Incertitudes et deuil de mon torse pré op (mammectomie)

Relations sociales, acceptation, coming-out...
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Incertitudes et deuil de mon torse pré op (mammectomie)

Message par Pantoufle » 17 avr. 2023 13:45

Je viens de me faire opéré de ma mammectomie. Je l'ai mentionné brièvement dans mon topic sur mon opération mais je voulais faire un post plus long sur le processus émotionnel que j'ai eu pour me préparer et comment j'ai décidé de me faire opérer malgré mes incertitudes.

J'ai commencé à me renseigner sur les mammectomies en 2013-2014, donc il s'est écoulé presque 10 ans entre ces premieres recherches et mon opération. Ça a été une décision difficile à prendre et j'ai fait un gros travail de deuil de mon torse. Il n'y a pas eu un unique moment où j'ai décidé de me faire opérer, j'ai juste décidé des centaines de fois de continuer vers la prochaine étape. Au final j'y suis allé serein mais toujours triste et incertain par rapport au fait que ce soit la meilleure décision pour moi.

J'écris ce texte 6 jours post op et très serein et heureux de ma décision.

Je veux mentionner qu'on a tous des parcours différents, je partage le mien en espérant que ça pourra aider quelqu'un qui ressens quelque chose de similaire. Si quelqu'un lis ces lignes et que c'est dur en ce moment, je t envois plein de courage et de douceur.



PRE TRANSITION

Niveau rapport à mon torse pre transition je n'ai pas spécialement ressenti de décalage super fort ni d'emotions particulièrement negatives. C'est évidemment pas facile à résumer mais pour donner une idée j'ai été un gamin garçon manqué , et à l'adolescence c'était trop lourd à porter donc j'ai essayé de mieux correspondre aux stéréotypes féminin. J'ai eu une puberté un peu tardive comparée à mes amies, ça a débuté à mon arrivée au lycée à 15 ans donc ça ne m a pas aidé à me sentir à l'aise de performer cette "normalité" durant mes année college. J'avais l'impression d'être coincé dans un corps enfantin pendant que mes pairs grandissaient, je galérais avec ces trucs de feminité déjà, et mon corps ne m'aidait pas.

Voir mon corps enfin changer dans ce contexte a été un soulagement, enfin je vais être un peu moins décalé. Mieux encore j'ai eu des seins plutôt gros, je faisais un bonnet D ce qui m'attirait des compliments de mes copines. Ok cool je peux plus facilement gérer ce truc d être une meuf maintenant que le corps suis, que plutôt il correspond aux canons de beauté, merci petit corps.



QUESTIONNEMENTS ET EN TRANSITION

Je me souviens de moments un peu tornade/dévastateur au début de mes questionnements de genre où je me rends compte des formes de mon corps. Je vois à quel point il ne correspond pas à la version masculine que je me demande si je pourrais plus incarner. Puis assez vite je trouve des manières d'être et de m'habiller qui me correspondent qui font que ce decalage ne semble pas être un si gros obstacle pour m'exprimer. L'idée d'un torse plat me plaît mais je ne ressens pour autant pas d'émotions particulièrement difficiles vis à vis de mon torse.

J'expérimente avec mon identité de genre, je commence à me renseigner sur les chirurgies mais je ne me sens absolument pas prêt à entamer ces démarches. J'essaye de binder, ça me donne beaucoup d euphorie au début, puis l'inconfort physique me saoule fort. Avec la vie mon corps change, avec la testo encore plus, mon gros bonnet D se réduit jusqu à être très facilement camouflable avec la bonne (mauvaise) posture, la chemise assez large. Binder deviens alors vraiment inconfortable émotionnellement aussi. Ma stratégie deviens "ça n'existe pas", au revoir le binder qui est un rappel constant et inconfortable de la forme de mon torse. Les autres changements de la testo font que personne ne me mégenre même si en vrai mes seins se voient un peu, et je trouve que j'ai de la chance. Je me dis que finalement j'aurais pas spécialement besoin d'un torse plat pour affirmer mon identité d'homme, je trouve beaucoup de force là dedans.

