comme sociologue et activiste

Qu’est-ce qu’une personne intersexe ? Points évoqués :
- Pouvoir se nommer pour exister
- Déroger à la norme mâle/femelle
- Absence de définition médicale qui amène à des chiffres biaisés

L’Autodétermination dans les termes :
- L’importance d’être capable de se nommer après avoir dépassé la sidération de ce que la personne à subit.
- Les termes médicaux comme l’ambiguité ou l’hermaphrodisme sont légitime uniquement pour les personnes qui se définissent comme tel. En effet certaines personnes s’identifient à partir des catégorie nosographiques mais dans le cas ou ce serait utilisés à leur insu ce sont des violences.
- L’important n’étant pas les dénominations mais le fait d’arrêter de façon générale les mutilations sur les mineurs.

Les conséquences de la médicalisation forcée : Les personnes intersexes sont régulièrement dans des situation de précarité, d’addictions et de psychiatrisation forcée.

Les procès et les recours en justices s’avèrent être des procédures destructrices pour les personnes qui sont contraintes de se replonger dans leur passé, et d’évoquer à nouveau les tortures qu’elles ont subit.

Les Revendications de l’OII : l’arrêt du remboursement des opérations de mutilation (cela a été fait à Malte il y a un an en plus de la criminalisation de ces dites opérations mais il faut prendre en compte que les enfants ne faisait pas opérer à Malte même mais en Italie. Il n’y avait donc pas d’impact réel avec le corps médical national)

Les abus du corps médical :
- Lorsqu’un enfant est présupposé intersexe après examen pré-natal ou amniocentèse le corps médicale exerce une forte pression pour encourager l’avortement, évoquant par exemple de soi-disants risques de cancers
- Depuis plus de 20 ans en France est aussi utilisé une hormone n’ayant pas d’autorisation de mise sur le marché (Dexaméthasone) pour tenté de féminiser le foetus.

Evocation des chiffres et de l’absence de chiffres.
- Il est toujours impossible de savoir le chiffre exact d’opération d’assignation pratiquées à la naissance en France
- Sur 8000 naissances constatées (donc déclarées comme ayant une ambiguïté sexuelle ce qui n’est apparemment pas systématique), 2000 auront été opérés dans les mois suivants leurs naissance et la totalité subiront des traitement hormonaux forcés
- En plus de ça sera réitérée en tout temps une thérapie de conversion destinée à réassigner l’individu dans le sexe qui lui a été assigné à la naissance (il a cité comme exemple deux jumeaux dont l’un était intersexe et s’était fait assigner au genre féminin, par la suite les médecin leur imposait des activités stéréotypées selon leur genre, comme le refus de faire de la danse pour le deuxième jumeau qui était un garçon, etc)

Livre cité : « A qui appartiennent nos corps », 2008, Revue nouvelles questions Féministes



Dernier intervenant, le Docteur Erik Schneider, psychiatre et psychothérapeute

Il a, en premier, evoqué le tabou de l’intersexuation au Luxembourg

Précisant que le point de vue de la médecine par rapport à la détermination du sexe est soumise à des représentations culturelles et de ce fait est un point de vue perpétuellement en mouvement : Personne n’a un sexe « ambigu » : c’est juste qu’il ne corresponds pas à la binarité culturelle. A cause de ça, des organes sains et/ou fonctionnels sont considérés comme pathologique par la médecine. Alors que les traitements imposés s’avèrent souvent plus nocifs et sont iatrogènes.

Détaille du mécanisme d’invisibilisation par le corps médical :
1) Ne pas nommer l’intersexuation et ramener cela au domaine du pathologique
2) Procéder à des assignations à la naissances
3) Mettre en place des traitements normés

Dans la plupart des cas il n'y a qu'une information partielle, une absence d’information sur la nature des traitements ainsi qu’un refus du corps médical de communiquer au patient son dossier médical. De plus, des disparition ou destruction anormalement communes des dossier médicaux des personnes intersexes.

En Allemagne , depuis la création d’un genre neutre, 8 naissances ont été enregistré de ce genre entre novembre 2013 et Août 2014, l’ouverture des cases de l’état civil n’est pas la fin des traitements hormonaux et chirurgicaux forcés, voir même cela a tendance à les encourager afin de pouvoir remettre l’enfant au plus vite dans la bonne case de l’état civil.

