Ne pas se "sentir" trans ?

Relations sociales, acceptation, coming-out...
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Yaël14
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Re: Ne pas se "sentir" trans ?

Message par Yaël14 » 18 févr. 2017 11:28

Salut !
Premièrement, effectivement ils existent pleins de "variantes" à la non-binarité et j'ai aussi un peu de mal à comprendre comment on peut être non binaire, parce que je ne le vis pas, mais je respecte quand même évidemment. Je pense que c'est difficile à comprendre tant qu'on ne le vit pas, de la même manière que les cis ont souvent du mal à comprendre ce qu'on ressent quand on est trans. Ensuite j'avoue que j'ai un peu de mal à comprendre comment certaines personnes de notre communauté peuvent te considérer comme un "mauvais trans". Chacun vit sa transidentité différemment, certains sont très fiers d'être trans et n'aurait pas spécialement souhaité être né cis, d'autres vont transitionner mais rester très feminins etc. Donc je ne vois pas le mal à vouloir être le "cliché" de l'homme viril. D'ailleurs les anglais ont le terme stealth (je ne sais pas si on en a un en français) qui désigne ce qui vivent en tant qu'homme cis sans dire qu'ils sont trans sauf dans certains cas. Et il n'y a pas non plus de problèmes à ça. Ce qui l'assument à 100% pensent souvent que c'est mentir mais encore une fois chacun vit la chose différemment. Voilà c'est mon avis, après ça ne pourra pas vraiment t'avancer à quelque chose, à mon avis c'est juste que certains pensent que tu es un "mauvais" trans et je ne peux pas changer leur avis ^^.

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Re: Ne pas se "sentir" trans ?

Message par Wojtek » 18 févr. 2017 11:51

C'est intéressant de décrire ton point de vue là-dessus, même si je suis en désaccord avec plein de points, comme tu peux t'en douter ^^
Déjà, je ne pense pas qu'il existe de "mauvais" trans, chacun a sa propre vision de ce que c'est d'être trans, l'important étant qu'il ne l'impose pas aux autres.
Zacharie a écrit :chimiquement, le cerveau est censé être "genré"
Perdu justement, le cerveau n'est pas genré de manière innée. À la naissance, on a tous le même cerveau. C'est avec l'éducation et la société que le mental se façonne selon les cases dans lesquelles ont est censé rentrer. Voilà deux petits articles qui parlent des études d'une neurobiologiste de l'institut Pasteur à ce sujet :
http://www.lexpress.fr/actualite/scienc ... 01263.html
http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html

Donc partant de ce constat on peut très bien se définir agenre, bigenre, etc...
Zacharie a écrit :Dans le cas des personnes non-binaires, et particulièrement dans certaines dérives (xenogenres, neurogenres) j'ai du mal a saisir vers quoi ces personnes veulent transitionner. A ce moment-là ; qu'est-ce qu'être trans ? Ou est la limite ? Est-ce qu'il existe des "vrais" trans ? De "faux" trans ? La non-binarité est-elle un genre a part entière, ou juste une non-conformité au genre ?
Là, difficile de répondre. Chacun se définie en fonction de son ressenti. Et par définition, le ressenti est quelque chose de très personnel, on sera toujours incapable de se mettre totalement à la place de quelqu'un. Je prends un exemple : Il y a quelques temps j'écoutais une discussion à laquelle participait un mec aveugle. Le gars disait à un moment que pour lui, et dans son cas particulier, il considérait qu'être aveugle était un avantage (développement des autres sens, perception différente du monde, etc...). Les autres gens autours de la table ne pouvaient pas comprendre ça parce qu'ils étaient incapables de se mettre à sa place et d'expérimenter les sensations que lui avait.

Tout ça pour dire qu'il est normal de pas toujours comprendre ce vers quoi les personnes veulent transitionner. Mais même si on arrive pas à bien saisir ça, le but commun aux gens c'est de faire une transition pour se sentir en accord avec soit même, être "bien dans sa peau" au sens littéral du terme. Le reste, le but à atteindre, c'est l'affaire de la personne concernée, c'est son ressenti et les autres n'ont pas forcément besoin de comprendre. Il suffit juste d'accepter.
Si une personne aime le vert, tu ne vas pas lui demander pourquoi, et quel est son but ? ^^ Elle aime le vert et c'est comme ça, c'est tout, c'est quelque chose sur laquelle on considère qu'il n'y a pas de débat à avoir. Pour moi le fait d'être trans c'est pareil. Si une personne me dit "je suis trans", je considère qu'il n'y a pas de débat à avoir, elle sait quand même qui elle est, donc je la crois.

