Couper les ponts et conséquences

Relations sociales, acceptation, coming-out...
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Exterminated
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Couper les ponts et conséquences

Message par Exterminated » 13 févr. 2019 02:52

Bonjour à tous,

Je commence à sérieusement désespérer, donc je poste un sujet au cas où certains des conseils à me donner.

Je suis out à ma famille depuis début 2015, je venais d'avoir 15 ans, et depuis rien n'avance. Si je puis dire, ça va même de pire en pire. Pendant des années ils m'ont donné des faux espoirs ici et là, histoire de me calmer, mais au final il est clair qu'ils n'ont aucune intention d'être un soutien dans mon parcours. Au contraire, il sont et vont continuer à être un bon gros obstacle. Après 4 ans il continuent à émettre des hypothèses bidons pour expliquer ma transidentité et jouent plus que jamais sur le chantage émotionnel et financier pour m'empêcher de transitionner.

Donc c'est invivable. Je me suis beaucoup intéressé aux aides financières auxquelles je pourrais avoir accès, histoire d'avoir un toit et de pouvoir poursuivre mes études (qui ne me rapporteront pas d'argent pendant encore presque 5 ans), et à la rentrée prochaine je pourrais en théorie quitter les ponts avec ma famille.

En soi, c'est la solution la plus logique, celle que j'entends de la part d'autres personnes LGBT pas acceptée, celle qu'on me propose direct quand je parle de ma situation. Ta famille t'aime pas comme tu es ? Prends ton courage à deux mains et vis pour toi-même, par toi-même.

Mais je sais pas si ça vaut le coup. J'suis pas le gars le plus sociable au monde, j'ai quelques potes mais aucun vraiment proche. Ma famille est la seule "constante sociale" de ma vie, les seules personnes que je vois souvent et sur qui je peux compter. Je ne peux pas imaginer l'état émotionnel dans lequel je serais si je finissais réellement tout seul, avec mes bouquins de cours et quelques potes qui vivent même pas dans la même ville. Et même si objectivement, ma mère refuserait de me voir mais m'aimerait quand même, j'aurais des moments où je serais convaincu que littéralement plus personne ne m'aime et c'est franchement dangereux.
Puis faut pas oublier le chantage émotionnel. Ma mère va pas me dire "eh bah c'est bien, dégage" si je dis que j'en ai marre et vais me débrouiller tout seul. Ça va pleurer, ça va dire que je suis égoïste, ça va se blâmer soi-même, ça va boire, ça va menacer de se suicider car "je tue son enfant". Et j'ai beau être aussi énervé et désespéré que je veux, je n'arrive jamais à ne pas être affecté par ce genre de discours / comportements.

Donc je suis dans le doute. D'un côté, des parents qui me voient dans le mal depuis des années et prétendent vouloir m'aider tout en refusant d'accepter la réalité pour leur propre confort émotionnel. De l'autre, la réalité que j'ai besoin de gens, de liens pour survivre. Gérer la galère financière, administrative et émotionnelle d'un coupage de pont va m'épuiser et probablement me faire plus de mal que juste continuer de prétendre que la situation actuelle est vivable.

Mais ça devient dangereux pour moi de vivre ainsi. Ces derniers mois je suis pour la majorité du temps assez calme, mais mes mauvais jours sont devenus invivables et s'empirent. J'ai l'impression de perdre ma tolérance aux mauvais jours, aux émotions qui vont avec, si ça fait sens. Dès que je les sens arriver, je réagis au quart de tour.

Je me sens assez seul dans cette situation qui dure depuis ce qui semble être l'éternité et me laisse sans repère certain et avec un futur flou. Donc j'aimerais savoir si des gens ont connu des situations similaires et/ou auraient des conseils/témoignages.

Merci beaucoup !

Mickaël
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Re: Couper les ponts et conséquences

Message par Mickaël » 13 févr. 2019 06:01

Salut Exterminated.
C'est effectivement une situation délicate et tu es jeune. J'ai moi-même coupé les ponts avec mes trois soeurs mais pas à cause de ma transition. Simplement pour elles, je n'existe que quand elles ont besoin. J'ai 47 ans. Ca a duré jusqu'à il y a un an et j'ai décidé de cesser le peu de relations que nous avions. Nous ne sommes certes pas dans la même situation mais je pense qu'au bout d'un moment, soit on t'accepte comme tu es et on te respecte soit il faut te préserver et prendre tes distances. Il ne s'agit peut-être pas de couper les ponts définitivement mais de t'éloigner d'eux affectivement quelques temps afin que chacun réfléchisse. C'est sûr que si c'est ton seul lien c'est compliqué. Est-ce que tu ne peux pas te rapprocher d'une association où tu pourrais rencontrer des personnes comme nous ? Ca pourrait te faire du bien. Par ailleurs si tu est étudiant ou si tu as un travail, ça permet de créer du lien même si ce n'est pas forcément facile pour toi.
Moi j'ai culpabilisé longtemps de mon envie de couper les liens avec ma famille. Mes parents sont décédés. Avec le recul, j'aurais dû le faire avant. Tu vis pour toi, pas pour faire plaisir aux autres, serait-ce ta famille. J'espère que je ne te choque pas par mes propos. Ce n'est pas le but et je m'en excuse si je te heurte.
Il faut parler calmement, expliquer gentiment à ceux que tu aimes. Il faut leur dire que ta transition ne changera rien à ton amour pour eux. Il faut être patient. Mais au bout d'un moment, quand tu penses ne rien pouvoir faire de plus il faut te protéger et te faire aider par d'autres personnes qui peuvent te comprendre. C'est difficile car les liens familiaux sont sensés être les plus forts. Parfois, ce n'est malheureusement pas le cas et c'est ainsi.
J'espère que tu parviendra à prendre une décision qui te convienne .
Bon courage en tout cas.
Si tu souffres aujourd'hui, c'est que ton destin te prépare quelque chose de bien plus merveilleux pour demain. Ne renonce jamais.
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Re: Couper les ponts et conséquences