Conclusion : Dr Schneider soutient qu’avec la dépathologisation viendra la démédicalisation.


Les points évoqués dans les questions du public aux intervenants :

- A été rappelé l’impact du corps médical se répercute sur tous les aspect de la vie des personnes intersexes :
1) des traitements physiquement dégradants
2) une enfance médicalisée conduisant la plupart du temps à une déscolarisation
3) des problèmes physiques chroniques comme de la fatigue, les infections , les troubles urinaires ...
4) un état-civil non représentatif rendant l’accès compliqué aux soins, logement, etc ce qui conduit régulièrement à une absence de vie sociale

- a été évoqué les internements psychiatriques forcés et systématiques : il n’y a pas de chiffre des suicides de mineurs intersexes mais dans tous les cas toutes tentatives mène à un internement psychiatrique et le seul moyen d’en sortir est de se conformer à l’assignation forcée par les médecins.

- Comme exception, la Suisse francophone a arrêté les assignations sur les enfants et proposent un suivi des parents.

- De son côté le comité éthique allemand a démontré les mensonges des médecins mais cela n’a concrètement rien changé. Les médecins eux-même adoptent un double discours: ils adaptent les termes utilisés dans le milieu militant et malgré tout gardent un lexique pathologisant dans le cadre médical.

- Depuis les années 70, il n’est plus possible pour les personnes intersexes d’avoir de rectification de leur état civil, la seule possibilité étant un CEC au terme d’un parcours trans.

- Un même argument, de soi disant intérêt supérieur de l’enfant, est utilisé pour justifier une situation contradictoire : d’un coté on force les enfants intersexe a subir un traitement hormonal et chirurgical d'assignation et de l’autre les traitements et bloqueurs hormonaux sont refusés aux enfants trans qui eux sont acteurs et conscients de leur choix.

- Pour la plupart des médecins, les parents sont considérés comme les véritables patients, ils n’hésitent pas à dénigrer l’enfant devant les parents, l’assimiler à un monstre, pour ensuite pouvoir imposer des solutions médicales. On se retrouve alors à opérer un enfant en bonne santé en se préoccupant principalement du psychisme de ses parents.
Séminaire « les droits des personnes intersexes sont-ils respectés en Europe ? »

E. Tsetsekou : unité de l'Orientation Sexuelle et Identité de Genre, Conseil de l'Europe
D. Cupina : FestiGays


allocution de bienvenue


F. Kempf : bureau du Commissaire aux Droits de l'Homme

présentation du document thématique « Droits de l'homme et personnes intersexes » publié par le commissaire aux droits de l'homme et le conseil de l'Europe
- c'est un outil pour les gouvernements pas un rapport scientifique exhaustif
- ils traitent d'autres sujets comme les disparitions etc
- pourquoi les personnes intersexes : le commissaire écrit sur l'actualité ou les oubliés, ce qui est le cas des personnes intersexes donc volonté de sensibilisation
- les personnes intersexes sont vulnérables à la violation de leurs droits fondamentaux : stigma, honte, chirurgies injustifiées etc
- ce document passe en revue les violations des droits des personnes intersexes
- ainsi que les lois qui les protègent (ex : droits : à la vie (ar. 2) , contre les traitements dégradants, à la vie privée, à la santé, droits de l'enfant)
- reconnaissance juridique sexe/genre : solutions
- lutter contre les discriminations
- aperçu des discours de haine, harcèlement
- nécessaire accès à la justice + réparation des victimes (cf recommandations du commissaire du document sus-cité)


V. Guillot : sociologue et activiste

1) c'est quoi une personne intersexe ?
- le blackfeminism parle de « se nommer pour exister » et c'est la même chose pour les pers inter
- intersexe = terme générique mais complexe
- ceux qui dérogent à la norme F/M
- terme polysémique
- tous les termes pour se qualifier sont valides si ils sont dit par des personnes intersexe car certaines personne s'identifie avec la nosographie, sinon c'est une violence.
- il n'y a pas de définition médicale donc les chiffres sont baisés
- ce qui est important c'est pas les noms mais les op sur mineur car pas tous recenser