Au bout d'un moment je vois que ma stratégie "ça n existe pas" me pèse. Une partie de mon cerveau est occupée à ça chaque fois que je suis en public, à contrôler ma posture , comment mes vêtements collent ou pas à mon torse, à m imaginer moi même plus plat je ne le suis pour être ok. Je courbe constamment les épaules. Toutes mes tenues se font en fonction de ma chemise ou de mon tshirt, qui doivent camoufler mon corps exactement comme il faut. Au travail je dois faire des stratégies à la con juste pour me changer aux vestiaires. Certaines rares périodes je ne supporte plus de voir mon corps et je couvre les miroirs. Je constate que ma stratégie a des limites et que faire des consultations ne peut pas faire de mal.



DEMARCHES VERS LA MAMMECTOMIE

Faire des démarches pour avancer vers l'opération est intéressant. Je suis surpris de sortir de ma première consultation avec un chir surexcité et plein d'espoir, assez en decalage avec la réticence que j'ai ressenti en y allant. Le jour où je choppe une attestation de psychiatre je jubile, je veux hurler de joie. Je pose une date au cas où avec un chir et je me retrouve avec un fou rire dans la rue, en mode de viens vraiment de faire ça moi, après toutes ces années à y réfléchir ! Je ne me sens absolument pas prêt à me faire opèrer, mais je vois que cette joie est réelle et constante à chaque fois que je sors d'un rendez vous. Ça me force un peu à me rendre compte que 1) je n'imagine pas des choses quand je me dis qu'avoir un torse plat serait source de joie 2) que je réprime beaucoup les émotions vis à vis de mon torse au quotidien 3) ma réticence et mes peurs ne m'empêchent pas de ressentir cette joie et vice versa.

C'est pourtant difficile de lacher cette stratégie de "ça n'existe pas". Elle me sert de depuis longtemps, et en vrai elle fonctionne. Je me suis aussi un peu forgé une identité propre liée à mon torse, je suis un homme avec des seins et ça ne m empêche pas de vivre ma vie d'homme. C'est une marque visible de ma transidentité et réussir à l'aimer, sinon au moins de réussir à vivre avec, je l'associe au fait d'aimer mon corps trans. Je passe du temps à chercher des images de corps qui ont des seins, des hommes trans où des personnes trans masculines, mais aussi des hommes cis, des hommes gros, etc . Ça me fait beaucoup de bien. Quand c'est plus difficile je me dis que si je tiens bon encore quelques années ou décennies, tous nos corps à seins, qu'ils soient cis trans masc fem en dehors tout, seront respectés et célèbrés. Je veux être là pour ce jour là avec mes eins et les porter fièrement. Il existe bien des espaces où c'est deja le cas après tout. C'est dur pour moi de me rendre compte que d'attendre ce jour me plombe et me coûte doucement. Ça me rends tellement triste de voir à quel point mon rapport à mon torse est tant déterminé par le regard extérieur, par cette société transphobe qui empoisonne mon cerveau. J'ai peur que si je me fais opérer ça sera pour des raisons qui pourraient se retourner contre moi plus tard : pour plus ressembler à un mec cis alors que je n'en serai jamais un ni n'ai envie d'en être un, pour apaiser la société pour laquelle mon corps ne sera jamais comme il faut de toutes les manières, que c'est parce que je n'aime pas mon corps trans et que je ne l'aimerais jamais si je cède à cette pression.

Je n'ai pas ce raisonnement pour d'autres pourtant, ça ne me fait pas ça quand d'autres personnes font leur mammec. Ça ne me fait pas non plus ça avec le fait de prendre de la testo , ni avec l'idée de passer par une phallo ou une méta par exemple, merci les groupes d'autosoutien et à ceux qui mettent leur témoignage ici. Je vois qu'il y a une histoire que je me raconte qui ne tiens pas complètement la route mais que je n'arrive pas à lâcher pour autant.