Souvent le principal pseudo argument qu'on peut opposer à ce discours c'est "ok mais dans ce cas une personne peut te dire qu'elle est un lampadaire et c'est ok aussi ?" Sauf qu'un lampadaire, jusqu'à preuve du contraire n'a pas de cerveau humain donc la comparaison est de fait complètement absurde.
Zacharie a écrit :Ces mêmes gens disent subir la transphobie et s'indignent lorsqu'ils se font mégenrer par de totals inconnus, ne prennent pas de recul, demande a ce qu'on utilise a leur encontre des néo-pronoms auxquels il n'est pas facile de s'accomoder au premier abord (évolution du langage oblige), se disent "nébuleux", "coloré" ou whatever (je m'en cogne) et confondent le genre et le ressenti interieur, décrivant leur(s) genre(s) comme s'il s'agissait d'un trait de la personnalité.
Tu as raison sur une chose, c'est que pour nous qui sommes sensibles aux questions trans, on a parfois tendance à oublier que les gens totalement en dehors de tout ce qui touche aux trans sont un peu paumés. Il y a le fait aussi que quand t'es trans c'est un combat pour tout, administration, téléphone, rdv divers, etc.... Donc à force certains peuvent devenir un peu chatouilleux sur ça, c'est logique.
Là encore je pense qu'il faut se mettre à la place des gens qui n'y connaissent rien, et expliquer, encore et toujours. Pour l'instant ce que les gens connaissent des personnes trans, ce sont malheureusement les films de cul et les reportages débiles sur NRJ12....
Mais je suis un grand optimiste et je pense que si on s'évertue à toujours expliquer, les mentalités évolueront, les gens seront peu à peu mieux informés.
Zacharie a écrit :mon discours médicaliste, rationnel et (tristement ?) réaliste (se faire traiter de "collabo" pour avoir dit que les équipes hospitalières savaient ce qu'elles faisaient, ça s'invente pas).
Je l'invite à lire les nombreux témoignages sur les équipes hospitalières, preuve n'est plus à faire que non, elles ne savent pas ce qu'elles font. Même en parcours privé, pas plus tard qu'il y a une semaine je me suis rendu compte que mon endocrino (qui travaille pourtant avec un endoc d'une équipe hospitalière) avait fait n'importe quoi, ne savait pas lire les résultats, et m'avait fait changer de dosage pour rien. Et ça il a fallu que ce soit moi qui le découvre en demandant à droite et à gauche des info.
Avant ma transition je faisais une confiance aveugles aux médecins. Mais ça a bien changé maintenant, il faut reconnaître qu'en France les médecins ne connaissent rien à la transidentité, les équipes hospitalières jouent aux apprentis sorciers et se collent l'étiquette "équipes officielles" pour se donner une légitimité.
Vraiment je ne peux que te conseiller de lire des témoignages (regarde sur le forum vert également, certaines histoires font peur).

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Re: Ne pas se "sentir" trans ?

Message par Harrington » 18 févr. 2017 12:49

Quand bien même les équipes hospitalières "sauraient" ce qu'elles font (ce qui n'est pas le cas si par là on entend "donnent un accompagnement de qualité") le fait est qu'elles sont discriminantes et donc éthiquement plus bas que terre. Ça n'empêche pas que certaines personnes trans qui se trouvent correspondre naturellement à leurs critères trouvent leur compte chez eux et ont une transition qui leur convient. Je n'aurais pas été admis en équipe hospitalière et ça tombe bien car elles me font gerber. Mais pas les personnes trans qui passent par elles.