2) historique du mouvement intersexe dans la francophonie
- les premières personnes intersexe qui parlent le font dans les 90's aux USA : cela correspond aux années ou les premieres personnes inter medicalisée sont devenues adultes
- en europe cette prise de parole a lieu 20 ans plus tard (car les personnes inter ont été médicalisé 20 ans plus tard en europe d'ou le même décalage)
- 1er à prendre la parole car 1er mutilé (après sidération)
- aux US il y a eu des tensions entre les intersexe révolutionaires (menaces aux médecin, invasion des hopitaux) et ceux qui voulaient travailler avec les médecins
- V. Guillot décide avec un américain de commencer l'activisme
- en francophonie le mouv inter est lié aux mouvements féministe et LGBTI contrairement à d'autres endroits du monde (revendication d'inclusivité)
- l'émergence du militantisme inter est lié à l'importance d'internet et en france de l'arrivée du RMI qui fait passer les pers inter de l'extreme précarité à la précarité
- les personnes intersexe à risque de : mutilation, psychiatrisation, dans la précarité, prise de risque, internements etc
- il y a une soif de se rencontrer entre inter pour échanger des vécus (les médecins disent aux enfants inter : tu es tout seul)
- en 2003 : 3-4 inter choisissent la visibilité et l'action politique. Il y a aussi un choix du dialogue avec le corps médical (naïveté?) mais cela est conflictuel car il y a un refus d'accepter la réalité (ils disent en gros « on vous a raté mais maintenant on sait faire »). Le dialogue avec le corps médical se fait sur un terrain neutre car les hôpitaux sont des lieux chargés pour les pers inter
- les actions menées : sites internet, rencontres, et en 2006 université d'été à Paris ce qui a lieu en même temps que la naissance du terme DSD aux US. Ces rencontres internationales universitaires aboutissent en 2008 à la création d'un livre : « A qui appartiennent nos corps ? » qui et le premier ouvrage dans lequel des pers inter parlent d'intersexuation
- Cynthia Krauss (universitaire) les invite à une rencontre à Lausanne ce qui aboutit à l'arrêt des mutilations dans un compté de Suisse (cette rencontre se passe de nouveau dans un terrain neutre : l'université). Cette invitation a aussi été importante pour les personne inter car ce n'était pas dans les clichés sur les pers inter : souffrance , hystérie etc
- l'ajout de la lettre I à LGBTI a été importante
- en france les LGBT pense qu'il n'y a pas de présence de pers inter alors que les pers inter de france sont parmis les plus présents
- en 2013 naît la charte de Malte : important car signée par des associations féministe, LGBT, des inter qui utilisent le terme DSD et des associations de patients.
- c'est dur de s'organiser entre inter car il y a un culte du secret
- mais ça augmente ces dernières années
- dans une dizaine de pays des pers inter ont porté plainte contre leur gouvernement pour torture

4) revendications
- arrêt du remboursement des mutilations
- mais cela est complexe : en effet on ne souhaite pas de procès systématique. Tout le monde ne souhaite pas en faire car c'est destructeur de revivre le trauma (raconter ses tortures). De plus, les médecins font cela car la société demande cela. Il y a un problème d'état civil et de regard
- donc aujourd'hui on demande l'arrêt des remboursements et la création d'un fond d'indemnisation
- seul Malte et le Chili interdisent les opérations (ils ont criminalisé ces opérations là). Mais il faut préciser que c'est plus « facile » pour eux, en effet les bébés maltais sont opérés en Italie voisine, tout comme le Luxembourg. Cela ne nécessite donc pas de remise en cause de la part des médecins du pays.
- en france c'est compliqué, au niveau du parlement, il y a des liens (familiaux par exemple) entre les politiques et les médecins qui mutilent

5) les chiffres
- il n'y a pas de statistiques mais des estimations : les opérations génitales sur mineur en France concernent 8000 naissance (dans les instituts DSD). Parmi ces 8000 personnes, 2000 personnes subiront des primo opérations dans les 2 premiers mois de vie et la totalité de ces 8000 personnes subiront une thérapie de conversion sexuelle si l'enfant déroge au sexe assigné.
-exemple : des jumeaux dont l'un est intersexe, les médecins conseillent aux parents de faire attention à ce que les 2 enfants de genre assigné différents (fille et garçon) fassent uniquement des activités stéréotypées selon leur genre (refus d'inscrire l'enfant assigné garçon à des cours de dance). Les parents acceptent cela.