Message par PauSG » 13 févr. 2019 10:27

Salut Exterminated, c'est effectivement vraiment une situation compliquée dans laquelle tu te trouves.
Déjà, d'un point de vue légal, il faut savoir que tes parents ont l'obligation de subvenir à tes besoin tant que tu es étudiant, donc dans le principe ils ne peuvent pas te faire de chantage financier (même si j'imagine bien que tu préférerais que ça ne se discute pas devant un juge des affaires familiales).

Je ne sais pas dans quelle région tu te situes, mais si tu as une asso trans pas trop loin, est ce que tu penses que tes parents pourraient accepter d'aller à un groupe de parole, ou même de discuter au téléphone avec un autre parent de personne trans?
Sinon, si tu avais le soutien d'un médecin ou d'un psy, est ce que tu crois que ça pourrait les "convaincre" ?
Le blog de mon parcours: http://transboiramble.blogspot.fr/

Guy
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Re: Couper les ponts et conséquences

Message par Guy » 13 févr. 2019 13:31

Salut Exterminated,

Je rejoins ceux qui t'ont déjà répondu. Notamment l'idée que pour l'instant, envisager l'idée de ne pas couper radicalement les ponts.
Tu as le droit même à la majorité, à une pension alimentaire puisque tes parents doivent subvenir à tes besoins. ça peut être fait "à l'amiable" ou de façon plus judiciaire (tu t'adresse au tribunal pour qu'une demande soit faite).

Pour une autre raison que la transidentité, j'ai quitté l'enfer familial brusquement à 18 ans. Je suis quelqu'un d'assez solitaire. Ce qui m'a énormément aidé, c'est que j'avais un suivi psy, avant et donc après cette rupture familiale. J'ai été énormément soutenu par mon psy, mais aussi des assistants sociaux qui m'ont aidés dans les démarches administratives (indépendance, impôts, cmu, travail ...). Et j'ai eu de la chance.
C'est au bout de quatre ans que j'ai commencé à reprendre contact avec mes parents (j'en avais un peu avec une partie de ma fratrie). ça se passe bien.
Cette rupture à été salvatrice, pour moi (même si très douloureuse à cause de la solitude et d'autres choses), et pour ma famille.

Aujourd'hui je suis étudiant depuis trois ans, financièrement ça va, toujours mon suivi psy qui aide, compétences sociales pas au top mais mieux, et quand je regarde derrière moi : heureusement que je suis parti ! Je me suis sauvé la vie, j'ai pu penser à moi et connaître ce qu'était la bienveillance totale; j'ai évolué terriblement.

Je ne conseille pas de partir de chez soi, et encore moins quand je ne connais pas la personne. Mais si tu penses que tu dois t'éloigner pour enfin respirer, fais-le de manière au moins temporaire dans un premier temps. Va aussi voir les associations transidentitaire, et au mieux, trouve un professionnel à qui parler régulièrement. Si tu décide, un jour ou l'autre, de manière réfléchie, de partir, "définitivement", pense d'abord à ta sécurité financière, personnelle, ... Anticipe. Oui peut-être que tu vas être seul dans un premier temps. Mais tu te feras des amis, peut-être. Tu vas "grandir". Il y a des assistants sociaux qu'on peut voir pour de l'aide administrative aussi. Il y a la bourse. Si tu es en état de rupture familiale, indépendant, tu as le droit à la bourse dont le montant sera en fonction de ton éloignement géographique et de ta feuille d'impôt. Tu as aussi le droit de voir des proches même si tu refuse de voir juste tes parents par exemple. Tu as le droit aussi de les voir tout en refusant de dire où est-ce que tu vis.

Courage :)

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Re: Couper les ponts et conséquences

Message par Peter Pan » 14 févr. 2019 02:02

Je vais aussi rejoindre ce qu'on dit les autres. C'est facile de dire "reste" ou "pars", mais au final, la bonne solution reste celle qui t'apportera le plus de confort et de bien-être sur le long-terme.