Les non-binaires... je te dirais de surtout continuer à distinguer des personnes qui seraient agenre, bigenre, gendefluid etc. et quelques rares cas farfelus qui sont en fait peu nombreux mais qui vocifèrent tellement qu'ils donnent l'impression d'être beaucoup à être "cristalgenre" ou "bleugenre". Le ressenti a ses limites quand il sert d'excuse à certaines personnes pour de fait en arriver à tenir des propos transphobes ou saper les mouvements politisés (c'est une problématique assez présente sur l'internet trans français, en ce moment...) Je déteste le fait que des termes comme truscum existent. Hélas, ils viennent du fait qu'à un moment donné, c'était le mouvement inverse : des trans très médicalistes vociféraient beaucoup et ont donné l'impression que si on se dit juste "homme" et qu'on veut la THS et des opérations, de fait on est un connard sexiste oppressif. Or, bien sûr que non. De la même manière que l'immense majorité des personnes qui se reconnaissent dans l'appellation assez fourre-tout de non-binaire ne peuvent ni ne souhaitent nuire aux personnes trans.

Tout ça pour dire : ça n'existe pas les mauvais trans. Les mauvaises personnes, oui. Et il y en a des cis, trans, non-binaires. Décide de ne pas en être une en ne cherchant pas à imposer à tous ce qui te convient à toi (les équipes hospitalières), et si tu te trouves face à quelqu'un qui essaie de t'imposer ce qui lui convient (l'androgynie comme seul idéal acceptable par exemple), protège-toi et ne rentre pas dans un jeu d'opposition qui tend à faire oublier que face à l'immense majorité des gens - cis, "gender conforming" ou que sais-je - on ferait bien mieux de se serrer les coudes. Discuter de ce qui nuit au "mouvement trans" ou aux personnes trans, chercher à souffrir et faire souffrir le moins possible, c'est toujours positif ; se bouffer le pif "entre nous", ça ne mène à rien.

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Re: Ne pas se "sentir" trans ?

Message par Harrington » 18 févr. 2017 15:58

Quand je vois des personnes se disant trans [...] "se sentant d'un genre ou l'autre selon leurs humeur/selon les jours" [...] ça me rend confus.
Intérieurement, je me sens ni d'un coté, ni de l'autre. Résolument pas femme ; mais pas tout a fait homme non plus. J'explique souvent que je me sens "entre les deux", mais parfois, c'est plutôt "aucun des deux". Il semblerait que mon idéal physique, en adéquation avec la façon dont je me sens, emprunte autant de caractéristiques masculines que féminines
Moi ce qui me rend confus c'est que ces deux extraits ont été écrits par la même personne à quelques mois d'intervalle et que, hasard sûrement, pile entre les deux cette personne est entrée en équipe hospitalière.

Bref.
Le fait que je sois trans est une condition médicale.
Ben non, en fait. Enfin plus précisément : c'est ton droit de considérer que ton cas relève d'une condition médicale, mais n'en fais pas une généralité. Je n'ai pas de "condition médicale", et pourtant je suis bien trans avec la dysphorie et tout le tralala.
Peut-on etre trans sans etre dysphorique ? Moi qui croyait que justement c'était une composante essentielle et inhérente...
La composante essentielle, c'est : être désigné comme un sexe/genre à la naissance au regard des organes génitaux externes et constater ensuite que l'identité de genre / le sexe psychologique (il y a plein de termes possibles) ne correspond pas strictement à cette identification initiale. C'est tout.