6) les avortements, sujet sensible
- « avortements pour malformation » : les médecins mettent la pression aux parents en évoquant le cancer, la débilité probable, l'enfant handicapé
- il y a en france une utilisation d'oestrogènes (dexaméthazone) pour féminiser le foetus in utero. Cette substance est utilisée par les médecins français depuis 20 ans alors qu'elle ne bénéficie pas d'une AMM et que 7 enfants sur 10 nés de mères ayant utilisés ce produit ne se révèlent pas être intersexe à la naissance mais des « filles parfaites » selon les médecins, autrement dit des futures femmes hétérosexuelles désirant avoir des enfants. En Suisse ce produit est interdit car dangereux. Actuellement en France des médecins tentent de créer un fonds de l'Etat pour avoir une AMM. C'est un sujet complexe car on n'a pas de prise sur ça étant donné qu'en france l'embryon n'a pas de statut.


Dr. Erik Schneider : psychiatre et psychothérapeute, co-fondateur d'Intersex & Transgender Luxembourg asbl

* Présentation
- le powerpoint présenté est un extrait non exhaustif de la situation, Dr Eric Schneider est psychiatre et psychothérapeute et s'occupe plutôt des enfants trans au Luxembourg. « Luxembourg : un pays libre de personnes intersexes ? » : il y a une invisibilité au Luxembourg du au tabou. C'est pourquoi le titre du powerpoint est : Briser le silence, briser le tabou – un défi pour l'Europe ?

1) Introduction
- le point de vue des médecins sur les 2 sexes évoluent
- personne n'a de sexe « ambigüe », ce sont des variations qui n'appartiennent pas au catégories binaires de pensée. Seul l'enfant peut dire qui il-elle est, et il-elle ne peux pas le dire à la naissance.
- il n'y a pas « le » sexe biologique mais une diversité
- lorsqu'il y a un écart de la norme, les médecins classent cela comme une « pathologie ». Cela est culturel. (Il y a une fixation sur les normes.)
- les docteurs parlent de maladie même si les organes sont sains, cela est controversé.
- en réalité ce sont les traitements prescrits par les médecins qui déclenchent des pathologies iatrogènes
- les traitements par les médecins des personnes intersexes ne reposent pas sur la science et entraînent des dommages.

2) Les tabous renforcés
- Il existe un triple mécanisme d'invisibilisation : 1) ne pas nommer les personnes intersexes, 2) dire que le bébé est M ou F à la naissance, 3) les traitements de réassignation

3) La difficulté d'accès aux informations personnelles
- Au Luxembourg il n'y a pas de chiffres car les personnes intersexes ne sont pas informées qu'elles sont intersexes
- Il y a une absence d'informations sur les traitements subis.
- Il y a un refus de fournir les dossier médicaux (constatation d'une suspecte disparition anormalement fréquente des dossier médicaux des personnes inter dans les hôpitaux).

4) Impossibilité d'obtenir des données chiffrées au Luxembourg
- une question parlementaire a été posée à Marc Angel (2015)
- la réponse de Lydia Mutsch a été qu'ils n'étaient « pas au courant » de telles pratiques.
→ on note donc une impossibilité d'accès aux chiffres qui n'est pas crédible étant donné que tout est enregistré dans les hôpitaux
- une autre question parlementaire a été posée à Monika Lazaar en 2016
- la réponse du gouvernement : on ne connait pas de tels cas de figure, d'où une absence de statistiques

5) Nos chiffres
- en 2011-2013 : 1(pas sûr) enfant déclaré « sexe indéterminé » à la naissance
- estimation internationale ou au Luxembourg : 1/1000 à 1/15000 au Luxembourg
→ Il y a une disproportion entre les chiffres de non déclaration du sexe et les chiffres de prévalence

6) La reconnaissance internationale des dommages subis
- le comité national éthique suisse
- en Allemagne il y a une création d'un fond d'indemnisation
- Le rapporteur des Nations Unies contre la tortue déclare que c'est une tortue en 2016 et demande des réparations
→ Bien que les Etats disposent d'informations il n'y a pas de changement chez les médecins.