Le problème, après, c'est de réussir à identifier ce qui peut t'aider justement. Si ta famille est un milieu carrément toxique pour toi, qui te fatigue et qui te démoralise, le mieux reste (à mon sens) de t'en éloigner. Tu le dis toi-même : ça devient dangereux pour toi de vivre ainsi. Et si ça devient dangereux, concrètement, c'est que c'est pas tenable sur le long-terme non plus. Couper les ponts ou s'éloigner durablement, ça reste un choix difficile. Y'a de la culpabilité dans le fait de vouloir s'éloigner de ses parents dans la mesure où c'est contraire à ce qu'on nous apprend, et que beaucoup auront tendance à te dire que tu dois les aimer quoi qu'il arrive et que tu es égoïste etc etc. C'est dur à désapprendre.
Tout dépend d'à quel point tu peux/veux couper les ponts en question, aussi. Tu peux couper tout contact ou juste t'éloigner géographiquement, avoir ton logement, tout en revenant les voir de temps en temps. Parfois ça fait vraiment du bien d'être moins tout le temps collé à certaines personnes. Ça peut restaurer le dialogue ou permettre aux autres de réfléchir et de revenir sur leurs positions (on peut rêver, hein :mrgreen: ) Si tes parents acceptent de changer leurs positions, de voir des assos trans, de se renseigner, ce serait le mieux. Mais s'ils veulent pas, ben, à un moment donné, tu peux pas les forcer malheureusement.

J'ai l'habitude du chantage émotionnel (le "ça va pleurer, ça va dire que je suis égoïste, ça va se blâmer soi-même, ça va boire, ça va menacer de se suicider" mmmh je me sens comme chez moi) donc je sais à quel point ça peut être dur à vivre et à gérer, même quand on rationalise et qu'on essaie de s'en distancier. Je compatis vraiment.

Enfin bref - en fait le truc c'est un peu ça : que tu veuilles t'éloigner ou carrément faire "ciao les gars", je te conseillerais d'y réfléchir, de t'organiser au niveau de tout ce qui pourrait t'inquiéter (argent, etc) et de te prioriser quand tu pèses les pour et les contre. S'inquiéter des autres c'est bien, mais tu passes en premier. Si tu es SÛR que ça te ficherait au fond du fond et que ce serait limite dangereux pour toi de te retrouver isolé, même temporairement, c'est plus compliqué.
Malgré tout, au final, tu sais qu'en restant chez toi tu vas continuer d'aller mal. Voire que ça va empirer. En partant tu iras peut-être encore plus mal au début, mais il y a une probabilité nette d'amélioration par la suite, de nouvelles possibilités, des mieux potentiels. A toi de voir !

J'espère vraiment que ça va s'arranger pour toi, en tout cas. Tu mérites d'être entouré de gens qui te soutiennent, pas qui t'enfoncent. :(

Radis
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Re: Couper les ponts et conséquences

Message par Radis » 14 févr. 2019 15:17

C'est aussi très compliqué de vivre uniquement avec les bourses scolaires, sachant qu'elles sont versées assez tard dans l'année scolaire. Certaines écoles/facs ont des aides d'urgences mais pour cela il faut prouver que tu as été mis à la porte et que tes parents ne subviennent plus à tes besoins (la jurisprudence les oblige à te soutenir financièrement jusqu'a l'obtention d'un CDI).

Dans ce cas il te faut dés à présent demander une séparation fiscale d'avec tes parents afin d'avoir ta propre feuille d’impôt et pouvoir justifier ta situation.

Le fossé entre ce qu'on imagine de vivre et ce qu'on va vivre est souvent énorme, te retrouver seul d'un coup peut être un vrai traumatisme qui peut te paralyser et te bloquer dans tes études (ça et la situation globale autour de toi). C'est un facteur que l'on prend trop peu souvent en compte.

Est ce que tu seras en capacité de te débrouiller pendant 5 ans? Est ce que ça va etre seulement 5 ans? Est ce que après tu es sur d'avoir un boulot après(ce qui permettrait une demande de pret étudiant)? Est ce que tu te sens de bosser pendant tes études pour compléter tes revenus?

Est ce que ça ne serait pas plus rassurant/safe de faire une formation courte qui débouche directement sur un boulot pour avoir ton indépendance et ensuite voir pour reprendre tes études?


Ce sont juste des questions que je te donne pour y réfléchir.

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Re: Couper les ponts et conséquences

Message par Zoozz » 23 févr. 2019 21:06

chaud, je compatis. Ma mère m'a aussi fait un chantage au suicide et m'a beaucoup fait culpabiliser au début. Ca s'est calmé avec le temps et de nombreuses lettres explicatives de la situation, mais ce qui a vraiment aidé, c'est quand je lui ai dit qu'elle me rendait malheureux là, et que si elle voulait mon bonheur, il fallait qu'elle se calme et en parle à son psy. J'ai vu une psy aujourd'hui pour parler de tout ça et le conseil qu'elle m'a donné c'est que quand les parents viennent pour te parler de ça, tu évites le sujet et tu dis "je suis pas concerné" si tu te sens pas de gérer une discussion pas constructive ; elle m'a aussi dit d'écrire une lettre à ma mère pour lui expliquer que là, c'est ma souffrance. Elle m'a aussi conseillé de plus m'affirmer moi-même devant elle. ni couper les ponts ni toujours rester calme et expliquer calmement les choses, mais arriver à dire Je et moi. Je sais pas si ça peut t'être utile mais essaye. L'autre meilleur conseil qu'on m'ait donné un jour c'est de compartimenter ma vie, c'est à dire que les problèmes avec ma famille ne doivent pas envahir mon quotidien. Genre essayer de dire stop à la souffrance quand c'est possible et de pas me laisser trop envahir par ça quand j'y suis pas confronté au quotidien.
Concernant l'argent, dans le pire des cas, renseigne toi à ta fac si tu es à la fac pour voir s'il y a pas des aides ponctuelles qui existent. Je sais que normalement t's une aide annuelle qui peut t'être versé quand tu es déclaré juridiquement en rupture familiale. Et t'as aussi une aide ponctuelle qui peut t'être donné si t'es en galère même sans rupture familiale. Vois avec ton crous ou avec l'assistance sociale de ta fac/lycée.
Je te conseille vraiment aussi de voir si un centre LGBT près de chez toi a un acceuil psy, je pense que ça ne pourra que t'aider. Saches aussi que normalement tu peux te faire hospitaliser sur demande dans un hôpital psychiatrique si tu penses que tu vas mettre ta vie en danger