Peut-on être trans sans être dysphorique ? Sans doute. Personnellement depuis que je transitionne, il se passe des semaines entières sans le moindre moment dysphorique. Sans jamais de sa vie avoir éprouvé de dysphorie de genre sociale ou physique ? Je trouverais ça plus étonnant mais après tout je ne suis pas dans la tête de toutes les personnes trans du monde et je ne prétends pas définir à moi seul qui est "assez trans", qui souffre "assez" ou pas.
Pour moi "passer" est vital, pourquoi ce rejet du passing ? La non-conformité au genre, okay, mais ?
C'est vital pour toi, écoute tant mieux, ou en tout cas ça te regarde et aucun problème. Pour d'autres, ça ne l'est pas. Par exemple pour moi, c'est important que je voie un homme dans mon miroir. Ce que voit la boulangère je m'en cogne déjà beaucoup plus. Pour d'autres, seule compte la boulangère. Pour d'autres encore, ce qui compte c'est de s'opposer au normes de genre. Et surtout, pour beaucoup de gens, ce qui compte c'est d'être soi-même et là je ne vois pas trop pourquoi on voudrait trouver une finalité à ça.
Le mépris des personnes cisgenres
Je méprise profondément le sexisme qui nourrit et se nourrit des stéréotypes de genre imposés et fondés sur une vision arbitraire et basée sur les personnes cis les plus caricaturales... et pourtant je suis un gars en chemise à carreau qui essaie de faire pousser sa barbe, si tu vois ce que je veux dire. Et je ne méprise bien sûr pas les personnes cis. Ne confonds pas se défendre de la cisnormativité / du cissexisme ou rejeter le sexisme, et rejeter les personnes cis.
j'en viens a me demander si moi-même je suis vraiment trans
Alors du coup je te conseillerais de plus te soucier de toi-même que de chercher à comprendre pourquoi untel ou untel ou ieltel (humour !) fait ceci ou cela. Ne laisse personne d'autre définir pour toi qui tu es (que ce soit par rejet - les personnes non-binaires que tu n'aimes pas - ou par pression ou autoritarisme docte - les médecins.)

Travaille plus sur toi et soucie-toi moins des autres, fais ta transition comme tu l'entends si le parcours entrepris te convient, et ne perds pas ton temps à verser dans la négativité envers des gens dont pourtant, en lisant la première citation tirée de ton parcours, tu semblais plus proche et en tout cas moins critiques avant de passer par la case "hôpital."

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Re: Ne pas se "sentir" trans ?

Message par TrimmTrabb » 18 févr. 2017 17:57

Yop!
Et j'ai eu d'assez bonnes raisons de me taire jusque là vu la scandale que ma vision des choses semble provoquer.
Je crois qu'il y a un moment donné où le scandale ne sort pas d'un chapeau... Il y énormément de choses problématiques dans tes propos, et je ne suis ni non-binaire, ni sur tumblr...

Harrington a déjà donné des infos sur la non-binarité. Il y des personnes non-binaires sur le forum et là j'espère juste qu'iels ne liront pas ton post... D'autant plus que la vision binaire du genre et du sexe cause également du tort aux personnes trans binaires, si ce n'est l'un des plus gros arguments transphobes.
A un moment donné, ça change pas grand chose à ta vie que des personnes se disent trans non-binaires, donc pourquoi cette croisade?
De plus il y a des personnes trans binaires que choisissent de ne pas transitionner, je ne vois pas en quoi ça serait un pré-requis pour avoir le droit de se dire trans... Les personnes qui ont transitionné n'étaient pas moins trans avant...
Pour prendre mon cas, dans l'absolu j'aimerai prendre des hormones et faire une mastectomie, mais certains obstacles me paraissent encore insurmontables, et ça me ferait suer qu'à cause de ça on me dise que je suis pas "assez trans" :|
Après peu importe qu'on appelle ça truscum ou quoi, le fait est que ça existe et j'ai déjà lu des trucs bien glauques et qui font pas forcément se sentir bien de la part de susnommé... Certaines terfs aussi supportent mal qu'on les appelle comme ça, pourtant elles existent, je dis ça, je dis rien...

Petit rappel, le transsex****** n'est plus reconnu comme maladie psychiatrique en France depuis 2010, et tout les textes tendent là-dessus, ça a été remplacé dans le DSM par dysphorie de genre et ça va disparaitre également du CIM (classification des maladies par l'OMS) en 2018 si je ne m'abuse. Après libre à chacun.es de se dire malade ou atteint d'un truc, mais ça fait pas franchement avancer le schmilblick, et après c'est que mon point de vue qui peut paraitre dur, mais je trouve ça légèrement masochiste mais soit, si ça fait plaisir à certain.es... J'ai déjà assez à faire avec la transphobie de tout poil : l'honteusement éclatante, l'ordinaire et l'intériorisée... Pour me rajouter un truc...

Après pour ce qui est de la dysphorie en elle-même, c'est quand même plus de l'ordre de la comorbidité. Genre t'es en dépression à cause de la dysphorie, mais la dysphorie en elle-même n'est pas la dépression... Bref...