7) Comment agir auprès des médecins
- Il y a peu de remises en cause chez les médecins, ils parlent par exemple de cas isolés.
- Mais l'Article 24 de la charte du CRC (Comité sur les droits de l'enfant ) (La Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant) stipule que : « Les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible (...) ».
→ La balle est dans le camp des Etats en tant que garants des libertés fondamentales.

8) Des interventions étatiques nécessaires
- Au Luxembourg le ministre de la justice M. Braz veut supprimer ces opérations mais il existe un flou sur lesquelles exactement. Il accepte la résolution 24 mais peut-être veut il juste supprimer quelques opérations sur les personnes inter
- Des idées de choses à faire / recommandations :
*interdiction pénale de toutes les opérations sans consentement.
*Pour la communauté trans, il faire attention à ne pas que focaliser le débat sur le CEC car cela ne permet pas l'arrêt des opérations (exemple en Allemagne).
*arrêter la prescription de 30 pour poursuivre en justice.
*établir une liste des hôpitaux.
*arrêter de payer pour ces opérations sans consentement. Sauf pour des exceptions : l'urgence médicale qui doit être prouvée par les médecins
*un système de payement ?
*faire vérifier tout ça par la sécu
*s'il y a un arrêt du remboursement il y aura surement un arrêt des opérations.
*former le personnel de la sécu par des personnes intersexes
*instaurer une obligation pour la sécu de permettre aux gens de déclarer anonymement les opérations subies par les personnes intersexes et rendre ces données accessibles aux associations (comme pour la torture et les droits de l'enfant). En effet, rendre ces données visibles par tout le monde a un effet dissuasif.
*chiffrer les coûts : instaurer un système de bonus/malus : bonus pour ceux qui respectent la charte et malus pour ceux qui ne le font pas.
*un système symbolique qui aurait des conséquences financières avec des inspecteurs
*un fond de compensation pour les personnes intersexes (dommages immatériels y compris)
*inviser la charge des preuves : c'est au fond de compensation de prouver, les personnes intersexes ne devraient avoir rien a prouver
*avoir un droit de recours
*un rapport annuel et une formation pour les médecins et les sages-femmes
*dépathologiser l'intersexuation et l'UE pourrait recommander cela aux Etats
*l'OMS pourrait faire de même

9) Conclusion :
- interdiction pénale des opérations non consenties
- faire attention à ne pas que parler de CEC
- avec la dépathologisation va la démédicalisation
- importance de la formation : dès l'école on peut parler de diversité et de son acceptation, et on peut donner des cours de formation à la naissance aux futurs parents, aux sages-femmes et dans les universités
- ressources financières pour informer les gens sur la diversité, les stéréotypes, images positives de personnes intersexes car cela enrichi une société démocratique


Interventions du public

1) En rapport avec la recommandations sur la formation des parents : quelqu'un informe qu'un événement européen sur les droits de l'enfant a été focalisé sur les enfants intersexes. Cela a abouti sur la création d'un manuel pour les parents.

2) Quelqu'un qui travaille au conseil de l'europe contre les discriminations informe que 22 parlementaires on déposé une proposition pour que l'assemblée travaille sur les droits des personnes intersexes.

3) Quelqu'un qui a assisté à la conférence du forum de bioéthique intitulé « Rencontres du 3ème sexe » demande à ce que V. Guillot lui explicite mieux le lien entre parcours médical et précarité :
Réponse : *des traitements inhumains et dégradants empêchent de se structurer
*passer enfance hopitaux donc peu de scolarité, donc problème d'intégration sociale, problèmes dorso lombaires, fatigue, problemes urinaires induits ; tout ça ne permet pas l'emploi en entreprise classique
*l'apparence différente de l'état civil : cela rends l'accès au soin et à l'éducation compliqués (exemple d'une personne inter à la rue, le samu social ne la loge pas car les centres sont séparés homme femmes, flics homophobes etc)
*internements psychiatriques (tentatives de suicide y conduit, prises de risque, faut se blinder vu la sursuicidalité des personnes inter, volonté d'avoir le chiffre des internements de mineurs. Pour sortir de l'HP la seule façon est de se conformer à l'assignation et prendre un traitement hormonal forcé.