Ça m'aide beaucoup d'en parler avec les potes trans opérés ou non. Par rapport à ma peur de prendre la décision de me faire opèré pour avoir un torse plat pour être mieux vu par la société, ils me font remarquer que si je décide de pas le faire à cause de ça c'est le serpent qui se mord la queue. Dans tous les cas je décide en fonction des autres plutôt que pour moi même.

Je travaille beaucoup ça avec ma psy, trans également. Iel me fait part de réflexions qui bougent un peu ma conception des choses. Que par exemple un argument transphobe c'est que les personnes trans ne sont pas ancrées dans la réalité, qu'on cherche à avoir un corps impossible à atteindre et qu on ne s'en rends pas compte. Pourtant on est très au courant de ce à quoi ressemble notre corps , et quand on décide de le changer on a aussi très conscience des limites des outils qu'on à a notre disposition pour le faire. La chirurgie que j'envisage est très ancrée dans la réalité de ce qu'il est possible de réaliser avec les techniques opératoires courantes, je ne m'imagine pas cis à la fin, j'ai une idée réaliste de ce que je peux attendre de cette opération. Du coup c'est aussi pas forcément tomber dans un piège que la société me tends pour me conformer , j'ai de bonnes raisons de croire que ça va améliorer ma vie de manières concrètes.

On a aussi travaillé le rapport au risque, par exemple le risque de le regretter pour plusieurs raisons différentes, le risque de ne pas aimer le résultat, les risque d'avoir des complications qui m'impactent à plus ou moins long terme. En mettant bout à bout les bénéfices que j'attendais face à ces risques la conclusion c'était que ça valait le coup. Si ces risques se concrétisent, ça serait dans beaucoup de cas la faute à pas de chance, mais pas parce que je prenais la mauvaise décision. Il y avait de grandes chances que ma qualité de vie soit améliorée, y compris si ces risques se réalisaient.

Ça m'a aidé beaucoup aussi de laisser la place à cette tristesse. J'ai fait le deuil de mon torse pendant toute la période où me préparais activement mon opé, et encore aujourd'hui post op je suis encore en deuil (même si il est moins présent que la joie). Ça ressemblais beaucoup à en parler autour de moi, à passer des moments d'intimité sexuelle et non sexuelle avec différentes personnes qui touchaient mon torse, à passer du temps à toucher et regarder cette partie de mon corps, à le remercier pour tout ce qu'il me faisait vivre, à pleurer les choses que je ne vivrai plus avec, à pleurer l'identité que je n'arrivais plus à tenir d'être un homme heureux avec mes seins.

Depuis quelques années j'avais vraiment complètement déconnecté de cette partie de mon corps, je la gerais au quotidien, parfois j'en souffrais, mais je ne vivais que rarement des moments chouettes avec. J'en avais parfois l'été quand j'arrivais à trouver des circonstances où je me sentais à l'aise de me baigner torse nu en public, mais ces moments etaient spécifiques, pas trop dans du quotidien. Ce processus de préparation de mon opération m'a permis de reconnecter avec mon torse d'une manière qui n'était plus trop possible récemment.

Voilà une note dans mon téléphone qui doit dater de septembre 2022, après avoir fait une consultation avec un chirurgien et planifié d'autres.
"J'ai l'impression d'avoir un rapport plus facile avec mon corps parce que je m'autorise cette possibilité de me faire opérer. Je vois à quel point je me niais cette possibilité, et que du coup porter ce torse pour toujours semblais long. Maintenant je sais que si je veux ça peut être pour toujours, mais ça peut aussi être différent d'ici l'an prochain ou dans 2 ans, ou plus si j'ai besoin de temps. Aller à la piscine en binder, cacher mon torse sous mes vêtements, dans les vestiaires, ça me semble plus un choix qu une situation subie, et donc c'est moins lourd à porter."

Le processus de deuil aussi m'a permis ça, car même si le but c'était de laisser de la place à la tristesse, j'ai aussi vécu beaucoup de moments tendres et doux avec mon corps et avec d'autres personnes, des moments aussi de célébration de mon corps, et de célébration et de la décision pour améliorer ma vie que je prenais aussi malgré cette tristesse et cette incertitude. Ça m'a fait beaucoup de bien de lui donner la place d'exister parmi la joie, l'euphorie, l'excitation, l'espoir, la reconnaissance, la peur ...