couss
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Re: Couper les ponts et conséquences

Message par couss » 24 févr. 2019 19:57

Tu peux voir aussi avec tout ce qui est mission locale, ils peuvent t'indiquer comment te loger.
Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s'habitueront.
René Char.

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Re: Couper les ponts et conséquences

Message par Exterminated » 22 mars 2019 04:35

Premièrement, je tiens à m'excuser pour mes deux mois de retard pour répondre ! Au début j'avais pas trop envie de revenir et de re-lire ce que j'avais écrit un soir où j'étais frustré et énervé, et ensuite j'y pensais tout simplement plus. Désolé à ceux qui avaient pris le temps de me répondre !
Mickaël a écrit :Salut Exterminated.
C'est effectivement une situation délicate et tu es jeune. J'ai moi-même coupé les ponts avec mes trois soeurs mais pas à cause de ma transition. Simplement pour elles, je n'existe que quand elles ont besoin. J'ai 47 ans. Ca a duré jusqu'à il y a un an et j'ai décidé de cesser le peu de relations que nous avions. Nous ne sommes certes pas dans la même situation mais je pense qu'au bout d'un moment, soit on t'accepte comme tu es et on te respecte soit il faut te préserver et prendre tes distances. Il ne s'agit peut-être pas de couper les ponts définitivement mais de t'éloigner d'eux affectivement quelques temps afin que chacun réfléchisse. C'est sûr que si c'est ton seul lien c'est compliqué. Est-ce que tu ne peux pas te rapprocher d'une association où tu pourrais rencontrer des personnes comme nous ? Ca pourrait te faire du bien. Par ailleurs si tu est étudiant ou si tu as un travail, ça permet de créer du lien même si ce n'est pas forcément facile pour toi.
Moi j'ai culpabilisé longtemps de mon envie de couper les liens avec ma famille. Mes parents sont décédés. Avec le recul, j'aurais dû le faire avant. Tu vis pour toi, pas pour faire plaisir aux autres, serait-ce ta famille. J'espère que je ne te choque pas par mes propos. Ce n'est pas le but et je m'en excuse si je te heurte.
Il faut parler calmement, expliquer gentiment à ceux que tu aimes. Il faut leur dire que ta transition ne changera rien à ton amour pour eux. Il faut être patient. Mais au bout d'un moment, quand tu penses ne rien pouvoir faire de plus il faut te protéger et te faire aider par d'autres personnes qui peuvent te comprendre. C'est difficile car les liens familiaux sont sensés être les plus forts. Parfois, ce n'est malheureusement pas le cas et c'est ainsi.
J'espère que tu parviendra à prendre une décision qui te convienne .
Bon courage en tout cas.
Salut !

Je suis bien d'accord avec le "soit on t'accepte, soit il faut te préserver et prendre tes distances". Affectivement je prends déjà pas mal mes distances, je ne leur fais plus confiance pour tout ce qui est mes pensées / mes états d'esprit (pour être ridiculisé dès que je montre des émotions, non merci) donc j'ai tendance à être assez froid et ils le sentent bien. Ça les frustre et les blesse un peu, mais jamais ils ne vont prendre le blâme pour mon changement de comportement.
Peut-être qu'il faudrait vraiment que je prenne mes distances, le dise clairement et arrête de rentrer au domicile familial tous les trois week-ends, mais jamais ils n'accepteront de continuer à me payer mes études si je fais ça. Ils vont voir ça comme du chantage émotionnel et donc inacceptable (l'hôpital qui se fout de la charité). A ce stage, j'ai bien l'impression qu'aucun discours ni comportement "temporaire" ne changera leur avis, et que seul me voir couper les ponts et ne pas être en contact avec eux du tout pendant une année ou deux pourra les faire réfléchir et accepter que je suis trans. Ou du moins tolérer que je suis trans.

Pour ce qui est des associations, j'ai cherché et dans mon coin y'a quelques associations LGBT+, mais j'ai assez peur d'être là-bas et d'être la seule personne trans présente. Je sais pas si c'est rationnel comme appréhension mais elle est vraiment pesante. Y'a un groupe de parole tous les mois pour les personnes trans à une des associations par contre, je vais essayer de me convaincre d'y aller au moins une fois.
Niveau "situation active", je suis étudiant, mais j'ai du mal à m'intégrer dans ma promo. Je suis vu comme un gars et m'entends bien avec tout le monde de manière générale, mais y'a personne avec qui je suis proche et je pense pas que ça va arriver d'ici tôt. Je vais essayer d'aller plus en cours (on a un système pour avoir les cours en polycopiés sans y aller donc je vois pas grande monde) je pense, histoire de voir d'autres têtes que ma famille.