4) Quel espoir ?
*Un canton en Suisse interdit
*Un document finlandais déclare l'arrêt des op
*Mais le système des médecins basés sur la cooptationi et le mandarinat, le lobby des centre DSD, les médecins continuent à pratiquer non seulement dans les 3 centre DSD en France qui se trouvent à Bordeaux , Nantes et Strasbourg mais aussi dans d'autres hopitaux pas référencés. Les médecins continuent encore aujourd'hui à rechercher le « vrai » sexe, ce qui conduit à des mutilations, des tortures (exemple : on met la pression à quelqu'un pour avorter car le bébé est inter, c'est dur de résister mais la personne l'a fait et refuse l'avortement ; autre exemple : un enfant inter assigné fille de 8 ans demande à son médecin pourquoi on lui fait tout ça, le médecin dit « c'est pour ton bien », l'enfant pète un cable et est interné à 8 ans)
* le comité éthique montre le double discours des médecins : selon leur interlocuteur ils adaptent leur discours pour parler soit d'anomalie (entre eux) soit de différence (devant les politiques et les militants)

5) Pourquoi les médecins n'écoutent pas ?
* un corps déclassé est un corps qui ne vaut rien, sur lequel on peut tout faire.
* les personnes inter n'ont pas accès à leurs dossiers médical (malgré la loi du 4 mars 2002 sur le consentement aux soins et sur l'accès au dossier médical)
* exemple d'une personne XY qui passe une échographie, le fait qu'elle soit intersexe est totalement nié, on lui dit qu'elle a un utérus et des ovaires parfaits alors que cette personne a des testicules
* exemple d'une personne qui se fait opérer du doigt, les médecins sont correct jusqu'au moment où il faut évoquer son parcours médical, traité de menteur, agression, déni
* il existe une incapacité à reconnaître ques les personnes inter existent, paradigme Hopkins (V. Guillot)
* l'institution représente une violence pour les personnes intersexes

6) Une personne raconte que lorsqu'elle soumet un article sur les enfants intersexes au comité de rédaction un pédiatre déclare qu'il n'a « jamais vu d'enfant intersexe ».
Cette personne fait une observation : les droits des enfants englobent les enfants intersexes, or l'enfant est vu comme un objet pour l'adulte. Mais c'est un sujet de droit. On remarque que lorsqu'un enfant subit des violence souvent il ne peut pas parler des violences, l'enfant occulte pour faire plaisir à ses parents, se conformer à ce qu'ils attende de lui. Pourtant les enfants ont le droit d'être entendus.

7) Une personne d'SOS Homophobie demande l'avis des intervenants sur l'instauration de la possibilité de se déclarer de sexe neutre à l'état civil (cf affaire de Tours), et demande si c'est necessaire ou s'il faut mieux supprimer H/F à l'état civil.
*C'est une procédure personnelle, les assos (ISNA, OII) disent qu'il faut mieux déclarer l'enfant selon les options du pays (F/M) et qu'après l'enfant doit avoir accès au CEC
*Avant les années 70/80 les personnes inter avaient accès à une procédure simple : le rectificatif d'erreur d'état civil. Maintenant les personnes inter doivent faire le même parcours que les personnes trans, soit un CEC qui est long.
*La possibilité du genre neutre peut aussi mettre en danger l'enfant, les médecins voulant accélérer le proccessus d'opération afin de la faire rentrer dans une des deux « bonnes » cases soit M ou F. Le genre neutre peut aussi être source de stigmatisations.

8) Il y a une arrogance des adultes. Il y a une arrogance du corps médical. Il faudrait que plus de personnes soient attentives. Il faut des changements dans les mentalités et legislatif. Demande au intervenants leur sentiment sur Malte : d'autres Maltes sont ils possible ?
*on ne sait pas. Irlande fermée au sujet des personnes inter. Attente de la part du Luxembourg mais c'est lent. Mais c'est à la marge que ça va progresser.
*Le Luxembourg est conservateur, chrétien, mais la loi de Malte est discutée : mais ce qui est important pour les personnes inter c'est pas les mots mais les actes, dans la pratique il s'agit de faire cesser les op. On est loins de résultat satisfaisant car débat juste commencé.

