Première injection : faire le premier pas.

[Lunden]

Bonjour à tous !

Depuis plusieurs mois, j'ai ma dose de T et tou le reste (l'ordonnance pour en avoir à nouveau, et celle pour un cabinet infirmier) mais... Je n'arrive pas à sauter le pas, et je n'ai de cesse à remettre à plus tard, une fois parce que j'ai ma période, une fois parce que j'ai un rhume, une fois parce que j'ai posé un implant contraceptif et une autre fois parce que je n'ai pas le temps.
Bref.

Je n'ai jamais réussi à sauter le pas, et j'en suis toujours pré-T en me sentant EXTRÊMEMENT mal vis-à-vis de ceux qui ne peuvent pas avoir de testostérone pour plusieurs raisons (familiales, médicales...). En fait, je ne sais pas pourquoi j'ai autant de mal à m'y mettre.
Peut-être parce que je suis un poil hypocondriaque et que les maladies graves me rendent vraiment anxieux - sans parler des aiguilles ? Peut-être parce que je suis en surcharge émotionnelle à cause de mon TSA et de ma formation professionnelle qui donnent des pressions multiples ? Ou bien, parce que j'ai peur de changements trop brutaux, sans pouvoir arrêter après une seule injection, de crainte de faire fuir mon conjoint cis qui est pourtant un véritable soutien ?

Je suis désemparé, et j'ai une culpabilité qui me pèse pour un tas de chez tas de choses.

Actuellement, je fais quelques exercices (avec suivi orthophoniste) pour ma voix, comme je ne veux prendre de la T que quelques mois pour androgénéiser/masculiniser un peu cet aspect de ma personne. Mon dosage prévu est à 0.3 toutes les trois semaines.

D'un côté, j'imagine que les réponses sont "en moi", mais, d'un autre côté, j'aimerais savoir si des personnes ont déjà eu les mêmes problèmes/dilemmes que pour mon cas.

Merci de m'avoir lu.

[KlarkAst]

salut Lunden, je comprends ta situation. je suis également assez hypocondriaque, et s’il y a 6 mois tu m’avais dit que je devrais avoir une piqûre tous les mois pour le restant de ma vie je t’aurai ri au nez. je commençais à accepter petit à petit que j’étais un gars trans (je m’étais identifié comme personne non binaire depuis environ 6 mois avant ça) et ducoup l’idée de prendre de la T me terrifiait, a cause des aiguilles principalement. au fur et à mesure j’ai apprivoisé cette idée, et a un moment je me suis dit « qu’est ce qui est le moins pire ? ne pas faire de piqûres mais rester comme ça toute ma vie ou passer 10 mauvaises minutes par mois (le temps de l’injection) mais pouvoir être libre et enfin moi ? ». j’ai trouvé un endoc, il m’a fait la primo-ordonnance, et 4 jours après j’avais ma première piqûre. je l’ai fait faire par une infirmière dans un cabinet. je m’attendais à tourner de l’œil, avoir mal, sentir l’aiguille lentement rentrer dans ma peau, bref le film d’horreur. ça a duré 15s, j’ai rien senti, j’ai pas eu de courbature à la fesse (par contre pour la 2ème injec j’en ai eu, peut être parce que c’était l’autre fesse). après voilà on est tous différents, il y en a qui vont peut être avoir plus mal, mais je pense que c’est aussi une question de décontraction sans doute.
enfin voilà je comprends, mais des fois se faire un tout petit peu violence peu amener des surprises et être bénéfique. faut essayer de penser aux effets positifs que ça aura sur ta vie

[Lunden]

Bonjour KlarkAst !

Merci pour ta réponse vis-à-vis de mon témoignage et d'avoir mentionné également ta peur des aiguilles. C'est une des choses qui m'empêche de sauter le pas, surtout que je ne compte pas faire les injections à vie, mais que sur une période "courte" pour avoir les résultats désirés - ou au moins ce qui s'en rapproche, parce que je sais qu'on ne peut pas toujours être à 100% androgyne avec un aspect "de milieu" sur beaucoup de plans.

Une fois que j'aurais passé cette première étape de travail sur moi, viendra le moment de combattre mes tendances à me sentir mal concernant mon conjoint (qui m'a connu alors que j'étais "fille/femme") et que j'ai l'impression de tromper.
Oh, et je vais aussi devoir me battre contre mon autre tendance à avoir peur des maladies, et notamment les cancers hormono-dépendants (je ne sais pas s'il y en a eu dans ma famille, chez les tantes et oncles, c'est tabou d'en parler, joie).

Bref.

Merci de m'avoir apporté ton expérience à toi, ça me permet de mieux réfléchir et de mieux me projeter !