J'avais peur de me faire opérer en ressentant autant de chagrin. Je me disais c'est pas possible de prendre une décision pareille et de me sentir aussi triste, y a intérêt que ce soit géré avant le jour J ou je vais jamais y arriver. Je me suis laissé la possibilité d'anuler à tout moment, et j'ai envisagé sérieusement de le faire plusieurs fois. Ce qui m'a fait redescendre c'était d accepter que je suis triste de me faire opérer, parmi pleins d'autres choses joyeuses, et je serai sûrement triste après aussi, et genre c'est ok.

Une note dans mon téléphone 2 semaines pre op à peu près "J'espérais avoir fait le deuil de mon torse avant de me faire opérer. Je vois que c'est possible que je n'ai pas fini ce processus avant le 3 avril. Que je vais soit devoir annuler, soit continuer ce processus post op, les deux me font peur. C'est tellement triste que je doive faire ça pour aller bien, tout en étant merveilleux que je puisse le faire et que je me laisse cette possibilité. Cette tristesse est tellement profonde et délicate. Je me disais que je ne peux pas me faire opérer en étant toujours en deuil, mais peut être que c'est comme ce processus entier, où je n'étais pas prêt à me faire opérer quand j'ai commencé mes démarches mais où le fait de les faire m'a aidé à processer. J'ai pu connecter avec mon torse de manière inattendue, j'ai fait des choses qui me faisaient peur mais qui étaient gratifiantes et m'ont permis de me projeter. J'ai vécu tellement de joie grâce à juste le processus de m'autoriser à me faire opérer. Je ne peux pas savoir comment me faire opérer va me faire sentir, peut être que ça sera encore plus dur, que j'aurai dû attendre, mais peut être que c'est aussi ce qui va m aider à processer ce deuil. Je ne peux qu'espérer et faire confiance que les choses évoluent sans cesse".

Ma psy m'a fait remarquer que dans les phases du deuil l'acceptation fait partie du processus, que ça pouvait ressembler à savoir que même si je prends une décision pour améliorer ma vie, il y a aussi une perte dans cette décision. Ça m'a beaucoup détendu. Je suis heureux et triste à la fois de me faire opérer, ce n est pas contradictoire, c'est complexe, les deux émotions existent. Ça ne veut rien dire de plus que ça. Ce n'est pas forcément un signe que je ne suis pas prêt, ce n'est pas une prémonition qui me dit que je fais une bêtise. Évidemment ça pourrait être ça aussi, c'est une décision que je ne prends pas à la légère. Annuler est toujours une possibilité, et si je ne me sentais pas prêt c'aurait été ok aussi.

Du moment où j'accepte que je serai sûrement triste jusqu'au bout, et sans doute aussi après m'être fait opéré, mon stress redescends. Ça laisse place à surtout l'excitation et la joie que la date s'approche et de comment ma vie va changer dans peu de temps. Je continue de passer du temps avec mon torse, de lui montrer de la tendresse, mais je me sens moins accablé par la tristesse, juste elle est là parmi tant d'autres émotions qui accompagnent mes derniers préparatifs. Je me sens plus léger et serein, et j'ai de plus en plus hâte.

Du coup comme prévu le deuil m'a accompagné jusqu au bout, parmi la joie intense d'aller à la clinique, la peur quand j'attendais, l'excitation que ça allait enfin se passer, jusque dans le brancard au bloc j'ai tout laisser exister. Ce n'était plus effrayant pour moi à ressentir, ça ne me mettait plus le doute sur ma capacité à faire cette opération et me sentir bien, et ça ne prenait donc pas le dessus sur le reste. Je ne voyais pas la tristesse, le deuil, l'incertitude comme des obstacles à ce que cette opération se passe bien, plutôt comme une partie du processus pour moi.