9) Une personne volontaire à la station demande pourquoi la société n'admet pas l'existence des personnes intersexes alors que la france se targue d'être le pays des droits de l'homme
*pourquoi depuis toujours c'est une obsession, théorie de la construction sexiste, on reste dans incompréhension (…)

10) Le processus du CEC
*Jusque dans les années 70 la procédure de rectification de l'état civil était possiblr (pour changer la date mais aussi le sexe)
*Jusqu'au années 60 le CEC été reservé aux trans, Coccinelle se marie à l'église après avoir eu son CEC, cela fait scandale, l'état gèle le CEC. Dans les années 70/80 les trans font donc faire des faux certificats comme quoi ils sont intersexes. Lorsque le juge s'en apperçoit il gèle la procédure de rectificatioin de l'état civil et oblige tout le monde à passer par la procédure de CEC (en équipe hospitalière : 2 ans de suivi psy, THS, stérilisation). Exemple ubuesque d'une personne intersexe qui a subi une assignation forcée en fille voulant changer son état civil obligé par la juge à faire une mammec alors que la personne ne souhaitais pas le faire. Double peine.

11) Une personne qui est infirmière note que le milieu médical est très critiqué. Cette personne croit les témoignages mais souligne que les infirmières ne sont pas formés sur le fait que les personnes intersexe existe. De plus pour certains examens comme les bilans sanguins il y a besoin de savoir si la personne est un homme ou une femme. Comment faire quand dans certaines pathologie il est important de savoir si la personne est homme ou femme.
*dans 99 % des cas lors d'une prise de sang le caryotype est ignoré et ça marche quand même
* pas important à part pendant les anesthésies générales ou la vitesse de sédimentation varie selon qu'on a un profil hormonal plutot F ou M
*une certaine difficulté car la personne inter ne veut pas forcément que le milieu médical sache qu'elle est inter, ou ne le sait pas elle-meme car TABOU
*quelle formation ont les médecins : 2h en première année
* nécessité d'éduquer tout le personnelle
*comment on accueille un bébé, pourquoi c'est si dur d'être respectueux, c'est possible d'accueillir correctement, c'est le chois d'une société d’accueillir ou de rejeter une personne (exemple d'un médecin qui opère les bébés inter, il déclare avoir trouvé la manière de faire accepter l'opération de leur bébé aux jeunes parents, il dépose le bébé nu devant eux et leur dit en montrant ses organes génitaux et dit : « regardez ça ressemble à rien »)

12) Une personne évoque le tabou, les limites du droit (cf france : pays des droits de l'homme?). Est-ce que dans d'autres pays les personnes intersexes sont libres ? On vivrait mieux ensemble.
* les personnes inter demandent juste que le droit actuel soient acceptés quand il s'agit d'eux, et non pas des droits spécifiques comme en allemagne.
*rien dans le droit français n'oblige à inscrire M/F
* la loi du 4 mars 2002 n'est pas respéctée pour les personnes inter : 1) pas d'accès au dossier médical ; 2) pas d'informations données comme quoi on peut ne rien faire, car c'est de la chirurgie esthétique : le bébé n'a pas besoin d'avoir un vagin pénétrable c'est juste des normes

13) Est-ce que certaines opérations ne peuvent être faites que sur des nourissons ?
*les personnes trans ont bénéficié des op des personnes inter : c'est possible sur les adultes
*les cicatrices des bébé donnent des cicatrices cartonnées car elles ne grandissent pas, il y a possibilité que les cicatrices faites bébé s'infectent encore lorsqu'adulte
*c'est plus facile d'exercer de la coercition sur un bébé qu'un adulte (exemple : attaché au lit pour ne pas toucher l'opération génitale)

14) Les personnes inter, cette communauté s'identifient comme tel ou se cache pour rentrer dans les normes ?
*4 en france a etre sorti du placard mais ça reste difficile car quand on dit qu'on est inter les gens pensent tout de suite à nos organe génitaux, notre sexualité, il y a un traumatisme d'avoir été exposé nu devant plein de gens et pris en photo (soignants, étudiants etc) ce qui donne un rapport au corps et à la sexualité dégradé
*mais les gens qui sont dans le placard sont malheureux, stéréotypes de genres, car c'est dur d'être mr et mm tout le monde, faut se cacher donc malheur, le plaisir, le désir c'est dur après un parcours pareil : les op cassent les zones érogènes pour préserver la fertilité alors qu'il n'y a aucune personne inter qui a eu des enfant sans aide médicale, conséquences sur la sexualité
* D'un côté les enfants inter sont forcés à suivre un traitement hormonal / de l'autre côté les enfants trans sont empêchés de prendre des bloqueurs de puberté => tout ça avec le même argument incohérent : l'intérêt supérieur de l'enfant