Tes propos ne me heurtent pas, ça ne me choque pas. Je ne sais pas comment je verrai les choses dans 10 ans perso, je verrai bien, peut-être que moi aussi je regretterai ne pas avoir coupé les ponts plus tôt (en partant du principe que je vais bel et bien les couper bientôt).

En 4 ans à être out à mes parents, pas une seule fois nous nous sommes assis pour discuter calmement. Nous avons essayé mais ça finit toujours mal. J'espère qu'ils accepteront d'avoir une conversation calme un moment ou à un autre.

Merci beaucoup pour ta compréhension et tes conseils !
PauSG a écrit :Salut Exterminated, c'est effectivement vraiment une situation compliquée dans laquelle tu te trouves.
Déjà, d'un point de vue légal, il faut savoir que tes parents ont l'obligation de subvenir à tes besoin tant que tu es étudiant, donc dans le principe ils ne peuvent pas te faire de chantage financier (même si j'imagine bien que tu préférerais que ça ne se discute pas devant un juge des affaires familiales).

Je ne sais pas dans quelle région tu te situes, mais si tu as une asso trans pas trop loin, est ce que tu penses que tes parents pourraient accepter d'aller à un groupe de parole, ou même de discuter au téléphone avec un autre parent de personne trans?
Sinon, si tu avais le soutien d'un médecin ou d'un psy, est ce que tu crois que ça pourrait les "convaincre" ?
Salut !
Je n'étais pas au courant que les parents avaient l'obligation légale de subvenir aux besoins de leurs enfants étudiants même s'ils sont majeurs, et je suppose que mes parents ne le savent pas. Effectivement je préférerais éviter le juge des affaires familiales, mais c'est rassurant de savoir que la loi est derrière moi si vraiment ils décident de ne plus m'aider financièrement.

Y'a une association LGBT+ dans la ville de mes parents, mais je connaissais quelqu'un qui y allait et apparemment ils sont beaucoup plus centrés et informés au niveau LGB que T. J'ai peur qu'à un groupe de parole quelqu'un essaye de leur faire la morale du style "si vous aimez votre enfant vous devez l'accepter" (ils ont vu un documentaire sur les personnes trans et n'ont retenu plus ou moins que ces phrases là haha), donc je pense que parler avec le parent d'une autre personne trans serait mieux, ou voir des témoignages de parents.
Je vais essayer de voir avec eux s'ils seraient ok pour voir des témoignages dans un premier temps. J'avais déjà abordé l'idée y'a quelques années et ils avaient dit non, mais peut-être qu'ils seront plus ouverts à l'idée maintenant. Je pense que non mais ça coûte rien d'essayer.

Pour ce qui est du soutien d'un psy, je l'ai déjà. De deux psy, même. Après mon coming out, j'ai passé presque un an et demi à aller voir une psy pour mineurs, et au final elle leur a dit que j'étais très certainement trans et que c'était à eux d'accepter. Ils ont dit que je l'avais manipulée et ça s'est retourné contre moi.
Là y'a quelques mois je suis allé voir une psy en particulier "en qui ils ont confiance" pour faire un test blabla (pas lié à la transidentité), le test s'est avéré positif pour une condition spécifique (c'est pas une psychopathologie mais ça affecte ma manière de penser) et depuis mes parents sont persuadés qu'ils ont trouvé LA raison pour laquelle je "me crois trans". Cette psy (qui est quand même spécialisée dans cette condition hein) a beau avoir dit que non, y'avait aucun rapport entre ma "condition" et mon genre, ils écoutent pas.
J'ai confronté ma mère à ce propos, en lui disant que je pourrais passer 3 ans dans le bureau de tous les psys qui existent, si au final ils disaient tous "votre fils est trans" à l'unisson, elle ne me croirait toujours pas et m'accuserait de pas avoir donné tous les éléments / d'avoir oublié d'en donner. Elle n'a pas nié.

Merci pour les conseils !
Guy a écrit :Salut Exterminated,

Je rejoins ceux qui t'ont déjà répondu. Notamment l'idée que pour l'instant, envisager l'idée de ne pas couper radicalement les ponts.
Tu as le droit même à la majorité, à une pension alimentaire puisque tes parents doivent subvenir à tes besoins. ça peut être fait "à l'amiable" ou de façon plus judiciaire (tu t'adresse au tribunal pour qu'une demande soit faite).

Pour une autre raison que la transidentité, j'ai quitté l'enfer familial brusquement à 18 ans. Je suis quelqu'un d'assez solitaire. Ce qui m'a énormément aidé, c'est que j'avais un suivi psy, avant et donc après cette rupture familiale. J'ai été énormément soutenu par mon psy, mais aussi des assistants sociaux qui m'ont aidés dans les démarches administratives (indépendance, impôts, cmu, travail ...). Et j'ai eu de la chance.
C'est au bout de quatre ans que j'ai commencé à reprendre contact avec mes parents (j'en avais un peu avec une partie de ma fratrie). ça se passe bien.
Cette rupture à été salvatrice, pour moi (même si très douloureuse à cause de la solitude et d'autres choses), et pour ma famille.

