Programme de dépistage cancer du seins pour personnes trans au Québec

Les différents traitements et leurs effets
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nifeto
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Programme de dépistage cancer du seins pour personnes trans au Québec

Message par nifeto » 12 juil. 2017 16:51

Dépistage du cancer du sein chez les personnes transgenres (FTM et MTF) au Québec

http://www.lapresse.ca/le-soleil/actual ... genres.php
(Québec) Femmes devenues hommes, hommes devenus femmes. Qui est à risque de cancer du sein chez les transgenres? Québec franchit un premier pas pour élucider la question en publiant une mise à jour de son Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS), a appris Le Soleil.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a fait parvenir ce printemps, une nouvelle fiche informative aux responsables de ses 18 centres de coordination des services régionaux du PQDCS pour mieux les outiller à répondre aux femmes qui décrochent le téléphone pour avoir de l'information sur le programme québécois.

Parmi celles-ci, des femmes trans. Quoi leur répondre alors? Doivent-elles ou non s'inscrire au programme de dépistage? Quoi faire si elles ne sont pas encore enregistrées comme «femmes» sur leur carte soleil? À l'inverse, est-ce que les femmes devenues hommes doivent toujours se soucier de la possibilité de développer un cancer du sein?

Voilà autant de questions qui trouvent enfin des réponses. «Le phénomène du changement de sexe est plutôt récent, la chirurgie est offerte au Québec depuis 2009», explique la porte-parole du ministère, Noémie Vanheuverzwijn. «On voulait venir clarifier ce volet-là parce que la situation est survenue et risque de survenir encore.»

La mise à jour se base sur la littérature scientifique, qui est encore relativement peu garnie en matière de transsexualité. Ce dont les experts sont le plus certains jusqu'à présent, c'est le risque accru de développer un cancer avec l'usage prolongé de l'hormonothérapie utilisée pour le changement de sexe.

«Une femme trans, qui n'a pas eu d'hormones, il n'y a pas de recommandations de les ajouter au programme de dépistage. Elles n'ont pas de facteurs de risque additionnels qu'un homme biologique», vulgarise Dr Andrew Bui-Nguyen, un des rares médecins québécois à desservir la clientèle transsexuelle.

Mais attention, la règle n'est pas si simple. «Là où ça varie, c'est chez les femmes trans qui prennent l'hormonothérapie», ajoute-t-il. Il faut connaître les antécédents familiaux, l'état de santé et l'âge évidemment, comme chez les femmes en général, et surtout savoir quels traitements ou interventions a subis la patiente, nuance le Dr Bui-Nguyen.

L'association Aide aux trans du Québec (ATQ) accueille très positivement la mise à jour effectuée par Québec et songe elle-même à aborder davantage la prévention du cancer auprès de ses membres.

Nouvel enjeu

«C'est une dimension de la transition à laquelle les gens ont besoin d'être plus conscientisés», affirme le président Julien Leroux Richardson. De manière générale, les médecins avisent les transgenres des risques associés au changement de sexe. Une femme trans, par exemple, doit continuer de surveiller sa prostate tandis qu'un homme trans reste à risque de cancer des ovaires ou de l'utérus s'il ne les a pas fait retirer. L'ostéoporose serait aussi plus fréquente après l'hormonothérapie.

«Pourquoi le gouvernement ne ferait pas aussi des campagnes de sensibilisation pour les trans pour qu'ils sachent que c'est pas parce que tu as fait la transition que tu es à l'abri de tel ou tel cancer», propose M. Leroux Richardson, rappelant que le nombre de transsexuels augmente au Québec et «qu'ils vieilliront aussi».

Depuis 2009, 839 personnes ont subi une chirurgie de réassignation sexuelle au Québec. Le nombre annuel ne cesse d'ailleurs pas de croître. L'an dernier, 178 patients ont été opérés comparativement à une quinzaine lors de la première année, il y a huit ans.

Comment mieux soigner les trans hors de Montréal

Si l'initiative de Québec est saluée par le milieu des transsexuels, ceux-ci réclament aussi que les médecins généralistes soient mieux outillés à la transsexualité.

Une poignée de médecins, surtout concentrés à Montréal, soigne la clientèle trans. Pour le reste, pas toujours évident d'avoir accès à un médecin avisé sur la question, estime l'ATQ. «C'est vraiment une problématique quand c'est le patient qui doit éduquer le professionnel de la santé», déplore le président Julien Leroux Richardson.

«Il y a un manque de formation [chez les médecins] sur la transidentité et comment fonctionne la chirurgie. Et là, on parle au niveau chirurgical alors, imaginez quand on parle d'hormonothérapie ou de cancer. De la formation devrait être incluse dans les programmes de médecin», poursuit-il.

Le son de cloche est le même pour le Dr Andrew Bui-Nguyen, qui est pour l'ajout de formation sur le sujet. «[La mise à jour pour le cancer du sein] est une excellente idée. Ça devrait être fait pour tous les types de dépistage», dit-il. «C'est un sujet de plus en plus médiatisé alors s'il pouvait y avoir la possibilité d'y être exposé à la médecine.»

Selon lui, «ce n'est pas nécessairement plus compliqué» pour le médecin pratiquant «d'aller chercher la connaissance» sur la transsexualité. «C'est simplement de l'adaptation. On est dans une ère où il faut se tenir au courant de ce qui change, parce que ça change vite. À la résidence, on est beaucoup sensibilisé à la formation continue.»

Un nombre plus élevé de médecins formés sur la transsexualité permettrait également de réduire les listes d'attente chez la clientèle trans, selon l'ATQ. «Il y a pénurie de médecins de famille déjà pour tout le monde, alors imaginez-vous pour les trans», compare M. Leroux Richardson, nuançant néanmoins que les soins au Québec «sont mieux que dans plusieurs endroits dans le monde».
"Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve."
Antoine de St Exupéry

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