Transition chez les paramédicaux
Posté : 21 nov. 2016 23:20
Embauche : Je souhaite résumer ici mon parcours et les difficultés rencontrées lors de mon début de carrière car elles avaient fait écho, sur l'ancien forum, à certains. Donc si ça peut aider ...
Je suis infirmier, j'ai été diplômé et donc lancé sur le marché du travail avec une mastectomie, un an d'hormonothérapie et un CEC non lancé. En gros un passing pas trop crade mais des papiers qui ne correspondent pas du tout.
J'ai eu deux entretiens d'embauche pour un premier poste à l'époque. Tous les deux sur le même modèle :
- CV et lettre de motivation au masculin, sans évoquer ma transidentité.
- Entretien au masculin
- En fin d'entretien, demande des derniers rapports de stage (au féminin) que je leur présente en précisant qu'ils sont au féminin car je suis trans et en court de transition. Une phrase courte, sur un ton banal.
- Réactions des recruteurs : indifférence pour les uns, un peu paumée pour la seconde.
Les premiers m'ont embauché pour l'ouverture de la clinique pour laquelle je bosse encore actuellement, la seconde ne m'a jamais rappelé.
Ca aurait pu être parfait si je n'avais pas eu ensuite des problèmes avec les hauts dirigeants du groupe et l'ARS.
A mon arrivée dans l'entreprise, pas de problème particulier : tenues, vestiaires, badge, planning et même fiche de paie au masculin. J'ai su (plus tard) que la seule précaution qu'ils ont prise me concernant était de demander au psychiatre proprio de la clinique si un employé trans était problématique pour lui. La réponse était non.
Seulement, deux mois après l'ouverture, une fois que j'étais bien ancré dans mon taff, très à l'aise avec tout le monde, l'ARS fait une descente à la clinique pour vérifier tous les dossiers des employés et s'assurer que tout le monde est en règle (démarche normale).
Et là, mon dossier coince.
Pour eux, il est impossible et illégal de se présenter et vivre au masculin en ayant un diplôme au féminin. Rien ne prouvait, selon eux, que mon diplôme était le mien et pas celui de ma soeur par exemple.
J'étais en pleine période d'essai (4 mois), mes chefs directs étaient emmerdés car je bossais vraiment bien et ne voulait pas couper les ponts avec moi mais au dessus, sous couvert de pas vouloir s'emmerder de trop (et par crainte de finir en justice si je faisais une erreur grave), ils leur conseillaient de prendre en compte les remarques de l'ARS et de rompre mon CDD.
On a fini par trouver un compromis : j'ai lancé mon CEC (sans hystérectomie, en me disant que ça ne passerait jamais d'ailleurs ...) et fourni des attestations médicales et sociales pour "prouver" ma transition en cours qu'on a scellé dans une enveloppe, avec un courrier écrit conjointement par le directeur de moi-même autorisant cette démarche (puisqu'il est illégal qu'un employeur ait accès à des données médicales de ses employés). Le tout a été mis au coffre de la clinique et n'aurait été ouvert et utilisé qu'en cas de procès.
J'ai eu par la suite mon CEC, l'ARS s'est calmée avec moi (car ils les ont encore emmerdés lors de la certification un an et demi après) et tout est rentré dans l'ordre.
Je suis infirmier, j'ai été diplômé et donc lancé sur le marché du travail avec une mastectomie, un an d'hormonothérapie et un CEC non lancé. En gros un passing pas trop crade mais des papiers qui ne correspondent pas du tout.
J'ai eu deux entretiens d'embauche pour un premier poste à l'époque. Tous les deux sur le même modèle :
- CV et lettre de motivation au masculin, sans évoquer ma transidentité.
- Entretien au masculin
- En fin d'entretien, demande des derniers rapports de stage (au féminin) que je leur présente en précisant qu'ils sont au féminin car je suis trans et en court de transition. Une phrase courte, sur un ton banal.
- Réactions des recruteurs : indifférence pour les uns, un peu paumée pour la seconde.
Les premiers m'ont embauché pour l'ouverture de la clinique pour laquelle je bosse encore actuellement, la seconde ne m'a jamais rappelé.
Ca aurait pu être parfait si je n'avais pas eu ensuite des problèmes avec les hauts dirigeants du groupe et l'ARS.
A mon arrivée dans l'entreprise, pas de problème particulier : tenues, vestiaires, badge, planning et même fiche de paie au masculin. J'ai su (plus tard) que la seule précaution qu'ils ont prise me concernant était de demander au psychiatre proprio de la clinique si un employé trans était problématique pour lui. La réponse était non.
Seulement, deux mois après l'ouverture, une fois que j'étais bien ancré dans mon taff, très à l'aise avec tout le monde, l'ARS fait une descente à la clinique pour vérifier tous les dossiers des employés et s'assurer que tout le monde est en règle (démarche normale).
Et là, mon dossier coince.
Pour eux, il est impossible et illégal de se présenter et vivre au masculin en ayant un diplôme au féminin. Rien ne prouvait, selon eux, que mon diplôme était le mien et pas celui de ma soeur par exemple.
J'étais en pleine période d'essai (4 mois), mes chefs directs étaient emmerdés car je bossais vraiment bien et ne voulait pas couper les ponts avec moi mais au dessus, sous couvert de pas vouloir s'emmerder de trop (et par crainte de finir en justice si je faisais une erreur grave), ils leur conseillaient de prendre en compte les remarques de l'ARS et de rompre mon CDD.
On a fini par trouver un compromis : j'ai lancé mon CEC (sans hystérectomie, en me disant que ça ne passerait jamais d'ailleurs ...) et fourni des attestations médicales et sociales pour "prouver" ma transition en cours qu'on a scellé dans une enveloppe, avec un courrier écrit conjointement par le directeur de moi-même autorisant cette démarche (puisqu'il est illégal qu'un employeur ait accès à des données médicales de ses employés). Le tout a été mis au coffre de la clinique et n'aurait été ouvert et utilisé qu'en cas de procès.
J'ai eu par la suite mon CEC, l'ARS s'est calmée avec moi (car ils les ont encore emmerdés lors de la certification un an et demi après) et tout est rentré dans l'ordre.