Aujourd'hui je suis étudiant depuis trois ans, financièrement ça va, toujours mon suivi psy qui aide, compétences sociales pas au top mais mieux, et quand je regarde derrière moi : heureusement que je suis parti ! Je me suis sauvé la vie, j'ai pu penser à moi et connaître ce qu'était la bienveillance totale; j'ai évolué terriblement.

Je ne conseille pas de partir de chez soi, et encore moins quand je ne connais pas la personne. Mais si tu penses que tu dois t'éloigner pour enfin respirer, fais-le de manière au moins temporaire dans un premier temps. Va aussi voir les associations transidentitaire, et au mieux, trouve un professionnel à qui parler régulièrement. Si tu décide, un jour ou l'autre, de manière réfléchie, de partir, "définitivement", pense d'abord à ta sécurité financière, personnelle, ... Anticipe. Oui peut-être que tu vas être seul dans un premier temps. Mais tu te feras des amis, peut-être. Tu vas "grandir". Il y a des assistants sociaux qu'on peut voir pour de l'aide administrative aussi. Il y a la bourse. Si tu es en état de rupture familiale, indépendant, tu as le droit à la bourse dont le montant sera en fonction de ton éloignement géographique et de ta feuille d'impôt. Tu as aussi le droit de voir des proches même si tu refuse de voir juste tes parents par exemple. Tu as le droit aussi de les voir tout en refusant de dire où est-ce que tu vis.

Courage :)
Salut Guy !

Ça me rassure que toi et d'autres personnes m'aient informé de l'existence de ce devoir parental envers leurs enfants étudiants. Après comme je suis dans une filière qui garantie à presque 100% d'avoir du boulot après, je pourrais très certainement faire un prêt étudiant. Et j'ai appris récemment l'existence d'une aide financière spécifique à ma filière d'étude dans ma région, qui a été mise en place il y a peu de temps, si un prêt serait refusé pour je ne sais quelle raison.

Ça a pas dû être de tout repos (aussi bien physiquement que mentalement) de se retrouver seul à tout juste 18 ans. Je suis content qu'au final les choses aient tournées vers la bonne direction pour toi ! Effectivement c'est mieux, quand on a la possibilité de le faire, de s'éloigner de manière temporaire plutôt que brutalement comme tu as dû le faire. Je m'éloigne déjà pas mal vu que je ne vis pas avec eux (j'étudie dans une autre ville), mais d'un point de vue psychologique je manque définitivement de "ressources". Niveau association lgbt+, oui je compte essayer de m'y rendre au moins quelques fois.
Par contre pour les psy, c'est beaucoup mieux pour moi d'aller voir un.e psy spécialisé.e dans un domaine en particulier vu que j'ai été "diagnostiqué" avec une "condition" (j'ai vu deux psy gratuits pas spécialisés et c'était pire qu'inutile), sauf qu'ils sont tous payants. Je travaille cet été donc théoriquement j'aurai de quoi me payer des séances, mais j'ai besoin de cet argent pour d'autres achats importants. Je sais que mes parents seraient prêts à payer, sauf qu'ils retourneront ça contre moi s'ils apprennent que j'y vais pas du tout pour "trouver la source de mon mal-être qui me fait croire que je suis trans". Donc les associations lgbt+ et essayer d'être plus sociable au quotidien me semble être le mieux pour l'instant.

Merci beaucoup pour ton témoignage et tes conseils :)
Peter Pan a écrit :Je vais aussi rejoindre ce qu'on dit les autres. C'est facile de dire "reste" ou "pars", mais au final, la bonne solution reste celle qui t'apportera le plus de confort et de bien-être sur le long-terme.

Le problème, après, c'est de réussir à identifier ce qui peut t'aider justement. Si ta famille est un milieu carrément toxique pour toi, qui te fatigue et qui te démoralise, le mieux reste (à mon sens) de t'en éloigner. Tu le dis toi-même : ça devient dangereux pour toi de vivre ainsi. Et si ça devient dangereux, concrètement, c'est que c'est pas tenable sur le long-terme non plus. Couper les ponts ou s'éloigner durablement, ça reste un choix difficile. Y'a de la culpabilité dans le fait de vouloir s'éloigner de ses parents dans la mesure où c'est contraire à ce qu'on nous apprend, et que beaucoup auront tendance à te dire que tu dois les aimer quoi qu'il arrive et que tu es égoïste etc etc. C'est dur à désapprendre.
Tout dépend d'à quel point tu peux/veux couper les ponts en question, aussi. Tu peux couper tout contact ou juste t'éloigner géographiquement, avoir ton logement, tout en revenant les voir de temps en temps. Parfois ça fait vraiment du bien d'être moins tout le temps collé à certaines personnes. Ça peut restaurer le dialogue ou permettre aux autres de réfléchir et de revenir sur leurs positions (on peut rêver, hein :mrgreen: ) Si tes parents acceptent de changer leurs positions, de voir des assos trans, de se renseigner, ce serait le mieux. Mais s'ils veulent pas, ben, à un moment donné, tu peux pas les forcer malheureusement.