En fait ce qui craint vraiment dans tes propos, c'est que ça ressemble drôlement à un discours d'oppresseur qui vient pleurer que les opprimé.es soient méchant.es avec lui... C'est difficile à cautionner quoi...

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Re: Ne pas se "sentir" trans ?

Message par Mr. K » 18 févr. 2017 19:43

J'ai le sentiment que tu opères une confusion entre genre et expression de genre. L'un est un ressenti intérieur personnel, l'autre ce que l'on montre socialement. Tu peux avoir une personne non-binaire socialement homme : la présentation est masculine, mais le ressenti sur le genre moins tranché.
A mes yeux, il n'y a pas quelqu'un plus légitime qu'un autre. je ne peux pas prendre mon cas et ma vision des choses pour une généralité. Pour moi, c'est à la personne de se définir, et ça e regarde qu'elle. De fait, je n'ai pas à dire à une personne très binaire, très parcours "classique" qu'elle est plus ou moins légitime qu'une personne qui ne passera pas par une transition médicale.

Sur les xénogenres et neurogenres : il faut bien prendre en compte que les premiers sont très souvent synesthésiques, et les seconds sont neuroatypiques (comme autiste Asperger). De fait, leur mode de fonctionnement interne diffère énormément de personnes dot les sens ne sont pas mêlés (chez qui les mots n'ont pas de goût ou les notes de musique des couleurs, par exemple) tout comme un mode de fonctionnement neuroatypiques diffère tellement d'un mode de fonctionnement neurotypiques qu'il n'est pas évident de "se mettre à la place de..."

Sur le ressenti dysphorique, en effet, il est différent selon les gens. Certaines personnes ne se sentiront pas assez dysphoriques pour entamer des procédures médicales, ça n'est pas pour autant qu'elles ne sont pas dysphoriques. Là encore, slon moi, pourquoi s'acharner à vouloir rentrer dans leur tête si le ressenti t'est étranger.
Par ailleurs, tu es libre de considérer que ta dysphorie est une condition médicale, mais non, ce n'est pas le cas de tout le monde, c'est un ressenti propre. Je reprends l'exemple de la neuroatypie : une personne autiste a un fonctionnement différent, mais ce n'est pas une maladie/condition médicale ou autre.

Là, tu entres dans les critères psy et physiques pour être pris en charge par une équipe hospitalière, ce n'est clairement pas le cas de tout le monde. Une personne non-binaire sera discriminée sur ce point.

Ce que ressentent, veulent les personnes non-binaires échappent à ta perception semblerait-il, elles n'en sont pas mois légitimes. Si tu te heurtes à des personnes qui s'opposent à toi et ne partagent pas ton ressenti sur la transidentité, eh bien il suffit de changer de groupes ou de blogs, des ressources écrites/gérées par des personnes binaires existent en masse.
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Re: Ne pas se "sentir" trans ?

Message par TrimmTrabb » 18 févr. 2017 21:02

Sur les xénogenres et neurogenres : il faut bien prendre en compte que les premiers sont très souvent synesthésiques, et les seconds sont neuroatypiques (comme autiste Asperger). De fait, leur mode de fonctionnement interne diffère énormément de personnes dot les sens ne sont pas mêlés (chez qui les mots n'ont pas de goût ou les notes de musique des couleurs, par exemple) tout comme un mode de fonctionnement neuroatypiques diffère tellement d'un mode de fonctionnement neurotypiques qu'il n'est pas évident de "se mettre à la place de..."
Voilà ce que je voulais ajouter, mais je devais aller en course, 3615 mylife....

Je trouve aussi que c'est une drôle d'idée de s'attaquer à des jeunes sur tumblr en disant qu'ils font semblants d'être trans. Je l'ai souvent vu passer celle-là, en fait ça ne rend service à personne. Admettons que ce soit un.e jeune en crise pour qui ça ne sera qu'une phase, bah au pire ça fera quelqu'un qui connait la transidentité, donc un adulte certainement plus tolérant... En plus ça enfonce le clou pour les ados trans qui de base sont déjà pas trop pris au sérieux, et maintenant il faut qu'en plus ils se prennent des remarques là-dessus, bref... Tout le monde n'a pas la même adolescence, alors voilà y en a qui aiment en raconter beaucoup trop sur des blogs et parfois de manière très maladroite, mettre des trucs qui clignotent et tout...C'est pas pour autant qu'il faille leur jeter la pierre :roll: ... Parce que c'est juste impossible de déterminer qui est honnête ou qui fait ça en pensant que ça le.la rendra intéressant.e... Et comme on dit, dans le doute on s'abstient quoi...