15) En afrique du sud, en argentine, au chili : quels pays sont plus progressisstes ? De quelles pratiques peut-on s'inspirer ?
*il y a déjà beaucoup à faire avec la francophonie
*en afrique du nord il y avait une intégration culturelle des personnes inter (la personne inter hérite plus que la femme et moins que l'homme). Il y avait un vrai statut social par exemple au maroc : ca permet d'exister, des roles sociaux définis, pas de mariage donc pas de sexe mais possiblité de vivre en communauté de personnes inter
*il n'y a pas de paradis intersexe : comme partout si on est conforme on à une bonne vie sinon moins
exemple : les hijras en inde, pakistan, bengladesh et indonésie: tous-t-es les hijras ne sont pas inter mais tou-s-t-es les inter sont hijras. Certaines personnes vivent bien leur statut de hijras. Mais c'est plus compliqué pour ceux/celles qui veulent plutot une vie comme mr mme tout le monde ou pas de rôle religieux/sexuel
*en ouganda c'est très différent selon l'endroit du pays : au nord la personne inter à un rôle divin, dans le reste du pays on les tue à la naissance
* exemple d'un médecin qui dit à la mère que son bébé est un monstre qui va mourir ; une mère qui dit à son enfant que ça aurait été plus simple s'il été mort à la naissances
*terrain glissant : ne sait pas ce qui est le mieux

16) est-ce possible de découvrir qu'on est inter qu'à l'adolescence
*oui c'est documenté en cisjordanie, ritualisé, on peut le vivre bien ou mal
*en france on appelle ça de l'hirsutisme ou de l'hyperandrogénie : on supprime donc, comme ça on voit plus, et on dit jamais à la personne qu'elle est inter mais qu'elle est une fille anormale (car elle a trop de poils)

17) les personnes inter peuvent elles donner naissances
*oui si elles n'ont pas été stérilisées

18) une personne alliée des LGBTI évoque la réponse des médecins lors d'une autre conférence lorsque les personnes intersexe les traite de bourreaux : ils répondent : oui mais on fait ça pour les parents !
*oui les urologues, endocrinos pédiatre disent que ce sont les parents leurs patients au lieu du bébé. Mais en fait non, le patient c'est l'enfant.
*témoignage adulte : les parents ne comprennent pas tout, certains ont le réflexe d'accepter le bébé comme il est « enfant du bon dieu », les médecins imposent
*les mères victimes : les médecins qui disent que les organes génitaux du bébé ne « ressemblent à rien »
*les parents sont dans la détresse, syndrome de munschausen par procuration : jamais les parents ne disent « réparez le moi », on leur dénigre leur enfant
*lorsque la personne inter se suicide ses parents ne comprennent pas ; lorsque ça va pas les parents se disent « merde on a jamais voulu ça »
*pourquoi ne pas dire aux parents que c'est cool, ils ont un enfant pas banal, ça va être rock and roll
*pourquoi on opère des bébé sans problème de santé pour réparer les problèmes psychiques qu'ils posent à d'autres personnes ?
*suggestion de ritualiser l'envie des médecins de faire de la magie en leur donnant un poulet à la place plutôt que d'opérer un corps sain afin de soulager les problèmes psychique de quelqu'un d'autre

19) Une infirmière informe qu'il n'y a pas d'enseignement à l'ifsi sur les personnes inter, elle a découvert que les pers inter existaient par hasard. Existe t-il des cas dans lesquels il y a urgence médicale ?
*un professeur a déclaré qu'il n'existe aucune obligation à fabriquer un pénis ou un vagin sur un bébé interdiction
*parfois il y a des problèmes urinaires, mais ca ne veut pas dire faire de la chirurgie génitale/fabrique un pénis/vagin
*il existe une forme d'intersexuation dans laquelles les personnes ont une perte de sel : il faut juste traiter cette perte de sel (hyperplasie congénitale des surrénales)
*il y a la possibilité de faire la chirurgie plus tard si l'ado inter en a la volonté par exemple