J'ai l'habitude du chantage émotionnel (le "ça va pleurer, ça va dire que je suis égoïste, ça va se blâmer soi-même, ça va boire, ça va menacer de se suicider" mmmh je me sens comme chez moi) donc je sais à quel point ça peut être dur à vivre et à gérer, même quand on rationalise et qu'on essaie de s'en distancier. Je compatis vraiment.

Enfin bref - en fait le truc c'est un peu ça : que tu veuilles t'éloigner ou carrément faire "ciao les gars", je te conseillerais d'y réfléchir, de t'organiser au niveau de tout ce qui pourrait t'inquiéter (argent, etc) et de te prioriser quand tu pèses les pour et les contre. S'inquiéter des autres c'est bien, mais tu passes en premier. Si tu es SÛR que ça te ficherait au fond du fond et que ce serait limite dangereux pour toi de te retrouver isolé, même temporairement, c'est plus compliqué.
Malgré tout, au final, tu sais qu'en restant chez toi tu vas continuer d'aller mal. Voire que ça va empirer. En partant tu iras peut-être encore plus mal au début, mais il y a une probabilité nette d'amélioration par la suite, de nouvelles possibilités, des mieux potentiels. A toi de voir !

J'espère vraiment que ça va s'arranger pour toi, en tout cas. Tu mérites d'être entouré de gens qui te soutiennent, pas qui t'enfoncent. :(
Salut !

Ouais j'ai vraiment l'impression d'être le fils le plus égoïste au monde quand je pense sérieusement à quelles procédures faudra que je fasse si je coupe les ponts etc, vu que je sais que ma mère m'aime énormément et que qu'elle fait toujours de son mieux, si on met de côté cette histoire de transidentité. Des fois je me dis que y'a plein de gens qui donneraient beaucoup pour avoir des parents aimants et que transitioner vaut pas le coup. Mais c'est plus le temps passe et plus ça semble valoir quelques années de silence, transitioner devient de plus en plus urgent et ça c'est pas ma faute.

Je suis déjà pas mal éloigné de mes parents vu que je ne vis plus dans le domicile familial depuis presque deux ans, pour mes études ! Je rentre tous les deux ou trois week ends, et au final ça nous a plutôt rapproché, car on a des choses à se raconter quand je suis là. J'ai essayé d'exprimer mon point de vue le matin avant de rentrer à mon appartement, pour leur laisser le temps de réfléchir, et j'ai reçu en réponse le pire sms de mon existence donc bon, plus jamais :lol:

Ouais le chantage émotionnel est vraiment dur à gérer, je compatis envers toi aussi. Au moins d'un point de vue financier, je sais quels types d'aide j'aurais à ma disposition, et même d'un point de vue légal j'ai des droits que je ne soupçonnais pas avant que d'autres personnes les mentionnent ici. Mais je sais que ma mère est assez instable, donc c'est compliqué dès que je fois faire un choix qui pourrait la blesser / la contrarier. J'ai tendance à ne juste rien faire.

Avec les autres réponses que j'ai eu et celle là, il semble assez clair qu'avant d'arriver à "bon à quelle date je déménage", y'a d'autres possibilités de solutions intermédiaires (que j'avais parfois oublié / mise de côté) que je devrais tenter / re-tenter. Je vais pas être dans l'optimisme aveugle, mes parents sont vraiment ignobles dès qu'on parle transidentité, mais bon ça coûte rien d'essayer.

Merci beaucoup !
Radis a écrit :C'est aussi très compliqué de vivre uniquement avec les bourses scolaires, sachant qu'elles sont versées assez tard dans l'année scolaire. Certaines écoles/facs ont des aides d'urgences mais pour cela il faut prouver que tu as été mis à la porte et que tes parents ne subviennent plus à tes besoins (la jurisprudence les oblige à te soutenir financièrement jusqu'a l'obtention d'un CDI).

Dans ce cas il te faut dés à présent demander une séparation fiscale d'avec tes parents afin d'avoir ta propre feuille d’impôt et pouvoir justifier ta situation.

Le fossé entre ce qu'on imagine de vivre et ce qu'on va vivre est souvent énorme, te retrouver seul d'un coup peut être un vrai traumatisme qui peut te paralyser et te bloquer dans tes études (ça et la situation globale autour de toi). C'est un facteur que l'on prend trop peu souvent en compte.

Est ce que tu seras en capacité de te débrouiller pendant 5 ans? Est ce que ça va etre seulement 5 ans? Est ce que après tu es sur d'avoir un boulot après(ce qui permettrait une demande de pret étudiant)? Est ce que tu te sens de bosser pendant tes études pour compléter tes revenus?

Est ce que ça ne serait pas plus rassurant/safe de faire une formation courte qui débouche directement sur un boulot pour avoir ton indépendance et ensuite voir pour reprendre tes études?


Ce sont juste des questions que je te donne pour y réfléchir.
Salut !

Oui je pense bien qu'entre les attentes et la réalité de couper les ponts y'a une grosse différences, plus je me renseigne et écoute ce que disent certains qui l'ont fait, plus ça me semble ingérable ! J'espère vraiment que je vais pas en arriver à là mais souvent ça semble vraiment la seule solution.