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Re: Ne pas se "sentir" trans ?

Message par Radis » 19 févr. 2017 14:35

Attention, le changement d'ALD ne sort aucunement les trans des maladies mentales, c'est juste un tour de passe-passe.

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Re: Ne pas se "sentir" trans ?

Message par TrimmTrabb » 19 févr. 2017 14:54

Certes. De toute façon la transition est médicalisée, donc il faut aussi prendre en compte le remboursement par la sécu, forcément il y aura toujours où ça va coincer, non? Ça serait catastrophique si on devait tout payer de notre poche... Après l'idée de la déclassification est là, ça finira peut-être par faire son chemin...

De toute façon l'auto-détermination des personnes trans prime devant toutes les foutaises que les auto-proclamés experts peuvent raconter...

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Re: Ne pas se "sentir" trans ?

Message par esquare » 20 févr. 2017 01:29

La ou je pense que le sujet fait débat c'est peut être sur la question des oppressions au quotidien dans un monde
binaire lié aux questions d'identités.
Perso je comprend la colère de certains et certaines face à des personnes, notamment sur des termes d'identités nouveau et le décalage avec la réalité, car ces personnes aux identités nouvelles, pour certaines, je trouve qu'elles ne relève d'aucunes oppressions du fait d'être trans, type aller chercher un colis, trouver un taff en rapport avec ses papiers, se faire taper dessus parce que on sait pas si t'es une fille ou un gars, voir identifié trans et agressé en conséquence....



Des personnes j'ai l'impression dans un confort internet, via des forums, jeux de rôle, ou autre petit milieu entre ami.es qui prendrons une identité par exemple "animal spirit" , un look qui sort de la norme ( punk, gothic, wtf), à moins de renvoyer une image androgyne, seront catalogué par le quidam lambda, d'homme ou femme. La société marche malheureusement ainsi.

Et dans des situations ou cela concerne autre chose que la vie privée et encore, je pense que l'employé de la poste, ou les impôts en on rien à carré que tu te sentes chat spirit ou que sais je, c'est case M ou F, le reste ils penseront que la personne est originale dans son look et sa manière d'agir, de penser, mais ça me fait criser d'entendre ces personnes se plaindre d'être victimes de transphobie. Victimes peut être d'intolérance face à ce qu'ils et elles sont oui, je pense au look par exemple.

Concernant du coup ainsi par exemple les xénogenres, puisque ce terme est cité, de ce que je comprends, c'est plus un rejet par comportement atypique qu'ils et elles pourraient subir, que de la transphobie.

Un truc pour moi complexe à expliquer aussi c'est l'entre soit ou les gens vont exprimer une identité dans un cadre restreint et au quotidien, ce que je peux comprendre, se conformer au normes attendues.
Pour moi les discriminations ne sont pas les mêmes, malgré que j'ai horreur de faire une échelle de graduation, non le vécu n'est pas le même, les risques ne sont pas les même.
Perso moi je fais plus de manif. Avec mes papiers M maintenant j'ai pas envie de finir en GAV avec des mec cis.
Identifié trans je ne donne pas cher de ma peau.

Des plans culs avec des personnes cis, pareil, j'ai pas l'impression d'avoir les mêmes problématiques qu'une personne qui assume pleinement de s'identifier à son genre de naissance sur des sites rencontres et autrement avec ses potes, mais tu comprends le monde il est trop binaireeee -_-

Qu'on retrouve d'ancienne traces de mon activité à mon ancienne identité sur internet alors qu'aux yeux de tout les gens que tu connais dans ton milieux pro tu es un mec, oui je crains pour mon travail et mes relations de travail.

Fin bref, c'est ce que m'a inspiré certain point soulevé par ce topic.

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