POST OP

La premiere fois que j'ai vu mon torse plat c'est quand l'infirmière est venue m'enlever le gros bandage, j'ai pu regarder juste avec les petits pansements. J'etais très ému, j'ai pleuré de joie, c'était incroyable de me voir enfin plat après toutes ces années à imaginer, et j'étais aussi triste de voir mon corps changé pour toujours. J'ai laissé le chagrin encore sortir après que l'infirmière ait quitté ma chambre, j'étais un peu down le reste de la journée mais ça m'a fait du bien.

Le jour où j'ai vraiment vu mon torse sans aucun pansements, les cica mes tétons tout, c'est à mon premier rendez vous post op. Là j ai vu que ce travail de deuil avait vraiment payé. J'ai toujours imaginé que ce moment serait difficile pour moi, de voir mon corps radicalement différent, de le voir fraîchement opéré et pas encore guéri, peut être avec des bleus. J'ai plutôt imaginé qu'il me faudrait du temps pour connecter avec cette nouvelle configuration. J'ai prévenu la chirurgienne voilà je risque de pleurer pareil qu'à la clinique.

Il était effectivement toutes ces choses un peu difficiles à voir, mais il était surtout exactement comme j'imaginais depuis toutes ces années. on était loin du résultat final, mais j'ai connecté instantanément avec et c'était de la pure joie et euphorie dans ce moment. Les lignes sous mes pecs, l'emplacement de mes tetons, tout parfait. Je me trouve trop canon et j'en suis trop heureux. Je passe la soirée à regarder la photo prise sur mon téléphone par la chir, je n'arrive pas à croire que c'est moi, que je vais pouvoir regarder ce torse pour toujours.

J'ai même remarqué qu'une cicatrice remonte un peu plus au milieu par rapport à l'autre, et je sais que c est parce que un de mes seins était plus gros , il avait plus de peau à cet endroit là. Ce détail m aurait dérangé pre op mais le voir là m'a rendu heureux. C'est comme avoir un souvenir de ce détail de mon torse que j ai essayé de toutes mes forces d'aimer. C'est vraiment mon torse à moi, il est juste la continuité de mon torse d'avant. Il est exactement comme il faut. Je pense que je n'aurais pas forcément pu aimer ce détail si je n'avais pas passé tous ces mois pre op à être présent avec mon torse.

Aujourd'hui 6 jours post op il est encore là ce deuil. C'est moins envahissant qu'au début, on chill ensemble et il me fait moins peur. Il a autant sa place que la joie et l'euphorie incroyable qui dominent mes journées maintenant que je suis de l'autre côté et que je vois le résultat. Je suis si fier de tout ce taf que j'ai fait pour processer cette tristesse. Je suis si reconnaissant d'avoir eu les ressources et la place pour le faire. Maintenant juste je kiffe.


J'ai encore toute ma convalescence devant moi, je ne sais pas comment elle va se passer et si je ressentirai d'autres manifestations de cette tristesse. Je sais que j'ai les outils et les ressources pour que ça se passe bien dans tous les cas.

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Re: Incertitudes et deuil de mon torse pré op (mammectomie)

Message par neo.kx » 18 avr. 2023 09:48

Merci beaucoup pour ton témoignage !
J’ai la même technique du « ça n’existe pas », mais depuis que je porte des binders, je me sens tellement plus confortable (ayant un petit bonnet ils ne sont pas inconfortables), mais je sais que ça n’est pas une solution pour le long terme, et l’idée de pouvoir être torse nu m’enchante beaucoup. J’y réfléchis encore, mais ton post me donne espoir !

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Re: Incertitudes et deuil de mon torse pré op (mammectomie)

Message par Pantoufle » 18 avr. 2023 10:06

Merci a toi pour ton commentaire et de m'avoir lu! C'est chouette d'arriver à trouver des stratégies qui fonctionnent pour toi, et de te laisser la possibilité d'explorer d'autres trucs. Je te souhaite bon courage pour la suite !