Comme je suis étudiant en deuxième année de médecine, je suis sûr d'avoir de quoi subvenir à mes besoins dès la 7e année et presque à 100% sûr d'avoir du boulot après. Donc le prêt est presque assuré, juste pour avoir de quoi vivre jusqu'à la 6e année. Sinon y'a une nouvelle aide qui existe dans ma région pour les étudiants en médecine, si jamais un prêt est refusé pour je ne sais quelle raison, mais c'est assez difficile de l'obtenir (ils se basent sur ton projet professionnel et demandent beaucoup de détails, comme si en 2e année je savais exactement quelle spécialité je voulais avoir, dans quelle région et dans quel type de structure je voudrais bosser dans 8 ans).

J'ai beaucoup hésité à faire infirmier en 3 ans, bosser un peu puis tenter médecine. J'ai décidé de ne pas prendre cette route car déjà qu'en commençant le cursus directement en post-bac je vais finir mes études à presque 30 ans, si en plus je fais infirmier et bosse quelques années avant, je vais arrêter d'étudier à 40 ans. Ça tient encore actuellement, je ne me vois vraiment pas arrêter mes études, surtout maintenant que j'en ai fini avec le concours d'entrée. Faire un prêt me semble mieux.

Merci pour ta réponse, c'est effectivement des questions super importantes !
Zoozz a écrit :chaud, je compatis. Ma mère m'a aussi fait un chantage au suicide et m'a beaucoup fait culpabiliser au début. Ca s'est calmé avec le temps et de nombreuses lettres explicatives de la situation, mais ce qui a vraiment aidé, c'est quand je lui ai dit qu'elle me rendait malheureux là, et que si elle voulait mon bonheur, il fallait qu'elle se calme et en parle à son psy. J'ai vu une psy aujourd'hui pour parler de tout ça et le conseil qu'elle m'a donné c'est que quand les parents viennent pour te parler de ça, tu évites le sujet et tu dis "je suis pas concerné" si tu te sens pas de gérer une discussion pas constructive ; elle m'a aussi dit d'écrire une lettre à ma mère pour lui expliquer que là, c'est ma souffrance. Elle m'a aussi conseillé de plus m'affirmer moi-même devant elle. ni couper les ponts ni toujours rester calme et expliquer calmement les choses, mais arriver à dire Je et moi. Je sais pas si ça peut t'être utile mais essaye. L'autre meilleur conseil qu'on m'ait donné un jour c'est de compartimenter ma vie, c'est à dire que les problèmes avec ma famille ne doivent pas envahir mon quotidien. Genre essayer de dire stop à la souffrance quand c'est possible et de pas me laisser trop envahir par ça quand j'y suis pas confronté au quotidien.
Concernant l'argent, dans le pire des cas, renseigne toi à ta fac si tu es à la fac pour voir s'il y a pas des aides ponctuelles qui existent. Je sais que normalement t's une aide annuelle qui peut t'être versé quand tu es déclaré juridiquement en rupture familiale. Et t'as aussi une aide ponctuelle qui peut t'être donné si t'es en galère même sans rupture familiale. Vois avec ton crous ou avec l'assistance sociale de ta fac/lycée.
Je te conseille vraiment aussi de voir si un centre LGBT près de chez toi a un acceuil psy, je pense que ça ne pourra que t'aider. Saches aussi que normalement tu peux te faire hospitaliser sur demande dans un hôpital psychiatrique si tu penses que tu vas mettre ta vie en danger
Salut Zoozz !
Ma mère refuse de voir un.e psy depuis des années, elle pense qu'elle est trop vieille pour ça et que "y'a plus d'espoirs pour elle". Je pense que ça pourrait l'aider de manière globale, mais bon je peux forcer personne. Je vais essayer de voir si elle serait ok pour entrer en contact avec d'autres parents de personnes trans, pour au moins être aidée par rapport à ça, je verrai bien.

J'arrive pas vraiment à compartimenter ma vie vu que mes soucis liés à ma transidentité avec ma famille influent indirectement tout mon quotidien, vu que je suis super dysphorique. Tous les soucis liés au fait que mon prénom est pas légalement changé mais je passe en tant que mec et me présente en tant que tel, à chaque fois je les blâme sur mes parents intérieurement par exemple (et moi-même pour pas m'imposer assez), en me disant que s'ils m'avaient laissé transitionné plus tôt j'aurais pas à gérer ça actuellement. Je sais pas vraiment comment empêcher que leur rejet me revienne à la tête au quotidien.
D'ailleurs pour ce qui est de s'imposer, je le fais de plus en plus, c'est assez difficile mais je vois que je réagis plus de la même manière face à leurs mots. Je vais essayer de rester sur cette voie !

Niveau financiers j'ai plusieurs possibilités d'aides qui me semblent solides oui, c'est déjà ça !
J'ai pas vraiment considéré aller voir un centre LGBT pour une discussion individuelle, j'ai l'impression que ça mènera à rien, même si je sais que juste parler peut faire du bien. Je pense que je vais au moins tenter d'aller à des groupes de parole, dans un premier temps !

Vraiment merci d'avoir pris le temps de lire et répondre, et pour tes conseils !
couss a écrit :Tu peux voir aussi avec tout ce qui est mission locale, ils peuvent t'indiquer comment te loger.
Je savais même pas que ça existait, je viens d'aller voir, merci !

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