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Re: Incertitudes et deuil de mon torse pré op (mammectomie)

Message par Jolan » 02 janv. 2024 16:54

Punaise c’était LE témoignage que je cherchais pour m’aider à gérer mes propres émotions vis à vis de ma mammec (lundi !!!!), je te suis immensément reconnaissant d’avoir raconté tout ça ici et de m’avoir fait signe via mon post, je me sens tellement rassuré de savoir que je suis pas le seul à aller au bloc avec des émotions mitigées et pas uniquement positives, grâce à toi je peux me dire que c’est normal et pas forcément un signe que je me trompe ! Merci <3 (je ne pense pas me tromper mais c’est dur d’en être certain quand une partie de moi est en pls en mode « mais si on peut être heureux comme ça pourquoi s’infliger ça bordel ????? »)

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Re: Incertitudes et deuil de mon torse pré op (mammectomie)

Message par Pantoufle » 02 janv. 2024 18:49

Oh merci à toi de me partager ça, ça fait trop plaisir de lire que ça t as fait du bien de lire mon témoignage. :jadore: J aurais aussi voulu lire des vecus similaires avant de me faire opérer et c'est pour ca que j ai décidé de le poster ici. C'est clair que c'est hyper difficile de se sentir mitigé pour une si grande décision, et je peux te dire que tu es à 100% pas seul et que ce n'est pas forcément un signe que tu prends une mauvais décision en effet. Je te souhaite que tout se passe au mieux pour toi lundi, et que tu puisse vivre le plus sereinement possible toutes les émotions qui te traverssent. Et félicitations deja pour tout le chemin que t as parcouru pour arriver là et pour te préparer à cette opé! Bons préparatifs!

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Re: Incertitudes et deuil de mon torse pré op (mammectomie)

Message par Sacha97 » 22 janv. 2024 00:39

Salut,

ton témoignage est vraiment touchant et je m'y retrouve. Comme toi avant ton opé, je fais tout mon possible pour apprendre à m'aimer avec ma poitrine naturelle et ce qui rend la tâche difficile c'est bien d'être dans l'attente d'une validation du regard de l'autre. J'ai réalisé que je m'aime, moi, avec mon corps, mais que mon problème c'est que je ne m'aime pas dans le regard de l'autre. Car il est normé ce regard, et moi, je ne corresponds pas à la norme. Je me suis rendu compte que je m'aimerais sans aucun problème si je vivais dans un monde où une poitrine n'a pas de connotation de genre, si j'étais entouré uniquement de personnes non binaires, trans, lgbt etc... Mais, le fait est que je vis ici, sur cette planète et que je vois bien que malgré mes efforts d'acceptation ( c'est looong...), je souffre, j'angoisse, je perds parfois un peu espoir, je plombe mon avenir parce que je ne m'autorise pas grand chose à cause de ça.
En tout cas, ton parcours est rassurant et inspirant, et même si j'ai peur de faire cette opé (de la programmer aussi); également parce que j'ai une fibromyalgie et que ma tolérance à la douleur est faible, je garderai en tête ton témoignage pour me donner du courage.
Alors merci pour ta sincérité, je te souhaite le meilleur.

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Re: Incertitudes et deuil de mon torse pré op (mammectomie)

Message par Pantoufle » 25 janv. 2024 21:51

Merci Sacha de me partager ça. ça me touche aussi de savoir que tu te retrouves dans mon témoignage, ça me parle hyper aussi comme tu parles de ton rapport au regard des autres. J'ai essayé de decrire comment je me sens par rapport à ça de ce coté ci de mon opération, mais en realité c'est difficile à démêler. J'ai plutot des indices que j'ai surtout pris cette décision pour me sentir bien avec moi même et que ça a 100% marché, et que je ne l'ai pas fait (uniquement) pour mieux vivre le regard des autres (par exemple quand je me fais megenrer et que ça m'embête mais pas plus que pré op, car personne ne peut m'enlever l'alignement que je ressens dans mon corps post op).

Je te souhaite courage dans ton propre cheminement, et que si tu te lances que tu aura les ressouces pour gérer au mieux la douleur le moment venu.

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